On tend cette machine, dont la figure est ci-contre, sur les bords et dans les creux des fossés secs, sur les passées (petits sentiers), à l’entrée des retraites, et généralement partout où on peut attraper des renards, blaireaux, fouines et autres bêtes carnassieres.
AA . Sont deux piquets fourchus fichés en terre ferme ; BB sont deux bâtons de traverses, dont l’un est posé sur les fourches des piquets AA . Du milieu de ce premier bâton de traverse, pend une petite corde C , au bout de laquelle est un petit morceau de bois E applati par en bas : entre le haut de ce petit morceau de bois E et la corde C , on place le second bâton de traverse B , qui s’appuie contre les piquets A . L’autre bout du même morceau de bois E , sert à faire le jeu et la détente, en le mettant dans une petite coche qu’on a faite au bout de la lettre ou bâton FG , et cette latte est arrêtée contre terre au pieu H , par un crochet qu’on y a fait au bout G , ou par un bout de corde.
Les deux bâtons II posant d’un bout à terre, et de l’autre entre les piquets AA , sur le bâton inférieur B , qui est soutenu par la corde de détente CE qui est tendue. On charge les deux bâtons I d’une grosse pierre, et elle écrasera l’animal qui, en passant par dessous, détendra la latte du bâton FG , pourvu qu’on ait eu la précaution d’entourer tout ce petit édifice rustique de branchages, qui ne laisseont de passage à l’animal que par dessous la pierre de l’endroit D qu’on lui aura laissé libre pour traverser le piége. On peut mettre de l’appât sur la latte pour l’attirer.
Au lieu des deux bâtons postiches I , on peut prendre une planche ou deux, ou faire un chassis plat qui couvrira en plein toute la latte FG , de la largeur qui est entre les deux piquets AA . Cette planche ou chassis étant arrêté en I , et portant par l’autre bout sur le bâton inférieur B , elle écrasera tout animal qui, par la détente de la latte FG , se trouvera pris sous la planche ou chassis, parce qu’on y aura mis dessus une charge suffisante pour l’écraser.
Avis important : Quand on empoisonne un champ par des gobes, ou qu’on tend quelque piège à loups, ou autre qui pourrait être dangereux aux bestiaux, souvent même aux enfants, il est d’usage d’en avertir le public au sortir de la Messe de Paroisse. |
Source : Louis Liger, La Nouvelle maison rustique, 11° édition, 2 volumes, Paris, 1790.