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Que faire de toutes les informations récupérées au gré des recherches ?

Un exercice de mémoire familiale

Le jeudi 3 mars 2011, par Didier Bentz

En général, la démarche première de tout nouveau généalogiste est d’abord de nature quantitative. La remontée dans le temps est un exercice captivant, où l’on se prend rapidement à collectionner compulsivement au fil des siècles le plus grand nombre d’ancêtres, en cherchant à identifier le plus lointain.

Mais tôt ou tard, cette quête se termine, faute de documents disponibles. Parmi tous ces ancêtres, certains paraissent déjà plus familiers, d’autres au contraire suscitent des interrogations. Vient alors le moment où la recherche se concentre sur ces quelques personnages, afin de faire plus ample connaissance et découvrir les évènements ayant émaillé leur histoire, reconstituer leur cadre de vie et leur entourage.

À l’échelle du temps généalogique, le XIXe siècle "c’était hier". Pourtant l’histoire des familles est ainsi faite, avec ses secrets et selon que le souvenir des anciens est ou non entretenu, que des ascendants encore proches sont en réalité de parfaits inconnus.

C’est l’histoire d’un arrière-grand-père que j’ai ainsi voulu retracer. Théophile Regnault, né en 1855 et mort 1910, était le père de ma grand-mère paternelle. Née en 1905, celle-ci n’a donc pas ou peu connu son père. Et je n’ai quant à moi pas connu cette grand-mère, décédée peu avant ma naissance.
En revanche, j’ai côtoyé jusqu’à l’âge de onze ans mon arrière-grand-mère, l’épouse de Théophile. Ses petits-enfants, dont mon père, auraient pu l’interroger sur ce grand-père tôt disparu. Pourtant, il ne subsiste dans la famille aucun souvenir, aucun document le concernant. Cela est d’autant plus étrange que la famille est demeurée unie autour de son épouse et de la sœur de celle-ci, décédée en 1985.

Il faudrait le secours de la psychogénéalogie pour percer le mystère de cet enfouissement mémoriel, à moins que, plus prosaïquement, il faille y voir le poids des convenances sociales. Car lorsqu’ils se marient en 1904, Théophile est âgé de 50 ans et son épouse est une toute jeune fille de 18 ans !
C’est le constat de cette différence d’âge qui va orienter mes recherches, fondées sur la démonstration de l’hypothèse selon laquelle Théophile aurait déjà été marié, et aurait peut-être d’autres descendants… Et c’est ainsi qu’au terme d’un long cheminement, après avoir reconstitué l’histoire mouvementée de Théophile, je ferai connaissance avec d’autres arrière-petits-enfants de Théophile, issus de son premier mariage !

Pour reconstituer "les" descendances de Théophile, il a fallu bien entendu dépouiller les registres de l’état-civil et les recensements de population de ses lieux de résidence successifs. Mais d’autres sources ont peu à peu été identifiées et exploitées : archives de la Légion d’honneur, dossiers militaires, archives hospitalières, policières (institut médico-légal), fiscales, commerciales, sans oublier la transmission orale.

Ce sont toutes ces informations, augmentées de celles glanées sur les origines de Théophile, que j’ai voulu rassembler dans un ouvrage intitulé tout simplement "A la recherche de Théophile Regnault" , depuis ses racines manchoises attestées dès le XVIe siècle jusqu’au "recensement" de ses descendants actuels, en retraçant les évènements marquant, tantôt tragiques s’agissant du décès de sa première épouse dans un "asile d’aliénés" ou de celui de sa fille ainée qui mettra fin à ses jours, tantôt héroïques retraçant la carrière militaire de son fils au cours de la Grande Guerre.

Édité à compte d’auteur, ce petit ouvrage a fait l’objet d’un tirage confidentiel réservé au cercle familial. Il est disponible au format PDF pour envoi par courriel à toute personne intéressée qui en fera la demande.

Par nature, une étude généalogique est un travail inachevé. La quantité incroyable des archives de tout type conservées en France, bien souvent encore inexploitées, offre de nombreuses possibilités d’approfondir la connaissance de nos ancêtres. Grâce à la mise en commun et le partage des résultats obtenus, d’autres sources de documentation sont aussi valorisées : des papiers de familles, albums photo, cartes postales ont été exhumés des greniers et apportent une touche plus intime à l’histoire familiale.

Si, encore ignoré de ses descendants il y a peu, Théophile leur est désormais devenu un peu plus proche, d’autres parmi ses enfants sont encore de parfaits étrangers, à commencer par son fils Roger, frère de ma grand-mère, né en 1904 et attesté vivant en 1926 à Paris, mais dont personne au sein de sa famille n’a conservé la moindre trace, au point que la date et le lieu de son décès demeurent inconnus à ce jour… Avis à toutes les bonnes volontés pour éclaircir ce mystère !

  • Les lecteurs intéressés par la lecture de la version pdf de l’ouvrage A la recherche de Théophile Regnault peuvent en faire la demande auprès de l’auteur : didier.bentz[at]orange.fr

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