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L’année du laboureur : Février

D’après La Nouvelle maison rustique

Le mardi 1er février 2005, par Thierry Sabot

Les travaux d’un laboureur s’inscrivent toujours dans un rythme de travail marqué par le cours des saisons, les fêtes (profanes ou religieuses), le cycle végétatif des céréales, la rotation des cultures et les différentes techniques agraires. Le texte qui suit nous livre les préoccupations majeures d’un laboureur, à savoir : les travaux des céréales dans les champs et les prés, ceux de la vigne et enfin l’entretien du jardin et du bétail (surtout les porcs).

En Février [1]. On continue encore au commencement de chaque mois quelques ouvrages du mois précédent [2].

On laboure [3]
pour semer [4] les avoines [5] depuis le 15 de Février jusqu’au 15 de Mars.

Celles qu’on sème plus tard sont sujettes à s’échauder [6].

On donne les seconds labours [7] pour les blés de Mars [8], l’orge [9], la vesce [10], la luzerne [11].

On seme des pois & des feves de marais [12] vers la mi-Février, quand la terre est saine.

On taille les vignes [13]
& on leur donne tout de fuite le premier labour [14]. On en plante de nouvelles, avec des boutures ou bonnes branches provenantes de la taille [15], mais pour le mieux des marcotes [16] faites l’année précédente. On a soin, en taillant, de conserver des plus belles branches tous les ans pour faire des marcotes, qu’on enlève l’année suivante pour replanter ailleurs, ou qu’on laisse en place pour provigner la vigne, ce que nos vignerons appellent faire des provins [17], qui sont de petites fosses dans lesquelles on couche ces branches. La vigne qui a les yeux [18] plus près les uns des autres, est la plus féconde.

Il faut nettoyer le colombier [19] & les poulaillers [20], donner du cumin [21] aux pigeons, & du sarrasin ou du chennevis aux poules, pour les exciter à pondre. Semer de la fiente de pigeon sur les terres froides [22], & même sur les blés & les prés, & de la suie [23] sur ceux qui ont de la mousse.

Engraisser encore des cochons [24], pour en saler & faire du lard [25].

Commencer à donner aux lapins [26] quelques herbes, en ne leur ôtant point encore la nourriture au sec. Les rôtisseurs, pour donner du fumet aux lapins privés, mettent du romarin qu’ils ont fait sécher, feuilles & fleurs, dans le lard dont ils arrosent en cuisant, & aussi un bouquet dans le corps, qu’ils retirent après la cuisson.

Pour le soin des abeilles ou mouches à miel, voyez la première partie.

C’est le temps d’acheter les jeunes cochons, si on n’en a pas à élever pour le mois de Septembre.

Vous vendrez vos vins faibles & délicats.

Foires. Le 5, à Villenaux en Brie.
Le jeudi avant le jeudi gras, foire franche à Montargis.
Le mercredi des cendres, à Nangis.
Le premier lundi de Carême, à Entrain en Gâtinois.
Le 24, à Beaumont en Beauce.

Source :

  • Louis Liger, La Nouvelle maison rustique, 11° édition, 2 volumes, Paris, 1790.

Bibliographie :

  • Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural, les mots du passé, Paris, Fayard, 1997.
  • Georges Duby, Armand Wallon (sous la direction de), Histoire de la France rurale, Tome 2 : L’Age classique (1340-1789), 4 volumes, Paris, Editions du Seuil, 1975.
  • Gabriel Audisio, Des paysans, XV°-XIX° siècle, Paris, Armand Colin, 1993.
  • Pierre Goubert, Les Paysans français au XVII° siècle, Paris, Hachette, 1982.
  • Paul Delsalle, Nos ancêtres les laboureurs à travers les archives, Revue Française de Généalogie, numéro 145, avril-mai 2003, pp 21-26 (contient un encadré sur la diversité des situations de laboureurs dans le royaume).
  • Marcel Lachiver, Vins, vignes et vignerons, histoire du vignoble français, Paris, Fayard, 1988.
  • Pierre Goubert, 100 000 provinciaux au XVII° siècle, Paris, Flammarion, collection Champs, 1968.
  • Jean Vassort, Les papiers d’un laboureur au siècle des Lumières, Seyssel, Champ Vallon, 1999.
  • Ernest Nouel, Journal de François Lattron, vigneron au Bois-aux-Moines, Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1875, pp. 321-383.
  • Robert Muchembled, Société, cultures et mentalités dans la France Moderne, XVIe - XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1994.

