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Les étapes de l’appel des classes : deuxième étape, le tirage au sort

Le jeudi 5 mars 2015, par Michel Guironnet

« Février est le mois du tirage au sort. Bien que cette opération n’ait plus aujourd’hui la même importance que jadis pour les jeunes gens faisant partie de la conscription, elle a été maintenue dans la nouvelle loi militaire pour déterminer la répartition du contingent. Comme autrefois, les futurs soldats tirent dans l’urne un numéro, en présence d’un délégué du Préfet, du maire et du capitaine de gendarmerie. C’est aussi une fête de la jeunesse : à partir de ce jour là, les conscrits se considèrent comme des hommes, puisqu’ils vont être appelés à servir la patrie, et la coutume est demeurée de fêter joyeusement cet événement par des banquets et des réunions » [1].

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Paris- le tirage au sort à l’Hôtel de Ville – La sortie des conscrits (dessin de M. Lepère)
Gravure en couverture du journal « Le Monde Illustré » du 16 février 1884

En quoi consiste le tirage au sort ?

En janvier-février de l’année suivant l’année du recensement, le tirage au sort rassemble au chef-lieu de canton tous les jeunes hommes de la même classe recensés dans les communes du canton.

Les maires accompagnent au chef-lieu de canton les jeunes gens qui doivent tirer. Les conscrits s’y rendent souvent à pied, en cortège avec musique et chansons. C’est souvent la première fois qu’ils quittent leurs villages….et c’est aussi leurs premières « vraies » fêtes. Nous y reviendrons.

Sur place, le sous-préfet préside les opérations. Les maires, ceints de l’écharpe tricolore, lui présentent leurs tableaux de recensement, avec les demandes d’exemptions ou de dispenses. Les jeunes gens concernés fournissent, à l’appel de leur nom, les pièces nécessaires à ces demandes.

« Jeudi dernier, pendant l’opération du tirage au sort à l’hôtel de ville de Marseille, un conscrit s’est présenté devant l’urne en complet état d’ivresse.Satisfait d’avoir retiré un bon numéro, il a fait un bond et émis la prétention de sortir de la salle par la fenêtre grillée.
Les agents de police et les gendarmes ayant essayé de l’en empêcher, une lutte s’est engagée à la suite de laquelle la mise en arrestation du tapageur a été décidée.
On l’a entrainé hors de la mairie, mais à peine dans la rue, quelques uns de ses camarades ont essayé de le délivrer. Les agents ont dû employer la force pour résister à cette attaque »
"Impartial dauphinois" du 2 avril 1873.

Comment se passe le tirage au sort ?

Le tirage au sort ne commence qu’après avoir soigneusement tout vérifié : jeunes présents ou absents, listes de recensement, bulletins avec numéro et urne !
Pour les communes, il s’effectue dans l’ordre réglé par le sort. Les jeunes gens, eux, sont appelés par commune, dans l’ordre de leur inscription sur les tableaux de recensement.
Il y a autant de numéros que de jeunes gens qui tirent au sort. Une fois leur identité vérifiée, ils tirent chacun un numéro dans l’urne. Les parents ou, à défaut, le maire de la commune, tirent à la place des absents.Dès que le numéro est proclamé, le nom, prénom… et aussi le surnom du jeune homme sont inscrits en regard de ce numéro sur la liste de tirage.

« Des conscrits, à Lyon, ayant insulté et frappé des élèves d’un pensionnat religieux, conduits en promenade par des ecclésiastiques, viennent d’être mis en arrestation. Bien qu’ils eussent pris la fuite aussitôt après leur équipée, quelques personnes ont pu désigner les numéros qu’ils portaient à leur casquette enrubannée, et la police s’étant reportée aux listes de tirage au sort qui les désignaient nominativement, ils ont pu être arrêté le soir même à leur domicile » « Moniteur Viennois » 8 février 1884.

Pourquoi y a-t-il un tirage au sort, puisque tout le monde doit servir ?

