Audacieuse démonstration, devant une foule nombreuse à l’occasion des fêtes de la Saint Louis en 1908.
« L’écrasée » est en tenue légère, aguichante, ce qui fait partie du spectacle : collants blancs, jarretières, chemise décolletée. Auparavant, elle a fait son tour de piste dans la voiture pour que le public s’assure bien qu’il n’y avait pas de trucage, qu’elle n’avait pas de corset de fer par exemple. Mais, corset ou non, il s’agit de viser juste.
Certains passagers regardent droit devant et se demandent ce qu’ils font là.
La Darracq a subi quelques modifications, l’aile de droite enlevée, le chauffeur voit mieux sa victime. La manivelle est relevée pour ne pas racler les mollets.
Malgré le flou de la voiture et des passagers dû à la vitesse, cette photo est éditée en cartes postale et connaît un grand succès.
C’est le triomphe, l’« écrasée vivante » est toujours bien vivante et fleurie.
La Darracq possède deux splendides phares à acétylène. Des arrache-clous sont fixés aux ailes gauches, sage précaution car les clous détachés des sabots et des brodequins traînent sur les routes blanches et les pneumatiques les ramassent facilement.
Ce modèle est une Darracq 1909 Torpédo, bicylindre de 8 HP, avec un radiateur moderne, prenant tout l’avant et non seulement le bas. Le changement de vitesse est au volant.