[1Jusqu’au mercredi des Cendres, février, tout comme janvier, est un mois profane qui connaît une forte nuptialité avant la période interdite du Carême. « Au cœur de l’hiver, les paysans ont bien besoin d’oublier le froid ainsi que leurs peines, tout en se préparant au carême qui correspond déjà au vide des greniers, des saloirs et des garde-manger, en attendant la prochaine récolte » (Muchembled, page 92).

[2Cf L’année du laboureur : janvier . Il s’agit ici d’une présentation idéale des activités d’un laboureur. Cela suppose que ce dernier dispose d’une propriété ou d’une exploitation suffisante, avec une production variée et un matériel important, pour l’occuper quotidiennement, en permanence, sans réels temps morts. Evidemment, la plupart des paysans n’avaient pas les moyens matériels de s’occuper de la sorte et, sans cesse en quête de travail, ils devaient se louer à la journée. Le mois de février correspond d’ailleurs à une période de difficulté d’embauche (depuis la Saint-Martin [11 novembre] jusqu’à février ou mars). Pierre Bordier, laboureur en Vendômois, note dans son journal que le mois de février est aussi celui des battues aux loups (Jean Vassort page 147).

[3Rappelons que, selon la définition donnée par Pierre Goubert (page 198) le laboureur est « celui qui possède au moins deux chevaux qui, attelés à une charrue, lui permettent de labourer. Au prix habituel du cheval, toujours supérieur à 50 livres lorsqu’il n’est ni vieux ni malade, cela situe le personnage » (mais il y a aussi des laboureurs à bras qui ne possèdent pas de bêtes de trait)... et Paul Delsalle (RFG n°145) de préciser que « derrière un terme générique (laboureur) se cachent des réalités très différentes, dans l’espace et le temps ». Ainsi, pour étudier le laboureur, il importe de tenir compte de la diversité des terroirs et de la grande variété géographique qu’offre le royaume de France. Notons que le modèle de laboureur présenté par la Nouvelle maison rustique est plus proche de celle d’un gros propriétaire aisé que du cas de figure médian évoqué par Paul Delsalle « celui du laboureur qui est un exploitant en faire-valoir direct, qui cultive et qui élève du bétail ».
Pour labourer ses terres, le laboureur dispose donc d’un attelage : une charrue tirée par des chevaux dans la moitié nord du royaume, une araire tirée par des bœufs dans la moitié sud (dans les régions méridionales, certains laboureurs utilisent aussi des mulets ou des ânes). Dans l’inventaire après décès de Pierre Bordier, on note que celui-ci « dispose d’un train de labour. Dans son écurie se trouvent deux chevaux avec leur équipement de colliers, brides et traits de charrue et charrette. Par ailleurs, le hangar contient une charrue roulante en rouelles de bois, et les éléments de rechange : un versoir, trois oreilles, un coutre et quatre socs nécessaires au bon usage de cet instrument » (Jean Vassort page 60).

