Vicaire desservant
Né le 17 mars 1764, en la paroisse Saint Martin de Vienne, Nicolas Guillot est baptisé le lendemain : son parrain est Nicolas Charvet, sa marraine Antoinette Laurence Charvet. Son père, Louis Guillot, est dit « ouvrier de la fabrique royale », c’est-à-dire la Manufacture de draps Charvet installée tout près de l’église Saint-Martin. [1] Sa mère se nomme Marie Palin (ou Pallu).
Il a un frère aîné, Claude, né le 11 avril 1762 et une soeur cadette, Marie, née le 29 mars 1766, tous les deux nés à Vienne, paroisse Saint Martin.
Après ses études au séminaire, Nicolas Guillot est ordonné prêtre, mais la date nous est inconnue L’abbé Vallory, déjà rencontré, entre autres dans notre article sur "l’élection des curés", nommé en juillet 1789 aux Roches, n’y reste qu’à peine deux ans. Il part des Roches en mai 1791."La veuve Plasson qui logeait le curé aux Roches et qui est aujourd’hui sans locataire" dépose de suite réclamation auprès du District de Vienne [2].
Nicolas Guillot arrive en juillet 1791 pour desservir la nouvelle église du village édifiée en 1784 [3].
Son premier acte est du 22 juillet. Il signe d’abord "Guillot, vic" c’est-à-dire vicaire, puis à partir de janvier 1792, il signe "Guillot, dess" c’est-à-dire "desservant". Parfois, Nicolas Guillot est absent. Il est alors remplacé par Berthellier "grand vicaire de Condrieu" puis par Vertamy Duprat, curé de Condrieu. D’autres fois, c’est Jean François Albert, le curé du village voisin de Saint Clair, qui célèbre à sa place.
Il arrive aussi que ce soit l’inverse : "le dix septième juillet mil sept cent quatre vingt douze a été baptisé, en l’absence du curé de St Claire (sic), Jean Peillon (X fils de Bonaventure) et de Thérèse Peloucte ? habitants à St Claire. Le parrein a été Jean Champin et la marraine Suzanne Martin, habitants aux Roches, qui n’ons signés pour ne scavoir, (de ce) enquis Guillot, dess(ervant)" |
Les comptes de la commune des Roches et Saint Clair pour 1793 notent une dépense de 166 livres 17 sols : "A la Plasson pour le loyer de sa maison pour le logement du citoyen Guillot, vicaire" Nicolas Guillot loge depuis son arrivée « chez la Plasson » faute de presbytère...Deux ans plus tard, Mathieu Plasson, héritier de la veuve, continuera à l’héberger.
Le "Citoyen Guillot"
Le 25 germinal an II (14 avril 1794) il obtient son certificat de civisme de la municipalité des « Roches et Clair du Rhône, ci-devant St Clair » :
« Certifions et attestons à tous ceux qu’il appartiendra que le citoyen Nicolas Guillot, natif de Vienne la Patriotte, domicilié aux Roches depuis deux ans et demi, jouit d’une réputation pure et sans taches, ayant montré dans toutes les occasions son rattachement pour la liberté, l’égalité et la Révolution, ayant prêté tous les serments exigés par les lois, de manière qu’on ne peut douter de son civisme et patriotisme qui sont bien connus... » [4].
Notez qu’il n’est fait aucune mention de son statut de prêtre ! Nous sommes alors en pleine Terreur. La déchristianisation est à l’ordre du jour... D’ailleurs le certificat de civisme est vérifié et visé par le Comité de surveillance révolutionnaire de la commune, le 8 floréal an II (27 avril 1794) : deux précautions valent mieux qu’une !
Deux jours plus tard, « le dix floréal an deux de la République, une, indivisible et démocratique, à dix heures du matin, les citoyens de la commune des Roches et Clair du Rhône se sont assemblés au Temple de la Raison aux Roches... » « Ce temple » n’est autre que l’église paroissiale.
Ce jour-là, le « citoyen Guillot » est absent à l’assemblée des habitants réunie « pour procéder au partage du bois communal ».
