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René, infirmier d’ambulance pendant la Grande Guerre (7e épisode)

7e épisode : derniers combats, dissolution de l’ambulance, démobilisation (septembre 1918-septembre 1919)

Le jeudi 16 novembre 2017, par Michel Guironnet, Pierrick Chuto

Le passé, ce sont des centaines de milliers de morts, de blessés, de gazés, de défigurés. Le présent, ce sont ces longues marches de l’ambulance 210 à la suite de la 47e Division. L’avenir sera-t-il plus heureux pour René et ses camarades infirmiers ?

"Vivez le moment présent : lui seul répare le passé et prépare l’avenir". René se remémore souvent cette phrase prononcée par un de ses anciens professeurs.

Le passé, ce sont des centaines de milliers de morts, de blessés, de gazés, de défigurés, et les Poilus qui, le jour où cette maudite guerre s’arrêtera enfin, mettront sans doute beaucoup de temps avant d’oublier les scènes atroces dont ils ont été témoins.
Le passé, ce sont aussi les camarades de René, ces brancardiers blessés à mort en allant chercher sous un feu nourri les soldats blessés ou agonisants. Ce sont ces infirmiers victimes de l’épidémie de grippe qui a ravagé la division. Comment oublier également Alexandre Chéreau, le dévoué aumônier du 11e B.C.A [1] avec lequel René a si souvent prié pour le repos des soldats qui mouraient dans leurs bras, la médecine des hommes ne pouvant plus rien pour eux ?

Le présent, ce sont de longues marches à la suite de la 47e Division, mise le 28 septembre 1918 à la disposition du 15e corps d’armée pour relever près de Saint- Quentin (Aisne) le front tenu par une division anglaise [2].

Le présent, c’est aussi un certain flottement dans les ordres que reçoit l’ambulance. Lors d’une revue passée par le général commandant la 1re armée, le GBD reçoit une citation dans l’ordre de la division. Si l’état sanitaire est jugé satisfaisant, le gradé ne peut que regretter les conditions défectueuses dans lesquelles sont installés les hommes dans une région aussi dévastée. Les soldats ont les plus grandes difficultés à trouver des lieux où ils peuvent prendre quelque repos entre deux offensives.
L’ambulance 210 stationne à Saint-Quentin avant de rejoindre Mézières-sur-Oise afin d’y soigner les ypérités légers, ainsi que les petits malades et petits blessés non de guerre. Les conditions d’installation ne sont pas idéales mais, après l’attaque du 26 octobre, vingt prisonniers allemands sont mis à la disposition de l’ambulance 210 pour aménager ses locaux. Celle-ci reçoit bientôt l’ordre de se porter sur la ferme Saint-Rémy puis, le 8 novembre, de s’installer au château de Wiège-Faty, dans la région de Guise. Dans les deux cas, les infirmiers doivent veiller à l’arrêt des intransportables absolus, visiter les garrots, pansements et appareils, et injecter des sérums antitétaniques [3]

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Château de Wiège-Faty

Ce même jour, l’avenir commence enfin à poindre. Les plénipotentiaires allemands arrivent en forêt de Compiègne au carrefour de Rethondes, alors que la République est proclamée à Munich d’où Louis III, roi de Bavière, a dû s’enfuir. Tandis que la Révolution éclate partout en Allemagne, le général Weygand dicte les conditions imposées par les alliés.

Ces clauses étant acceptées par le Chancelier à la tête du nouveau gouvernement provisoire socialiste, l’armistice est signé le 11 novembre à cinq heures du matin avant d’entrer en application six heures plus tard.
Quand la nouvelle parvient à Wiège-Faty, René se retire quelques instants dans une des innombrables pièces du château pour remercier le Seigneur. Dans la grande salle, on festoie avec ce que les hommes ont pu trouver, c’est-à-dire pas grand chose, qu’il faut de plus partager avec les malades. Après 1561 jours de guerre, l’avenir est enfin là.