[4Le paysan sème à la volée avec un semoir à treillis (cf sa mention dans les inventaires après décès). Il s’agit d’une sorte de poche de toile qui est accroché au cou du semeur. « On estime qu’un homme pouvait semer 5 hectares par jour dès l’instant qu’il couvrait une largeur de deux mètres à chaque passage. (...) En une journée, le semeur répandait ainsi 1 tonne de grains environ » (Marcel Lachiver). La Nouvelle maison rustique nous explique la manière de semer : « Le semeur aura environ un boisseau de blé de semence dans son semoir, qui en quelques pays, est fait en espèce de sac, et en d’autres, en façon de boisseau. Le semeur le porte ordinairement en baudrier : il ne doit point avoir d’habillement qui l’embarrasse ; et il faut que le grain qu’il doit semer, s’il l’a trempé dans l’eau simple, dans l’eau de chaux, ou autre mixtion, soit bien sec, et qu’il ne tienne plus aux doigts, mais au contraire, qu’il roule et coule dans la main. En semant, il faut que la main droite, dont on sème, parte en même temps, et avance ni plus ni moins que le pied droit, et le semeur doit toujours aller le même pas ; la main semante doit toujours suivre le pied, faire toujours le même mouvement circulaire avec aisance, la poignée être toujours égale, et la semaille et la marche continuées d’un pas réglé, sans interruption ni précipitation, afin que la semence soit répandue également : c’est là le grand point de l’art du semeur ; autrement, si le blé était semé inégalement et par intervalles, les tiges s’affameraient et s’étoufferaient l’une l’autre dans les endroits touffus, et les endroits vides seraient autant de terrains difformes et perdus ; outre cela, il y croîtrait quantité de mauvaises herbes, qui avancent ordinairement davantage que le blé ». Marcel Lachiver précise que « l’on semait dru parce qu’on croyait que les quantités récoltés étaient proportionnelles aux semis. On semait surtout plus parce que, dès le printemps, les blés étaient en concurrence avec la mauvaise herbe ; plus le semis était dense plus on pensait qu’il serait apte à l’étouffer ».

[5L’avoine, cultivée principalement dans la moitié septentrionale de la France, est presque toute entière consommée par les chevaux ou les porcs. Mais « quand l’avoine quitte l’auge pour la table de famille, c’est signe de disette » nous dit Gabriel Audisio (page 65). Notons que dans son journal, Pierre Bordier s’inquiète que ce sont les avoines qui sont le plus touchées par la profusion des mauvaises herbes dans ses champs.

[6Les grains échaudés arrivent à maturité trop vite, « par suite du brusque manque d’humidité et de la montée de la chaleur estivale, les parties vertes de la plante sèchent alors que les grains n’ont pas atteint leur plein développement » (Marcel Lachiver page 656).

[7Selon Marchel Lachiver (page 1003), le second labour, ou binage, avait lieu en mars et non en février, et c’est à ce moment que la terre était fumée.

[8Il s’agit des blés de printemps (appelés aussi mars) que les paysans sèment en février ou en mars et qui arrivent à maturité trois mois après les semailles (d’où leur nom de trémois). On parle aussi de menus grains, petits blés ou de grains verts lorsqu’ils étaient consommés encore verts par les bestiaux.

[9L’orge était surtout consommée par le bétail (bovin, porcins, volaille). Mais Emmanuel Le Roy Ladurie décrit nos ancêtres languedociens et provençaux comme des mangeurs de pain d’orge : « l’orge languedocienne, dès 1200, est bel et bien, pour le populaire, céréale à pain, et pas seulement matière première à polenta. (...) A cette date, le riche mange le pain du meilleur froment, la majorité consomme du pain gros, fait d’un méteil d’orge et de blé, ou bien simplement du pain d’orge, lourd et indigeste malgré un fort blutage ».

[10La vesce est une légumineuse qui constituait un excellent fourrage. « Le fourrage de la vesce est une des bonnes nourritures qu’on puisse donner aux chevaux, bœufs, vaches et moutons, soit en vert ou fané et gardé pour l’hiver ; il les engraisse beaucoup, et fait avoir abondance de lait aux vaches. Le grain de la vesce est excellent pour les pigeons, même la sauvage » (La Nouvelle maison rustique, tome 1, page 547).

[11La luzerne est une légumineuse qui, en provenance du Piémont, fut introduite en France au début du XVI° siècle. Extrêmement nourrissante, elle était utilisée l’hiver pour le fourrage des vaches, des chevaux et des bœufs. « Ils engraissent visiblement en huit ou dix jours de temps (...) mais il est très dangereux de leur en donner trop : (...) les bestiaux qui en ont trop mangé, crèvent souvent de gras fondu et il est assez ordinaire qu’elle les étouffe. (...) C’est un genre de mort particulier que bien des gens appellent fourbure. (La Nouvelle maison rustique, tome 1, page 623).

