Ils sont rares, les vieux clichés que l’on puisse dater et localiser avec autant de précision : jeudi 1er Juillet 1897 à 15 h 46, gare de Cornil, Corrèze.
Comme la plupart des autres gares, celle-ci présente le plan type : un bandeau dans lequel est inscrit le nom, surmonté d’un écusson. En dessous, la pendule carrée, avec son éclairage. A gauche, la salle d’attente. A droite, le bureau du chef de station se cache derrière des rideaux blancs.
Sur le banc, revêtu d’un uniforme très chic, Jean Antoine Delmas, le chef de gare, futur beau-père d’Antoine Carcenac.
Dans sa séance du 17 janvier 1907, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, lui remettra une médaille de bronze en tant que chef de station à la Compagnie du Chemin de Fer d’Orléans, le P.O.
Sur la chaise est assis son adjoint.
Trois jeunes gens sont bien endimanchés pour un jeudi, costume trois pièces, lavallière pour l’un.
Deux d’entre eux, arborent à la boutonnière une grosse cocarde tricolore, viennent-ils de passer le conseil de révision ?
Cornil est situé entre Brive et Tulle, sur la ligne Périgueux-Brive-Clermont. Les trains s’y arrêtent toujours, mais en l’an 2000, la SNCF a décidé de raser la gare. Pourquoi garder ce bâtiment quand on a supprimé le personnel ? Il n’en reste plus rien. Les gares anciennes, si elles ne sont pas élégantes, sont de solides constructions de pierre, avec des murs de près d’un mètre d’épaisseur et des caves voûtées. La gare de Cornil aurait fait le bonheur d’un particulier, ou surtout de la mairie qui l’aurait bien achetée. La destruction a été décidée et exécutée dans le secret. Par contre, la gare de Saint-Cyprien, en Dordogne, est devenue Centre de Secours, après avoir été achetée un franc.
- Découvrir Le Périgord d’Antoine Carcenac : (photographies 1899 - 1920).