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Les missions des hommes de la S.A.P N° 4 auprès des artilleurs - 6e épisode

S.A.P N°4 et artilleurs de la 69e D.I (octobre 1914 - février 1916)

Le jeudi 11 juin 2009, par Dominique Schutz, Michel Guironnet

Le préambule du Journal de Marche et Opérations de la Section de Projecteurs numéro 204 explique : [1]

La section formée par des éléments provenant du 7e Bataillon du Génie, sous le nom de Section d’Auto Projecteurs N° 4, a fait un stage d’instruction au Mont Valérien du 22 février 1915 au 12 avril 1915, date de départ pour le front.

Arrivée à Braine le 13 avril. Tous les mouvements et faits historiques ont été consignés dans un Journal de Marche...

Cette section a été dissoute le 22 août 1916 et le même jour a été formé la S.A.P N° 204.

A défaut de cet historique, en nous aidant d’extraits des JMO du Génie et des régiments d’infanterie et d’artillerie, nous pouvons, malgré tout, comprendre les missions des hommes de la Section Automobile de Projecteurs N° 4 auprès des artilleurs dans la défense du front.

Avant l’arrivée de la S.A.P N° 4, dès le 26 novembre 1914, « une section de projecteurs, (est) mise à la disposition de la Division, (et) s’installe au sud de Presles et Boves ».

Le 13 avril 1915, il est noté dans un autre JMO l’arrivée "d’une section de projecteurs automobile, en remplacement de la section du 15e Corps (d’Armée) renvoyée à son corps d’origine".

"Notre" section est maintenant au pied du Chemin des Dames !

Le 20 avril 1915, le JMO du Génie de la 69e DI note : "départ de la Section de Projecteurs et du Capitaine Juge" Ce doit être celle du 15e C.A.

L’histoire du Chemin des Dames n’a pas commencé en 1914...

Les bourgs et villages de la région qui nous intéresse ici ont presque tous été détruits pendant les combats de la Première Guerre mondiale, certains d’entre eux n’ont même jamais été reconstruits !

Au début du siècle dernier, d’excellents photographes ont parcouru à peu près tous les villages et hameaux de cette région, et nous ont laissé de magnifiques clichés et cartes postales qui sont autant de témoignages irremplaçables de la physionomie des villages du Chemin des Dames avant la Grande Guerre.

Texte extrait de la présentation du superbe blog "Le Chemin des Dames avant 1914" http://dumultien.over-blog.fr/categorie-10498183.html

Nous invitons le lecteur curieux de situer et de mieux connaitre les lieux cités dans cet article - le C.B.R, l’Ecluse, la Ballastière, l’usine Wolber,et bien d’autres - à consulter sans limite ce site !

Les artilleurs de la 69e Division d’Infanterie

Nous disposons, grâce au fabuleux site du Chtmiste, de l’historique du 268e Régiment d’Artillerie de Campagne entre octobre 1914, arrivée de la 69e DI au pied du Chemin des Dames, et février 1916, son départ pour Verdun.

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Intérieur de l’abri de Chassemy
Notez le surnom de la voiture auto projecteur : "la rescapée"

"L’Artillerie de la 69e Division d’Infanterie ne devint 268e Régiment d’Artillerie de Campagne que le 1er avril 1917.

Mais les groupes qui la composaient s’étaient formés et réunis dès le début de la guerre ; ils avaient ensemble pris part à la retraite, à la bataille de la Marne, combattu sur l’Aisne et devant Verdun : l’histoire du 268e R.A.C. commence donc en réalité en août 1914 ..../...

La concentration du Régiment fut achevée le 15 août dans la région de Marle (Aisne), au nord de Laon.

Il se composait des 30e et 31e batteries du 46e, et 36e batterie du 44e (1er groupe, commandant Houberdon), 32e et 33e batteries du 46e et 31e du 29e (2e groupe commandant Malandrin), 35e et 41e batteries du 28e et 37e du 50e, (3e groupe, commandant Fayard).

.../...