L’ambulance demeure au château jusqu’au 15 novembre avant de rejoindre Compiègne en cinq jours. René espère une permission, mais après quelques jours de repos, il faut de nouveau partir en direction de la région parisienne. [4]

Dans un courrier qui met du temps à arriver à son destinataire en raison des multiples déplacements de l’ambulance, Auguste cite de larges extraits de l’homélie de Mgr Duparc, prononcée le 17 novembre, lors d’un Te Deum d’action de grâce à la cathédrale de Quimper. Devant une église comble (les hommes dans la nef, les femmes et les enfants dans les bas-côtés), l’évêque du diocèse glorifie les chefs militaires, les soldats, les pouvoirs publics et tous ceux qui ont contribué au succès de nos armées, mais il ajoute : Rendons à Dieu ce qui est à Dieu. C’est toujours lui qui donne la victoire.

À la sortie sur le parvis, les langues se délient. Certains estiment que Dieu a tardé à donner cette victoire à la France. D’autres, jugeant que les conditions de l’armistice sont bien trop douces, craignent que la nouvelle république allemande ne devienne une nouvelle menace dans un avenir plus ou moins rapproché. Mais tous félicitent Clemenceau, Foch et les Américains qui ont mis à genoux l’adversaire et l’ont forcé à nous rendre l’Alsace et la Lorraine. Choqués par l’état physique et les témoignages poignants des premiers prisonniers revenus au pays, beaucoup espèrent que nos soldats vont bientôt franchir le Rhin afin de faire expier aux soudards leurs crimes à l’égard des populations envahies et de tous ceux qu’ils ont traités avec tant de cruauté dans les camps.

En décembre, lors d’une permission à Penhars, René évite de traumatiser sa mère et édulcore au maximum des souvenirs qui, souvent, l’empêchent lui-même de dormir. Visitant les parents d’anciens condisciples de l’institution Saint-Vincent, il côtoie des situations douloureuses. Nombre de familles attendent d’hypothétiques nouvelles de l’être cher, mais que peut leur dire le modeste infirmier qui a vu tant de Poilus rendre le dernier soupir ? Il n’est pas non plus d’un grand secours pour tous les malades, victimes de cette grippe dite espagnole qui n’en finit pas de faire des ravages.

Début janvier 1919, René retrouve l’ambulance 210 à Claye-Souilly (Seine et Marne) où elle ne va pas tarder à quitter la 47e Division. Elle fait mouvement sur Othis avant d’être dirigée sur Catenoy (Oise) pour y être dissoute par ordre du G.Q.G (Grand Quartier Général) du 7 février. Dans un courrier adressé à ses parents, René dit sa fierté d’avoir été cité et décoré de la Croix de Guerre :

Soldat très dévoué à ses malades, a montré un zèle courageux au cours des bombardements auxquels fut soumise l’ambulance dans la Somme en 1916, à Caniezza (Italie) en 1917 et à Moreuil (Somme) en août 1918.

Il espère être rapidement démobilisé avec la classe 1915, mais il sait qu’il lui faut attendre la libération de ses aînés et de tous ceux qui sont prioritaires. N’étant pas fils de veuve et n’ayant pas eu de frère mort au combat, il n’en fait pas partie.

