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"Honneur au vieux" : Auguste Férole au 44e Régiment d’Artillerie de Campagne (1er épisode)

Le jeudi 1er octobre 2009, par Françoise et Pierre Férole, Michel Guironnet

« Mais pourquoi oublie-t-on les vieux ? Pourquoi donc nous les jeunes, qui leur devons tant, n’avons-nous pour les voir que des occasions trop rares ?
Pourquoi donc aussi ce nom de vieux à des hommes de trente ans ? »

C’est l’interrogation d’un sportif de vingt ans, Auguste Férole, en décembre 1908 dans le "Bulletin du C.A. XIVe", club sportif du XIV° arrondissement de Paris.

Ce jeune homme mourra, à peine âgé de trente ans, dans un hôpital de l’arrière, à quelques jours de l’Armistice.

La série de huit articles qui débute aujourd’hui veut lui rendre hommage : combattant sur tous les fronts, Auguste Férole nous a laissé, outre quelques courriers émouvants, d’exceptionnelles photos de la Grande Guerre.

Nous le suivrons depuis sa mobilisation (septembre 1914) jusqu’à sa blessure en Picardie (décembre 1916).

Ces articles sont rédigés par son neveu Pierre Férole, aidé de sa soeur Françoise (ma correspondante), suite à ses recherches aux archives de l’Armée à Vincennes. Il a également réalisé les cartes.

Mon rôle s’est limité à mettre en forme ces textes et les illustrations et à y insérer quelques encarts (en grisé).

Auguste Férole - Argentique - 1<sup class="typo_exposants">er</sup> janvier 1914Auguste Férole naît le 13 décembre 1888 à Paris XIV dans une famille modeste.

Le père est mécanicien, puis contremaître chez Roux Combaluzier, société d’ascenseurs qui a fourni le premier ascenseur de la Tour Eiffel. Ce dernier décède en 1902 d’un accident de vélo et Auguste est pris en charge par Roux Combaluzier qui lui assure une formation et ensuite l’embauche comme dessinateur mécanicien.

C’est un jeune homme actif, intelligent et plein de vie ; il fait partie du club sportif du XIVe.

Il fait son service militaire au 44e régiment d’artillerie de campagne, d’où il sort comme Maréchal des Logis en 1910.

En février 1912, il est envoyé à Buenos Aires par Roux Combaluzier pour aider à l’implantation d’une filiale.

Son travail est apprécié et une carrière semble s’offrir à lui ; il envisage même de faire venir sa mère et ses deux frères en Argentine, lorsqu’il est mobilisé le 3 août 1914.

Rapatrié de Buenos-Aires, il est affecté à une section de munitions du 44e d’Artillerie.

Au 44e Régiment d’Artillerie de Campagne

Ce régiment comprend 4 groupes de 3 batteries commandées chacune par 1 capitaine, 1 lieutenant et 1 sous-lieutenant.

Chaque commandant de groupe est assistés de 3 lieutenants, d’un officier d’approvisionnements, d’un médecin major, d’un médecin auxiliaire et d’un vétérinaire auxiliaire.

Le régiment compte 2128 hommes et 2079 chevaux.

Les batteries du 44e Régiment d’Artillerie de Campagne sont en appui aux 7e et 8e Divisions d’Infanterie.

La 7e Division d’Infanterie est composée des 101e, 102e, 103e, 104e régiments d’infanterie.

Du 5 au 10 août 1914, elle est transportée par voie ferrée dans la région de Verdun.

Engagée, le 22 août, dans la Bataille des Ardennes : combats vers Ethe et Ruette.

Le 25 août, combat de Marville.

Les 30 et 31 août, combats vers Beauclair et Tailly.

Le 1er septembre, en repli, par Vienne-le-Château, vers Sainte-Menehould.

À partir du 8 septembre, engagée dans la 1re Bataille de la Marne.

Du 8 au 10, Bataille de l’Ourcq : combats vers Bouillancy et vers Silly-le-Long.

13 – 19 septembre : Engagée dans la 1re Bataille de l’Aisne :

Violents combats vers Puisaleine et vers le bois Saint-Mard.

19 septembre au 27 décembre : Retrait du front ; mouvement par Compiègne et Moyenneville, vers Lassigny.

La 8e Division d’Infanterie est composée des 115e, 117e, 124e, 130e Régiments d’Infanterie.

Du 5 au 8 août 1914, elle est transportée dans la région de Verdun.

Le 10 août, combat de Mangiennes.

21-24 août 1914 : offensive vers le nord, en direction de Virton.

Engagée le 22 août dans la Bataille des Ardennes : combats vers Virton.

24 août au 2 septembre 1914 : repli sur la Meuse, vers Cléry-Petit (combat du 25, vers Flassigny).

À partir du 26, arrêt et défense des passages de la Meuse.

Les 30 et 31 août, combats vers Mont-devant-Sassey et Villers-devant-Dun.