Le 4 octobre (1914), à 11 heures, l’artillerie de la 69e D.I. fut mise en marche vers la région de Soissons, par Jonchery, Villers-Agron, Aconit, la Roche et Lavesine (10 oct).

Le 3e groupe, dirigé sur Coeuvres le 5 à la disposition de la 2e armée, quitta avec la 138e Brigade de la Division pendant 10 jours, pour s’en aller, par Compiègne, jusqu’à Montdidier.

Il la rejoignit à Brenelle le 15, tandis que le 1er et le 2e Groupe, revenant vers l’est, allaient, le 12 et le 13, prendre position entre Chassemy et Soupir, secteur occupé jusque là par les troupes anglaises.

Le 1er Groupe s’installe à l’est (les 30et 31/46 au nord de l’Aisne, autour de Soupir ; la 36/44 au coude de la rivière, sud de la ferme de Montsapin) ; à l’ouest le 2e groupe, au nord et au nord-est de Chassemy ; entre les deux, après son retour, le 3e au sud-ouest et au sud de Presles-et-Boves.

Nos lignes passaient alors au sommet des pentes qui dominent l’Aisne au nord en avant des fermes de Cour-Soupir et de Folempoise : mais deux violentes attaques contraignirent successivement les deux brigades de la Division à se replier jusqu’à sa rivière : le 30 octobre, les allemands s’emparaient de Vailly ; le 2 novembre, arrivés jusqu’aux pentes boisées qui descendent vers Soupir, ils débordaient les positions des 30 et 31e batteries..../...

Le 1er groupe alla se reformer près de Braisne, au Château de Bellême, et vint, le lendemain (3 novembre), prendre position au sud et à l’est de Saint-Mard pour battre le fond de la vallée, Chavonne et les grottes des Grinons.

L’activité ne tarda pas à diminuer dans le secteur : la guerre de campagne est dès lors, et pour longtemps terminée pour la Division.

Voir notre article sur le contexte historique

Accroché aux collines du nord de l’Aisne, entre Soissons et Berry-au Bac, l’ennemi s’installe dans les carrières profondes si nombreuses dans la région, et commence la construction d’un vaste système de fortifications, tranchées, boyaux et tunnels, dont il ne sera chassé qu’en 1917.

Au sud de la rivière, nos troupes en font autant. Dans chaque batterie les hommes se logent à l’intérieur de grottes naturelles ou d’abris aménagés à quelque distance de la position, tandis que les pièces disparaissent sous d’énormes casemates de rondins.

Voir notre précédent article sur la creute de la ferme des Bovettes

Les liaisons téléphoniques, dans le montage et l’entretien desquelles se spécialise la 5e pièce,se perfectionnent et se multiplient ; le tir de nuit, origine du « barrage », s’organise, chaque pièce étant pourvue d’une consigne écrite à exécuter sur l’ordre du commandant de Batterie.

La surveillance du champ de bataille et l’observation des tirs de l’artillerie ennemie est définitivement assurée par un service d’observateurs permanents de jour et de nuit

.../...

De longs mois s’écoulèrent, dans un calme relatif, troublé seulement par des bombardements réciproques et de petites opérations : coup de main allemand devant Vailly la 12 janvier 1915, coup de main français devant Celle-sur-Aisne le 13 mars, attaque simulée précédée d’une préparation d’artillerie du 24 au 28 septembre pour appuyer l’attaque de Champagne, affaires de la Maison-Brulée (16 décembre), et des Maisons-Grises (12-13 février 1916).../...

Le 4 février 1916, à l’aube, les Allemands s’étaient lancés à l’assaut de Verdun, engageant pour s’emparer de la forteresse une bataille acharnée qui devait durer vingt mois.

Une à une, toutes les divisions passèrent dans ce secteur ; la 69e Division y vint deux fois, en 1916 et 1917.Dès le 22 février, le futur 268e était relevé des positions de l’Aisne qu’il occupait depuis la fin de 1914, et était dirigé vers l’est [2]

Nous allons maintenant évoquer quelques épisodes qui nous permettront de rencontrer les hommes de la S.A.P N°4.

