Ce qui, on en conviendra, était de sa part un constat imagé, et olfactif ! de l’extrême indépendance d’esprit et de la créativité des peuples qui en plus de deux millénaires ont construit notre bon vieux pays.
Il exagérait cependant un peu, non dans la symbolique mais dans le dénombrement, car il eut été juste de ne tenir compte que des vrais appellations, au nom (et au parfum) générique contrôlé, en éliminant (sans obligation d’indifférence d’ailleurs), les innombrables produits de la société de consommation, nés au vingtième siècle, qui n’ont aucun rapport avec la recherche de suffisance alimentaire de la France profonde... (certains "caprices divins", "chaussée de Capucins", "bufflesse qui rigole" et autres présidents plus ou moins enrichis ou allégés et pasteurisés...)
Cela fait, il se serait limité une bonne centaine de
variétés de "calendos" ou "frometons" authentiques, [1] ce qui n’est déjà pas si mal au regard des autres régions du monde.
Une bonne centaine dis-je ???
C’est aussi, approximativement, le nombre de peuples identifiés, cités et souvent décrits par Jules César, comme occupant le territoire de l’ancienne Gaule. [2]
Des Aeduii aux Véromandii en passant par les Allobroges, les Bituriges, les Carnutes, les Pictones, les Rémii, et j’en passe, c’est plus d’une centaine de peuples qui en 50 avant J.C., vivaient sur un territoire particulier, fonds de vallée encaissée et protectrice ou plateau fertile entouré de forêts, luttant et bataillant entre eux pour un point d’eau, un cheptel, ou une histoire de filles, ou s’unissant à l’occasion contre un envahisseur... [3]
En regardant ci-dessous, comment ne pas attribuer à chacun de ces peuples la paternité d’un fromage particulier, au secret de fabrication bien gardé :
Donner ainsi aux Triboces et Raurarcii les Munster exaltants...
aux Senones et aux Meldes les merveilleux "bries" et autres "coulommiers"...
aux Helvètes et Allobroges les pâtes pressées et cuites en chaudron d’airain qui seront plus tard "comté" et "tomes"...
aux Eduens l’époisse" et aux Trécates le "chaource"... aux Arvernes de chaque vallée les innombrables "fourmes" pressées...
aux Nitobriges et autres Pétrocorij un éventuel ancêtre du "roquefort", aux Ambivarites et Atrebates le puissant "Maroille"...
aux Bellovaques, Calètes, et autres Ambiliates les "camenbert", "livarot" et "pont-l’évêque"... sans oublier les innombrables "chèvres", mais je n’en finirais pas !...
et il faut bien vous laisser chercher un peu...
Et si c’était ça, la fameuse "potion magique" dans laquelle OBELIX serait tombé tout enfant ? Goscinny et Uderzo y ont certainement pensé...
- Description de la Vieille Gaule
- On retrouve les noms des différents peuples cités par César et dans l’article ci-dessus dans les régions (pagus) qu’ils occupaient alors.
Appel aux lecteurs : Connaissez-vous le document origine de cette très intéressante carte ? C’est apparemment une épreuve d’une gravure sur bois de fil . Si c’est le cas, elle ne serait pas antérieure au XVe siècle pour la gravure. Quant au dessin original, il pourrait provenir d’un des nombreux "scriptoria"(?) des monastères du Haut Moyen-âge
Les indications géographiques témoignent de son ancienneté : on y voit nettement l’actuel petit Rhône se déverser dans le golfe du Lion par ce qui devait devenir les grands étangs languedociens ; si Chalon/S. (Cabilonum) et Mâcon (Matiscona) sont bien portés, Lyon et Dijon ne figurent pas alors que Vienne(Vienna) et Besançon(Vesentia) sont bien présentes. Précision étrange : Alesia(Alixia ?) serait sur la Saône...
Un grand merci à ceux qui prendront la peine de réagir... avec humour s.v.p.