L’ensemble des jeunes gens appelés pour toute la France s’appelle le contingent. Ce contingent est, avant 1890, divisé en deux « portions » :

  • dans la première, on sert, pendant cinq ans, dans l’armée active
  • dans la deuxième portion, pendant un an seulement.
    C’est le sort qui désigne ceux qui ne restent qu’un an sous les drapeaux. Ils sont pris par ordre de numéros en commençant par le plus élevé sur la liste du contingent cantonal.
« Montélimar - Les opérations du tirage au sort ont eu lieu sous la présidence de M. Thibon, assisté des maires des onze communes du canton de Montélimar. 117 conscrits formaient le contingent de la classe 1903. Le drapeau, pour la commune de Montélimar, a été gagné par le conscrit Cartier-Lange qui a sorti de l’urne le numéro 1, et la canne enrubannée, par le conscrit Claude Roche qui a tiré le numéro 117. Tout s’est passé sans incident » « La Croix de la Drôme » 31 janvier 1904.
Ces deux conscrits vont donc partir à l’armée… comme tous ceux compris entre leurs numéros !
Cartier-Lange aura l’honneur, dû au hasard, d’être le porte-drapeau des conscrits, drapeau devant lequel ils posent pour la photo de groupe destinée à garder trace de ce jour mémorable. Avant leur départ pour trois ans, les accompagnant dans leurs diverses fêtes, le drapeau est souvent remis de façon solennelle en mairie…après avoir été béni à l’église : alliance « du sabre et du goupillon » ?
Claude Roche, lui, aura, comme lot de consolation, la garde de la canne enrubannée. Nous la retrouverons !

Un exemple vécu après 1872 : celui de mon grand-père paternel

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Journal d’Annonay 6 janvier 1883

Comme tous les garçons de son âge, Romain Victor Guironnet, né le 30 décembre 1862 au Bourg de l’Homme à Désaignes, en Ardèche, est recensé l’année de ses vingt ans. Il est de la classe 1882.

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Table des registres matricules pour la classe 1882
Romain Victor Guironnet a le numéro 1586 (archives de l’Ardèche)

Au tirage au sort du canton de Lamastre, le vendredi 16 février 1883, il tire le numéro 115 ; ce qui le classe dans la 1re portion du contingent.

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Extrait de son livret militaire
(archives personnelles)

Romain Victor passe le conseil de révision à Lamastre le 31 mai au matin : il est déclaré apte. Il fera donc cinq ans ! A la fin de l’année, il partira au service.

Un exemple vécu après 1889

Félix Augustin Blache, né à Nozières (Ardèche) le 2 septembre 1876, comme tous les jeunes Ardéchois de son âge, est recensé en mairie fin 1896 sous le numéro 1846.

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Table des registres matricules pour la classe 1896 (archives de l’Ardèche)

Comme son aîné Romain Victor Guironnet l’a fait quatorze ans plus tôt, Félix Blache se présente le samedi 29 janvier 1897 « dans la salle de la mairie » de Lamastre, chef-lieu de canton à deux kilomètres de son village natal de Nozières. Il tire le numéro 141.

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Extrait de son registre matricule
(1R 113 archives de l’Ardèche)

Pour lire la suite "Dernier tirage au sort ardéchois".


[1Légende de la gravure en couverture du journal « Le Monde Illustré » du 16 février 1884

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47 Messages

  • bonjour, j’ai retrouvé dans un grenier un drapeau bien enveloppé et dans un etat impeccable de conscrit de 1894 cela devait etre un porte drapeau il est très grand avec un grand manche je voudrais savoir ce que cela peut valoir je l’ai recupere de justesse il etait destiné à etre jete !!!!!! Quelle catastrophe il est magnfique

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  • Médailles de tirage au sort 1890 26 mars 2021 21:42, par PM

    Bonjour,
    Les médailles de tirage au sort étaient-elles datées et numérotées de façon unique ou pouvait-il y en avoir plusieurs avec même "déco", même date, même n° ? Cette question car j’ai trouvé en vente sur NaturaBuy une médaille portant les mêmes indications que celle qui me vient d’un aïeul (tirage 1890), mais sur la photo l’un des chiffres semble altéré...
    Merci d’avance - PM

