Les Boucles de la Seille
- Le secteur des Boucles de la Seille
- Carte réalisée par Pierre Férole.
15 février 1916
À la mi-Février la Division est relevée par un temps affreux, mêlant tempête, pluie et neige alternées. Le 114e, dont le Cdt Desoffy de Czernek prend le commandement, compte alors 1200 combattants, répartis en 6 compagnies plus 2 compagnies de mitrailleuses.
- Autrey 23-02-16 passage du 121e BCA
Sous 10 cm de neige le bataillon cantonne à Aumontzey, puis à Autrey le 23 où il gèle fort, à Nossoncourt et Bazien le 24, Moyemont, St Genest et Romont le 25 , Clayeures le 27 (sud- sud ouest de Lunéville), Blainville le 28 , Vandœuvre les 4 et 5 Mars, Dommartemont, St Max et Malzeville le 6 , Lay St Christophe et Eulmont le 10, Sivry et Bratte le 12.
- Autrey- Docteur Vinay 23-02-1916
- Anglemont en ruines 24-2-16 Auguste
- Eulmont 10-03-16
- Eulmont-Mourenas et deux fillettes-Début mars 16
12-03-1916
La 258e Brigade doit tenir le secteur de la boucle sud de la Seille, depuis Abaucourt, la Fourasse et Mont Toulon au nord jusqu’à Attilloncourt, Brin et Mazerulles au sud.
Jusqu’à Aulnois la rive droite de la Seille marque la frontière avec l’Allemagne après l’annexion de 1871. Il s’agit d’un secteur très calme, les Allemands concentrant alors tous leurs efforts sur Verdun.
Les lignes adverses sont éloignées de 1 à 2km et les échanges se font surtout par artillerie interposée. Par contre les défenses françaises, très insuffisantes, nécessitent d’importants travaux de retranchement auxquels est consacrée la plupart de l’activité du 114e durant ses périodes de cantonnement.
Durant cette période la fonte des neiges fait déborder la Seille sur plus de 20m de large. Fotschki, un déserteur allemand du 82e d’Infanterie révèle que cette crue a compromis un projet de franchissement allemand de la Seille à la hauteur d’Arraye et Han, et suscité un mouvement de désobéissance, les pionniers, outrés de se voir traités de planqués, s’étant serré les coudes et opposés à cette attaque risquée. Le déserteur rapportait qu’à cette occasion 4 pionniers avaient été condamnés à 1 an de prison pour désobéissance.
A l’occasion de cet interrogatoire le 114e peut se faire une idée plus précise de l’état des travaux des lignes de défense allemandes au sud de la route Jalloncourt-Manhoué, sur les défenses du bois des Fourasses à l’ouest de Lémoncourt ainsi que sur la tranchée parallèle à la route Lémoncourt-Craincourt.
Le pays dont les chasseurs prennent possession a malheureusement été dévasté. Plusieurs villages ont été mis à sac, les maisons fouillées, les meubles saccagés, éventrés, les objets de valeur pillés jusque dans les églises et les presbytères comme à Array où l’église est ravagée. Partout les rats pullulent.
A partir du 16 Mars le 114e effectue des travaux dans les tranchées et les boyaux de 2es positions sous la conduite très théorique du Génie. Les lignes françaises sont en effet insuffisamment protégées : les villages de première lignes, Array, Han, Armaucourt ou Létricourt sont à la merci de coups de main ennemis. En cas d’attaque, les 1500 m de no man’s land sont à découvert. Aucun boyau, aucun abri ne permet d’organiser la défense.
- La Seille Travaux mi-mars 1916
Ces travaux, importants, vont donc remplacer, durant cette période, les exercices et les manœuvres qui auraient dû être effectués pour la préparation des opérations ultérieures, sur Verdun en particulier.
Toutefois aucun plan d’ensemble n’a été prévu pour mener à bien ces travaux. Chaque unité fait au mieux avec ses moyens et suivant ses idées. Les abris de mitrailleuses sont prévues tantôt en surface, tantôt enterrés, parfois préfabriqués ! Les chasseurs construisent des abris carrés de 4,5m x 4,5m pour ½ section tandis que le 359e les prévoit 2 fois plus grands !
Les bois au nord du secteur
30 mars 1916
Les chasseurs relèvent le 297e. Le 121e se déploie à Létricourt, Chenicourt, Ajoncourt, Array et Han.
- Cloche de Létricourt début avril 1916
- Arraye et Han après les travaux fin Avril 1916
Le 114e est à la Fourasse, à Trappes, au Bois d’Aulnois et à Létricourt. Les compagnies de réserve à la Tuilerie de Jeandelaincourt, puis à partir du 3 Avril au Bois d’Aulnois et au Bois des Seigneurs.
- La Fourasse Avril 1916 Sieste après le turbin
- Bois d’Aulnois fin Mars 16 Le Cdt Walch
- Bois d’Aulnois fin Mars 1916 Auguste
Les lignes allemandes passent au nord de Nomény, englobent Abaucourt, Thezey, Craincourt, Aulnois et Fossieux. De nombreux travaux ennemis sont observés autour de Phlin, Foville et Thézey.
- Bois d’Aulnois le salon ! fin mars 1916
- Bois d’Aulnois les rats fin mars 1916
Des escarmouches ont lieu, accompagnées de bombardements sur les villages de Moivrons, Villers, Jeandelaincourt, Létricourt. Le 30 mars, 260 obus s’abattent sur Armaucourt qui prend feu et brûle toute la journée du 1er avril, par un temps superbe. L’alerte est déclenchée les jours suivants mais aucun coup de main allemand ne se produit à la suite de ce bombardement.
17 avril 1916
Le 114e est placé en réserve à Sivry et Bratte où il cantonne.
- Bratte - fin Mars16 La fille de la logeuse du Dr Vinay
- Sivry Avril 1916 Sous Lieutenant Brun
Il effectue des travaux de retranchements de batteries. Il fait un temps ignoble, avec pluie et grêle et des lacs de boue partout. Le 23, jour de Pâques il tombe des torrents d’eau !
- Sivry Avril 1916 Arrivée de la Limousine
- Sivry Avril 1916 La vaisselle à la ferme
- Sivry Avril 1916 les soins au cheval
Les travaux sont entrecoupés de coups de mains, qui causent des pertes sans apporter aucun avantage.
Le 114e au sud du secteur
30-04-1916
Le 114e relève le 121e dans le secteur sud dont la limite sud passe par Attilloncourt, le four à chaux de Brin, Laître, Dommartin sur Amance, le Pain de Sucre et Malzeville.
03-05-1916
Le 121e effectue le creusement de boyaux à Jeandelaincourt jusqu’au 10 mai.
07-05-1916
14 Allemands, partis de Manhoué, avec des passerelles, sont capturés sur la Seille malgré la protection d’une patrouille de 34 hommes qui s’éclipse dès les premiers coups de feu.
Ces prisonniers sont interrogés sur l’ampleur et la localisation des retranchements allemands.
11-05-1916
L’accrochage d’une patrouille du 114e vers Fossieux le 11, puis un autre le 12, font 4 morts.
20-05-1916
Le 121e relève le 114e.
22-05-1916
A 21h45 une patrouille ennemie qui a atteint le cimetière de Létricourt est repoussée et 300 obus s’abattent sur Létricourt puis 200 sur la lisière nord du bois de Trappes.
Le 23 un incendie se déclare dans une grange occupée par un peloton de mitrailleuses du 114e à Sivry.
Bilan du 15 mars à la fin Mai pour le 114e :
14 morts au cours d’escarmouches et de bombardements.