Je me dis que finalement pour le savoir… Il n’y avait qu’à chercher pour vérifier ! Convaincu que nous avons tous et toutes dans nos familles respectives une célébrité qui a marqué un lieu et son temps. Que ce soit le maire ou le conseiller municipal d’un village ou d’une ville ou bien un artiste dans un ou plusieurs domaines bien définis. Je me dis qu’il a bien fallu qu’il ou qu’elle se fasse remarquer, bon gré mal gré, pour se faire connaître et admettre à souvenir par la postérité. De fait, nous avons presque tous un ou des cousin(e)s qui sont devenu(e)s et sont des personnalités plus ou moins célèbres. Faut-il encore le savoir et les retrouver. Qui ne sait jamais demandé, en toute curiosité et sans que cela bouleverse nos vies, s’il cousinait avec Johnny Hallyday (Jean-Philippe Léo Smet pour les puristes) ou avec Jean-Paul Belmondo ?
Fort de ce constat, j’ai donc toutes les raisons de le croire. Je ne doutais déjà presque plus – lors d’un précédent article – que nous avions de fortes chances de descendre tous et toutes du grand Charlemagne [1]. Depuis que (comme nombreux d’entre nous) je m’essaie avec succès à la généalogie ; je vais de découverte en découverte et enfin après de nombreuses années de recherches, d’échanges avec une multitude de cousin(e)s féru(e)s aussi bien que moi de recherches généalogiques, j’ai pu prendre plusieurs « ascenseurs généalogiques ». Ces derniers m’ont propulsé plusieurs siècles en amont ; me permettant ainsi de savoir si je partageais avec nombre d’entre nous probablement de célèbres cousin(e)s. Persuadé avec le temps et les recherches que de nombreux implexes jalonnent ma généalogie plus haut dans mon arbre ; je sais aussi que je les partage avec nombre d’entre nous. Faut-il encore que nous le sachions, que nous le découvrions et que nous parvenions à prendre une de ces « machines à remonter le temps » que sont ces fameux « ascenseurs ». Tout compte fait, on ne peut pas être vraiment sûr de ces hypothétiques cousinages tant que nous ne sommes pas remontés assez haut dans notre arbre (à moins d’être directement la sœur, le fils ou le neveu d’une star reconnue) et tant que chaque filiation n’est pas accompagnée d’une source et d’une preuve (mariage, testament etc.) et puis tout dépend avec qui nous voulons voir si nous avons un lien de cousinage… Moi et mes 24.00 individus marqués dans mon arbre, je me dis finalement que je devrais forcément avoir quelques cousin(e)s réparti(e)s en France voire dans le monde aussi bien contemporain que ceux qui sont déjà passés de vie à trépas.
Dans un premier temps, je commence à me plonger dans les souvenirs familiaux pour me rappeler que j’avais une cousine (issue de germains) qui fut « Miss France en 1984 » sans que pour autant nos chemins se soient croisés une fois dans nos vies. Le cousinage est proche. Mais les distances géographiques et la vie de chacun ne nous ont jamais permis de nous rencontrer. Dieu, ce que les familles peuvent être grandes ! Les médias et Mme de Fontenay l’ont fait connaître jusqu’à… Ce qu’elle retourne dans l’anonymat. Qui d’autres dans la famille par mes souvenirs proches ?… Des édiles au niveau de leur commune ou de leur canton mais rien de bien médiatique à l’instar de Messieurs Mitterrand, Giscard d’Estaing ou Chirac pour ne citer qu’eux. Ce n’est pas grave, la généalogie finira bien par étancher ma soif de curiosité. Alors certain(e)s me diront « Quelles vaines énergies dépensées pour satisfaire cette vilaine curiosité ! ». Je répondrais tout bonnement que la démarche se veut plus philosophique voire spirituelle et répond à une question ni plus ni moins existentielle.
