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Les métiers des villageois à l’aube du XXe siècle

1er épisode : les métiers du rail

Le jeudi 14 janvier 2016, par Michel Guironnet

Grâce aux recensements de 1896, 1901 et 1906 de Saint Clair du Rhône (Isère) [1], il est possible de retrouver les métiers, autres que "cultivateur" ou "propriétaire cultivateur", exercés par les villageois à l’aube du XXe siècle.
Cette série d’articles, appuyée également sur l’état-civil, illustrée de cartes postales d’époque et de coupures d’anciens journaux locaux, fait revivre ce temps disparu.

En 1896, Saint Clair est un village rural de 536 habitants, au bord du Rhône, à une douzaine de kilomètres au sud de Vienne. Le Gabion, quartier groupé autour de son églis, abrite 172 personnes, la "population éparse" en compte 364.

En 1901, les chiffres sont équivalents, avec une légère baisse : 168 "individus" au village ; 343 dans les hameaux soit 511 en tout.

En 1906, la population est de 142 habitants au "chef-lieu" et de 386 dans les hameaux : 528 au total.

En 1906, plus de la moitié du village a moins de 40 ans :

  • 7 sont nés en 1905 et 1906 ;
  • 137 ont de 1 à 19 ans ;
  • 137 ont de 20 à 39 ans ;
  • 158 ont de 40 à 59 ans ;
  • 89 ont 60 ans et plus.

Les métiers du rail

Nombreux sont les Sanclardaires travaillant pour le P.L.M., ligne de chemin de fer Paris Lyon Marseille construite entre 1845 et 1855.

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La gare des Roches
Collection personnelle de l’auteur

Louis Gap, 46 ans en 1896, est "Chef de Gare", habitant avec son épouse Julie Chabaud dans la gare des Roches, en fait construite sur Saint Clair. Anthelme Charbon est "employé" et habite lui aussi sur place.

Aux termes d’un rapport présenté par le ministre de l’intérieur et approuvé le 31 octobre 1900 par le Président de la République, des médailles d’honneur et des mentions honorables ont été décernées aux personnes ci-après désignées, qui ont accompli des actes de courage et de dévouement et dont la belle conduite a été signalée pendant le mois de septembre 1900  :

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Journal Officiel du 6 novembre 1900



"Hier, mardi, un orage d’une extrême violence s’est abattu sur notre ville (de Vienne en Isère). Pendant plusieurs heures, une pluie diluvienne accompagnée de coups de tonnerre et d’éclairs, a transformé nos rues en torrents. Dans certaines parties basses de la ville, les magasins ont été envahis par les eaux.
A la campagne, nous dit-on, les dégâts sont très importants ; la plupart des récoltes sur pied sont couchées ; d’autre part, les arbres fruitiers et la vigne ont beaucoup souffert de la grêle qui tombait avec la pluie.
Les trains de la Cie P.-L.-M. ont subi des retards considérables par suite d’éboulements qui se sont produits sur divers points de la ligne, aux environs de Vienne. A la suite de cette pluie torrentielle, la Gère et le Rhône ont grossis et charrient des débris de toute nature"
(Journal de Vienne du 6 juin 1900).

Pierre Vincent et Charles Meza sont "Brigadier poseurs" à la tête d’une équipe de "poseurs" (de voie ferrée) : François Lespinache, Pierre Rave, Michel Barbier.

« A l’occasion du premier janvier, des médailles d’argent et de bronze ont été décernées aux ouvriers les plus méritants de la ville de Vienne et de l’arrondissement : Médailles de bronze…/… Gallet, ouvrier poseur à la Cie P.-L.-M., à Saint-Clair, canton de Roussillon » (Moniteur Viennois du samedi 4 janvier 1890).

Très souvent, les épouses des "poseurs" travaillent aussi au P.L.M. comme garde-barrières (il y a quatre passages à niveau sur la commune !). Aucun garde-barrières recensé en 1896 ! Simplement, le recensement les assimile à des "ménagères" épouses d’ « employés au P.L.M. »

En 1901 et en 1906 :

  • Marie Dupuis, épouse de Jean Meza
  • Marie Bayle, femme de Louis Marthou

En 1906 :

  • Philomène Lombard, épouse de Michel Barbier
  • Marie Combe, femme de Michel Girardin
  • Un seul homme garde-barrières : Albert Bouix, marié à Victorine Vigier.
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L’arrivée d’un train en gare des Roches
Collection personnelle de l’auteur

Bibliographie sur l’utilisation des recensement en généalogie :

- Familles & ménages de nos ancêtres, au même pot et au même feu  : Comment, grâce aux recensements, connaître la composition et la taille des ménages de nos ancêtres ? Qui vivait sous le même toit ? Comment vivaient-ils ? Quelle était la place de chacun dans la famille ? Comment identifier leur parenté, proche ou lointaine, leurs voisins, leurs amis, et définir la nature des relations avec chacun d’eux… plus d’infos...

Portfolio


[1disponibles "en ligne" sur le site des archives départementales de l’Isère

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2 Messages

  • Note : chemin de fer Paris Lyon ... MEDITERRANEE 15 janvier 2016 17:28, par Jean-Marc

    Pour les puristes : La Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée , communément désignée sous le nom de Paris-Lyon-Méditerranée ou son sigle PLM

    Répondre à ce message

  • Les métiers des villageois à l’aube du XXe siècle 15 janvier 2016 13:04, par martine hautot

    Bonjour,Michel
    Voici comment la Sncf sur son site actuel présente l’ancien métier de garde-barrière :
    ( il doit en rester encore quelques-unes )

    "Le garde barrière

    Le passage à niveau gardé est la règle générale dès le milieu du XIXe siècle. À une époque où les femmes qui ne restent pas au foyer sont peu considérées, les modestes emplois de gardes barrière sont accordés en priorité aux veuves de cheminots. Le garde barrière est logé dans une maison très sommaire, il reçoit un petit salaire en complément. Au XXe siècle avec le développement de l’automobile les responsabilités sont de plus en plus fortes. Un emploi plutôt contraignant car le garde barrière ne peut pas s’absenter longtemps et personne d’autre que lui ne peut ouvrir les barrières."
    Le site présente aussi le métier de mécanicien ,c’est-à-dire conducteur de locomotive, une autre piste pour votre énigme ?
    Bien cordialement,
    Martine

    Répondre à ce message

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