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Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse

... Et la Bande à Bonnot.

Le mardi 2 mai 2006, par Michel Guironnet

Chacun se souvient de l’excellente série des années 1980 "Les Brigades du Tigre" et notamment d’un épisode sur la bande à Bonnot... A ce sujet, voici une évocation de l’impact chez les "petites gens" des méfaits de cette tristement célèbre Bande à Bonnot.

« Mademoiselle la parresseuse,

Nous sommes tous a nous demander ce que l’on a pu te faire que tu n’as écrit a personne depuis ton départ !

Claudine mas chargée de te dire quelle nétais pas contente et moi non plus par le faits on ne sait rien de toi.

Si tu avais trouver la bande a Bonnot on aurait pas pus métre la police a leur trousse. Je te promais que c’est du jolie pour une petite comme ça !

Aussi en preuve (?), on tenvois une belle image espérant que tu serra plus sage et que tu va répondre tout de suite.

On tembrasse tous bien fort. Ta cousine Anna »

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Carte adressée à Isaure Chandioux,
"chez Madame Bontoux à Châteaurenard"

Pierre Chandioux, né à Bourbon-Lancy le 22 avril 1845, fils d’Antoine Chandioux et d’Anne Prost, est le frère de Gaspard, le père d’Isaure ma grand-mère maternelle.

Il a épousé Catherine Suzanne Saintyves le 27 novembre 1866 à Saint Aubin sur Loire, non loin de Bourbon Lancy. Ce couple a recueilli les enfants de Gaspard, orphelins après le décès de leur père (veuf depuis 1890) en mars 1892.

Les époux Chandioux Saintyves ont eu sept enfants, tous nés à Saint Aubin :

  • Anna ; « la cousine » qui signe la carte ; née le 21 juin 1867. Elle est ; et le restera ; célibataire.
  • Jeanne, née le 6 octobre 1869, morte à 7 ans le 27 mars 1876
  • Antoine, né le 5 avril 1872, cantonnier à St Gengoux le National [1]
  • Léonard, né le 11 octobre 1874, maçon comme son père
  • Jean-Marie, né le 21 décembre 1877, maçon également [2]
  • Anne, née le 1er janvier 1882, morte à 22 mois le 22 octobre 1883
  • Antoine, né le 26 juin 1884, cordonnier [3]
Antoine est surnommé « Le Bouif » parce qu’il est cordonnier. En patois "Bouif" vient du mot "boeuf", qui donne le cuir alors que cordonnier vient de la ville de Cordoue en Espagne. Sur la carte-photo, Antoine cloue une semelle sur une chaussure sur son embauchoir, sa soeur Anna l’aide en cousant un vêtement (de cuir ?) sur sa machine à coudre Singer.

Pierre, le petit garçon présent sur la photo, est le neveu du Bouif. C’est le fils de Jean Marie. Né en 1909, il est surnommé « Petit Pierre » pour le différencier de son grand-père.

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Le geste du sabotier

Cette photo est certainement prise "aux Lambeys" à Saint Aubin sur Loire ; dans l’atelier de cordonnier du Bouif.

« Claudine...qui n’est pas contente » est peut être Claudine Carre épouse d’Eugène Chandioux, frère d’Isaure ; à moins qu’il ne s’agisse de Claudine Giraud, épouse de Léon, un autre frère d’Isaure.

Grâce à l’allusion d’Anna sur la bande à Bonnot la carte peut être datée de 1912.
Peut être faut il la comprendre ainsi : "Si tu ne donnes pas de nouvelles, c’est que tu as fait une mauvaise rencontre...Peut être la Bande à Bonnot. Si on prévient la police pour la lancer à ta recherche, par crainte d’un enlèvement, on peut risquer ta vie (vu les crimes sanglants de la Bande)..." Mais c’est de l’humour, bien sûr !

Les journaux ont très largement "couvert" , sur des pages entières, les méfaits de la Bande à Bonnot : ce doit être par leur lecture, et les discussions avec les gens du village, que les "cousins Chandioux" ont connu son existence.

L’épopée de la Bande à Bonnot débute le 21 Décembre 1911. Ce jour là, Bonnot, Garnier, Callemin s’attaquent à la Société Générale, rue Ordener à Paris. Quelques jours plus tard, la bande pille deux armureries à Paris.

A Gand, le 25 janvier 1912, en volant une voiture, surpris par le chauffeur, ils l’assomment à coups de clé anglaise. Callemin abat un agent de police tentant de les interpeller.

Les nommés Valet et Soudy rejoignent la bande. Le 27 février à Paris, suite à une banale altercation, un policier est abattu. Le 29 février un boulanger est tué par les malfaiteurs cambriolant une maison.

Les têtes des malfaiteurs sont mises à prix. La Société Générale offre une prime de cent mille francs à qui permettra leur capture.

Pendant toute une semaine, les quotidiens commentent ces faits divers sanglants. Les photos des bandits s’étalent dans les journaux. On les voit partout... La presse leur attribue bien des crimes commis en France, une psychose est en train de naître dans l’opinion.

La police arrête Soudy le 30 mars. Le 7 avril, c’est au tour de Callemin. Le 24 avril un dénommé Monier est interpellé. Fin avril Jouin, sous-chef de la sécurité, repère Bonnot et tente de l’arrêter. Bonnot l’abat et réussi à s’enfuir, blessé au bras.