"Retiré à Vienne" et "Soumis aux Lois de la République"
Le 19 thermidor An III (6 août 1795), dans un courrier au "procureur syndic du district de Vienne", les officiers municipaux précisent :
"...Il existe dans cette commune :
- le citoyen Albert, prêtre qui a fait les fonctions de curé de St Clair sans interruption depuis l’année quatre vingt deux (1782) jusque au moment de la Terreur, et qui depuis cette époque ; résidant toujours dans cette commune sans reproche, n’a point encore recommencé ses fonctions...
- le citoyen Guillot prêtre a exercé les fonctions de vicaire des Roches pendant environ deux ans, aussi sans reproche, et n’a cessé ses fonctions qu’à l’époque ci-dessus et s’est retiré à Vienne chez son père depuis environ un an..." [5].
Le 19 fructidor An III (5 septembre 1795), " Les officiers municipaux de la commune des Roches et St Clair, (écrivent) au citoyen procureur syndic : Aucun prêtre n’a fait de soumission dans cette commune pour exercer le culte. Nous vous avons...donné la dénomination des prêtres qui ont ou qui ont été dans notre commune :
- Jean François Albert, qui a fait les fonctions de curé de St Clair jusqu’au moment de la Terreur (et) n’a reprit aucune fonction ;
- Nicolas Guillot qui a cessé ces fonctions de vicaire des Roches à la même époque que dessus (et) s’est retiré à Vienne chez son père depuis un an..." [6] [7].
Un document des archives de l’Isère confirme sa présence à Vienne [8] :
« Extrait des registres de la commune de Vienne. Le trente brumaire an IV (21 novembre 1795), devant nous administrateur municipal soussigné, est comparu le Citoyen Nicolas Guillot, habitant de cette commune, lequel a fait sa déclaration dont la teneur suit : « Je reconnais que l’universalité des citoyens français est le souverain (ordre) et je promets soumission et obéissance aux lois de la République » Nous lui avons donné acte de cette déclaration et il a signé avec nous. Signés Guillot, Boissat officier municipal. Certifié conforme Villeroy ? secrétaire »
Fin mai 1795 les églises non-aliénées sont rendues aux prêtres en échange du serment de soumission aux lois. Nul ne peut remplir de ministère sans cet acte de soumission fait devant la municipalité. Ces serments sont prêtés sans difficultés par les prêtres constitutionnels, mais aussi certains réfractaires le prêtent puisque c’est le prix à payer pour rétablir le culte de la religion. Voir l’exemple d’Etienne Brut, prêtre réfractaire à Condrieu [9]. |
Instituteur de la jeunesse
Le 24 floréal An II (8 mai 1794), la commune des "Roches et Clair-du-Rhône" demande à l’administration l’autorisation d’avoir un deuxième instituteur dans la "section" de "Clair du Rhône... attendu (qu’elle) est éloignée de près d’une lieue..." des Roches.
Mais "Les Roches et Clair" ne forment alors qu’une seule commune, et la loi ne le permet pas ! [10].
Cette administration fixe donc, en janvier 1795, aux Roches l’école communale pour 1.481 habitants . Quelques jours plus tard, les 21 pluviôse et 3 ventôse an III (12 et 22 février 1795), le jury d’instruction du District de Vienne présente « la citoyenne Anne Marie Aubert, épouse de Jean Pernon, pour institutrice... (et) Huriente Roux est nommé instituteur à l’école primaire des Roches et Clair-du-Rhône. » [11].
La mise en place, par le Directoire (octobre 1795), des « municipalités de canton » va modifier l’organisation : une seule municipalité par canton, avec un agent municipal dans chaque commune avec un adjoint. La séparation de « Saint Clair et Les Roches » en deux communes distinctes amène la création d’une école dans chacun des deux villages [12].
Nous retrouvons Nicolas Guillot comme « instituteur » après deux années de silence dans les documents. Il est le titulaire de l’école des Roches ; commune « assée populeuse pour n’avoir pas besoin d’autre arrondissement que la dite commune, puisque sa population est d’environ mille âmes... » Les instituteurs sont logés dans les presbytères des anciennes paroisses. Mais comme les Roches « n’a aucun presbitére ni autres effets nationaux que celui destiné comme et où s’exerce le culte de conformité à la loi, l’administration estime qu’il convient d’accorder à l’instituteur et à l’institutrice une somme annuelle pour leur tenir lieu de logement... » (Délibération du 3 prairial an IV - 22 mai 1796 de la municipalité de canton de Chonas) [13].