Travaux du Génie [3]

9 novembre (1914) "Les Cie 7 / 12 et 22 / 13 perfectionnent les défenses accessoires dans la région au Nord de Chassemy.

La Cie 7 / 12 reçoit en outre l’ordre de construire une communication défilée [4] depuis la ferme d’Audebert jusqu’aux tranchées construites au bord de l’Aisne la nuit précédente en utilisant tous les couverts existants et en créant des boyaux de communication pour la traversée des passages dangereux.../...

10 novembre : "la Cie 22 / 13 reçoit l’ordre d’aller la nuit perfectionner les tranchées...de la position de Chassemy.

La Cie 7 / 12 continue son boyau de communication.../...

11 et 12 novembre : "une partie du boyau de communication, creusé dans le roc, n’a pu être approfondi et l’obstacle a été constitué au moyen de sacs de terre."

13 novembre : "mêmes travaux de construction d’abris refuge par la Cie 22 / 13 en amont des tranchées de la lisière Nord du Bois de Chassemy. Travail rendu très difficile par l’obscurité profonde et par la pluie".

15 novembre 1914 : exécution de 2 sapeurs de la Cie 22 / 13 condamnés à mort pour abandon de leur poste en présence de l’ennemi à Soupir le 14 novembre 1914".

18 novembre : « la Cie 7 / 12 fait de jour la réfection et le remplacement des abris refuge des tranchées de 1re ligne du secteur de Chassemy, et la nuit les réseaux en avant des tranchées de Chavonne, ainsi que les tranchées et abris voisins des enclos du C.B.R ».
« La Cie 22/ 13 construit une passerelle sur la Vesle, un abri pour une pièce de 75 dans le bois de Chassemy et un réseau de fil de fer en avant des tranchées au sud du pont de Chavonne.

300 travailleurs d’infanterie construisent des abris dans les bois au sud de Chassemy (2e ligne) ».

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A 300 mètres des Boches
Abri du projecteur dans les bois de Chassemy.
21 juin 1915

25 et 26 novembre : ’pose de haies artificielles ou de claies pour le défilement des chemins de 1re ligne".

C’est ce qui explique le commentaire de Charles Bourcet sous la photo des ménagères de Brenelle : Dans le fond, branches de sapin afin de défiler le chemin et de masquer la vue aux Boches (voir notre premier article de cette série).

Le 7 décembre, la 69e DI est rattachée au 18e Corps d’Armée.

Le 13 mars 1915, le Chef de Bataillon Marmion prend le commandement du Génie de la 69e DI.

Le 2 août 1915 c’est la "remise de la Croix de Guerre au Chef de Bataillon Marmion et au Sous Lieutenant Thiriet" et le 30 janvier 1916 la "remise de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur au Chef de Bataillon Marmion"

Observatoires d’artillerie, positions de batteries et secteurs de tir

En partant d’une des photos du « Camarade Bonnon », et nous aidant d’extraits des JMO, voici la présentation d’une position d’artillerie.

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vue panoramique

« octobre 1915 : photo du secteur prise d’un ancien poste d’observatoire d’artillerie face à la grotte des B (Bovettes) ».

A gauche sur la photo, au loin, est indiquée l’Aisne, le village de Chavonne (avec cette précision : du côté des Boches) au milieu : le canal latéral à l’Aisne et, dans le lointain, le village de Soupir.
Le village groupé autour du clocher de son église (encore intact) est Presle (avec cette précision : du côté français). Dans le fond, vers la droite, est indiqué le village de Cys la Commune.

16 novembre 1914 : « Le front à tenir par la 69e Division va de la Vesles (rivière qui passe à Braine) à la ligne Ferme de Mont Sapin Saint Mard excluse. La (batterie) 31 / 46 se forme à 2 pièces et prend position à 1 km O. (ouest) de la cote 164 à contre pente pour battre la région comprise entre Condé et Celles sur Aisne inclus, jusqu’à proximité des tranchées du 287e (RI)
La section de la 31e sous les ordres du Lieutenant De Saint Mars passe sous le commandement du Commandant du Groupe 2 ».