    Répondre à ce message

  • Bonjour Monsieur,
    Je suis membre de l’association Bigorre Argentine Uruguay (émigration bigourdane vers les Amériques XIXe).Je transcris actuellement des registres 1R4 pour alimenter une base de données des émigrés haut-pyrénéens.
    J’ai vu à plusieurs reprises la mention "compris", qui suit le n° échu au tirage au sort et le niveau d’instruction. Pouvez-vous me dire à quoi cela correspond ?
    Merci bcp pour votre article, vraiment instructif.
    Bien cordialement,
    Simone ARRIZABALAGA -ABAU

    Répondre à ce message

    • Bonsoir,

      Cette mention doit probablement vouloir dire : "compris dans le contingent cantonal". Une liste est établie après le tirage au sort, avec le numéro échu à chaque conscrit, répertoriant tous ceux qui doivent partir au service ; un contingent étant fixé par canton pour chaque classe.

      Si vous pouvez me fournir quelques exemples de ces mentions, je pourrais mieux vous répondre.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

      • Bonjour,
        Ci-dessous 3 exemples. "Compris d’offre" vu 2 fois seulement.
        Merci par avance.
        Simone Arrizabalaga
        MENGELLE Paul Isidore 26 12 1847 Angles Pascal Louise PAUL, décédée 15/04/1868 Montevideo 1R4 1867 Lourdes n° 85 - niv d - absent compris
        LATREILLE Louis Prosper 12 03 1848 St Pastous Tailleur d’habits Vincent Louise HAUTOURET 30/01/1869 Amérique 1R4 1868 Argelès n° 72 - niv 1-2 - absent, compris d’offre
        BOURDETTE Bernard 20 01 1848 Argelès Élève pharmacien Pierre Marianne PEYRÈGNE 30/01/1869 Amérique 1R4 1868 Argelès n° 62 - niv 1-2 - absent, compris d’offre

        Répondre à ce message

        • Bonjour,

          Pour vos trois exemples, il est clair qu’il faut lire « Compris d’office » et non "d’offre" (qui ne correspond à rien dans ce contexte)

          Ces jeunes sont déclarés "absents" lors des formalités de recrutement et sont donc compris d’office dans la liste du recrutement cantonal (voir mon message précédent).

          Il est bien évident qu’ils ne peuvent pas se présenter dans les Hautes Pyrénées parce qu’ils sont "aux Amériques" depuis un à trois ans !

          A noter que j’ai trouvé les trois "absents" ci-dessous mais pas avec vos côtes (j’ai bien cherché pourtant...mais quelque chose m’échappe : le registre 1R4 correspond à 1862 !)

          Voici mes références dans les registres de la Garde nationale mobile où vous pouvez trouver des informations très détaillées sur leurs situations militaires à différentes dates :

          • MENGELLE Paul Isidore 26 12 1847 Angles Pascal Louise PAUL, décédée 15/04/1868 Montevideo 1 R10 1867 Lourdes n° 24
          • LATREILLE Louis Prosper 12 03 1848 St Pastous Tailleur d’habits Vincent Louise HAUTOURET 30/01/1869 Amérique 1R12 1868 Argelès n°28
          • BOURDETTE Bernard 20 01 1848 Argelès Élève pharmacien Pierre Marianne PEYRÈGNE 30/01/1869 Amérique 1 R12 1868 Argelès n°19

