Pour connaître approximativement la population d’une paroisse avant la Révolution, deux types de sources sont disponibles :
- Les rôles fiscaux consultables aux archives départementales (série C). Il s’agit généralement d’une liste nominative des contribuables (les chefs de foyers) avec parfois quelques indications sur les autres personnes du foyer (conjoint, enfants, ascendants, collatéraux, domestiques...), le statut social, la profession et le montant de l’impôt du contribuable. Mais attention : ne pas oublier que certains échappent à l’impôt et que l’assiette fiscale prise en compte est le feu (ceux qui vivent à un même foyer)... sans plus de précisions ! Leur utilisation dans le cadre d’une étude démographique est donc délicate.
- Les registres paroissiaux qui nous donnent la quasi totalité des actes de baptêmes, mariages et sépultures d’une paroisse pour une année quelconque. Pour évaluer approximativement la population d’une paroisse au cours d’une décennie on peut établir une moyenne décennale des baptêmes. En " postulant que le taux de natalité se situait entre 36 et 40 pour mille (ce qui est très vraisemblable au moins avant 1750, et même longtemps après pour les paroisses rurales), il suffit d’affecter le chiffre moyen des naissances du coefficient 25 (correspondant à un taux de 40 pour mille) et du coefficient 28 (correspondant à un taux de 35,71 pour mille) : le chiffre de la population se situe, avec le maximum de vraisemblance, à l’intérieur de la fourchette ainsi obtenue " (d’après François Lebrun, Les registres paroissiaux et d’état civil in le Guide de l’histoire locale, Paris, Seuil, 1990).