17 novembre 1914 : « La 30 / 46 est rattachée au Groupe La Chaussée (3 groupes du 41e d’Artillerie) et reliée téléphoniquement à l’observatoire du 4e Groupe du 41e à 400 m Sud Est de Queue de Leu, ferme (entrée de carrière).
La 36 / 44 est rattachée au Groupe Fayard (G 3) (Sud Ouest de Presles et Boves) ».

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observatoire blindé d’artillerie.
Batterie de 155 de la région de B. près de la grotte des B.

1er décembre : « Le mouvement prescrit la veille s’exécute »
Positions de batterie et observatoires.

31 / 46, 2 pièces :

Observatoire : entrée de carrière 400 m Sud Est de Queue de Leu, ferme
position de batterie : Sud de Queue de Leu ferme, à l’Ouest du chemin de terre.

Zone de surveillance : de l’angle Sud Est du parc de Soupir à la corne du bois Nord de Mont Sapin

36 / 44, 3 pièces :

Observatoire : dans les rochers 300 m Nord ferme de la Montagne
position de batterie : 200 m Ouest de l’observatoire.

Zone de surveillance : de Cour Soupir inclus à Chavonne inclus.

L’observatoire du Commandant de Groupe est celui du Lieutenant Commandant la 31 / 46 ».

Changement d’organisation des batteries au 2 décembre 1914

« il est constitué 2 secteurs sur le front de la 69e Division :
le secteur Est est mis sous le commandement du Commandant Fayard (Cdt le Groupe 3),il comprend : le Groupe 1, le groupe du 41e d’Artillerie, la Batterie Lecomte du 41e (à droite de la 36 / 44) un groupe du 24e Artillerie, une batterie de 155 Long, une batterie de 155 CTR et une ½ batterie de 120 B ».

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Monthussard
« Braine- Poste de Monthussard (contre avions) décembre 1915 » On reconnaît, grâce aux notes de Charles Bourcet sur l’album photo, à gauche le chauffeur Zaegel tenant l’arbre, Lefèvre qui brandit le lièvre, Bonnon, Tupinier avec sa canne.

« Poste de Commandement : Ferme Monthussard ».
« Le Capitaine commandant le G 1 a sous ses ordres le groupement suivant : 30, 31, 36, ½ batterie de 120 B (Capitaine Barbier) ».

« Poste d’observation de la ½ batterie 120 B : 400 m Est de la ferme de la Montagne ».
« Position de batterie (120 B) 1 km Sud Est de l’église de St Mard ».

14 mars 1915 : « La 35 / 28 (G 3) [en clair : la 35e batterie du 28e Régiment d’Artillerie de Campagne – batterie faisant partie du 3e Groupe d’Artillerie.].

Position de batterie : 400 m Sud de la sortie Sud de Presles et Bosves, 2 pièces casematées.

Observatoire 200 m Est des Bovettes ferme (Cette batterie est mise au point de vue tir sous le Commandement du G 1).

Zone d’action : du cimetière de Soupir au clocher de Chavonne.
Hausse minima permettant de battre jusqu’au Mont Sapin inclus… »

23 août 1915 : « Un observatoire pour la section contre avions est installé à 800 m Ouest du peuplier détruit, cote 169, S. (secteur) des Boves ferme.
x = 59160 y = 77840 (ce sont les repères de latitude et de longitude, probablement)
Cet obs(ervatoire) est relié téléphoniquement à la section, et sert comme l’obs(ervatoire) Est de poste télémétrique ».

Projecteurs français et allemands [5]

1914

11 décembre : « Dans la nuit du 10 au 11, de fortes patrouilles allemandes se présentent sur le front Presles et Boves, Cys la Commune. L’une d’elles attaque un poste d’écoute du 111e Territorial au Nord du canal, en avant de Presles. Un homme de ce poste est tué.
Une autre se présente devant la Cie du poste à l’Ouest de la route Cys la Commune – Chavonne. Elle est repoussée.
L’artillerie (et) le projecteur interviennent et la fusillade commencée à 19 h cesse à 20 h 15.
3 hommes du 306e sont blessés… »
(page 23).