          Cordialement.
          Michel Guironnet

          Répondre à ce message

          • Bonjour et merci pour l’explication de la mention "compris d’office" ; c’est tout à fait logique. "Compris d’offre" = erreur de lecture de l’archive originelle.
            Je transcris sous Excel des fiches manuscrites individuelles établies par une chercheuse il y a une quarantaine d’années, (dépouillement sous-série 1R), tout avec la dénomination" sous- série 1R4" = dossiers concernent la conscription avec les listes cantonales (1811-1940). Je travaille uniquement sur ces fiches. D’autres bénévoles dépouillent la sous-série 2R pour collecter les insoumis.
            Mais ensuite, dans la sous-série 1R des AD, il y a les dossiers des registres matricules, de 1859 à 1940, qui sont classés et cotés de 1R1 à 1R 320. Donc, l’année 1862 = 1R4, à ne pas confondre avec la sous-série 1R4. Je ne suis pas une spécialiste ; c’est ce que je comprends et que je vous soumets à votre expertise.
            Merci de votre réponse, de vos explications et éventuelles rectifications. Je dois être sûre de la dénomination des sources des fichiers qui seront mis en ligne sur notre site. Cordialement,
            Simone Arrizabalaga - ABAU

            Répondre à ce message

  • Bonjour,
    Je débute et je ne comprend pas les annotations portées sur les listes alphabétiques des tables matricules du Puy de Dôme, bureau de Clermont Ferrand, concernant deux ancêtres :
    Classe 1901 : Louis VEYRIERE il est noté Arlanc 37 à la place du n° matricule.
    Classe 1904 : Jean Baptiste VEYRIERE il est noté 46 Arlanc à la place du n° matricule.

    • Quelle est l’explication ?
    • Où trouver leur fiche matricule ?

    Merci pour votre aide

    Répondre à ce message

  • remise des médaille su souvenir du tirage au sort. 21 mars 2019 18:39, par Françoise Vande Meersche

    Bonjour,
    Je suis à la recherche de renseignements sur les médailles "Souvenir du Tirage au Sort".
    J’aimerais savoir comment elles étaient attribuées ? Par qui ? A l’occasion (ou non) de quelles cérémonie ? Étaient-elles réellement en rapport avec le tirage au sort de l’appel des classes ?
    Pouvez-vous me renseigner car je trouve de nombreuses infos sur le tirage au sort en lui-même mais aucune sur cette médaille.
    Dans l’espoir de vous lire.
    Remerciements anticipés
    Françoise

    Répondre à ce message

    • remise des médaille su souvenir du tirage au sort. 21 mars 2019 20:56, par Michel Guironnet

      Bonsoir,

      Dans les communes, les jours du tirage au sort, il y avait des vendeurs, ambulants le plus souvent, qui proposaient ces souvenirs : "diplômes" en couleurs ou "médailles" diverses.
      Même chose pour les décorations des chapeaux avec leurs cocardes et rubans.
      Rien d’officiel dans tout cela. Seulement des traditions bien enracinées...et une grande tolérance des autorités !

      Si vous passez dans la région lyonnaise, visitez le Musée des Conscrits à Villefranche sur Saône.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Recherche d’un ancetre mort au service avant 1875 1er février 2019 17:00, par POULET Gilbert

    Bonjour,
    je n’arrive pas à trouver ou serait décédé au service, CATY Jean Elius né à SAOU canton de Crest Drôme le 30 octobre 1846, fils de CATY Jean et de MORIN Jeanne.
    Son frère CATY Florent Alcide né le 01 mai 1855 à SAOU est annoté sur son registre matricule Classe 1875 : exempté pour Frère décédé au service.
    Aux archives départementales de la Drôme nous n’avons accès qu’aux registres d’immatriculations militaires de 1867 et postérieurs.
    Pour avoir questionné les Archives des Armées à Vincennes, ces dernières me demandent dans quel régiment a servi mon aïeul.
    je vous serai très reconnaissant si vous pouviez m’aider dans mes recherches.
    Par avance merci,
    Cordiales salutations

    Gilbert Poulet

    Répondre à ce message

  • j’ai une médaille de conscrit tirage au sort de 1884 n° 134 je voudrais savoir à qui elle appartient

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Merci de votre reponse et du lien vers d’aieux et d’ailleurs.
    Par l’intermediaire du CHD de Cherbourg j’ai obtenu les numeros d’inscription maritime des marins de ma famille mais il faut se rendre sur place (pas vraiment a cote de Dunkerque) pour acceder aux dossiers, ou Toulon s’il s’agit de la Corse.