[12Avec les pois et les fèves des marais, nous quittons les champs et les prés pour le jardin. Ce dernier est constitué des parcelles cultivées les plus proches de la demeure d’habitation. Celles-ci sont soigneusement délimitées, parfois encloses, et font l’objet de tous les soins des paysans. « Parmi les libertés dont jouit le propriétaire de la parcelle, outre l’exemption de dîme et la faiblesse des droits seigneuriaux, figure celle de cultiver ce que bon lui semble en son jardin », précise Gabriel Audisio (page 63). Les pois sont des plantes légumineuses utilisées pour la nourriture de l’homme, en potage ou en purée. « Une certaine confusion s’est répandue dans le langage quand, à dater du XVI° siècle, le haricot, nouveau venu d’Amérique, a été nommé pois dans de nombreuses régions » (Marcel Lachiver page 1341).
Autre légumineuse, les fèves des marais, appelées aussi grosses fèves ou gourganes, sont également consommées en purée ou en potage. Elles peuvent être associées au froment pour produire du pain.
Gabriel Audisio (page 162) nous apprend que les paysans cultivaient parfois les légumineuses « à leurs risques et périls, en culture dérobée, sur la sole en jachère ou sur une parcelle clandestinement gagnée sur les communaux ». Marcel Lachiver ajoute que le vigneron pratiquait parfois quelques cultures intercalaires entre les rangs de sa vigne : « Généralement, il se livrait à quelques cultures légumières, le plus souvent des légumes récoltés secs : pois gris, fèves, haricots, lentilles ».

[13La taille de la vigne a lieu en principe à la fin de l’hiver et au début du printemps lorsque les grosses gelées ne sont plus à craindre. La lecture des quelques journaux de vignerons parvenus jusqu’à nous (celui de Jean Yvon et celui de François Lattron), nous montre leur crainte des mauvaises conditions météorologiques. Ils consacrent en effet de nombres notices de leurs journaux aux dégats provoqués par le gel : « L’an 1795, l’hiver rude. Il a commencé à geler le 17 décembre jusqu’au 26 janvier sans cesser. Les vignes gelées d’hiver, et au moins de février le vin se vendait 200 livres le poinçon en assignats. Et la gelée a repris au 15 février et faire grand froid et beaucoup de neige » (François Lattron).
Pour Marcel Lachiver (page 188), la taille de la vigne à la serpe ou serpette (le sécateur apparaît au milieu du XIX° siècle) est, « par temps froid, le travail le plus pénible, celui qui engourdit les doigts surtout à une époque où l’on conserve les sarments qui, liés en bottes, fournissent parfois le seul bois de chauffage des plus pauvres. Derrière l’homme qui taille, il y a la femme ou les enfants qui sarmentent ».

[14Marcel Lachiver (page 190) situe le premier labour de la vigne en mars et non en février, juste après la plantation, la taille et le provignage.

[15Les deux rangs de ceps sont généralement distants de 45 cm l’un de l’autre (3 pieds selon La Nouvelle maison rustique).

[16Les marcottes de vigne sont des sarments que l’on couche en terre pour qu’ils prennent des racines afin de regarnir la vigne.

[17Les provins sont des plants qu’on couche en terre, dans une fosse, sans les séparer de leur mère-branche (au contraire des marcottes), et que l’on recouvre de terre et de fumier, afin qu’ils prennent racines et fassent de nouvelles plantes. « Jusqu’à la fin du XIX° siècle, on a multiplié la vigne par ces provins qui restituent fidèlement les qualités du cep choisi ; en fait, ce sont des clônes » (Marcel Lachiver page 1378).

[18Les yeux sont les bourgeons des sarments de vigne.

[19« Le droit de colombier est ordinairement un droit seigneurial » (La Nouvelle maison rustique, tome I, page 813). En principe, seuls les seigneurs hauts justiciers et les seigneurs de fiefs (dotés d’au moins 50 arpents de terres labourables) avaient le droit de posséder un colombier à pied. A ceux-ci s’ajoutent les nobles en Dauphiné. Les autres exploitants, nobles ou roturiers, propriétaires d’au moins 50 arpents de terres labourables, utilisaient des volières ou des fuies à pigeons. « Mais quand la lettre ou l’esprit de la coutume du lieu ne défend colombier (...), il est permis à tous particuliers d’en avoir » (La Nouvelle maison rustique, tome I, page 813).
Les pigeons (cf note 25 de l’article L’année du laboureur : janvier) qui donnaient une chaire délicate et un engrais apprécié, mangeaient les grains semés dans les champs et suscitaient régulièrement la colère des paysans. Les cahiers de doléances témoignent des lamentations de nos ancêtres au sujet des dommages causés aux cultures par ces oiseaux : « Les pigeons et les perdrix enlèvent une partie de nos semences » (Cahier de doléances de Croissy-en-Brie, cité par Pierre Goubert et Denis Michel).