À partir du 8 septembre, engagée dans la 1re Bataille de la Marne.
Du 8 au 10, Bataille de l’Ourcq : Combats vers Fublaines.

13 au 19 septembre 1914 : engagée dans la 1re Bataille de l’Aisne : violents combats vers la ferme Quennevières et la ferme Puiseux.

19 septembre au 27 décembre 1914 : retrait du front

Engagée, à partir du 22 septembre, dans la 1re Bataille de Picardie : combats vers Rethonvillers, Étalon et Carrépuis.

Stabilisation du front : occupation d’un secteur vers l’Avre et Bouchoir.

Le 2 octobre, combats vers Goyencourt et Villers-les-Roye ; le 6, combats vers Andechy. Le 30 octobre, prise du Quesnoy-en-Santerre.

Le 4 novembre, attaque d’Andechy.

Du 27 décembre 1914 au 16 février 1915 : retrait du front ; repos et instruction.

16 février-16 mars 1915 : mouvement vers le nord.

À partir du 19 février, engagée par fractions, avec la 34e D.I. dans la 1re Bataille de Champagne : combats des 19 et 20 février, 12 et 13 mars, vers Perthes-les-Hurlus.

16-22 mars 1915 : retrait du front et repos vers Suippes.

22 mars-23 septembre 1915 : mouvement vers le front et occupation d’un secteur vers la ferme des Marquises et la ferme de Moscou.

D’après l’excellent (et très pratique) site Parcours de Guerre
des Régiments Français

Dans les Ardennes

Le 44e R.A.C embarque le 6 Août 1914 au Mans par chemin de fer pour Verdun.

Le 14 il cantonne à Crépion et Azannes et reconnaît des positions au SO de Merles.

Le 22 Août un violent combat s’engage au Nord d’Ethe et à la sortie Est de Virton . A 8h le 44e RAC reste en attente à 500m Est de Latour, puis est engagé à partir de 9h, puis le 23 à Montquentin et le 25 à Marville. Il y connaît ses premières pertes.

Le 27 Août il participe à la défense de Villers devant Dun, de Wiseppe, le 31 à Tailly où il essuie le feu ennemi et fait retraite.

Le 2 septembre, il est à Ste Ménehould, puis gagne Noisy le Sec et cantonne à Rosny le 6.
Le 8 il est au Plessis Belleville et est engagé à Bouillancy, Sennevières les 8 et 9, à Hautefontaine le 12 et à Attichy le 13 septembre. Le nombre de pertes augmente atteignant 5 à 6 morts par jour.

Du 14 au 17 septembre, il combat à Quennevières, Touvent et Tracy le Val, puis le 22 à Fresnières et Roye sur Matz où la 7e DI est fortement accrochée.

Le 16 septembre 1914 : arrivée d’Auguste au Mans . Il est alors sergent et est affecté à la 11e batterie, donc au groupe IV

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Mort du Capitaine
Le 22 septembre 1914, le JMO du 4e Groupe du 44e RAC signale la mort du Capitaine de la 11e Batterie
Le Capitaine "tué à l’ennemi aux combats de Fresnières" (Oise) est Marie Antoine De Brisoult, né le 12 mars 1881 à Chanzy (Loir et Cher).

Le 23 septembre le 44e stationne à Roye où il combat le 29.

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tirs sur l’église
Le 4e Groupe tire sur le clocher de l’église de Margny aux Cerises (JMO du 4e Groupe 26 N 984 /3)

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Carte postale allemande de Margny-aux-Cerises

Le 1er Octobre il est à Damery et Rouvroy et mis en alerte de nuit à la suite de la prise de Fresnoy par le 21e Corps allemand à 18 h. Le 3 il est au Quesnoy. Le 5 il est à la disposition de la 8e DI entre Erches et Bouchoir. Jusqu’au 26 il est en position vers Fescamps et Warsy.

Les 30 Octobre et 1er Novembre il participe à la prise du Quesnoy en Santerre, le 6 à l’attaque d’Andéchy.

Courant novembre, cantonnements du groupe I à Becquigny, du II à Piennes, du III à Guerbigny et du IV à Vauvilliers.

Le 26 Novembre le groupe II occupe la cote 101 à 1km Sud de Marquivilliers et tire sur Laucourt, St Mard et la ligne Dancourt-St Auvin.
Le Groupe I est sur la cote 101 1km au Nord Est de Marquivilliers, le Groupe III est toujours en position à Erches.
Le 3 novembre, le groupe IV (celui d’Auguste Férole) fait retour après avoir été détaché à Arbonnières.

Mêmes positions jusqu’à la mi-Décembre. Des batteries allemandes de 77 sont au Sud de St Mard et tirent sur Marquivilliers.

Le 13 décembre les groupes I et III sont mis à la disposition de la 53e DR et cantonnent à Hangest, puis à Ville sur Ancre et Bray et embarquent le 28 pour Villers-Bretonneux.