Finalement, je me plonge sur le célèbre site crée par Jérôme Galichon et Emmanuelle Visseaux (sur une idée de Frédéric Thébault) : Geneastar. Faut-il encore pour pouvoir se trouver une célébrité dans son cousinage avoir mis en ligne sur Geneanet sa propre généalogie pour lancer le moteur de comparaison entre les deux bases des deux sites. Je finis par m’exécuter et à lancer la recherche couplée par Geneastar. Le résultat est assez convaincant. Je n’ai pas moins d’une trentaine de cousin(e)s mais là, je m’expose au problème de l’homonymie régionale et nationale faute de n’avoir mieux renseigné ma base ou de l’avoir justement trop renseigné. A éviter donc les recherches et les comparaisons immédiates avec les patronymes répandus comme « Martin » ou « Bernard ». Les soirées risquent de vous être longues et l’éternité inaccessible. Le lien de cousinage, qui vous relie par l’ancêtre commun, vous semblerait impossible à très court terme à établir. Je me résous donc à entrer directement un patronyme bien ciblé et haut dans mon arbre pour avoir le plus de chances de ratisser large dans les branches descendantes ainsi que celles de geneastar. Finalement, je me dis qu’il faut que le cousinage ait plus ou moins un sens (puisque nous sommes presque tous sûrs (à 90 %) de descendre de Charlemagne voire de Ramsès II…) et assez proche de nous pour ne pas avoir tous et toutes en commun les mêmes cousin(e)s (Ca se serait plutôt pour ceux et celles qui aimeraient se faire un peu mousser), quoique ? Implexe, implexe quand tu nous tiens…
Heureux de me porter volontaire pour servir de cobaye à votre curiosité et puis n’ayant plus rien à cacher (généalogiquement parlant)… Je me contenterai donc de ne pas dépasser la 30e génération ; ne me demandez pas pourquoi celle-là et pas une autre (la 10e ou la 5e, je les ai passées aussi au crible avec quelques résultats qui m’en font des cousins ou cousines assez proches, j’y reviendrais). Parce que si je pars sur le postulat que nombre d’entre nous descendent de Charlemagne, tel que Jacques BREL, nous cousinons forcément tous et le sujet de cet article n’aurait pas lieu d’être. Pour avoir encore plus rapidement des résultats, je me cantonne à deux branches de ma généalogie et que je sais « bien sourcées ». Je prendrai celle des derniers hobereaux qui se situent dans mon arbre au milieu du XVIe siècle : les DAMIAN de VERNEGUES et les DE COLONIA. Enfin, pour être vraiment sûr d’avoir des résultats, j’entre dans le moteur de recherche le nom de « Guillaume le Conquérant ». Mais là, la subtilité de la recherche me fera entrer plutôt sur geneastar les patronymes de « d’Angleterre » ou « de Normandie… ». Les résultats tombent… Exemple : « Jim MORRISON (1943-1971) ». Je décide de regarder dans la lignée descendante et de me rapprocher de l’ancêtre le plus proche de moi et qui est celui de nombreuses stars par la même occasion ; un des petits-fils de « Guillaume Le Conquérant » : Thibault de Champagne (1090-1152) époux de Mathilde de Sponheim (+1160).
Ainsi, j’apprends successivement que je suis cousin au 28e degré avec les chanteurs Québecquois Céline DION et Roch VOISINE [2]. (Ben, si j’avais su…). Et encore que ces derniers sont cousins respectifs au 11e degré car descendants tous deux d’une « fille du Roi », Catherine de Baillon [3] (Cf. l’article 350 sur « Histoire-Genealogie.com » du 1er novembre 2001, par Nicole MAUGER et Raymond OUIMET), venue s’installer en Nouvelle-France pour peupler la colonie et que pas moins d’une centaine de milliers de Nord-Américains descend de cette dernière. Ne vous avais-je pas parlé d’implexes ?