Le « citoyen Guillot » va s’investir, en plus de son rôle d’instituteur, dans les fonctions municipales.
Elu municipal et prêtre
« Ce Jourd’hui dix germinal an cinq (30 mars 1797)... Etant réuny dans la cy devant église des Roches, et le citoyen François Tavian ayant été unanimement reconnu pour le doyen d’âge aux fins de tenir l’assemblée... (Etienne Ramay, Pierre Marchand et Etienne Bertholat scrutateur ; Etienne Viallet, secrétaire)... » ; il y a lieu de procéder à la nomination d’un adjoint aux Roches en remplacement de Jean Chaine. L’appel nominal des votants se passe et chacun « a fait un billet qu’il a déposé dans un vase ».
...« Dépouillement fait d’yceux, il en est résulter que le citoyen Nicolas Guillot, instituteur de la jeunesse, a recuelly la moitié et plus des suffrages, au moyen de quoi il a été proclamé adjoint... » [14].
Deux ans plus tard, les électeurs des Roches « étant réunis dans le temple de la réunion... » (l’église paroissiale !), il sera reconduit dans ses fonctions d’adjoint.
- Certificat de résidence
Le 5 floréal an V (24 avril 1797), Nicolas Guillot se rappelle de son ordination : « Le citoyen Nicolas Guillot, adjoint de la commune des Roches (a) requis l’administration de lui expédier un certificat de résidence comme ci-devant prêtre ;
l’administration, le commissaire ouï, arrête qu’il sera, sur l’attestation de deux citoyens de la commune des Roches, expédié un certificat de résidence au citoyen Guillot.
Sur la demande qui a été faite par le citoyen Nicolas Guillot, ci- aprés nommé ; certiffions sur l’attestation des citoyens Jean Chaine, tailleur et Jean Pierre Brondelle, drapier ; domiciliés aux Roches, que le citoyen Nicolas Guillot, ci-devant prêtre, âgé de trente trois ans, adjoint de la commune des Roches, demeure audit lieu maison de Mathieu Plasson et qu’il y a résidé sans interruption depuis plus de six ans [15], en foi de quoi nous lui avons délivré le présent certificat... » [16].
S’il réclame « ce certificat de résidence », c’est pour obtenir du gouvernement la pension qui lui est accordée « comme ci-devant prêtre ».
Plus tard, le 25 floréal ; il demande de recevoir ses gages en numéraire, 50 francs pour le semestre. Ce qui lui est accordé : les assignats n’ont pas bonne presse !
Mais ce statut a des contraintes :
- Serment de haine à la royauté
« Le 10 vendémiaire an 6 (1er octobre 1797)... est comparu Nicolas Guillot prestre en fonctions dans la commune des Roches, qui a dit que pour se conformer à la loi du 19 fructidor (dernier) il déclare qu’il jure haine à la royauté et à l’anarchie, d’attachement et de fidélité à la République et à la Constitution de l’an III... » [17].
Ce ne sont pas que de vains mots ! Répondant aux accusations d’Arnaud Viallet, [18], la municipalité loue les services de Nicolas Guillot : « Dans le canton de Chonas... il y a dans la commune des Roches un prêtre sermentée et soumis aux lois, qui vient d’additionner le serment exigé par la loi du 19 fructidor dernier, qui exerce les fonctions du culte publiquement et propose la seine morale, soit dans la commune des Roches qu’il dessert, soit dans la commune de Chonas, chef-lieu de canton, à la satisfaction de tous les habitants, et dans le canton, il n’y a aucun autre prêtre qui exerce le culte public... » [19].