Durant cette période les groupes II et IV tirent sur Laucourt, Villers, la batterie au Sud de St Aurin, St Mard.

En Champagne

Le 6 Janvier 1915, les Groupes II et IV embarquent à Montdidier pour St Hilaire-du-Temple et cantonnent à Mourmelon le Grand, rejoints le 8 par I et III.

Le 8 et le 14 janvier, les baraquements de Mourmelon sont bombardés par de petits calibres depuis Moronvilliers.

Reconnaissances des tranchées et préparation des emplacements.

Le groupe I est vers la cote 139 1km Nord Est de Baconnes, II à 200m Sud Est de St Hilaire (Rive Gauche de l’Hain). Le III est à 2km Est de Prosnes et le IV à l’Ouest et au Nord Ouest de Jonchery.

Vers le 20 Janvier, toutes les batteries sont en positions et ont déjà pour certaines essuyé le feu de l’ennemi. Le 27 Mourmelon est à nouveau bombardé.

Le 3 février 1915, le groupe IV part pour Suippes où il cantonne et se met en batterie vers la cote 170 à 5km Nord Est de Suippes.

Le 8 Février le groupe III, complètement repéré est constamment bombardé par du 15 et le groupe IV par du 120.
Le 11, le groupe I reçoit l’ordre de se rendre à Sarry pour le 12.

Le 21, le groupe IV relève une unité à 2km Sud de Souain et 1km Est de la route Suippes-Souain où il est bombardé.

Le lendemain, le Groupe II est déplacé à 500m Nord Ouest Jonchery et 1km Sud Ouest de St Hilaire pour soutenir l’attaque des Bois Parallèles le 23. Puis des tirs ont lieu chaque jour sur les tranchées adverses.

Le 3 Mars ont lieu des tirs de réglages du groupe I sur Perthes. Le Groupe II tire sur les tranchées et sur des batteries de l’Epine de Védegrange qui tirent sur St Hilaire et Jonchery. La 5e batterie est violemment battue et se déplace 400m à l’ouest.

Le 6 mars 1915, le groupe IV tire et arrête une attaque allemande. Le 7 le groupe I appuie une attaque sur le Bois Sabot Ouest Nord Ouest de Perthes. Le groupe II pilonne des tranchées en vue d’une attaque qui n’a pas lieu. Le Groupe III tire sur les tranchées.

Jusqu’au 20 Mars les différents groupes effectuent des tirs de barrages et appuient les attaques menées par l’infanterie dans le secteur.

Du 20 au 24 Mars a lieu la relève du 12e CA. Le groupe I occupe la position à 1km Nord de Baconnes à l’Ouest de la cote 147, le II à l’Ouest de la cote 135 et à 1,5km à l’Est Nord Est de Baconnes, le III reste inchangé, le IV se déplace à l’Est de la cote 147.

Les cantonnements de I et IV sont à St Hilaire. La relève est terminée le 24 Mars sans incident.

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carte de Saint Hilaire le Grand 1915
Carte extraite du JMO de la 7e Division d’Infanterie du 1er janvier au 4 juillet 1915 ( 26 N 282 / 2)

Les réglages ont lieu fin Mars et les premiers jours d’Avril. Le 4 Avril, on organise l’observation par avions et les tirs commencent.

Le 10 avril a lieu une riposte à de violents tirs de 77 sur nos tranchées puis les tirs se succèdent et se répondent jusqu’au 3 Mai où semble se préparer une attaque allemande qui, en fait, ne se produit pas. La fin Mai est calme.

Le 1er Juin a lieu une opération combinée par la 8e DI qui ne donne aucun résultat. L’échange d’artillerie a été violent. Ensuite l’activité de Juin est faible à part du 18 au 21 où ont lieu des duels d’artillerie

Du 6 au 14 Juillet, on étudie le renforcement des positions de l’artillerie sur le secteur. Par ailleurs arrive un ordre concernant le port des masques.

Le 12 Juillet , en prévision d’une concentration de tirs sur Auberive les 5e et 10e batteries doivent modifier leurs emplacements et effectuer des réglages. Ce tir a lieu le 16 à la cadence de 3 coups à la minute pendant 5 minutes et 5 minutes de repos.

Réplique ennemie par des 105 sur le Groupe IV, quelques 77 en avant de la 11e mais un violent bombardement de 120 et 150 s’abat sur la 3e batterie.

Le mois de Juillet et la première quinzaine d’Août continuent dans des conditions similaires.

Jugeant son rôle trop passif, Auguste Férole demande son passage dans l’Infanterie.

Il est versé de suite au 114e Bataillon de Chasseurs Alpins en septembre 1915 où il ne tarde pas à donner la preuve de ses brillantes qualités et à gagner les galons de Sous-Lieutenant.

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