    Y-a-t-il sur Cherbourg un club de genealogie qui pourrait prendre copie de ces dossiers ?
    Sinceres salutations,
    Marie

    Répondre à ce message

  • Bonjour Michel et tous,
    Merci beaucoup pour ces fiches qui permettent de rechercher l’histoire de nos ancêtres. J’avais 6 ans quand mon grand-père maternel est décédé. C’est Arsène MARÉCHALLE né le 25/11/1884, il était donc de la classe 1904. J’ai retrouvé aux AD59 (série R) sa fiche militaire signalétique. Son N° recrutement : 1627. (Registre matricule d’Avesnes, volume 4, page 184/712). Je trouve dans sa fiche qu’il a été ajourné !
    Or, j’ai souvent entendu son histoire familiale où il avait tiré un « Bon numéro » le 292 (donc mauvais pour le service disait-on de mémoire familiale !) et qu’il avait racheté le N° du fils d’une famille qui lui devait faire ses 3 ans de service.
    Cet argent il l’avait placé dans les emprunts russes (que je possède comme document familial). Emprunt qui ne valait plus rien. Et du coup, il avait fait les 3 ans pour rien.
    J’essaie de « raccrocher » cette histoire familiale que j’ai maintes fois entendue, avec la réalité de sa fiche militaire.
    Qu’en pensez-vous ?
    Amitiés
    Jean jacques LANNOIS

    Répondre à ce message

    • Bonjour,

      Sur la dernière partie de votre question,il me semble que la "mémoire familiale" concernant Arsène mélange un peu tout :

      • il n’a pas pu "racheter" de bon numéro car depuis la loi de 1872 le remplacement n’existe plus. Pas de possibilité qu’il soit parti à la place d’un autre.
      • il est ajourné en 1905 et 1906, ce qui signifie qu’il se représente 2 fois devant le Conseil de Révision ; celui qui suit le tirage au sort de 1905 et celui de 1906 avec les conscrits de la classe 1905 (j’aborde ce Conseil de Révision dans le prochain article)
      • son état général de faiblesse lui permet d’être exempté, c’est à dire qu’il ne peut pas "faire l’armée"
      • il n’a donc pas pu "faire 3 ans pour rien" car l’armée ne recrutait que des hommes aptes au service et, en plus, légalement, il ne pouvait remplacer personne !
      • les souvenirs familiaux ont toujours une part de vérité mais, confrontés à l’histoire, on s’aperçoit qu’ils sont plus ou moins faux.
      • cherchez si un autre ancêtre plus ancien n’aurait pas été remplaçant.
      • en tous cas, vous devriez pouvoir trouver des pistes dans les archives du recrutement militaire aux archives du Nord
      • en effet, comme je l’ai déjà expliqué dans d’autres commentaires, les registres matricules ne sont que la petite partie des sources disponibles.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

      • Bonjour Michel,
        Merci beaucoup pour votre réponse. Je suis pratiquement certain de la véracité du scénario non inventé que j’ai mainte fois entendu. Un de mes grand-père (ou arrière-grand-père) avait tiré un bon numéro (donc mauvais pour le service disait-on) et qu’il avait racheté le N° du fils d’une famille qui lui devait faire son service. Cet argent il l’avait placé dans les emprunts russes (que je possède : émission en 1894 de 2 bons de 500F avec chacun 185 coupons de 1913 à 1923). Emprunt qui ne valait plus rien et d’entendre l’expression 3 ans de service pour « peau de balle et balai de crin », ce qui devait certainement signifier « pour rien du tout et toujours sans ressource ».
        Toutefois, je pensais à tort, qu’il s’agissait de mon grand-père Arsène, ce qui n’est pas possible.
        J’ai bien compris que le rachat d’un bon numéro est antérieur à 1872, donc un parent né avant 1852.
        En ligne, nous ne pouvons consulter des matricules militaires que les tables alphabétiques, puis les états signalétiques.
        Ce scénario devait certainement être courant à l’époque. Comment peut-on voir qu’il s’agit d’un rachat ? Tirage d’un premier numéro avec un autre numéro en main ? J’aimerais bien éclaircir cette tranche d’histoire familiale, mais je ne sais comment m’y prendre.
        Merci pour vos conseils.
        Amitiés
        jean jacques LANNOIS