16 décembre : le Général Marjoulet, Commandant le 18e Corps d’Armée, « se rend au poste d’observation des Bovettes où il reste toute la journée ».

20 décembre : « L’artillerie ennemie aidée par un projecteur très puissant tire sur l’Ecluse et la lisière des bois à hauteur de la route Chassemy – Vailly. Un blessé à la tranchée avancée de l’Ecluse… » (page 24).

l’Usine Wolber

« 18 janvier (1915) tir sur l’ordre du Colonel Leduc Cdt le 287e (RI )sur l’Usine Wolber où est signalé un rassemblement de troupes allemandes ».

« 19 janvier : journée calme. Brouillard empêchant de rien distinguer ».

« 20 janvier : brouillard intense. Rien de nouveau ».


La manufacture générale de caoutchouc et de pneumatiques a été établie à Vailly en 1903 par Antoine Mathias Wolber, un industriel venu de Levallois-Perret. En 1914, cette manufacture employait quelque 300 personnes...commentaire extrait du site « Le Chemin des Dames avant 1914 »

1915

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69e DI évacuation de civils janvier 1915

23 avril : « Activité de l’artillerie ennemie dans le secteur de Chassemy (un certain nombre d’obus de 77 répartis sur toutes les lisières)
Dans la nuit, au 287e, une patrouille reçoit pour mission de reconnaître l’angle Sud Est de La Ballastière. Elle constate que le réseau de fil de fer construit par l’ennemi s’étend à environ 60 m à l’Est du Pont du chemin des cultivateurs.
Elle ne peut arriver jusqu’au réseau, étant accueillie à chaque initiative par des coups de feu partant de l’intérieur de La Ballastière ; et gênée d’autre part par les feux d’un projecteur assez puissant placé aux environs des carrières de Celles. Elle reçoit même quelques coups de canon (2 hommes du Poste N°4 sont légèrement blessés)
Vers la Vesle, l’artillerie avait signalé dans la journée un ressaut de terrain suspect à hauteur des peupliers (route de Chassemy à Ciry) Une section est chargée de le reconnaître. Grâce au concours de l’artillerie, elle parvient jusqu’au point indiqué où elle ne constate l’existence d’aucune tranchée. Elle ne peut également progresser, étant gênée par les feux d’un projecteur établi vers Celles »
(page 40).

4 mai : « Bombardement assez violent du plateau au Sud de Presles. De nuit, à l’heure du ravitaillement, quelques obus sur la lisière Sud de Chassemy et les tranchées de la Cie J.
Un auto-projecteur est installé vers le poste d’observation, pentes Nord de l’éperon Est de la Tuilerie… »
(page 41).

14 mai : « Pas de bombardement de jour. De nuit, entre 21 h et 22 h, une cinquantaine d’obus sont tirés tant sur Chassemy que la lisière des bois du 287e (RI).
En même temps, un projecteur allemand installé sur les hauteurs à l’Ouest de Vailly éclaire toute ces partie du secteur… »
(page 42).

25 mai : « Entre 1 h et 2 h, une démonstration par le feu d’infanterie et d’artillerie est exécutée par nous sur la Tranchée de la Ballastière…4 sections placées dans les tranchées en avant des postes d’écoute ouvrent le feu dans la direction du canal entre la grue et la ferme des Gresis ?
L’ennemi répond. Notre artillerie entre alors enaction.
L’artillerie ennemie riposte, tirant quelques obus sur la lisière boisée et Chassemy.
Notre projecteur éclaire à la fin de l’opération… »
(page 44).

