Le 20 octobre 1912, l’amiral Tracou remet la Médaille commémorative aux vétérans de la guerre de 1870-1871. Quarante-deux ans après, il est temps d’y penser ! L’amiral est originaire de Belvès, mais pour décorer des fantassins, il est assisté par le général de Boysson, du Coux. A droite, les récipiendaires attendent. A gauche, le maréchal des logis s’appuie sur son sabre, dans une attitude plutôt désinvolte devant deux officiers supérieurs.
Il n’y a plus une seule place sur l’élégant balcon au-dessus de l’Imprimerie du Progrès.
Ces distributions de médailles sont faites dans le but de ranimer la flamme patriotique, la guerre paraissant inéluctable. Les décorés ont combattu dans le régiment des Mobiles de la Dordogne, encore appelé 22e de marche. Ils méritent bien qu’on salue le courage dont ils ont fait preuve à Coulmiers 42 ans plus tôt, le 9 novembre 1870.
Zéphyrin l’a raconté et son récit est une épopée « Quand on aperçoit le commandant blessé encore debout sur son cheval au milieu du feu, puis notre général qui, mettant pied à terre, se met à notre tête en s’écriant : " En avant les enfants, vive la France, vive la Dordogne ", il n’y a plus d’hésitation et tout le monde se lève à la fois et, semblable à une avalanche, ce flot humain se précipite sur l’ennemi en s’écriant : " Vive la République, en avant, à la baïonnette, morts aux Prussiens".
Alors, de Chadois, radieux, descend de cheval et dit à ceux qui peuvent l’entendre : " Les amis, en avant, je suis content de vous. " Les Bavarois, en voyant fondre sur eux ce tourbillon d’hommes et de baïonnettes étincelantes ne cherchent même pas à résister un seul instant : ils abandonnent précipitamment les fossés et les bords du bois en jetant des cris de terreur... mais la victoire n’est pas complète, il faut enlever le village d’où les Prussiens font sur nous un feu meurtrier... »