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Accueil » Articles » Portraits d’ancêtres » L’histoire de Marie-Thérèse Heimbrock » Clarice Boissat, l’allemand... et la Cabale

Clarice Boissat, l’allemand... et la Cabale

Le vendredi 6 mars 2020, par Michel Guironnet

Les papiers personnels de Marie-Thérèse HEIMBROCK conservent six courriers dont certains de plusieurs pages, écrits "à la citoyenne Veuve HEIMBROCK, chez la citoyenne DONNAT, sur le quai à Vienne". Tous sont de Clarice BOISSAT. Aucun n’est daté et certains sont quelque peu mystérieux et ésotériques. Le classement de ses documents est donc difficile, et l’interprétation encore plus. Néanmoins, ils semblent être tous de la même année et se suivre à quelques jours d’intervalle.

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L’adresse de Marie Thérèse à Vienne

Après les avoir cités en intégralité, nous ajouterons quelques commentaires pouvant les éclairer et verrons qui est cette Clarice BOISSAT. En conclusion, nous tenterons de retrouver « la Citoyenne DONNAT ».

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L’une des lettres de Clarice à Marie Thérèse

(1) « Maimfrau, (Madame en allemand) Je vous prie de vouloir bien ne pas venir de quelques jours. Vous croyez que c’est peut-être pour éviter de prendre leçon. Point du tout. C’est pour vous ôtez le désagrément d’avoir du train (?), ce n’est point de la part de mon papa ni de moi mais de F... qui vous en veut depuis que vous avez tiré les cartes à Marianne. Ainsi faites ce que je vous dis, si je pouvais aller chez vous, je vous expliquerais mieux ceci si vous ne le comprenez pas. Attendez quinze jours et puis je vous l’expliquerais de vive voix. Regardez tems en tems votre cabale afin de vous assurez si je dis la vérité. Clarice BOISSAT ».

(2) « Madame,

Avant-hier, en passant sur le quai, j’eus l’honneur de vous voir. Vous me parûtes triste, je crains de vous avoir fâché par ma lettre. Ce n’était point là mon intention. Je vous aime trop pour vous donner du chagrin. Si j’avais été sure que votre cabale ne fut pas quelquefois trompeuse ; je ne vous aurait point écrit. Mais craignant de vous laisser essuyer un peu la mauvaise humeur de F….qui prétend que vous n’avez pas dit la vérité en tirant les cartes à Marianne.

Je ne puis vous expliquer cela au long mais soyez sure que ce n’est point un conte fait à plaisir pour éviter de prendre leçon. Lorsque j’aurai l’honneur de vous revoir, vous apprendrez par les plus grands détails (la justesse) de mes lettres et vous verez si j’ai des (torts). En attendant ne vous laissez pas aller à des soupçons que je vous donne lieu de former contre moi, et croyez que c’est par amitié pour vous que j’agis de cette manière.

Acceptez, s’il vous plait, ce petit paquet de tabac qu’Auguste vous porte et dite lui en même tems que vous ne voulez point de mal à celle qui a l’honneur d’être de vos très obéissante mais paresseuse écollière. Clarice BOISSAT »

(3) « Madame,

Permetez que je vous fasse les plus sincères remerciements pour le plaisir que vous avez bien voulu me faire en m’écrivant. Je ne pouvais me lasser de lire et de relire votre lettre qui m’a remis un peu de tranquilité dans l’âme, que la crainte de vous avoir fachée m’avait entièrement ôtée.

J’espère à présent, Madame, que lorsque j’aurai l’honneur de vous rencontrer à la promenade, vous ne me regarderez plus avec cet air froid qui me fit trembler ; quand vous me priez de vous conserver mon estime vous êtes bien sûre de toujours l’avoir.