Bonnot trouve refuge chez Dubois, un anarchiste de Choisy-le-roi : le 28 avril 1912 son pavillon est cerné ; Dubois est abattu. Deux compagnies de la Garde républicaine, cinq cents hommes armés, commencent le siège. Bonnot se défend pied à pied, la fusillade est nourrie. La police réussit à pénétrer dans la pièce où est réfugié Bonnot. Il est atteint de six balles. Il meurt avant d’arriver à l’Hôtel-Dieu.

Les deux derniers complices encore en fuite, Garnier et Valet, sont mis hors d’état de nuire les 14 et 15 mai après un nouveau siège et une nouvelle fusillade, cette fois à Nogent-sur-Marne.

Les huit autres membres de la Bande à Bonnot seront condamnés à mort et guillotinés ou seront condamnés aux travaux forcés à perpétuité.


[1Marié à St Gengoux le 4 novembre 1899 avec Claudine Sauvage

[2Marié avec Jeanne Maltaverne

[3Antoine Chandioux se marie ; à 41 ans passés ; le 10 avril 1926 à Saint Aubin avec Philomène Copet, une lingère de St Aubin, née à Chalmoux le 20 mars 1885. Toujours cordonnier, il décède le 3 septembre 1947 à Saint Aubin. Son épouse décède à Gilly sur Loire le 9 février 1954 (renseignements aimablement fournis par Madame Martine Lassard, secrétaire de Mairie de Saint Aubin)

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11 Messages

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 18 juillet 2014 16:18, par JOUET Julien

    Bonjour et merci.
    Sait-on s’il y a eu une réponse ?
    J’aime vous lire.

    Répondre à ce message

    • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 19 juillet 2014 06:58, par Michel Guironnet

      Bonjour,

      Merci pour votre appréciation.

      Est-ce que Isaure a répondu ?
      Je vous fais une "réponse de normand" : peut être bien que oui, peut être bien que non !

      Des descendants du Bouif ont probablement gardé des courriers de "Mademoiselle la Paresseuse"...Qu’ils n’hésitent pas à se manifester.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 19 juillet 2014 17:31, par Ponsard, Patrice

    La bande à Bonnot :
    Je crois me souvenir que plus précisément Bonnot, Garnier et Callemin n’ont pas attaqué la succursale de la Société Générale rue Ordener, mais étant en automobile ils ont assassiné froidement un encaisseur de cette banque qui se trouvait non loin de l’établissement, pour lui voler sa sacoche...
    Cordialement,

    pp

    Répondre à ce message

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 18 janvier 2015 10:07, par chandioux

    Antoine Chandioux et Anne Prost sont mes aïeux également...
    A bientôt
    Aline Chandioux
    06 76 66 19 03

    Répondre à ce message

  • Les époux Pierre Chandioux et Suzanne Catherine Saintyves ont eu 4 enfants : Léonard Chandioux né en 1874, Jean-Marie né en 1877, Marie née en 1882 et Antoine née en 1884.

    Répondre à ce message

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 6 janvier 2018 17:30, par Aline CHANDIOUX

    Bonjour Cousine Isaure,

    Je suis une descendante de Lèon et Claudine GIRAUD. Mon père Joseph était le fils ainé de Pierre CHANDIOUX, né à Beaulon.

    J’ai repris depuis peu mes travaux généalogiques(commencés en 1987) et beaucoup de questions me viennent à l’esprit. J’espère vous rencontrer un jour. Bravo pour votre écrit. Chapeau ! J’habite en Ardèche. J’ai 60 ans bientôt. Je suis fonctionnaire à PRIVAS en Ardèche. Nous ne sommes pas loin l’une de l’autre si vous êtes à Chateaurenard.

    Bien cordialement
    Aline CHANDIOUX
    06 61 53 14 87
    Cordial

    Répondre à ce message

    • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 6 janvier 2018 19:21, par Michel Guironnet

      Bonsoir Cousine Aline,

      Isaure Chandioux était, comme indiqué dans mon article, ma grand-mère maternelle. Il y a bien longtemps qu’elle habitait Chateaurenard puisqu’alors elle était encore jeune fille !

      Nous avons eu le plaisir d’échanger, début 2015, sur nos ancêtres Chandioux.

      Meilleurs voeux pour 2018.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 16 février 16:00, par pierrick chuto

    Bravo Michel pour cette trouvaille.
    Quand j’étais enfant, je croyais que le prénom de Bonnot était Jean 🙂 .

    Répondre à ce message

  • Le Bouif et Mademoiselle la Paresseuse 17 février 00:08, par Orson

    Que les deux personnes sur la photo soient frère et soeur est, comme on dit aujourd’hui, contre-intuitif, tant ils paraissent différents : elle, quelconque et peu concernée (comme l’enfant, qui lui ressemble) et lui, au contraire, très soigné, lavé et rasé de près et avec une moustache élaborée (sans un poil intempestif)... On en conclut qu’il s’est préparé avec attention pour cette photographie (car si tel était son "look" habituel, c’est que son destin était plutôt d’être le séducteur du village plutôt que son cordonnier)... J’en conclus donc que c’est lui qui qui a été le commanditaire du photographe, cela peut-être à des fins publicitaires pour son renom professionnel, mais cela n’est jamais qu’un pronostic.
    L’autre hypothèse est de poser pour la famille et pour la postérité mais, dans tous les cas, il est plus impliqué que sa soeur et a situé cette pose comme importante.

    Bon, je ne suis pas totalement "raccord" avec votre sujet, mais je voulais vous faire part de mon ressenti qui vous surprendra peut-être dans la mesure où il ne fait pas le lien avec la "bande à Bonnot"...
    Bien cordialement.

    Répondre à ce message

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