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J’étais Déborah, de la 2105e compagnie de marche F.T.P. (3e partie)

Le jeudi 31 mars 2011, par Loty Margulies

Armand Gatti, né le même jour que moi ( le 24 Janvier 1926), entré en résistance la même année ( 1943 ), poète, homme de lettres, auteur de nombreuses pièces de théâtre et journaliste, a écrit ces quelques lignes qui, pour moi, sont la plus authentique entrée en matière qui soit : « Raconter la même histoire, en vérité la même histoire, mais toujours différente, car chacun en porte la version dont il est le témoin unique. »

Chapitre V – Belfort 1940, l’occupation

Le premier mois de l’occupation commença par le rationnement de la nourriture et la distribution de cartes d’alimentation. Au début, notre ration journalière de pain était de 150 gr. par personne. Dans la population courait le bruit que la farine avait été arrosée de pétrole par l’Intendance militaire française de manière à ce que cette farine ne puisse servir aux Allemands. Il a même été dit qu’une épidémie de gale en avait résulté, ce qui est improbable. Notre boulanger, M. Jenn, brave homme s’il en fut, s’ingéniait à nous fournir du pain, pour le distribuer aux prisonniers de guerre.

Ces prisonniers, parqués dans des prés entourés de barbelés, gardés par des sentinelles allemandes, essayaient de s’échapper avant leur départ programmé pour l’Allemagne. Mon père et mes deux frères s’ efforçaient de faciliter leur évasion.

Les militaires français qui occupaient la forteresse de Belfort, construite par Vauban, s’en étaient retirés et en avaient laissé la défense à l’armée polonaise recrutée en France (l’armée Anders, du nom du général polonais qui en avait le commandement). Ils défendirent la place forte avec courage et abnégation. Malgré leur acharnement, manquant de munitions, ils furent contraints à la reddition. Beaucoup d’entre eux furent fusillés par les Allemands au fur et à mesure du franchissement de la poterne de la forteresse Certains réussirent à gagner la Suisse, à vingt kilomètres de Belfort, où ils furent désarmés à la frontière. Le gouvernement helvétique les accueillit et leur accorda l’hospitalité.

Je me souviens d’une évasion particulièrement rocambolesque. Regardant par la fenêtre, j’ai vu une voiture militaire allemande marquée de la croix rouge, dont les deux battants arrière s’ouvrirent. Un grand gaillard sauta sur la chaussée et se réfugia dans la maison en face de la nôtre. J’eus le temps de voir qu’il portait la casquette à quatre pointes de l’uniforme polonais. J’alertai ma mère qui, avec beaucoup de précautions, traversa la rue et monta jusqu’au grenier de l’immeuble où ce militaire s’était réfugié. Ma mère l’appela doucement en polonais et elle entendit le garçon dire « bojy moy », ce qui signifie « mon Dieu ». Nous avons attendu la tombée de la nuit pour le rapatrier chez nous. Il était médecin militaire et avait été fait prisonnier par les Allemands après la reddition de la forteresse de Belfort.

Mon frère Samuel, le lendemain, prit la responsabilité de conduire ce soldat évadé, habillé avec les vêtements de mon père, vers la ligne de démarcation. Dans la nuit, nous avons brûlé son uniforme très compromettant. Mon frère n’en était pas à son premier voyage. Tous les prisonniers de guerre ayant fait une tentative de fuite avortée étaient incarcérés à la prison de Belfort sous la responsabilité du commissariat de police et de ses fonctionnaires. Mon père a été sollicité à plusieurs reprises pour aider à l’évacuation d’un de ces prisonniers.

Nous avions gardé les meilleures relations avec les braves gens qui nous avaient hébergé à côté de Mouchard. Il se trouvait que leurs terres cultivables se situaient en zone dite libre et leur habitation en zone occupée. Ils avaient obtenu un « laisser passer », appelé en allemand « ausweis », qui leur permettait d’aller quotidiennement cultiver leurs terres … et par la même occasion de faire passer clandestinement des gens en danger d’une zone à l’autre. Nos amis du Jura firent franchir la ligne de démarcation à notre protégé Malgré la promesse que notre évadé nous avait faite, nous n’avons jamais reçu signe de vie de sa part, ce qui nous fit supposer qu’il avait été tué.

Octobre 1940, promulgation des premières mesures anti-juives : confiscation des magasins, fonction publique interdite aux personnes de confession juive. Mon père n’avait plus le droit d’exercer sa profession de tailleur. En novembre, tous les adultes juifs, hommes et femmes, furent convoqués à la Préfecture pour l’apposition du signe infamant « Juif », écrit en lettres rouges sur leur carte d’identité.