C’est moi qui devrait vous faire cette prière car je crains que mes étourderies n’ayant diminué celle (l’estime) que vous aviez pour moi. A l’avenir, Madame, quand vous m’écrirez, je désirerois que vos lettres ne fussent point aussi respectueuses. C’est à moi à me servir de ce respect, et non point à vous d’ailleurs.
Je trouve que quand le respect vient d’une personne plus âgée que moi, il ressemble un peu à l’indifférence. Je suis bien ennuyeuse de vous accabler tous les matins de mes radotages mais je prie votre attachement et votre amitié d’excuser tout cela, en pensant que c’est pour me la conserver que j’employe ces moyens.
Agrée, Madame, les sentiments de considération et d’estime que j’ai pour vous. Clarice.

Si vous daignez encore répondre à ma lettre, je recevrai cette faveur avec la reconnaissance et le respect que l’on doit à une personne d’un mérite (aussi) distingué que le votre »

(4) « Madame,

Il est impossible de vous exprimer à quel point je suis sensible à votre bonté de répondre avec autant d’exactitude aux lettres que je prends la liberté de vous adresser. Rien ne saurait mieux me prouver l’attachement que vous avez pour moi que la manière obligeante avec laquelle vous m’écrivez.

Veuillez bien attendre encore quelques jours avant de revenir à la maison. Cela vaudra mieux. D’ailleurs mon papa a la goutte, et je suis très occupée à lui faire compagnie du matin au soir.
F.... ne me parle plus de vous, ainsi il y a apparence que le ressentiment qu’elle avait contre vous n’existe plus. Je le désire et le crois.

Mon papa n’a point parlé de vous, j’ai toujours évité dans (d’en) parler, crainte que ce sujet ne me fit gronder vu le peu de progrès que je fais dans la langue allemande.
Lorsque vous reviendrez à la maison, ayez soin qu’on ne s’aperçoive de la cause qui vous a empêchée de venir exactement me donner leçon, et que si vous aviez quelque démêlé avec F…, ayez l’air de ne pas en avoir été avertie et d’apprendre cela comme si vous ne le saviez pas.

Le moineau que vous avez promis à Auguste lui a causé tant de joie qu’en sautant dans ses transports d’allégresse il en a cassé une vitre.
Prenez garde à ne pas perdre mes lettres. Je serais bien fâchée que votre hôtesse les trouva. Brulez-les ou fermez les soigneusement afin que je n’en aye aucune inquiétude.

Regardez dans votre C.B (cabale ?) quand je dois aller à la campagne. J’ai peur que mon voyage ne soit atardé par l’indisposition de mon papa. Vous me l’avez promis à la fin du mois. Ce tems s’approche, ainsi prenez garde que la C.B. (cabale ?) ne se trouve un peu menteuse.

Je vous envoye les livres que vous me demandez, avec un cahier de gravures et l’explication en allemand. Cela pourra vous amuser. Quand vous me le raporterez, mettez le dans votre sac à ouvrage.
Mais ce ne sera que dans quelques jours que j’aurais le plaisir de vous voir, ayant trop d’occupation pour prendre leçon maintenant.

Avez vous écrit à M. DE MONCHAU, votre petit train de vie va t’il selon vos désirs ? Voyez-vous du bonheur dans votre C.B ? Comment se porte Mimy ? Voilà bien des questions mais l’intérêt que je prend à tout ce qui vous intéresse m’engage à vous les faire. Mais mon papier me force de finir ma lettre en vous priant de croire aux sentiments distingués avec lesquels j’ai l’honneur d’être. Clarice BOISSAT.

Si vous ne pouvez pas me répondre tout de suite, que cela ne vous gêne pas. »

(5) « Madame,

Vous avez bien tort de califier les bavaroises de stupides et maussades allemandes. Si elles vous ressemblent je vois par vous qu’elles vallent cent fois mieux que celles qu’il vous plait d’appeller aimables françaises. Ainsi, à l’avenir n’ayez plus cette idée qui est absolument fausse. Je vous remercie de la bonté que vous avez eu de m’écrire une aussi longue lettre.
Vous m’avez fait passer en la lisant des moments bien agréables, et si tout les instants de la journée étaient remplis par une occupation aussi douce ma vie serait bien courte et le tems ne me durerait pas.
Soyez tranquille sur le sort de votre moineau, Auguste en est ravi, enchanté et a pour lui beaucoup d’égards et jamais il ne soufrira ni la faim ni la soif.

