La taille était un impôt levé annuellement sur les personnes ou sur les biens. La noblesse et le clergé en étaient exemptés. Jusqu’en 1695, il s’agissait du seul impôt direct.
La taille était personnelle et elle était arbitrairement appréciée par les collecteurs. Ceux-ci étaient élus par une assemblée de la paroisse ou nommés d’office par l’intendant ou par les autres élus. Le calcul d’impôt s’estimait en fonction de la valeur des biens de chacun d’où de nombreux abus et d’interminables lamentations : "Il est incontestable que les injustices les plus graves pouvaient vicier la répartition de la taille, et que ces injustices se faisaient surtout au détriment de la partie la plus pauvre de la population..." (cf Marion). Toutefois, dans les provinces du sud du royaume, la taille était dite réelle car elle portait sur les biens (par exemple sur la terre). On la calculait à partir des cadastres : des registres étaient alors rédigés en vue de l’assiette des tailles (cf les compoix, les relevés parcellaires et les estimes).
Sur les rôles de la taille, seul le chef de ménage est mentionné. Les taillables sont regroupés par ordre alphabétiques des prénoms (à l’origine) puis des noms de famille. Le surnom et la profession sont parfois mentionnés. Le rôle indique l’énumération et l’estimation des biens du taillable (quantité et valeur des terres, nombre de charrues ou de paires de boeufs).
Ces documents nous donnent donc des indications sur la fortune de nos ancêtres, l’exercice d’une profession (notamment celle de collecteur), la présence ou non d’une famille ou d’une personne dans la paroisse à une date donnée. Enfin, ils nous permettent de "remonter" une généalogie ascendante...
Aux archives départementales, les rôles se trouvent dans la série C et parfois dans la série B.
Aux archives municipales, il faut consulter la série CC.