        Répondre à ce message

        • Bonjour,

          Comme votre enquête concerne la période avant la loi de 1872 et la suppression du remplacement ; il est probable que vous ne trouverez rien "en ligne"
          Vous devrez donc vous déplacer dans une des archives départementales, en fonction de l’endroit où résidaient vos autres arrière grands-parents (attention, ce peut être aussi un grand-oncle ! ne limitez pas votre recherche)
          Sur place, ou pour certaines archives sur Internet, vous trouverez des inventaires de la série R ; plus ou moins détaillés.
          Les dossiers de remplacements doivent se trouver dans une sous-série ; et les "rachats d’hommes" aussi !

          Voyez alors le personnel des archives. En général, ils sont très aimables et compétents.

          Tenez moi au courant de vos découvertes.

          Bon courage.

          Michel Guironnet

          Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Voici le cas de mon arriere grand-pere Leonardo Cima, ne le 15 novembre 1850 a Canavaggia :

    Marin, inscrit maritime no 784 a Bastia le 13/08/1870
    18/09/1870 - Conseil de revision - No d’ordre 1305
    canton ou le tirage a eu lieu Terranova (Bastia)
    no echu au tirage 38 - dispense de service (inscrit maritime)

    Etre inscrit maritime exempte du service militaire ?

    Sinceres salutations,
    Marie

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Je ne sais comment trouver la trace du tirage au sort de mon grand-père né le 17 mai 1879 à Paris 12e.

    Comment procéder et où ?

    Un grand merci

    Cordialement

    Répondre à ce message

  • Est-ce que en 1832 le service après tirage au sort pouvait être de 7 ans ? Où pourrais-je trouver trace du départ de mon aïeul pour cette période militaire (département du Loiret) ?Merci. Dominique Huet

    Répondre à ce message

  • Bonjour Michel,

    Je tiens à vous féliciter pour cet article. Je rebondis sur ce dernier car j’ai effectué des recherches à ce sujet sur mon sosa 16 né en 1846. Il apparait en 25e position du tirage au sort.

    Malheureusement, mon sosa 16 n’apparait pas dans les registres de recrutement (archives dép.) et ne possède pas de fiche matricule (mis en place plus tard). Cela signifie t’il qu’il n’a pas effectué son service militaire ? S’il l’a fait, comment connaitre son régiment d’affectation ?

    Merci par avance de votre réponse,

    Généalogiquement,

    Cédric,

    Répondre à ce message

    • Bonjour,

      Si vous m’en dites un peu plus sur cet ancêtre, je pourrais déjà mieux comprendre la situation.

      Ensuite, nous verrons comment trouver des pistes.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

      • Bonsoir Michel,

        La légende familiale raconte que mon sosa 16 serait venu dans le Nord faire son service militaire. Je cherche, aujourd’hui, à valider cette hypothèse.

        Comme convenu, vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur mon aïeul :

        Joseph DELRIEU est né le 18/10/1846 à BEZIERS - Classe de recrutement 1866 (pas de fiche matricule à cette époque). Il est mentionné sur les cotes 1R297 (Liste des tirages au sort des jeunes gens de la classe 1866) et 1R509 (procès verbaux des séances du conseil de révision - classe 1866) des archives départementales de l’Hérault.

        Je dispose déjà de ces documents :
        1R297 : il apparaît comme "propre au service"
        1R509 : On y trouve son nom, prénom, profession, commune, taille mais rien concernant son éventuel service militaire et la colonne de "décision du conseil" est vide.

        Joseph n’apparait pas sur l’ordre de route et le cahier d’enregistrement de la classe 1866 (cote 1R845). Il n’apparait pas non plus sur la cote 1R448 (enquête sur le niveau d’instruction de la classe 1866).

        Je ne sais plus où chercher.