Aujourd’hui, son souhait est de passer le Rhin. Un souhait qui ne se réalise malheureusement pas car, désabusé, il écrit en mai à son ancienne école :
J’aurais voulu, comme tant d’autres, fouler le sol de la Germanie vaincue et me désaltérer dans les eaux vives du Rhin allemand. J’aurais voulu surtout continuer, sur une plus large échelle, la vie de touriste que, somme toute, j’avais menée jusqu’ici. Hélas ! Adieu, les beaux rêves ! On m’a relégué dans un hôpital de Sedan, à l’intérieur ! C’est la caserne dans toute sa froide horreur, un vrai désastre de Sedan ! M.Pemp [5] s’évertuait autrefois à nous faire comprendre la différence qui existe entre le climat maritime et le climat continental. M. Pemp peut être content : depuis 15 jours j’ai compris. À Sedan, il ne faut pas dire : « pluie ou beau temps ». Non : c’est une vraie salade : gel le matin, pluie à neuf heures, soleil à midi, neige le soir, vice et versa. Je ne voudrais pas être ici le capucin de carte d’un baromètre à cheveux. Aussi je n’ai pas encore pu voir les environs de Sedan, qui méritent, dit-on, plusieurs excursions. Hier, nous avons eu un triste dimanche des Rameaux, une fête d’hiver sans assistant. Où sont les belles fêtes d’antan ?

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Hôpital militaire de Sedan

Le séjour à Sedan s’éternise d’autant qu’après la démobilisation en avril de la classe 1906, le processus s’interrompt en raison de tensions diplomatiques avec l’Allemagne. Le vaincu proteste vivement contre le rejet sur son pays de toutes les responsabilités de la guerre et il repousse les clauses qui lui enlèvent des territoires.
Après moult tractations, le traité de paix est enfin signé le 28 juin dans la galerie des Glaces du château de Versailles et les démobilisations peuvent reprendre. Josèphe envoie à son fils un article paru le 16 août dans Le Progrès du Finistère, mais René sait déjà que sa classe (10e échelon) sera libérée entre le 13 et le 18 septembre 1919.

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Le Progrès du Finistère
16 août 1919

À son retour à Penhars, comme il est désormais trop âgé pour reprendre des études de médecine, René répond à une petite annonce de Me Manière, notaire à Quimper. Celui-ci cherche un clerc ayant des notions de droit et parlant breton. Ce travail ne lui convient guère, mais il y fait la connaissance de Thérèse Kerdavid, une jeune femme aussi douce et pieuse que lui. Cette alliance ne plait pas à Auguste, car le père de la promise est un employé d’octroi qui ne va pas à la messe. Hors de question pour Auguste que son fils, ancien petit séminariste, épouse cette Thérèse qui a fréquenté l’école publique, l’école du diable. René, vingt-cinq ans, passe outre et le mariage a lieu à l’église de Kerfeunteun, le 7 février 1921. Il a déjà quitté l’étude notariale pour reprendre un fonds de commerce d’armurerie et de coutellerie à Quimper.

Durement éprouvé par le décès de sa chère Thérèse en 1933, René, quarante-quatre ans, deux enfants mineurs, est rappelé sous les drapeaux en septembre 1939. Va-t-il devoir de nouveau soigner des innocents, victimes de la folie de leurs semblables, alors que, certains jours, il tient, lui-même, à peine debout ? Sa fille religieuse, aujourd’hui disparue, aimait raconter l’arrivée de son père au centre de mobilisation : invité à trouver une tenue militaire dans une montagne de vêtements, il finit par dénicher un uniforme bleu horizon délavé, bien trop petit pour lui. Malgré la peur du lendemain, ses enfants rient de le voir revenir à la maison avec une bande molletière beige à la jambe droite et une bleue à la gauche. Heureusement, après quelques jours de pagaille, un officier dit à ses hommes de retirer leur uniforme et de rentrer chez eux. Quelques jours plus tard, en auscultant René, le médecin de la commission de réforme détecte une bronchite suspecte des deux sommets [6]. Rayé des cadres de l’armée le 6 octobre 1939, René retrouve son commerce et les clients qui se font rares. En 1942, il doit remettre aux occupants tous les fusils, carabines, pistolets et cartouches qu’il possède en magasin. L’indemnisation promise se fait toujours attendre !

Contrairement à son père Auguste qui, comme beaucoup de catholiques, voue un véritable culte au maréchal Pétain, René aide comme il le peut la résistance. Il passe même quelques jours au cachot, les Allemands ayant trouvé un vieux pistolet hors d’usage lors d’une perquisition à son domicile.

