La généalogie et l’histoire locale se construisent à partir de sources multiples : documents d’archives, photographies familiales, cartes postales, témoignages/entretiens, visite sur le terrain...
Pour mener à bien sa quête généalogique et/ou historique, le chercheur doit non seulement rechercher des documents, mais également les organiser, les assembler, les classer, les comparer, bref les travailler et les interroger. Pour les étudier, il doit aussi faire appel aux " sciences auxiliaires " de l’histoire et de la généalogie (géographie, paléographie, héraldique, archéologie...), et aussi et surtout veiller à toujours garder une attitude critique à l’égard du document.
Cette pratique d’interrogation du document repose encore très largement sur la méthode d’analyse proposée, au XIX° siècle, par l’Ecole dite " méthodique ".
Selon J.Leduc, J. Le Pellec et V. Marcos-Alvarez in " Construire l’histoire ", Bertrand-Lacoste/CRDP Midi-Pyrénées, 1994, p.40 , " le document (essentiellement le document écrit) doit être soumis à un premier traitement, la critique externe. Après ce premier travail, le chercheur peut maintenant passer à la critique interne du document :
Il s’agit de reprendre le document et de " discerner dans le document ce qui peut être accepté comme vrai. Or le document n’est que le résultat dernier d’une longue série d’opérations dont l’auteur ne nous fait pas connaître le détail. Observer ou recueillir des faits, concevoir les phrases, écrire les mots, toutes ces opérations, distinctes les unes des autres, peuvent n’avoir pas été faites avec la même correction. Il faut donc analyser le produit de ce travail de l’auteur pour distinguer quelles opérations ont été incorrectes, afin de ne pas accepter les résultats. Ainsi l’analyse est nécessaire à la critique ; toute critique commence par une analyse." Il faut donc procéder ici à ce qu’aujourd’hui on appelle une analyse de contenu et vérifier les conditions qui ont présidé à l’élaboration du texte. C’est ce que Ch.-V. Langlois et Ch. Seignobos nomment " la critique d’interprétation " et " la critique interne négative de sincérité et d’exactitude ".