        Merci par avance,

        Généalogiquement,

        Cédric,

        Répondre à ce message

        • Bonjour,

          Merci pour ces compléments d’information.
          Vous avez déjà bien cherché et, effectivement, le cas de votre ancêtre est bien épineux !
          Le Nord, dans la mémoire familiale et vu de Béziers, n’est peut être pas le département du Nord mais une ville de garnison au nord...s’il est vrai qu’il a fait son service militaire !

          Je vais réfléchir à cette question et reviens vers vous si je trouve une piste.

          Cordialement.
          Michel Guironnet

          Répondre à ce message

          • Michel,

            En complément (information importante), j’ajouterais aussi que Joseph s’est marié à CONDE-SUR-ESCAUT (Ville de garnison dans le département du Nord).

            J’ai déjà essayé de chercher de ce côté mais les archives des casernes ont "disparu".

            Généalogiquement,

            Cédric

            Répondre à ce message

            • Bonsoir Cédric,

              Vous l’avez certainement remarqué : Joseph habite à Fresnes sur Escaut début février 1876 lorsqu’il se marie avec Cléophas Delcourt.
              Il est dit négociant. Avez -vous cherché depuis quand il était dans cette commune ?
              Peut-être depuis la fin de son armée ?
              Vu sa profession, il y a peut être des actes notariés le concernant. Voyez l’enregistrement et les notaires.

              Cordialement.
              Michel Guironnet

              Répondre à ce message

              • Bonsoir Michel,

                Joseph est arrivé à Fresnes en 1875. Il est alors Liquoriste (cette information m’a été donné par une association de généalogie locale en 2009).

                J’ai lu que le service militaire durait 7 ans avant 1868. Cela pourrait correspondre : 1867 ou 1868 + 7 = 1875. Pensez-vous que Joseph pourrait être présent sur le recensement de 1872 de CONDE-SUR-L’ESCAUT ? (celui de Béziers est "lacunaire").

                Joseph et Cléophas n’ont pas signé de contrat de mariage (indiqué dans l’acte de mariage). Pensez-vous qu’il existe quand même un acte notarié ?

                Merci pour tout,

                Généalogiquement,

                Répondre à ce message

                • Bonjour Cédric,

                  Je pensais aux actes notariés "au niveau professionnel" pour Joseph : quittance de transaction, contrat d’embauche, location de local...Comme liquoriste, il a du laisser des traces de son activité. Sur quel document se base l’association de généalogie qui vous a donné l’info ?

                  Essayez aussi de trouver s’il n’est pas signalé comme témoin dans les actes d’état-civil de Fresnes ou de Condé, avant ou après son mariage. Selon la profession indiquée, vous pourrez ouvrir des pistes.
                  Pour le recensement de 1872, il faut vérifier !

                  Bon courage.
                  Michel Guironnet

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  • le service militaire de nos grands parents. 14 mars 2015 19:14, par pageix

    Bonjour,
    J’ai lu avec plaisir votre article qui est très précis, très complet et qui répond à beaucoup de questions que je me posais.
    Vous pourriez jeter un coup d’œil (critique) sur un article de mon blog (en 2 parties) consacré au service militaire autrefois, intitulé "lettres du service militaire" sur le site internet http://histoiresetbiographies.overblog.com/
    Je vais m’inspirer de votre article pour apporter des compléments à certains passages.
    Bien cordialement. Jacques Pageix