L’hiver 40-41 nous parut particulièrement long. Nous avions froid, faim et peur. Des gens pratiquaient le patin à glace sur la Savoureuse, la rivière traversant notre cité, signe de froid sibérien. Cela était interdit aux Juifs, comme beaucoup d’autres activités. Nous allions chercher du charbon et du bois que nous ramenions avec une luge.

Mes parents se tourmentaient à cause du sort de leurs parents restés en Pologne, ainsi que des nombreuses familles, grands parents, tantes, oncles et cousins, dont nous étions sans nouvelles. Pourtant, un jour de 1941, une lettre nous parvint venant de mon grand père maternel, dont le texte nous surprit. Ce texte se voulait rassurant sur son sort. Mais mes parents eurent le pressentiment d’un grand malheur. Le seul survivant de ma famille, il y a quelques années, me raconta lors d’un voyage en Israël, comment toute la population juive du village avait été massacrée au bord de la rivière par les « einzatz gruppen » et les corps jetés dans le cours d’eau, liés dos à dos. Ainsi périrent les 138 personnes de notre famille, que nous avons vainement recherchées par le truchement de toutes les ambassades polonaises ou soviétiques, qui ne donnèrent jamais suite à nos différentes requêtes.

Aux alentours de novembre 1940, pour tromper notre ennui, une bande de camarades se donnait rendez-vous à l’extérieur de la ville. « La Porte du Vallon » était notre lieu de rencontre. Nous pouvions librement échanger nos informations sur la poursuite de la guerre. Pour nous réchauffer, nous allumions des feux avec des cordons Bickford et de la poudre extraite des balles que nous avions récupérées dans un stock abandonné par l’armée française.
Je me souviens qu’étant arrivés sur la crête de la colline, nous avions aperçu un convoi à l’arrêt qui n’avait pas la couleur « vert-de-gris », comme nous le disions à l’époque, pour désigner l’armée allemande, mais la couleur kaki. Avec beaucoup de précautions, nous nous sommes approchés et, à notre grande surprise, nous avons découvert des femmes-soldats portant l’uniforme de l’armée américaine, avec brassards de la Croix-Rouge. Le dialogue s’engagea, mi-français, mi-anglais et nous avons appris que ces femmes allaient en Allemagne pour visiter les camps de prisonniers français, dans le but de leur apporter des colis alimentaires. Les États-Unis n’étaient alors pas encore en guerre contre l’Allemagne. Ces infirmières nous demandèrent de leur donner l’adresse du camp de prisonniers où éventuellement un de nos parents ( père, frère ou cousin ) aurait été interné, pour lui transmettre des nouvelles de notre part. Nous avons appris après la guerre, avec une immense tristesse, la mort de toutes ses femmes courageuses qui avaient insisté pour visiter les camps de déportation. Elles furent probablement gazées au camp de Ravensbrück. Après la guerre, comme beaucoup d’autres faits, cela fut occulté.

L’attaque de l’Allemagne nazie contre l’URSS souleva un grand espoir dans nos cœurs. Nous espérions follement l’ouverture d’un second front par un débarquement allié sur les côtes françaises, qui, hélas, tarda longtemps à venir.

Tous les Juifs reçurent l’ordre de déposer leur poste de radio au commissariat de police. Mon père dérogea à cette injonction et installa la TSF dans la cave de notre immeuble, avec une carte du front russe qui nous permettait de suivre le mouvement des batailles engagées. Nous écoutions passionnément « Radio Londres, la voix de la France libre » : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand », nous annonçait le speaker. La station de Radio Sottens, par la voix du commentateur suisse, René Payot, donnait une information neutre… comme son pays. Ces informations nous permettaient de contrebalancer la propagande nazie de Radio Paris et l’abjection de ses commentaires antisémites. Des voitures allemandes, équipées d’un matériel de radiogoniométrie cherchant à repérer les radios clandestines, patrouillaient en permanence dans notre quartier, et il fallait être très prudent.

Dans les salles de spectacles, on projetait « Le Juif Süss ». J’ai assisté à la projection de cet immondice et compris que son but était d’humilier les juifs et de dresser la population contre nous. Il y eût une exposition d’affiches de propagande antisémite qui complétait le tout.