J’apprends encore que je descends à la 9e génération d’une cousine au 19e degré de Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), le célèbre ingénieur militaire de Louis XIV. Le cousinage est encore éloigné finalement, je décide d’entrer d’autres patronymes de cette lignée et poursuis en aval de mon arbre. Je m’arrête à Comtesse ou Alice de Sancerre (1215-1276). Apparemment je partage ma « Mémé » avec pas mal de célébrités. Dans l’ordre : Diana Spencer (1961-1997) dite « Lady Diana » et donc une cousine au 25e degré, Charlotte de Corday d’Armont (1768-1793) dite « Charlotte Corday », celle qui a occis dans son bain le Révolutionnaire Marat. Là, je descends à la 5e génération d’une cousine au 20e degré de la dite « Charlotte ». Je finis par me rapprocher en aval de la branche des « de Sade » tout en me disant que là, je connais le très célèbre « Marquis libertin ». Effectivement, je descends à la 9e génération d’une cousine au 13e degré de Donatien, Alphonse, François de Sade (1740-1814).
Cette famille provençale m’apprend que les célébrités y sont importantes en son sein : je suis aussi neveu au 19e degré d’une sœur de Baudet de Sade, écuyer du Pape Nicolas V. Je me découvre d’autres liens de parenté par les Sade avec les de « ROGIER » et le Pape Clément VI (1291-1352). Je suis neveu à la 23e génération de ce dernier et descendant à la 22e génération d’une cousine du Pape Grégoire XI (1370-1378). Par ces mêmes « ROGIER de BEAUFORT », je découvre que je descends à la 14e génération d’une cousine au 10e degré d’Armand-Jean du Plessis dit « le Cardinal de Richelieu » (1585-1642) et encore du célèbre Gascon Charles Ogier de Batz de Castelmore (1613-1673) dit « d’Artagnan », où je descends à la 13e génération d’une cousine au 11e degré de ce Mousquetaire du Roi. La généalogie nous dévoile au grand jour que ce même d’Artagnan est le fils d’une cousine issu de germains du très célèbre cardinal. La généalogie nous le révèle encore : l’Histoire de France est aussi une histoire de famille.
Enfin, je passe à mon autre branche : celle des « DE COLONIA ». Celle-ci est alliée aux « CAPISUCCHI DE BOLOGNE ». Grâce à geneastar, j’apprends qu’un certain Henri GROUES (1912-2007) dit « L’Abbé Pierre » descend aussi de cette famille de noble italien. Je constate alors que je cousine avec l’Abbé. Là encore je descends à la 4e génération d’une cousine au 12e degré de ce dernier. Bref, de quoi en perdre rapidement la tête car je m’aperçois que tout le monde est cousin avec tout le monde (du moins presque). Ce n’est pas un scoop, on pouvait s’en douter et comme je le disais plus haut, fallait-il encore le chercher, le trouver et le vérifier. Vous allez me rappeler alors jusqu’à quel point je suis descendu dans ma généalogie jusqu’à moi pour au moins prétendre à un « cousin exceptionnel » que l’on a tous peu de chance de se partager (du moins pour le moment et à ce jour… Faudrait que tout le monde puisse vérifier dans sa généalogie pour en être bien sûr) à la différence de « Céline DION » ou de « Lady Diana ». Le verdict de geneastar a encore été direct. Le plus proche cousin que j’ai dans mon arbre au rang des célébrités demeure le peintre « Paul CEZANNE (1839-1906) » : cousin au 5e degré de l’arrière grand-mère paternelle de ma grand-mère maternelle.
Finalement, je découvre au fil des jours que je cousine aussi, au-delà de la 30e génération, avec Brooke SHIELDS, François-René DE CHATEAUBRIAND (1768-1848) et en deça avec Joachim DU BELLAY (1522-1560), Le Maréchal de France Philippe LECLERC DE HAUTECLOCQUE (1902-1947). Ma quête risque encore d’être très longue mais n’a plus lieu d’être vraiment (sauf pour ma propre curiosité) étant donné que nous cousinons, pour la plupart d’entre nous, tous et toutes. Je peux facilement m’avancer et me risquer sur ce raisonnement étant donné que Thibault « Le Grand » DE CHAMPAGNE (1090-1152) est un de mes nombreux ancêtres (n° sosa : 530 576 296) et que je partage tout autant avec ceux et celles qui l’ont aussi pour « pépé ».