[20Selon la Nouvelle Maison rustique (tome I, page 13), « le poulailler sera mieux à côté du fournil pour être plus chaud. (...) La porte doit être du côté de l’orient, les murailles bien blanchies en dehors comme en dedans ; la fenêtre grillée de façon que les rats et les belettes n’y puissent entrer ; il sera fermé à clef, et la petite coulisse pratiquée au bas de la porte pour l’entrée et sortie des poules, sera close toutefois pour en exclure les fouines qui pourraient y entrer pendant la nuit ».

[21Page 136, la Nouvelle maison rustique nous dit que les pigeons sont ordinairement nourris de sarrasin, de vesce et de toutes sortes de grains, même de criblures (tout ce qui, étant le plus gros, ne passe pas au crible). On se sert du sarrasin et de la vesce parce qu’ils ne sont pas chers, et qu’ils viennent aisément. L’ivraie leur est très bonne, et ils l’aiment beaucoup, aussi bien que le chènevis. (...) Ils mangent aussi des pois, des fèves et du gland concassé. (...) On leur donne aussi pendant l’hiver, de temps en temps, du marc de raisin criblé. »

[22« Le fumier de pigeon ou colombier, et celui des poules sont des plus chauds, après la chaux. On les sème sur les terres froides avant l’hiver, et on les enfouit au printemps sur les prés usés, sur les blés, dans les terres humides, et dans les chènevières ; c’est un très bon engrais » (La Nouvelle Maison rustique, tome I, page 473).

[23La suie et la cendre étaient utilisées pour détruire la mousse des prés abandonnés.

[24Sur les cochons, voir la note 18 de l’article L’année du laboureur : janvier.

[25« On mange le porc frais et salé, et le salé est plus sain. (...) La chair, la graisse ou le lard, les langues de cochon, soit fumées ou fourrées, ses pieds, ses intestins, ses viscères et ses autres parties, sont toutes en usage parmi les aliments » (La Nouvelle maison rustique, tome 1, page 314). Pierre Goubert (page 111) précise que « l’on salait la viande plus ou moins bien (sauf dans les provinces, comme la Bretagne, où le sel était pour rien), et cela pouvait constituer, par petites portions, l’élément carné d’une nourriture dont les vertus diététiques n’éclataient pas forcément ».

[26Sur les lapins, voir la note 26 de l’article L’année du laboureur : janvier. Selon Pierre Goubert (page 111), le lapin, « providence de beaucoup de petites gens, était rarement élevé, sauf dans quelques grandes villes comme Paris, où Boileau le cite avec mépris dans son « repas ridicule ». Tout clapier et toute trace de lapin dit domestique sont absents du XVII° siècle rural, et probablement du XVIII° aussi. Pourquoi aurait-on été nourrir des rongeurs qui pullulaient dans tous les bois et les champs ? Naturellement, il était interdit de les chasser : c’était là un privilège seigneurial (...). Mais on trouve des collets partout » (cf leur notation dans les registres de l’administration des Eaux et Forêts).

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2 Messages

  • Bonjour,

    Dans le cadre de mes recherches généalogiques, pour mes petis-enfants, ma famille et mon plaisir personnel, j’écris un ouvrage sur mes ancêtres, leurs origines, leurs régions, leurs coutumes, leurs cutlure, langues et religions, leur mode de vie, leurs métiers,etc. et suis en recherche continue de documentation. Vous êtes ce que j’ai trouvé de plus fiable et de plus complet sur le métier de laboureur. C’est passionnant ! La suite, la suite, vite !...

    J’aimerais savoir qui vous êtes. Merci, bon courage.

    Paule Darrigade.

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