Rattrapé par la tuberculose, René meurt le 2 mars 1966. Alité depuis de nombreux mois, il s’est peut-être parfois envolé par la pensée vers les paysages enchanteurs des Vosges ou d’Italie décrits avec tant de poésie dans ses courriers, écrits au plus fort du conflit. Quelle est belle la neige sur les sommets qui jouent à touche-touche avec le Ciel où, n’en doutons pas, René, l’infirmier pacifiste, a retrouvé ses camarades de l’ambulance 210 !

Ces articles sont en partie tirés du livre de Pierrick Chuto "Auguste, un blanc contre les diables rouges" , Cléricaux contre Laïcs en Cornouaille (1906-1924). Plus de renseignements : http://www.chuto.fr/
Vous pourrez y lire la préface de Thierry Sabot et l’introduction et le commander en ligne ou par courrier. Franco de port jusqu’au 31 décembre 2017 : 22 €

[1Alexandre François Chéreau, né à Grazay (Mayenne) le 18 février 1881, vicaire à Saint Rémi de Château-Gontier, « récupéré » Service Armé, IVe Section d’Infirmiers Militaires (16 février 1915), au front sur sa demande, Réserve de Personnel Sanitaire 8e Armée (6 juillet 1915), Hôpital Origine d’Evacuation 31/2 (16 juillet 1915), brancardier-aumônier volontaire à la 2e Brigade alpine, Compagnie de Mitrailleuses (10 octobre 1915), blessé à la jambe au Lingekopf (19 novembre 1915) 11e Bataillon de Chasseurs Alpins (23 avril 1916), Ambulance 210 (16 janvier 1919) ; démobilisé le 29 février 1919.

  • Citation à l’ordre du 11e B.C.A N° 146 du 12 décembre 1915 : « Belle conduite au combat du 19 novembre 1915. A été blessé »
  • Citation à l’ordre du 11e B.C.A N° 144 du 26 novembre 1918 : « Aumônier du bataillon n’a cessé de donner l’exemple du plus beau dévouement pendant la période du 28 octobre au 8 novembre 1918. Désigné pour partir en permission le 30 octobre, a refusé parce que son bataillon était engagé. N’a accepté de partir qu’après la relève. Une citation, deux blessures. »
  • « Décoration italienne, avril 1918 »
    Notice tirée du "Livre d’Or du clergé et des congrégations" (1914-1922)
    Son « carnet de guerre » est consultable sur :
    https://www.europeana.eu/portal/fr/record/2020601/contributions_7537.html

[2Le parcours de l’ambulance 210 est reconstitué essentiellement à partir des JMO du Service de Santé de la 47e division d’octobre 1918 à fin février 1919. (26 N 357/9 et 357/10) Rédigés « d’une écriture de chat », je me suis pas mal « tordu les yeux » pour déchiffrer les nombreux noms de lieux et les localiser sur une carte. Mais je crois avoir retrouvé l’essentiel des étapes de « notre ami René » Celles-ci seront détaillées dans les deux notes suivantes. Michel Guironnet

[3- A partir du 25 septembre 1918, la 47e division d’infanterie est dans la zone de Bethencourt sur Somme. Le 27, les formations sanitaires de la division s’installent à Potte, au Nord de Nesles