Essais de tir avec le projecteur

« 26 mai (1915) : dans la nuit, à 1 h 30, une opération combinée a été exécutée. L’artillerie (Batterie Laudet, section Grosso, section Petit) a ouvert un feu violent qui dura 5 minutes sur la ballastière, le terrain entre la ballastière et la ferme des Grèves…2 pièces de 95 (Grosso) étaient en outre pointées sur l’emplacement supposé du projecteur allemand.

A 1 h 50, un essai de tir avec le projecteur a été tenté ; le projecteur a pu être réglé sur 2 points demandés par l’artillerie ; au moment où la batterie était en mesure de tirer efficacement sur ces points ; aucun mouvement ne s’y étant revélé, aucun tir n’a été exécuté.

A 2 h 10, le projecteur allemand ayant éclairé, le tir du 95 (Grosso) a amené assez rapidement son extinction … » [6].

« 19 avril 1915…La batterie est désignée pour expérimenter un modèle des lampes électriques pour le repérage des pièces pendant les tirs de nuit…

28 avril :…le Capitaine Cdt établit son rapport sur l’emploi des lampes électriques pour le repérage de nuit.

Il résulte de l’emploi qui en a été fait :

1°/ Dans la guerre de position et étant donné que les pièces (d’artillerie) sont fortement protégées en avant et sur les côtés, une lampe par pièce est nécessaire.

2°/ La fente du rabat doit être pratiquée sur le côté – la fente face à l’ampoule donne beaucoup trop de lumière, même avec verre rouge – et gêne le pointeur.

3°/ Pour la guerre de campagne, une lampe pourra peut être servir par 2 pièces, à condition toutefois que la longueur du fil soit porté de 50 à 100 mètres.

En résumé, ces lampes sont d’une très grande commodité et s’installent très aisément. Cependant, il est nécessaire d’enterrer les fils qui risqueraient d’être coupés par le feu ennemi ».

26 mai 1915 : « Une démonstration d’infanterie doit avoir lieu à partie de 1h15 dans la région de la Balastière. La Batterie doit être prête à ouvrir le feu à 1h30 sur la lisière Sud Est de la Balastière, les baraques de la grue et (ses) abords sur le front, le chemin des cultivateurs et sur la maison des Oseraies et ses abords.
Le tir a lieu sans incidents de 1h30 à 1h34 – 4 obus ordinaires 50 explosifs. L’artillerie ennemie riposte sur Chassemy, les tranchées d’infanterie et le plateau (30 obus environ).
La batterie se tient prête à exécuter les tirs qui seraient demandés par l’infanterie.
A 1h50, essai d’éclairage des abords de la Balastière par le projecteur en position vers la Tuilerie.
Le chemin des cultivateurs et les travaux à l’ouest de la Balastière sont successivement éclairés dans de bonnes conditions. La durée de chacune des deux séances d’éclairage a été de 3 minutes environ sans interruption et avec un intervalle de 5 minutes entre chaque éclairement.

Le projecteur ennemi fonctionne quelques minutes et dirige son faisceau lumineux sur le terrain au Nord des lisières du Bois Morin et en profondeur jusque sur le plateau 146.
A 2h 35, ordre est donné de renvoyer les pelotons de pièce… » [7]

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le photographe Bonon
Photo du 20 septembre 1915 : notre photographe à côté d’un obus boche de 155 non éclaté, dans le bois environ notre grotte (commentaire de Charles Bourcet)

Bombardement de Chavonne

« Photo prise le 25 septembre (1915) par le camarade B(onnon) pendant le bombardement de Chavonne occupé par les boches. Les positions boches viennent jusqu’à la ligne des peupliers bordant le canal Notre grotte se trouve sur la pente du plateau du 1er plan face au canal ».

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Bombardement de Chavonne

« 24 septembre (1915) : aujourd’hui, à midi, commence la préparation d’artillerie d’une attaque que va mener un corps (d’armée) à notre droite. Le rôle de la 69e Division est d’appuyer par l’artillerie cette attaque et de faire une démonstration.

