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Cité deux fois dans des faits divers, à plus de 10 ans d’écart : est-ce le même Ardéchois ?

Ou l’art d’utiliser les « richesses en ligne » des archives départementales de l’Ardèche

Le jeudi 20 novembre 2014, par Michel Guironnet

Deux Frédéric Guironnet ou un seul ? C’est la question que je me suis posée en relisant ces deux articles découverts grâce à la fonction « recherche libre » [2] dans la presse ardéchoise en ligne sur le site des archives départementales de l’Ardèche. La méthode pour trouver la réponse permet d’utiliser pleinement ces archives numérisées en ligne.

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Journal de Tournon 24 août 1879
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Journal de Tournon 9 février 1890
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Dans le « Journal d’Annonay » du 15 février 1890 : c’est sûr, il était ivre !

Sauveteur de 24 ans en 1879, victime de la boisson à 36 ans en 1890 : Frédéric Guironnet, s’il s’agit bien de la même personne, serait donc né en 1854 ou 1855.

Commençons par chercher son acte de décès sur Arlebosc en février 1890 : rien ! Peut-être aurons-nous plus de chance en cherchant sa naissance, vers 1854 ou 1855, toujours à Arlebosc. Dans les tables décennales des naissances entre 1853 et 1862, le seul Guironnet qui puisse correspondre est celui-ci : Guironnet Félix Daniel Prosper 12 7bre (septembre) 1854 mais il se prénomme Félix et non Frédéric !

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Vérification faite, par acquit de conscience, dans la table annuelle des naissances de 1854 : il s’appelle bien Frédéric !

Fréderic Daniel Prosper est né le 11 septembre 1854, fils de Jean Pierre Victor Guironnet, 21 ans, « propriétaire demeurant à Filhon » et de Sophie Clémentine Nicolas, son épouse, « ménagère » de 20 ans. Même s’il n’y a qu’un Frédéric né à Arlebosc, c’est un peu « maigre » pour savoir si c’est bien lui le sauveteur de 1879… et le mort du précipice de 1890.

Tentons notre chance du côté des « fiches matricules » de la classe 1874 : voilà celle de Frédéric [3].

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fiche matricule de Frédéric Guironnet
Le 43 est le "numéro échu au tirage au sort"

A vingt ans, Frédéric est cultivateur, « cheveux et sourcils blonds, yeux gris, front large, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage large » il mesure 1m 62. Son degré d’instruction est noté « 0 ». Cela voudrait dire, comme le précise la nomenclature militaire, « ne sait ni lire ni écrire »… Pourtant, nous le verrons, il signe de belle façon ! Enfin, il est catholique.

Frédéric, « bon pour le service », est incorporé en octobre 1875 au 143e régiment d’infanterie. A l’époque, le service militaire est de 5 ans. Pourtant, le 14 février 1879, il est « passé dans la disponibilité de l’armée active… étant devenu ainé d’orphelins » Il rentre donc dans ses foyers. Une piste à exploiter plus tard !
En bas de l’avant dernière case, deux lignes nous livrent un début de solution :

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"Décédé à Le Crestet le 2 février 1890.
Rayé le 5 mars 1890"

L’endroit où a été retrouvé le corps de Frédéric s’appelle, d’après le journal, « le quartier du Finet-du-Doux » sur Arlebosc.

Voyons ce qui est indiqué dans l’acte de décès du Crestet :

Le 3 février 1890, Xavier Guironnet, boulanger à Arlebosc, 33 ans, « frère du défunt » et Clément Douzet « maréchal (ferrant) », 40 ans, « voisin du défunt » sont à la mairie du Crestet.
« Lesquels nous ont déclaré que Frédéric Daniel Prosper Guironnet, âgé de trente cinq ans, profession de cultivateur demeurant à Arlebosc, né à Arlebosc, époux de Fanny Besset, fils de Jean Pierre Victor Guironnet décédé et de défunte Sophie Clémentine Nicolas a été trouvé mort le deux février à une heure du soir au quartier des Garniers situé commune du Crestet… ». C’est bien « le mort du précipice » de 1890 !

Vérifions la topographie des lieux grâce au « cadastre napoléonien » de 1836 consultable en ligne sur le site des archives départementales de l’Ardèche. Arlebosc et Le Crestet sont bien deux communes limitrophes. Et, au bord du Doux, il y a effectivement le hameau des Garniers.