  • Le 28 septembre, la 47e DI est mise à la disposition du 15e Corps d’Armée. La mission du 15e Corps d’Armées est la marche sur Guise.
  • Le 30, la DI attaque sur le front Le Fayet-Gricourt le GBD est à Attily pour y installer un Poste de Secours divisionnaire. Les évacuations se font sur le groupement d’ambulances du 15e Corps à Berlancourt. « L’ambulance 210 va s’accoler à ce groupement ».
  • Le 2 octobre, le JMO du Service de Santé de la 47e DI écrit : « les évacuations des blessés sont très longues à cause du mauvais état des chemins et de l’éloignement du groupement d’ambulances ».
  • Les 1er, 3 et 4 octobre, nouvelles attaques des Chasseurs de la 47e DI sur le canal de Saint Quentin. Le 6, le front a avancé jusqu’aux abords de la ferme Bellecourt.
    Le GBD se transfère de Thorigny à Le Tronquoy. Le groupement d’ambulances du 15e Corps se déplace de Berlancourt pour aller à Germaine, beaucoup plus proche des lignes du front. « L’ambulance 210 suit le mouvement ».
  • Le 9, la 47e DI est remplacée par la 126e DI et part au repos « en arrière des lignes » L’ambulance 210, elle, reste à Germaine.
  • 22 octobre : « un nouvel ordre d’opérations modifie la nouvelle zone de stationnement de la division : celle-ci va stationner dans la zone Itancourt, Urvillers, Contescourt, Remilly ?, Ly Fontaine. Le GBD et la SSA (Section Sanitaire Automobile) vont à la Ferme de la Folie et de Lambay (vers Urvillers), QG et médecin divisionnaire à Mézières-sur-Oise.
  • 24 octobre : « la 47e division est mise à la disposition du 20e CA en vue de prolonger et d’exploiter l’action de la 168e division dans la zone définie comme suit :
  • limite Nord : du Bois du Marais de Lucy cote 78, cote 117 (Signal d’Origny), cote 119, cote 144, carrefour de Chantrain, sortie sud de Suin ?
  • limite Sud : cote 120 (1000 mètres Sud de Ribémont), carrière 800 mètres Sud Est sucrerie de Ribémont, station de Villers le Sec, lisière Nord du Bois du Souhest ?, lisière Sud de Pleine Selve, cote 113, cote 98, cote 127, cote 130, cote 123.
    Le GBD et la SSA sont rapprochés dans la soirée jusqu’à Itancourt avec quelques éléments à Mézières-sur-Oise. Évacuations sur Montescourt-Lizerolles pour malades et gazés, sur la Ferme Le Fay pour blessés de guerre (Ces formations sanitaires sont au 31e Corps d’Armée). L’ambulance 210, remise à la disposition de la division, stationne aujourd’hui à Saint-Quentin. »
  • 25 octobre : « la division devant attaquer demain matin au jour, le QG et le médecin divisionnaire vont s’installer à Séry-les-Mézières. La portion centrale du GBD vient à Béthinicourt, la portion principale de la SSA 99 à Mézières-sur-Oise. Le Poste de Secours divisionnaire s’installera cette nuit à Séry-les-Mézières avec 5 voitures SSA, plus deux TM mis à la disposition de la division par le 20e Corps ; il y aura un relai avancé à Ribémont avec stationnement de deux voitures sanitaires. L’ambulance 210 vient à Mézières-sur-Oise fonctionner pour les ypérités légers et pour les petits malades et petits blessés non de guerre. »
  • 26 octobre : « l’attaque a eu lieu ce matin à 6 heures. Légère progression, les évacuations se sont faites dans de bonnes conditions malgré la longueur du trajet et l’embarras des routes. 20 prisonniers ont été mis à la disposition de l’ambulance 210 pour l’aménagement de ses locaux. »
  • 27 octobre : « l’ennemi s’est retiré cette nuit. Progression appréciable. Le PC et le médecin divisionnaire sont à Pleine Selve, poste de secours divisionnaire du GBD à Pleine Selve. Relai avancé du GBD à la Ferme de Courjumelles. Le train du GBD vient également à Pleine Selve. La SSA vient à Ribémont avec la plupart des voitures détachées au relai avancé et au PSD (Poste de Secours Divisionnaire). »

