Décès d’un fusillier de l’Infanterie de Ligne
- Acte de décès de Pierre Seignobosc
- Registres d’état-civil de La Batie d’Andaure
« L’an mil huit cent douze, le vingt cinquième jour du mois de septembre » devant François Descours, maire de « La Batie d’Andore… Sont comparus Joseph Delorme, demeurant à La Rama de cette commune… cultivateur qui a dit être cousin paternel et maternel du défunt » et Jean Goy « cultivateur demeurant à Guoy ? commune de La Batie, qui a dit être proche voisin du défunt ».
« Lesquels nous ont déclaré que Pierre Seignobosc, conscrit de lan 1812 âgé de vingt ans, profession de fusilier au 67e Régiment de Ligne, demeurant avant son entrée au service à La Batie, fils de feu Pierre Seignobosc et de vivante Marie Chirol demeurant à La Rama, commune de la Batie, est décédé le sixième jour du mois de aoust dix huit cent douze, heure de cinq du soir, en l’hôpital civil de l’Aspezia département des Appenin ainsy qu’il résulte de son extrait mortuaire délivré par Camille Picedy ? maire de la commune de l’Aspezia le douze du moi d’aoust dernier et légalisé par Mr le sous prefet de l’Aspezia, lequel extrait restera annexé au registre ». Seul « Jean Goy a signé… non ledit Joseph Delorme pour ne savoir écrire » [1].
Un peu d’histoire et de géographie
« L’Aspezia département des Appenin » est la ville de La Spézia, au bord de la Méditerranée, en Italie. En octobre 1805, la République ligurienne, l’une des « Républiques sœurs » de la France républicaine, est annexée à l’Empire français, dont elle constitue trois nouveaux départements : Montenotte, Gênes… et Les Appennins.
- Les Appennins en 1812
- "Tableau général et itinéraire de l’Empire français, divisé en 133 départemens..." (détail)
Ce département porte le nom de la chaine montagneuse centrale de l’Italie et se trouve constitué de la partie orientale de la Ligurie et de bribes du Royaume d’Etrurie. En 1812, La Spezia est érigée en sous-préfecture. A l’époque, c’est un important atelier de construction pour les navires de guerre [2].
Pierre Seignobosc, conscrit de 1812
- Acte de baptême de Pierre Seignobasc
- Registres d’état-civil de La Batie d’Andaure
Né à La Batie d’Andaure « au lieu de La Rama » le 20 août 1792, il est le fils de Pierre Seignobosc et de Marie Chirol. Son père est déjà décédé en 1812, probablement est-il décédé à l’âge de 36 ans le 6 décembre 1810. En effet, le registre mentionne « Pierre Seignobosc… du lieu de La Rama ». Le 1er déclarant est « Joseph Delorme… du lieu du Chomel Bas… qui a dit être le neveu du défunt ». C’est donc le fils d’une sœur de Pierre ; une fille Seignobosc mariée à un Delorme.
Les parents de ce Pierre Seignobosc (possible époux de Marie Chirol, toujours vivante en 1812) se nomment Antoine Seignobosc et Marianne Doré.
Un Pierre Seignobosc, cultivateur âgé de 50 ans, habitant à La Batie d’Andaure, « oncle du futur » est présent au mariage, le 29 juin 1808 à La Batie d’Andaure, de Joseph Guironnet, 29 ans, « du lieu du Petit Chomel » hameau de La Batie, avec Jeanne Delhorme, 19 ans, également du Petit Chomel. Le marié est le fils de « feu Joseph Guironnet et de Catherine Chirol », la mariée est fille d’Antoine Delhorme et de Nannette Delhorme. Pierre Seignobosc est donc marié à une sœur de Joseph Guironnet ou à une sœur de Catherine Chirol. Indice très intéressant pour notre généalogie ! |
Grâce à la mise en ligne des « registres matricules des sous-officiers et hommes de troupe de l’infanterie de ligne (1802-1815) », sur le site « Mémoire des Hommes » nous en apprenons plus sur le fusilier Pierre Seignobosc.
Dans la table alphabétique, à la fin du registre pour le 67e de Ligne, entre le 2 janvier 1810 et le 8 décembre 1812 [3], on trouve indiqué la page 173, page où est inscrit son « matricule » :
Pierre mesure 1 m 58 « visage rond, front découvert, yeux roux, nez ordinaire, bouche grande, menton à fossette, cheveux et sourcils châtains, marques particulières : petite vérole ».
Il fait partie du 4e Bataillon, 3e Compagnie. « Arrivé au Corps le 2 avril 1812… conscrit de l’an 1812… compris sur la liste de désignation du canton de St Agrève sous le N°4, son dernier domicile était à Labatie d’Andaure… Mort à l’hopital civil de l’Aspézia (Appenins) le 6 aoust 1812 par suite de fièvre ».
Joseph Delorme, qui déclare le décès du militaire en mairie, est « cousin paternel et maternel du défunt » c’est-à-dire qu’il est allié aux Seignobosc et aux Chirol. C’est très probablement de lui dont il est question dans mon article sur Joseph Guironnet, un autre soldat de l’Empire mort quelques mois plus tôt, le 15 mai 1812, « à l’hospice civil d’Aire » dans les Landes.
- Enregistrement de Saint Agrève
Pierre Seignobosc, « militaire » mort « le 6 août 1812 à l’armée ; inscrit (dans les registres) à La Batie d’Andaure le 25 7bre (septembre) suivant » ; « il a survécu à Pierre Seignobosc, son père qui n’a rien laissé », « Marie Chirol sa mère à La Bathie ». « Déclaration (de succession) négative du 3 mai 1813 pour Marie Chirol, sa mère qui n’a su signer » [4].