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Cadastre "napoléonien" de 1836
Détail du cadastre du Crestet
(référence 3 P 2782-3)

Frédéric est donc marié lorsqu’il décède tragiquement. Aucun mariage Guironnet-Besset à Arlebosc. En cherchant un peu, je le déniche à la date du 23 juin 1880 dans la commune voisine d’Empurany. Cet acte, et le suivant, m’en apprennent beaucoup sur cette famille Guironnet d’Arlebosc …et éclairent l’indication « d’aîné d’orphelins » portée sur la fiche matricule.

Mariages en famille à Empurany

Frédéric Daniel Prosper et Marie Prosper, les deux frères Guironnet d’Arlebosc, se marient le même jour à Empurany : le 23 juin 1880, Frédéric épouse Fannie Angèle Besset, Marie Prosper épouse Marie Cléonie Eydaleine.

Dans son acte de mariage Frédéric est dit « propriétaire…domicilié à Noyaret d’Arlebosc ». Il y habitait déjà en 1879 lorsqu’il sauve le jeune Joseph Broc.
Frédéric agit comme « personne libre et majeure, ses père et mère étant décédés à Noyaret d’Arlebosc, le premier le trente décembre et la seconde le quatre janvier mil huit cent soixante dix huit ».

« Fanie Angèle Besset » est ménagère, née le 20 novembre 1859 au hameau de Crouzet à Empurany. C’est là qu’elle habite avec son père, Joachim Alexis Besset. Sa mère, Marie Lafont, est décédée au Crouzet le 1er février 1880 au Crouzet.
A noter que Frédéric signe son acte de mariage !

Marie Prosper, né le 16 mai 1860 à Noyaret d’Arlebosc, se marie « avec le consentement de Frédéric Daniel Prosper Guironnet, son frère, nommé tuteur pour l’assister comme mineur (consentement a été donné le dix huit juin 1880 » et l’acte rappelle les dates de décès de ses deux parents.
Marie Cléonie Eydaleine, la future épouse, est née le 28 janvier 1859 à Bonnelier d’Empurany et y réside avec sa mère Augustine Hélène ; son père Joseph Marcelin est décédé à Empurany le 21 septembre 1879.

De l’union de Frédéric Guironnet et de Fanie Besset naissent sept enfants, tous nés à Arlebosc :

1/ Mélina Ivonne Sophie 16 mars 1881.
2/ Léonie Marie Clémentine 5 juin 1883.
3/ Firmin Jean Pierre Victor 13 janvier 1885.
4/ Léon Frédéric Alexis 17 juin 1886, décédé à 4 mois le 2 novembre 1886.
5/ Sydonie Emilie Juliéna 28 décembre 1887.
6/ Frédéric Léon Alexis 7 mars 1889, décédé à 3 mois le 11 juin 1889.
7/ Nancy Clémentine Mélina 7 juillet 1890 (fille posthume).

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signature de 1881
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signature de 1885

Une famille de sept personnes à nourrir avec un « simple » travail de cultivateur pour Frédéric… Que sait-on de ses probables difficultés financières ? Pas grand-chose en fait !

Au fil des actes de naissance des enfants, je découvre trois frères de Frédéric. Ils habitent comme lui au Noyaret d’Arlebosc et semblent très proches de lui :

  • Xavier, né vers 1856, boulanger.
  • Firmin, né vers 1858, cultivateur.
  • Alexis, né vers 1868, cordonnier.
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signatures de 1887
A gauche, la signature de Xavier ; en haut à droite celle de Firmin ; en dessous celle de Frédéric

Prosper, son frère né le 16 mai 1860 dont il est le tuteur, époux de Marie Cléonie Eydaleine ; meurt à vingt-trois ans le 3 novembre 1883. Il laisse deux enfants :

  • Marie Hélène Clémentine née le 26 septembre 1881.
  • Marius Frédéric né le 1er octobre 1883.

Frédéric a-t-il des sœurs ? Je n’en sais rien car je n’ai pas poussé ma recherche !
En tout cas, j’ai appris ; grâce à la presse « en ligne » des archives de l’Ardèche ; que Fanie Angèle Besset veuve de Frédéric depuis février 1890, se remarie à 32 ans à Empurany le 26 novembre 1891.
Elle épouse Romain Rousset, 41 ans, veuf de Philomène Sidonie Vaux depuis décembre 1883. Il ne semble pas avoir des enfants de cette première union. Ils auront des enfants ensemble.

Au tout début du XXe siècle, les enfants de Frédéric Guironnet et de Fanie (dont certains sont devenus lyonnais) ainsi que ceux nés de Romain Rousset et de Fanie vont devoir régler le partage des biens à Empurany et à Arlebosc que laisse leur mère à son décès.

Mais c’est une autre histoire !


[3Vue 276 sur 342 du registre des fiches matricules de la classe 1874 sur le site des archives départementales de l’Ardèche.

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