A Moÿ de l’Aisne, au Sud de Saint-Quentin, le 20e CA a constitué « un groupement d’ambulances ». Le 5 novembre, « par suite de l’avance des troupes, il est nécessaire de porter en avant le groupement d’ambulances assurant le triage du CA. Après visite des emplacements possibles, le point choisi est la Ferme Saint-Rémy, à 1500 mètres Ouest de Landifay, où il sera constitué un groupement avancé servant de relai pour le groupement de Moÿ qui continuera à fonctionner jusqu’à nouvel ordre. Donné ordre aux ambulances 2/82 à Moÿ et 210 (47e DI, faisant à Mézières fonction d’infirmerie divisionnaire) de se porter le 6 au matin sur la ferme Saint-Rémy et de prendre leurs dispositions pour pouvoir y fonctionner à partir de 16 heures…/…Rôle du groupement avancé de Saint-Rémy : arrêt des intransportables absolus, visite des garrots, pansements et appareils, injection de sérums antitétanique. »

  • Le 8 novembre, « les troupes continuant leur avance, il devient nécessaire de porter en avant une partie des ressources du groupement de Saint-Rémy. Les ambulances divisionnaires 210 et 2/82 font mouvement pour installer cette formation au château de Wiège-Faty. Son rôle est le même que celui de la ferme St Rémy le 5 novembre. »

[4Dans le JMO de la 47e DI, à la date du 17 novembre 1918, il est écrit : « La 47e DI doit, en cinq étapes successives exécutées les 18, 19, 20, 21, 22, se porter dans la zone d’Estrées Saint Denis ». Elle part dès le lendemain de la région de Guise, en Picardie, pour rejoindre les environs de Compiègne : un parcours de 140 kilomètres en cinq jours.

  • Le 18 novembre, « la DI fait mouvement. PC à Charmes (1 km Est de La Fère) GBD à Assis sur Serre. Ambulance 210 à Ferrières Ferme (lieu-dit de La Ferté-Chevresis), SSA à Charmes. La DI passe à la IIIe Armée. »
  • Le 19 novembre : Le P.C et la SSA sont à Caillouël-Crépigny. « Ambulance 210 et GBD à La Fère ». Le 20, P.C à Béhéricourt. La SSA, « l’ambulance 210 et GBD cantonnent à Quierzy ». Le 21 : le Q.G est à Mouchy-Humières, le GBD et l’ambulance 210 sont à Cambronne (lès Ribécourt) !
  • Le 22, l’ambulance arrive à Estrées Saint-Denis avec la SSA, le GBD est à Francières. Quelques jours d’arrêt dans ces cantonnements.
  • Le 27 novembre, la 47e DI fait à nouveau mouvement : « PC à Verberie, SSA maintenue à Estrées avec un détachement de 4 voitures à Verberie. Ambulance 210 et GBD à Rivecourt. » Le 28 novembre, GBD et Ambulance 210 sont à Sarron ? »
  • Le 29, « la DI fait mouvement pour venir stationner dans la région au Nord de Luzarches. P.C de la division à Luzarches. Formations sanitaires à Cramoisy. »
  • Le 30, « le GBD et l’ambulance 210 viennent à La Mesnil en Thelle où elle fonctionne comme infirmerie divisionnaire. SSA à Luzarches. La division est stationnée dans la zone limitée par les villages : Luzarches, Viarmes, Nointel, Beaumont (sur Oise), Chambly, Ronquerolles, Bornel, Esches, Dieudonné, Cavillon (Sud d’Ully Saint Georges), Le Tillet, Maysel, Cramoisy, St Leu d’Esserent, Précy sur Oise, Boran (sur Oise). »
  • Le 1er décembre : « la division cesse de faire partie du 31e Corps et fait partie du 20e, mais elle dépend toujours de la 3e Armée. »

