Au Bois Le Prêtre
Le Bois le Prêtre s’étale sur une croupe allongée dominant la vallée du Grand Rupt juste avant son confluent avec la Moselle à Pont-à-Mousson.
- Pont-à-Mousson le pont détruit - Eté 1916
La vallée, dont l’autre versant est couvert par la forêt de Puvenelle, sert d’axe de liaison et de ravitaillement aux troupes : les principales allées forestières qui gravissent les versants de la vallée ont été transformées en axes de ravitaillement comme la tranchée des Carmes ou la tranchée de Fey.
Durant l’été 1916 la ligne de front s’établit sur la crête est-ouest de ce secteur naguère boisé, mais depuis ravagé par les bombardements.
De très violents combats ont eu lieu en 1915 pour la reconquête de cette crête abandonnée à l’ennemi au début du conflit et le front s’y est stabilisé depuis, donnant lieu, de chaque côté à de considérables travaux de retranchements.
De la Croix des Carmes à la Croix St Urbain, les deux lignes adverses, séparées par plusieurs lignes de barbelés, ne sont, par endroits, qu’à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre.
Derrière elles 2 réseaux antagonistes de parallèles et de boyaux protégées par des chevaux de frises et des débris métalliques hétéroclites.
Pour mieux connaitre la topographie du Bois Le Prêtre, sur La Croix des Carmes en particulier, et l’historique des combats de ce Haut Lieu de la Grande Guerre, nous conseillons de visiter l’excellent site http://www.tourismeloisirs-perehilarion.fr/index.html et celui de Michel Jacquot "La Grande Guerre en Lorraine, monuments et vestiges"pour les pages consacrées à Montauville : |
Le secteur est tenu depuis 18 mois par les mêmes troupes de part et d’autre et un modus vivendi s’est instauré entre adversaires, si bien que les fraternisations, échanges de cigarettes, chants en commun, sont peu à peu devenus possibles au grand dam du haut commandement qui entend y mettre les holà.
Aussi la 129e Division a-t-elle reçu l’ordre de faire régresser cet état de choses.
À partir du mois d’Août notre artillerie ne va pas se faire prier, ce qui va entraîner une riposte allemande !
Si les premières lignes sont épargnées, protégées des bombardements par leur extrême proximité, par contre les parallèles et le haut du versant de la vallée subissent à nouveau des bombardements constants qui en entretiennent l’aspect sinistre de ce paysage lunaire.
Le front tenu par la 258e brigade va de la Moselle (à l’est) à la Croix des Carmes (à l’ouest), la 257e Brigade couvrant le secteur de Fey-en-Haye.
D’est en ouest il est divisé en 4 sous-secteurs : Moselle, Hauts-de-Rieupt, Vilcey et le Mouchoir. Le 297e, qui fait roulement avec les 2 bataillons de chasseurs tous les 10-12 jours, est en position dès le 16 Juillet.
28-07-1916 : Le 114e prend place à son tour en 1re ligne, dans le sous-secteur dit du Mouchoir entre la Croix des Carmes et la cote 346.
- Bois le Prêtre En 1re ligne Août 1916
Sur cette portion de front, une vingtaine de mètres seulement séparent les tranchées adverses et, pour y accéder depuis Montauville il faut, après la maison du Père Hilarion, traverser une vaste étendue de moignons d’arbres ravagés par les pilonnages constants de l’artillerie.
- Bois le Prêtre Le Père Hilarion Août 1916
"La maison du Père Hilarion, ainsi que sa fontaine, doivent leur nom à un anachorète qui vivait au Bois-le-Prêtre au début du 19 ème siècle.
Celui-ci ayant hérité son nom de Saint-Hilarion, moine et ascète ayant vécu aux 3e et 4e siècles de notre ère, lui même disciple de Saint-Antoine, religieux et ermite de la Thébaïde, en Égypte. Les émules de Saint-Hilarion vivaient très pauvrement et très durement, retirés du monde, se contentant de peu pour se nourrir et se vêtir. D’autres ermites ayant des existences tout aussi austères et solitaires étaient assez fréquents en Lorraine à cette époque. |
- Bois le Prêtre maison du Père Hilarion Août 1916
Les parallèles et les boyaux nécessitent de constants travaux de réparation entre 2 bombardements. Seules sont épargnées les premières lignes, du fait de la très grande proximité des tranchées adverses.
Des sapes souterraines, étayées, auxquelles on accède par des escaliers, sont pratiquées perpendiculairement aux tranchées de la ligne de front : elles offrent une bonne protection contre les tirs de l’artillerie et des mortiers allemands et servent également de postes d’écoute afin de détecter d’éventuelles progressions souterraines de l’ennemi en direction de nos positions, lesquelles font toujours redouter la pose de mines souterraines aux conséquences souvent très meurtrières.
- Bois le Prêtre fin Juillet 1916 Explosion de mine
- Explosion de mine au Bois le Prêtre- Août 1916
En 1re ligne, le sous-secteur du Mouchoir est relativement calme et aucune attaque d’envergure n’y sera déclenchée durant les séjours du 114e sous un ciel généralement très clément.