Donc, il est évident que si nous parvenons à attraper un de ces « ascenseurs généalogiques » nous cousinerons avec une célébrité d’un passé assez Moderne voire Médiéval et que le jeu des implexes nous fera avoir tout autant de cousin(e)s célèbres en commun. Chose qui devrait devenir de moins en moins sûre pour les générations futures (à court terme : quelques siècles j’entends) avec les mouvements de population, les brassages ethniques et/ou socio-économiques etc. qui devraient nous faire avoir la particularité d’un cousinage avec une célébrité plus ou moins contemporaine que nous ne partagerons forcément pas tous et toutes. Idée qui se renforce avec les généalogies diverses qui ne seront jamais abouties pour la plupart d’entre nous (faute de sources) mais qui permettront à nos enfants et petits-enfants, grâce au métissage, de ceux et celles qui ont pu atteindre un de ces ascenseurs généalogiques de faire partager à nos descendants tous ces ancêtres et tous ces cousin(e)s illustres y compris contemporains que nous partageons déjà pour la plupart. Ce qui laissera la chance à chacun de nos descendants, sur n’importe quel continent, de cousiner un jour avec des célébrités d’origine française, européenne, américaine, asiatique, indienne et africaine.
Avec un peu plus de recul, je me réconforte en me disant ce pourquoi je m’intéresse à la généalogie. D’une part, à court terme, elle m’a permis de comprendre l’abandon de mon arrière-grand-père paternel à sa naissance et de retrouver mes origines (mais il me reste encore du boulot !). Je sais que de mes quatre grands-parents, une seule généalogie ascendante est presque aboutie . C’est-à-dire celle qui me raccroche en partie à tous mes illustres ancêtres et aux autres de condition plus modeste. Objectivement, si ma grand-mère maternelle a du sang « presque bleu » avec tous ces implexes dans sa généalogie ascendante, je n’ai que le ¼ voire le 1/6 de celui-ci dans le mien. Ce qui relativise (pour le moment) en partie mes origines nobles et me laisse encore pas mal de temps pour dépouiller (ou de bénéficier du dépouillement de confrères et de consœurs) les minutes notariales de toutes les localités qui concernent mes aïeul(e)s et qui me permettront, peut-être, de prendre de nouveaux « ascenseurs généalogiques »… D’autre part la généalogie, couplée à l’archéologie et aux autres sciences connexes, nous apporte plus que des réponses sur nos origines et valident en partie ce qui nous a souvent été transmis par la tradition orale et les textes anciens (sacrés ou profanes). Oui, nous sommes tous et toutes des homos sapiens sapiens ! Oui nous sommes tous et toutes cousin(e)s à des degrés divers. Oui, nous sommes tous issus de la « même famille » et de la même « Terre ». Et oui, par nos intérêts multiples et divers, par nos divers traits de caractère, par notre façon différente de parler, de penser et de croire, par notre « esprit d’ethnicité, d’identité et de culture » que l’on veut faire valoir sur nos autres cousin(e)s éloigné(e)s, par intérêt et/ou par peur d’ailleurs, nous nous entretuons et nous nous détruisons. Peut-être qu’à l’avenir la généalogie sera aussi un des moteurs de la compréhension, de la réconciliation et de la concorde des peuples. Elle aura du moins le mérite de nous rappeler à notre bon souvenir nos « liens fraternels » entre peuple. Peut-être qu’elle sera aussi une des voies menant au respect de la Vie, à honorer la mémoire de nos aïeul(e)s (ce grâce à qui nous vivons) et à nous insuffler un petit peu plus de sagesse.
Du même auteur, lire aussi Tous des descendants de Charlemagne ?