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  • Bonjour Michel,
    Je reviens auprès de vous avec ce 2e article tant attendu. merci pour ces précieux renseignements, et le grand intérêt que nous partageons pour vos articles. Comme je vous l’ai expliqué dans mon dernier message (de la 1re partie), j’ai retrouvé traces d’Antoine DEMORE. Il a tiré le n° 6 dans la commune de Tiranges en 1878, donc si je comprends bien il devait faire 5 ans. Dans le grand registre des matricules il est réformé (donc après le tirage) pour cause de "varices volumineuses". Dans ce petit village se trouve des réformés principalement pour :
    - frère au service
    - fils ainé d’une veuve
    Ces 2 termes se retrouvent pour un grand nombre d’appelés, finalement ils n’étaient que très peu à partir.
    J’ai une question : "qu’entendez-vous par petit numéro", ça va de combien à combien ? C’est proportionnel au nombre d’appelés ? donc à un chiffre près on pouvait faire 5 ans ou tomber dans la catégorie des 1 an ?
    Avant 1873, c’était 5 ans pour tout le monde, puis après 5 ans ou 1 an, et dès 1890 ce fut 3 ans. Et dans les 3 cas on pouvait se faire remplacer. Ai-je bien compris ??
    Et une dernière question : comment se fait-il que l’on retrouve Antoine DEMORE dans le grand registre et non dans les fiches matricules (consultables sur internet), sur ce grand listing son descriptif physique n’est pas mentionné, où peut-on le trouver ??
    Merci de vos réponses.
    Bien cordialement.

    n.Demore

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    • Bonsoir,

      Que de questions !
      Je vais essayer d’y répondre le plus clairement possible (ce qui n’est pas toujours évident avec la réglementation des lois militaires)

      • plus de remplacement à partir de la loi du 27 juillet 1872
      • un jeune homme peut être recensé, avoir tiré au sort et être exempté ou réformé après le conseil de révision. C’est le cas de votre ancêtre.
      • dans le cas où le conscrit ne part pas à l’armée, quelle qu’en soit la cause, il n’y a pas de registre matricule. C’est d’ailleurs pour ça que vous ne trouviez pas votre ancêtre sur Internet puisqu’il a été réformé !
      • ce que j’appelle "petit numéro" dépend essentiellement du quota de soldats demandé par l’armée chaque année. Quota fixé pour la France entière proportionnel au nombre de conscrits de l’année.
      • cette proportion servait ensuite à répartir dans chaque canton le nombre de conscrits qui devait partir. Plus le chiffre tiré était élevé, moins on avait de risques de partir.
      • au contraire, plus il était petit, plus on était pratiquement sûr de partir.
      • une chose à bien comprendre : les "capacités d’accueil" des casernes ne permettaient pas d’accueillir en même temps tous les conscrits de l’année déclarés aptes en plus des hommes des années précédentes ; surtout quand la durée du service était de cinq ans !
      • il fallait donc fixer des quotas et ensuite répartir ces recrues dans différents régiments, plus ou moins éloignés du domicile des conscrits.
      • c’est l’administration du ministère de la guerre qui décidait de tout ça...dans un quasi secret pour éviter les pressions des élus ou le favoritisme.
      • c’est le point le plus compliqué de la procédure du recrutement militaire...et les informations sont assez contradictoires ou difficiles à comprendre faute d’avoir le mode de répartition choisi par l’Armée.

      Pour terminer, je pense qu’il vous faut encore chercher dans la série R du recrutement pour trouver la description physique d’Antoine Demore...sans rien négliger.
      Mais peut être n’y est-elle pas ?

      Bonne recherche.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Bonjour ,
    Je ne connaissais que le premier tirage au sort avant 1872 avec la possibilité de s’offrir un remplaçant .Merci de ces précisions .J’ai un ancêtre ,Guillaume Alexis Quilan qui a tiré en 1811 le numéro 132/146(mais il y avait braucoup d’exemptés et de réformés) ce qui lui a valu de faire une partie des campagnes napoléoniennes et d’être sous Napoléon III décoré de la médaille de Saint-Hélène .Les archives militaires sont très intéressantes à consulter .
    Cordialement,
    Martine Hautot

    Répondre à ce message

  • Bonjour Michel,

    Bravo pour cet excellent article qui explique bien cette pratique du tirage au sort et ses conséquences selon les époques, avec des exemples très concrets.

    Par contre je me pose une question par rapport à mon grand-père Paul Duchamp que j’avais évoqué dans un autre article :

    http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1670

    A l’époque où il a participé au tirage au sort, le n° n’avait apparemment plus d’importance (loi du 15 juillet 1889), pourtant il semble être content d’avoir tiré son numéro !

    Bien amicalement.

    André VESSOT

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