Durant l’été 1941, nos amis de Mouchard nous ont invités à passer un mois de vacances dans leur ferme. Nous avions très peu de nourriture, et mes parents reçurent cette invitation comme une aubaine. ce séjour me laissa le souvenir d’avoir vécu une grande page d’histoire : un après-midi, j’ouvris la porte de la grange et restai ébahie devant le spectacle qui s’offrait à moi. Une quinzaine de personnes, assises dans le foin avec des valises, donnait l’impression de gens dans l’attente d’un départ. Effectivement, mon ami Charles, le fils des fermiers, m’appela et me dit à mots couverts que je ne devais évoquer cette « découverte » devant qui que ce soit ; il y allait de sa vie. Il me donna pour mission de surveiller la route du village, car les gardes-frontière allemands patrouillaient régulièrement toutes les deux heures. À cette époque, j’avais quinze ans et déjà le sens des responsabilités.

Quelques jours plus tard, j’ai vu arriver un homme coiffé d’un chapeau de feutre gris, vêtu d’un pardessus foncé et le cou enveloppé d’un cache-nez. Je fus très étonnée de cet accoutrement, car il régnait une très forte chaleur. Nous étions au mois de Juillet. Deux heures plus tard, l’homme avait disparu, probablement conduit en zone libre par l’ami Charles. Après la guerre, j’appris qu’il s’agissait de Jean Moulin qui venait de s’évader, avec l’aide de la Résistance, pour gagner l’Angleterre.

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15 Messages

  • Hello, bonjour à tous !

    Je venais de naître à Belfort lorsque la guerre a éclaté. Mon père était chef cuisinier à la brasserie "La Coupole".
    Résistant, membre du Réseau César Buckmaster (responsable Emile HORN ?? ) il a été dénoncé et fut emprisonné brièvement à la caserne Friedrich ; je ne sais comment il a réussi à s’en sortir, mais il fut atteint de tuberculose pulmonaire, et dut en subir les séquelles pendant tout le reste de sa vie.

    Si un lecteur pouvait me donner quelques renseignements sur la Résistance dans le Territoire à cette époque-là, et surtout sur ce réseau Buckmaster, ils seraient les bienvenus.
    Existe-t-il une liste des personnes emprisonnées à Belfort par les nazis ? Où peut-on la consulter ? Existe-t-il un livre présentant cette bien triste période ?

    Merci pour la moindre précision.

    Très cordiales salutations. JMN-

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  • C’est un fait nouveau d’évoquer la présence de Jean Moulin prés de la frontière suisse, à cette époque.
    En effet, après sa révocation de sa charge de préfet d’Eure et loir (2 novembre 40) par le gouvernement Pétain, il réside dans les Bouches du Rhône dans la maison familiale (et en zone libre donc..)avant de décider en septembre 41 de rejoindre l’Angleterre.
    Ce qu’il réussit, en passant par l’Espagne et le Portugal. Il parvient en octobre 41 à Londres

    Mais comment pouvait il être prés de Belfort en Juillet ?? (Qui plus est avec un feutre mou et une écharpe, ... comme sur la photo la plus connue de l’intéressé)

    Quoi qu’il en soit,un bien beau texte qui démontre un talent romanesque certain !

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    • Mouchard n’est pas le long de la frontière Suisse, à proximité de Belfort, mais sur la ligne de démarcation entre Besancon et Lons le Saulnier. Personne ne connait tous les détails de la vie de Jean Moulin, et il n’est pas impossible qu’il soit passé par là pour tenter de rejoindre Londres, avant de passer par l’Espagne. La biographie de Henry Fresnay indique qu’ils se sont rencontrés après le 16 juillet 1941, sur le sol français.

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      • grand merci à François pour son intervention

        Le passage de la ligne de démarcation par Jean Moulin conduit par mon camarade jean Nicolas a eu lieu en début du mois de juillet Ce que le témoignage de Frenay confirme parfaitement puisqu’il écrit dans ses mémoires qu’il a rencontré Jean Moulin sur le sol français le16 juillet 1941 ...et pour se rendre dans les Bouches du Rhône il me semble que cela parait plus plausible géographiquement.Bonne soirée

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  • « Des voitures allemandes, équipées d’un matériel de radio-goniométrie cherchant à repérer les radios clandestines, patrouillaient en permanence dans notre quartier, et il fallait être très prudent.