- Le 13 décembre : « pour céder la place à l’État-major du 17e Corps, le Q.G de la division quitte Luzarches et va cantonner à Neuilly en Thelle. Rien de changé pour le reste de la division. Le 11e, le 14e et le 30e B.C.A vont aujourd’hui à Paris pour le service d’ordre à l’occasion de la visite du Président Wilson. »

  • Le 19 décembre : « la division quitte la région de Neuilly en Thelle pour se rapprocher de Paris. Elle va aujourd’hui cantonner autour de l’Isle Adam. Q.G et médecin divisionnaire à l’Isle Adam, ambulance et GBD à Chauny ? Les évacuations se font sur Creil. »

Le 21 décembre : « la division va occuper sa zone de stationnement définitive dans la banlieue de Paris : région Neuilly, Asnières, Argenteuil, La Garenne-Colombes, Maison Laffitte, Bezons. Q.G et médecin divisionnaire à Bécon les Bruyères, SSA à Bécon les Bruyères, GBD à St Gratien, Ambulance 210 à Bezons fonctionne comme infirmerie divisionnaire. Evacuation sur la gare de répartition de La Chapelle. La division dépend du 17e Corps depuis le 20 décembre. »

  • Le 4 janvier 1919 : « la division quitte la zone Courbevoie pour aller stationner dans la zone Villeparisis, La Villette aux Aulnes, Mitry-Mory, Thieux-Jouilly ?, Charny, Fresnes sur Marne, Varennes, Carnetin, Pomponne, Bussy St Martin, Lognes, Champs, Chelles, Courtry ? Le Q.G est à Claye-Souilly et aujourd’hui le mouvement doit se faire par voie de terre les 4, 5 et 6 janvier. SSA à Souilly, médecin divisionnaire à Claye-Souilly. »
  • Le 6 janvier : « en fin de mouvement, le GBD cantonne à Carnetin, l’ambulance 210 fonctionne comme infirmerie divisionnaire à Claye-Souilly, évacuation sur la gare de répartition de La Chapelle. »
  • Le 9 janvier : « pendant les trois derniers jours, visite des cantonnements par le médecin divisionnaire : installations assez satisfaisantes dans certaines unités, médiocres dans quelques autres. Les évacuations se feront dorénavant sur Meaux. »
  • Le 29 janvier : « les bataillons n’ont plus de pharmacien ni de dentiste. »
  • Le 31 janvier : « la section d’hospitalisation 221 est dissoute et le matériel envoyé au stockage du service de santé à Bruyères sur Oise. Le personnel reste à l’ambulance 210. »
  • Le 15 février : « par ordre du médecin inspecteur chef supérieur du service de santé de la 3e Armée, l’ambulance 210 quitte la division et rejoint Catenoy par étapes aujourd’hui. Le GBD vient remplacer cette formation à Claye (Souilly) et y fonctionnera comme infirmerie divisionnaire et groupera les malades et blessés pour les évacuations. »
  • Le 19 février : « par ordre du G.Q.G (Grand Quartier Général) du 7 février 1919, les médecins divisionnaires sont supprimés dans les divisions comprises dans les limites des anciennes frontières 1914 et en Alsace Lorraine. Les ambulances et groupes de brancardiers divisionnaires sont dissous. Le GBD fera mouvement sur Catenoy dès que l’ordre en sera donné par le D.S.S (Directeur du Service de Santé) du 17e Corps. La SSA reste à la division. »
  • « 15 février : en exécution de l’ordre général de mouvements N° 5 du 11/II/19 de la IIIe Armée, l’ambulance 210 enlevée à la 47e division fait mouvement de Claye-Souilly sur Othis. Elle doit être ultérieurement dirigée sur Catenoy pour y être dissoute. Le GBD/47 fait mouvement le même jour de Carnétin sur Claye-Souilly où il cantonne à partir de ce jour » (extrait du JMO de la 47e division)

[5Professeur à l’institution Saint-Vincent

[6Thérèse, morte d’une tuberculose pulmonaire, lui a communiqué son mal.

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