- Tableau des pensionnaires ecclésiastiques
- Délibération du 20 messidor An VI (8 juillet 1798) de "l’assemblée municipale du canton de Chonas"
Le 20 messidor An VI (8 juillet 1798), le "commissaire du pouvoir exécutif a requis l’administration (municipale) de compléter le tableau des pensionnaires dit ecclésiastiques des deux sexes domiciliés ans le canton de Chonas. Les élus notent qu’il n’y a dans ce canton que « ...le citoyen Nicolas Guillot, ci-devant vicaire aux Roches, qui fut dans le cas d’y être porté...il a requis l’administration de lui délivrer un certificat de résidence, un de bonnes mœurs, d’individualité et de vie...Le citoyen Guillot s’est toujours montré zélé pour la Révolution dans son état... ».
« Le six brumaire de l’an sept (27 octobre 1798)... Nicolas Guillot, ci devant prestre, âgé de trente quatre ans, adjoint de la commune des Roches, demeurant au lieu maison de Jean Baptiste Vincent, dit qu’il y a résidé sans interruption depuis plus de six ans, n’ayant nullement fait aucune rétractation aux serments exigés par la loi, et ayant payé la contribution personnelle et mobiliaire de l’an 6 et aussi antérieurs ; en foi de quoi nous lui avons délivré le présent certificat... » [20].
Nicolas est, au sein de l’assemblée municipale du canton de Chonas, adjoint de l’agent municipal Arnaud Viallet, élu pour deux ans et installé le 1" floréal an VI (20 avril 1798). Et s’il est « Bon révolutionnaire », Nicolas Guillot n’est pas « Bon administrateur » !
Dans un acte de mariage du 10 vendémiaire an VII (1er octobre 1798) [21], il est indiqué : "lesquels futurs conjoints étaient accompagnés des citoyens Nicolas Guillot, âgé de trente quatre ans, instituteur ; Jean Chaine, âgé de quarante quatre ans, tailleur d’habits ; Claude Trouillet, âgé de trente six ans, boulanger ; tous trois domiciliés aux Roches..." Quelques semaines plus tard, le 20 brumaire An VIII (10 novembre 1798), il est de nouveau témoin au mariage de Rochelois mais n’a plus que 32 ans ! Nicolas "retrouve" ses 34 ans lorsqu’il est témoin au mariage célébré le 30 frimaire An VII (20 décembre 1798) |
Plainte contre Viallet et son adjoint Guillot
Toute cette affaire [22] commence par une lettre de reproches de la municipalité du canton de Chonas au citoyen Arnaud Viallet, le 19 vendémiaire an VII (10 octobre 1798) : « Citoyen, depuis votre nomination à la place d’agent, il y a eu dix neuf séances administratives et vous n’avez paru qu’a quatre. Cette inexactitude de votre part prouve l’oubli que vous faite de vos devoirs, et le peu d’importance que vous mettez aux affaires publiques. »
« L’administration nous charge de vous faire appercevoir vos torts à ce sujet, de vous inviter à être plus exact, autrement elle ne pourrait se dispenser d’en donner connaissance à l’administration centrale ; surtout dans un moment où les affaires d’administration deviennent plus considérables et plus pressées et exige le plus d’exactitude. Salut ».
La prochaine séance a lieu le 6 brumaire (27 octobre) et Arnaud Viallet est présent !
Mais quelques mois plus tard, nouvelle plainte à son égard le 18 messidor an VII (6 juillet 1799). Cette fois, Nicolas Guillot, son adjoint, est également mis en cause : « ...L’absence depuis longtemps aux assemblées administratives de ce canton par l’agent et son adjoint pour la commune des Roches ne peut plus se passer sous silence... Cette commune la plus populeuse de celles qui forment le canton ne peut rester sans être représentée non seulement par un agent, mais encore par un adjoint sans l’exposer à des événements fâcheux. Si on considère que depuis longtemps tout est en retard dans cette commune par l’insouciance et la négligence de l’agent et de l’adjoint ; puisqu’ils n’ont prit jusqu’à présent aucun moyen que la loi a mis en leur pouvoir pour la faire exécuter...