    Dans les salles de spectacles, on projetait « Le Juif Süss ». J’ai assisté à la projection de cet immondice et compris que son but était d’humilier les juifs et de dresser la population contre nous. »

    Bonjour,
    Je suis toujours dans l’attente d’une réponse à mon premier message !!!!
    En ce qui concerne la détection de votre poste radio vous ne courriez aucun risque ce matériel servait à rechercher les émetteurs mais était incapable de déceler une réception.

    Comment avez-vous pu assister a la projection de ce film alors que l’entrée des salles de projection était interdit aux Israélites ?

    A vous lire.
    Cordialement

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    • A beleka.Effectivement monsieur les voiture allemandes équipées d’appareils de radio-goniométrie recherchaient les radios envoyant des renseignements à Londres.Mais en recherchant ces radios clandestines nous étions exposés è ce que les Allemands découvrent la T.S.F que nous cachions dans notre cave et qui nous donnait les précieuses informations de la B.B.C
      La projection du juif Süss à Belfort eu lieu en juin 1941 date à laquelle nous n’étions pas encore contraint à porter l’étoile jaune (Juin 19142

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      • Bonsoir,
        La recherche de postes récepteurs n’incombait donc pas a ces voitures, le risque venait d’autres sources : voisins ou membre des polices allemande ou hélas française.

        Il me semble, si mes souvenirs sont exacts,que les spectacles et lieux publics étaient interdits aux Juifs avant le port de l’étoile jaune ?

        Bien cordialement vôtre,
        Bernard

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  • Quel plaisr de lire ce témoignage.Je viens d’apprendre encore quelque chose dont on ne parle pas : les femmes - soldats de l’armée américaine.Je n’ai jamais lu cela jusqu’à présent.

    Votre récit est absolument passionnant.

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  • Je suis heureuse d’avoir lu votre article et aussi angoissée j’ai passé toute mon enfance à Valentigney protègée par l’amour de mes parents de tout ce qui s’est passé à cette époque autant qu’ils l’ont pu ;mais les enfants sentent les athmosphères.
    Je recherche des renseignements sur les activités de la resistance au Lomont et de ses relations avec les usines de Baulieu et Valentigney Sauriez vous où je peux en trouver ?
    Maman m’a parlé d’une personne qui livrait les viandes à l’armée à Mulhouse et lui avait permis de l’accompagner pour voir mon père en 39.IL était juif et elle lui en avait gardé une profonde gratitude.
    Je vous remercie par avance de bien vouloir me répondre

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    • A dadou13.J’aurais aimé pouvoir vous donner des renseignements sur le Lomont mais pendant la guerre j’étais en Creuse dans mon maquis. Je connais des personnes à Belfort qui étaient dans ce maquis.Je m’efforcerai d’obtenir des informations à ce sujet que je vous promets de vous transmettre dès que possible.Bonne soirée à vous

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  • Loty,
    Je ne manque pas chaque semaine depuis que vous avez mis en ligne ce récit de venir le lire.
    Il y a un "petit gag" dans votre histoire, et cela ne peut pas être "inventé" : la ferme que vous évoquez s’appelle "MOUCHARD", et par ses terres s’échappent nombre de patriotes !
    Les hasards de la géographie et de l’Histoire !
    Merci encore pour votre témoignage, j’avais 2 ou 3 ans à l’époque et je ne l’ai donc pas connue, sinon au travers des récits familiaux plus ou moins "enjolivés", mon père ayant appartenu à la Résistance.
    A la semaine prochaine !
    Chistian

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  • Bonjour et merci à ce magnifique témoignage de cette période.Elle éclaire les zones d’ombre, pour nous les soixantenaires dont les parents se sont tus sur leurs douleurs.
    A tout hasard, je rcherche des informations sur mon oncle que je n’ai pas connu, disparu quelques jours avant la fin de la guerre en poursuivant les allemands, à Pfortzeim. Il a été résistant sous le nom de Georges RADDEF du groupe doubs-lizaine, aussi FFI à Lomont dans le 4e bataillon, 10e compagnie.
    Peut-être pourrez-vous me donner des pistes pour retrouver son parcours, ou cela fera écho dans la mémoire d’un de vos lecteur.
    bonne continuation dans votre récit

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    • Madame je suis désolée de ne pouvoir vous donner des informations sur le maquis du Lomont.Nous sommes partis de Belfort en juillet 1942.Nous nous sommes "camoufleés" dans un petit village de la Creuse au plus profond de la nature. Je suis entrée en Résistance en 1943. Je suis revenue à Belfort le 15 janvier 1945.Désolée je sais ce que signifie la recherche d’un être cher !

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