Son contenu
L’acte de mariage antérieur à 1792 indique généralement :
- La date de la célébration,
- Le nom et le prénom de chacun des deux époux,
- La date et le lieu de naissance de chacun sont rarement mentionnés,
- Leur âge avec parfois l’indication de la qualité de mineur ou de majeur,
- Quelquefois leur profession,
- Leur domicile, c’est-à-dire leur paroisse d’habitation (qui est souvent celle d’origine),
- En principe, les dates et les lieux de publications de bans ou la dispense de bans et l’absence d’empêchement civil ou canonique,
- Éventuellement, l’accord du prêtre pour le mariage d’un de ses paroissiens dans une autre paroisse,
- Parfois, s’il y a lieu, la mention d’un veuvage de l’un ou des deux époux (avec indication du nom et du prénom du précédent conjoint,
- Très rarement la référence à un contrat de mariage.
- Le nom et le prénom de chacun des parents des deux époux,
- La situation matrimoniale des parents (mariés ou non),
- Rarement la paroisse d’habitation des deux familles,
- La profession de chacun,
- Si nécessaire, la mention du décès des parents,
- Parfois, le consentement des parents au mariage en question.
- Le nom et le prénom de chacun des témoins des deux époux,
- Rarement leur âge,
- Leur profession
- Quelquefois leur paroisse d’habitation,
- Parfois leur lien ou non de parenté avec les deux époux.
Enfin, l’acte indique également :
- Les signatures des personnes présentes avec indication de ceux qui n’ont pas su signer l’acte.
Problèmes particuliers :
- Certains registres ont pu disparaître au fil du temps en raison de diverses circonstances : négligence des curés, destructions (incendies, guerres...).
- Généralement, les actes de baptême, mariage et sépulture sont inscrits dans le même registre, ce qui rend la recherche plus difficile.
- Les informations sont moins précises et moins nombreuses que dans les registres d’état civil postérieurs à 1792.
- L’absence de tables annuelles et décennales complique la recherche d’un acte et oblige à consulter tout le registre page par page. Toutefois, avec un peu chance, vous trouverez peut-être, à la fin du registre, une table nominative qui répertorie les actes contenus dans le registre. Heureusement, assez souvent, les noms de famille sont inscrits en marge des actes ce qui facilite leur repérage. N’oubliez pas de consulter les relevés systématiques d’actes réalisés par les cercles et associations de généalogie (Il vous feront peut-être gagner beaucoup de temps. Mais vérifiez toujours la validité de leurs informations). Dans tous les cas, il vous faudra faire preuve de patience, de persévérance et d’attention au cours de vos recherches dans ces registres.
- La lecture de l’écriture du scribe est plus difficile que celle des registres d’état civil (cf notre rubrique paléographie).
- Il n’est jamais fait mention de la rédaction éventuelle d’un contrat de mariage.
- La cérémonie a, en principe, presque toujours lieu dans la paroisse où l’épouse réside. Lorsque ce n’est pas le cas, les distances entre les deux communes des futurs sont parfois importantes.
- Il convient de toujours faire attention à ne pas confondre l’indication d’un hameau ou d’un lieu-dit avec le chef-lieu de commune.
- La lecture des noms de famille, des dates ou des faits peut être la source de nombreuses erreurs de transcription et le début d’une fausse piste...
- La présence ou l’absence de signatures apportent des renseignements sur le niveau social et le niveau d’instruction des individus concernés.
- Les registres de catholicité ayant été tenus en double exemplaire, il est conseillé de consulter les deux registres (parfois un acte peut avoir été oublié !). En principe, l’un des registres se trouve aux Archives départementales, l’autre à la mairie de la commune. Souvent les deux registres sont aux Archives départementales. Parfois, la série départementale (le double) est moins intéressante car moins complète que la série communale (la minute, l’original).
- A noter : en marge des actes d’état civil, les registres de catholicité sont parfois agrémentés d’anecdotes, annotations historiques, faits divers et autres renseignements qui sont le reflet de la vie sociale de la paroisse mais aussi, par extension, de toute une époque (cf notre rubrique notations historiques).
Interpréter un acte
Prenons l’acte de mariage entre Pierre Chatelan et Marianne Belon, célébré à Bourg-les-Valence (26), le 1er février 1774 :
La première partie de l’acte nous donne la date du mariage. Elle précise que trois publications on été faites dans l’église de Bourg-les-Valence et dans celle de St-Apolinaire, paroisse de Marianne.
- Première partie
La deuxième partie nous renseigne sur l’identité des futurs époux :
Pierre est dit travailleur de terre (probablement cultivateur). Aucune profession n’est mentionnée pour Marianne. Les paroisses d’habitation et les noms et prénoms des parents de chacun d’eux sont indiqués. Le père de Pierre et celui de Marianne sont décédés (cf la mention "feu").
- Deuxième partie
A partir de ces maigres indications, il faut procéder par déduction :
- Nous n’avons pas l’âge des futurs époux. On peut toutefois estimer qu’ils doivent être nés environ vingt ou trente cinq ans plus tôt (entre 1739 et 1754).
- Leurs parents se sont sans doute mariés un peu avant 1739 ou dans l’intervalle de ces deux dates.
- Le père de Pierre et celui de Marianne sont probablement morts entre 1739 et la date du mariage.
Notons que le mariage a lieu dans la commune de résidence de l’époux et non dans celle de l’épouse.
La troisième partie nous indique que, dans les paroisses des deux époux, il n’y a eu aucune opposition civil ou canonique à ce mariage.
- Troisième partie
Il est fait mention d’un certificat du curé de Valence.
- Troisième partie suite
La quatrième partie de l’acte concerne le consentement mutuel et réciproque des parties. Le prêtre leur accorde la bénédiction nuptiale.
- Quatrième partie
La cinquième partie nous présente les témoins : seuls le nom et le prénom de chacun d’eux sont indiqués. On remarque que seul Antoine Cotte est dit illettré.
- Cinquième partie
Enfin, la dernière partie nous permet de découvrir avec émotion les signatures des personnes mentionnées dans l’acte.
- Sixième partie