Rôle des Batteries :
35 / 28 (dépend du Groupe 1) : détruire les observatoires des Grinons – Battre la tranchée C de Montsapin.
44 / 28 Section Longueval : battre les abords du CBR, les pentes Ouest de la Vallée d’Ostel, contrebattre la Batterie de Rochefort.
31 / 29 Section Hériard Du Treuil : battre les pentes Est de la Vallée d’Ostel – Rochefort- Ostel.
12 / 1 Batterie de 95 : contrebattre les batteries se dévoilant éventuellement dans son secteur.

A midi, commence l’opération…

28 septembre : aujourd’hui, à 9 heures, attaque simulée sur tout le front du 18e Corps.
A 9 heures, recrudescence des tirs d’artillerie » [8].

Références des JMO pour mes recherches sur la Section des Projecteurs



69e Division d’Infanterie

JMO de la Division (2 août 1914 au 31 décembre 1916) 26 N 392 / 1

Génie :

Ve Armée 69e DI : 26 N 392 /13 (2 août 1914 au 31 décembre 1916).

7e Bataillon indépendant : Compagnie 7 / 12

26 N 1309 / 7 ( 7 août 1914 au 30 avril 1919).

1er et 21e Régiment du Génie : 22e Bataillon / 13e Compagnie (22 / 13)

26 N 1258 / 5 (13 août 1914 au 31 mai 1915)

26 N 1258 / 6 ( 1er juin 1915 au 31 décembre 1916)

Infanterie :

137e brigade : 26 N 532 / 4.
(11 août 1914 au 1er septembre 1916).
287, 306, 332 ème R.I.
138e brigade.
251, 254, 267 ème R.I.

Artillerie :

Artillerie divisionnaire : 26 N 392/5 (2 août 1914 au 21 janvier 1917).

1er Groupe d’artillerie : pas de JMO de batteries.

1er groupe de l’artillerie divisionnaire.

26 N 392 / 6 (11 août 1914 au 31 mars 1915).

26 N 392 / 7 (1er avril 1915 au 14 avril 1916).

2e Groupe d’artillerie.

32e batterie du 46e R.A.C.

26 N 988 / 9 (2 août 1914 au 23 juillet 1915).

26 N 988 / 10 (24 juillet 1915 au 28 juillet 1917).

31e batterie du 29e R.A.C.

26 N 958 / 23 (5 octobre 1914 au 17 janvier 1915).

Lacune entre le 4 février et le 12 décembre 1915.

3e Groupe d’artillerie.

3e groupe de l’artillerie divisionnaire.

26 N 392 / 9 (12 août 1914 au 31 octobre 1916).

41e batterie du 28e R.A.C.

26 N 956 / 3 (1er février 1916 au 31 mars 1917).
Lacune avant cette date. Le JMO précédent « est resté aux mains de l’ennemi ».


[126N1317/9 Section N° 204 d’Autos Projecteurs sur le site Mémoire des Hommes

[2Pour plus de renseignements, nous vous recommandons ; sur l’artillerie de 14-18 ; le site :
http://minilien.com/?Lme4zvzALn et celui sur l’artilleur Henri Romagny présent au Chemin des Dames en 1915 : http://artilleur-guerre14-18.jimdo.com/cartes_locales.php

[3D’après le JMO du Génie de la 69e DI 26 N 392 /13 (2 août 1914 au 31 décembre 1916)

[4« petit chemin » où des hommes en armes avancent en file, comme dans « défendre un défilé ». « terme de guerre » que le Dictionnaire de l’Académie française définit ainsi : « passage étroit où il ne peut passer que peu de personnes de front » « Et lorsque l’ennemi, s’avançant au trépas, / Dans ses longs défilés aura porté ses pas... » (Jean Rotrou).

[5d’après le JMO de la 137e Brigade d’Infanterie (26 N 532 / 4)

[6D’après 26 N 392 / 5 JMO de l’artillerie divisionnaire de la 69e DI

[7D’après le JMO de la 32e batterie du 46e Régiment d’Artillerie de Campagne – 26 N 988 / 9

[8D’après le JMO du 3e Groupe d’artillerie de la 69e DI. 26 N 392 / 9

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