Le commissaire du pouvoir exécutif "requiert en conséquence que l’administration prenne des mesures pour pourvoir au remplacement de l’agent et de l’adjoint de la commune des Roches le plus promptement possible... »
La municipalité, dans sa délibération, dit que ces faits « ne sont que très vrays... ». Cette commune des Roches « de plus de douze cent âmes » est à la traîne pour les affaires municipales :
- « sur quinze conscrits que devait fournir cette commune, il n’en est qu’un dont on soit assurés être à l’armée ;
- « ... la plus grande partie des réquisitionnâmes n’y sont point non plus... la majeure partie du détachement de la colonne mobile envoyée dans cette commune (pour accélérer leur départ) n’a point été payé ;
- « On ne peut s’en plaindre qu’à l’agent et l’adjoint qui n’ont mis que de l’insouciance où il fallait montrer de l’énergie... ».
« Considérant que l’agent et l’adjoint (des Roches) n’ont jamais parus que rarement aux assemblées (malgré plusieurs rappels) ;
« Considérant que si l’administration est allé en avant dans les travaux, elle n’a pû le faire que par des renseignements quelle a pû se procurer pour la commune des Roches. Mais cette manière de procéder ne peut se soutenir plus longtemps sans s’exposer à l’arbitraire qui est toujours contraire au principe d’un régime républicain et d’une juste législation.
« Considérant que dans la crise où se trouve la République française, les corps constitués doivent redoubler de zèle et d’activité pour faire terrasser nos ennemis communs, et que ce n’est que par des hommes énergiques et amis de la Révolution qu’on peut y parvenir ;
« Sur ces motifs, l’administration arrête à l’unanimité qu’il y a lieu à remplacement des citoyens Arnaud Viallet et Nicolas Guillot... »
Fin juillet, le 9 thermidor an VII ; l’assemblée est réunie « ... afin de savoir s’il y aurait moyen de réconcilier auprès de cette administration les citoyens agent et adjoint de la commune des Roches... »
Viallet et Guillot ont encore une chance ! A eux de bien se défendre :
« ... L’adjoint a fait sentir que malgré sa bonne volonté de faire toujours le bien public, il n’avait pû le faire par l’insouciance et la mauvaise volonté de l’agent qui avait toujours contrecarré ses opérations. »
« D’ailleurs, il ne pouvait agir qu’en l’absence ou indisposition de l’agent. Il a même ajouté qu’il ne pouvait plus tenir dans cette manière de procéder et a demandé son remplacement et le changement de l’agent. »
« L’agent des Roches n’ayant pu se justifier, et n’ayant donné aucun moyen fondé sur les inculpations faites contre lui, ayant cependant promis d’être plus dans l’avenir dans la place qui lui a été confié, tout comme de mettre plus d’énergie dans les devoirs de sa place, et plus de zélé dans tout ce que la loi l’oblige... L’administration (a) réintégré parmi ses membres les citoyens Arnaud Viallet et Nicolas Guillot, agent et adjoint de la commune des Roches, à la charge pour eux de remplir avec exactitude et énergie le devoir de leur place... »
Hélas, à peine trois mois plus tard, Viallet, agent municipal des Roches se fait à nouveau condamné par ses collègues : il a logé chez plusieurs citoyens des Roches la garnison chargée d’obliger les appelés au départ vers leurs bataillons, plutôt que de faire subir cette « contrainte révolutionnaire » aux parents des « conscrits et réquisitionnâmes ».
Cela a provoqué une vive émotion parmi la population rocheloise, et « bien loin de produire l’effet que le gouvernement doit en attendre, ne produisait qu’un effet tout opposé et subversif d’ordre. » ! (29 vendémiaire an VIII - 21 octobre 1799).
Nicolas Guillot tient les registres paroissiaux des Roches depuis le 22 juillet 1791 lorsqu’il remplace Vallory comme vicaire puis desservant. Tout naturellement, en 1793, lorsque les registres passent à la municipalité de « Saint Clair et Les Roches » c’est lui qui continue à rédiger les actes comme officier d’état-civil. Malgré les « soubresauts révolutionnaires », il tient les registres jusqu’au 11 Messidor An II, (29 juin 1794) remplacé ensuite par Jean Pierre Brondelle puis Jean Chaine. Ce doit être lors de son retour à Vienne auprès de son père. Nicolas Guillot reprend la fonction le 13 Floréal An V (2 mai 1797), et malgré les changements de constitution et d’organisation municipale, il garde ce rôle jusqu’au 24 Prairial An XI (13 juin 1803) |