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Un phénomène du 19° siècle

Jean Serres, dit "Printemps"

Le mardi 1er mars 2005, par Jean-Pierre Bernard

Les centenaires sont nombreux, à notre époque, mais ils ne sont pas uniquement l’apanage de notre siècle.
Voici un phénomène assez exceptionnel :

Agen - 12 décembre 1809

Jean SERRES, dit "Printemps", est mort le 8 de ce mois, à l’âge de cent quatorze ans, dans la commune de Pont-du-Casse, près d’Agen.

Né dans la classe des cultivateurs, il en exerça la profession jusqu’à l’âge de 40 ans, époque à laquelle il s’engagea dans le régiment de Périgord ; il se trouva à plusieurs batailles, notamment à celle de Guastalla, en 1734, où il reçut trois blessures. Rentré dans ses foyers, après vingt-huit ans de service, avec le grade de caporal et une pension de retraite, il reprit sa première profession et se maria à l’âge de 84 ans, avec une femme de 22.

Le phénomène qu’a offert la longue vie de Jean Serres n’a acquis de la célébrité qu’en 1806 : il fut présenté cette année-là au préfet du Lot-et-Garonne qui, dès ce moment, se déclara le protecteur de sa vieillesse, et obtint de S.M. que la pension de 108 francs dont Jean Serres jouissait fût portée à 408 francs.

En novembre 1807, S.A.S. l’archichancelier étant venu à Agen, Jean Serres lui fut présenté, et ce prince l’accueillit avec la plus grande bienveillance.

Dans le même mois, un décret impérial porta la pension de Jean Serres à 800 francs, et la déclara reversible sur la tête de son épouse. Cette disposition bienfaisante du monarque combla de joie le bon vieillard, dont l’âge n’avait point refroidi le coeur, et qui ne désirait rien tant que de laisser à l’abri du besoin l’épouse estimable dont il recevait les soins les plus touchants.

Enfin, la vieillesse de Jean Serres se vit portée au comble de l’honneur et de la félicité, lorsqu’au mois de juillet 1808, S.M. ayant passé et séjourné à Agen, il parut, sous les auspices du préfet, son zélé protecteur, devant cet auguste monarque, qui se plut à s’entretenir quelques instants avec lui, et lui fit remettre 50 napoléons.

Riche des bienfaits du prince, tranquille sur le sort de l’épouse qu’il chérissait, Jean Serres a vu ses derniers jours s’écouler dans le bonheur et l’abondance : son caractère naturellement gai ne s’est jamais démenti ; il n’avait presque aucune des infirmités qui font un poids accablant d’une si longue vie.

Depuis peu de temps, ses jambes lui ayant refusé leur service, il venait sur un âne, sa monture favorite, visiter à Agen ses amis et son bienfaiteur. Sa présence dans cette ville y produisait toujours une sensation agréable : les enfants, dépouillant leur curiosité de la pétulance et du bruit dont ils l’accompagnent ordinairement, s’attroupaient autour du vieillard et lui formaient un cortège aimable et respectueux, tel qu’on l’eût ordonné dans les moeurs antiques et patriarchales.

Jean Serres avait toujours vécu dans la tempérance, et tenu une conduite sage et réglée : ce régime et le calme de la conscience, qui avaient prolongé ses jours, ont influé aussi heureusement sur la fin de sa carrière.

Il s’est éteint paisiblement et sans douleur, dans les bras de son épouse, à laquelle il souriait en lui disant son dernier adieu.

Commentaires : 114 ans, d’accord, mais toujours "bon pied, bon oeil" !
S’engager dans l’armée, déjà plus tout jeune, et se sortir vivant des batailles sanglantes et meurtrières de l’époque est déjà remarquable.
Jean Serres "avait la santé", comme l’on dit, pour épouser, à 84 ans, une toute jeune femme.

Cela lui valut une importante augmentation de sa pension.

Mais sans doute, quel honneur suprême pour un vieux soldat comme lui, lorsqu’il a le grand plaisir de parler avec l’empereur Napoléon !

Il est donc né vers 1695. Sans doute n’existe-t-il pas d’acte. Mais il serait intéressant de vérifier si un acte de décès a (probablement) été établi pour lui, dans cette commune, susceptible de nous en apprendre un peu plus, le nom de son épouse, par exemple, et si une mention particulière y a été inscrite.

Peut-être aussi existe-t-il, en mairie, un document quelconque sur cet homme ?

Nous nous y emploierons à faire une petite enquête.

Lire le résultat de cette enquête...


D’après : Annales périodiques de la ville d’Orléans.
6e année - 2e semestre - N° 624 - pages 438,439.
Paru le samedi 23 décembre 1809.

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