- La chasse aux poux Août 1916
01-08-1916 : Par contre, du 29 Juillet au 5 Août, à la suite de la reprise des bombardements par l’artillerie française, de nombreux bombardements allemands visent Pont-à-Mousson, Maidières et le secteur Moselle.
10-08-1916 : Auguste Férole est nommé lieutenant. Le 297e effectue la relève des chasseurs sans incidents.
- Auguste à la Villa Marin Eté 1916
22-08-1916 : Après 12 jours de cantonnements à Maidières, à la villa Marin entrecoupés de travaux de génie dans la forêt de Puvenelle, au sud, les chasseurs et le 47e Territorial relèvent le 297e et s’attachent à divers travaux de réparation des retranchements de 1re ligne.
- Maidières Villa-Marin le 1er août 1916 Le Miroir
Grâce à une rapide recherche, nous savons que le numéro de cet hebdomadaire "Le Miroir" est le numéro 139 daté du 23 juillet 1916.
Lu à Maidières début août, les informations sont donc très récentes sur les combats, entre autres sur le front de la Somme. |
31-08-1916 : Dans la nuit a lieu un coup de main allemand sur le secteur Moselle tenu par une compagnie du 121e : après avoir sectionné les barbelés, quarante allemands attaquent à la grenade à 1h15.
Depuis nos tranchées on riposte mais l’avance continue. Heureusement un barrage de nos mortiers entraîne le repli allemand auquel succède, de 2h à 4h, un fort bombardement ennemi par mines.
02-09-1916 : Après la relève du 114e au Mouchoir par le 297e des tirs intermittents de mortiers allemands s’abattent sur le secteur plusieurs jours de suite et entraînent surtout de sérieux travaux de réparation. Le 114e cantonne de nouveau à Maidières.
- Maidières A la Villa-Marin durant l\’été 1916
- Repas à la Villa Marin - Eté 1916
11-09-1916 : À 15h30, plus de 240 mines allemandes sont tirées sur les secteurs Haut-de-Rieupt et Vilcey, à l’Est du Mouchoir. L’artillerie française riposte de 17h à 19h.
- Bois le Prêtre le Mouchoir en Août 1916
14-09-1916 : La relève du 297e par les chasseurs s’effectue sans incident. On note que l’ennemi travaille sur les tranchées rapprochées en face de Haut-de-Rieupt.
21-09-1916 : À partir de 15h15 a lieu un intense bombardement par mines sur le secteur Vilcey - Petites Carrières : 600 mines, tirées jusqu’à 18h45, causent d’importants dégâts matériels sur les tranchées et abris.
À cette date le secteur de la 129e DI, qui s’étend jusqu’à Fey-en-Haye est confié en entier et par roulement, aux 2 brigades de la division, qui se le partageaient jusque là par moitié.
Le 114e se trouve donc engagé plus à l’ouest en direction de Fey, vers le Gros-Chêne, jusqu’à la relève de la Division.
- Fay en Haye Deux gentils petits Boches Septembre 1916
Grâce au bon équipement des retranchements les pertes totales de la Brigade sur toute la période ne s’élèveront « qu’à » 9 tués et 54 blessés malgré la violence des épisodes de bombardement.
Relève
- Au bord de l’ancien canal de la Moselle Eté 1916
- Qui est cette belle inconnue ?
Elle pose, un après midi d’été, pour le photographe .Celui ci a surpris, à l’arrière plan, un moment d’intimité pour le Chasseur.
23-09-1916 : La 258e Brigade est relevée. Le 114e part de Montauville et fait marche vers Toul. Le 297e part de l’auberge St Pierre à Fay et le 121e de Jezainville. Le 2 Octobre il pleut toute la journée.
04-10-1916 : Le 114e stationne à Griscourt.
05-10-1916 : Il est à Aingeray sur la Moselle.
06-10-1916 : Tandis que le 121e stationne à Ochey et le 297e à Bicqueley et Valcour le 114e arrive à Chaudeney près de Toul.
- Chaudeney Sous Lieutenant Brun Octobre 1916
À cette époque Chaudeney est relié à la D904 par un pont qui ne sera désaffecté que dans les années 1970 lors de la déviation et de la canalisation de la Moselle. Ce pont permet alors de rejoindre directement Bicqueley où la division va subir plusieurs semaines d’entraînement.
- Chaudeney pont sur la Moselle Octobre 1916
La pluie ne cesse pratiquement pas les 6, 7 et 8.
Du 7 au 16-10 : Des exercices de tir ont lieu la 2e semaine d’Octobre. Les 19 et 20 des manœuvres de la Divisions se déroulent sous une pluie battante, qui ne cesse pas le 19 pendant les 7 heures que dure l’exercice : de retour au cantonnement, rien qui permette aux chasseurs de se sécher !
Le 20 il gèle. Puis alternent instruction et exercices au camp de Bicqueley jusqu’à la mi-novembre par un temps froid et pluvieux, entrecoupé de neige. La Division est alors affectée au front de la Somme où se prépare une grande offensive franco-anglaise.
- Toul départ vers Péronne 20 novembre 1916