Vous n’avez pas gardé le secret sur le sujet de votre exil de quelques jours car ce matin F…m’a dit que j’avais averti Mad. HEIMBROCK de ne pas venir parce qu’on lui veut faire des reproches. J’en ai convenu tout de suite et j’ai su que vous aviez rencontré Marianne à qui vous aviez dit "qu’est ce que c’est donc que ce bavardage ?"

Si vous n’aviez rien dit du tout, cela aurait mieux valu, car je vous préviens qu’il ne faut pas même dire à Marianne les choses les plus simples. Tout cela dit et redit de sa façon donne aux paroles les plus insignifiantes une conséquence souvent ennuyeuse.

En voilà assez sur ce sujet. Ne souffrez plus de cela pour me faire plaisir et pour éviter toute contestation, et prendez garde à ne pas perdre mes lettres. Je sais bien que votre hôtesse ne les pourrait pas lire mais une lettre qu’on laisse tomber sur un quai ou dans les rues trouve toujours bien du monde pour la lire et pour rapporter les choses qu’elle contient.

Dans peu de jours, j’aurais l’honneur de vous prier de venir, mais pas encore de si tôt. Mon papa a toujours la goutte, elle ne parait pas diminuer. Lorsqu’elle sera un peu appaisée, je vous le ferai savoir.

Voyez quelquefois dans la cabale ce que le sort me destine, et écrivez le moi bien exactement. Je vais monter à ma chambre pour chercher du taffetas noir. Je ne sais si j’en trouverai.
Je vous envoie le troisième volume des Veillées du Château [1]pour le Baron de TRENET. Il ne faut pas y compter d’ailleurs, je n’en ai que des morceaux dépareillés, ce qui n’est pas amusant que de commencer un livre et de ne pas l’achever. J’ai l’honneur d’être. Clarice. »

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"Les veillées du château"
Couverture du Tome III (édition de 1784)
Contes moraux à l’usage des jeunes personnes.
Madame de Clémire, à une des veillées du château, dit un soir à ses enfans, qu’elle avoit fait des contes Moraux, pour l’instruction de leur jeunesse. En effet, lorsque la plus jeune de ses filles eut atteint sa seizième année, Madame de Clémire leur donna les trois contes que contient ce volume, en leur disant : vous pourez lire, dans la suite, beaucoup de contes infiniment plus agréables que les miens ; mais du moins vous trouverez dans ceux-ci , de la morale & de la vérité ; & s’ils vous plaisent, j’en ai encore trois autres, que je vous donnerai un jour.
(introduction au tome III)

(6) « Madame.

Je vous prie de remettre à Auguste les livres que vous pouvez avoir à lui et à moi. Je pense que vous les avez lus et qu’ils vous sont inutiles. Si je me trompe et que vous en ayez encore besoin, gardez les miens et donnez à Auguste ceux qu’ils lui appartiennent, tel que les Veillées du Château.
Donnez-moi je vous prie des nouvelles de vos affaires, avez-vous des écoliers, êtes vous heureuse et tranquille ? Je m’intéresse à vous et je serai bien aise de savoir tout cela.

Lorsqu’Auguste vous remettra ma lettre, engagez le à attendre la réponse et dites mois si quelques fois, en jettant les yeux sur votre miroir mistéryeux, et au travers de vos fumées cabalistiques ; vous ne m’avez point apperçu.
Dites moi ce que le destin me prépare d’heureux et de malheureux sans hésiter. Irai-je bientôt à la campagne, qu’y verrai-je et qui ferai-je ? Enfin tout ce que vous pourrez savoir de nouveau.

Si quelques livres que je puis avoir à ma disposition peuvent vous faire plaisir, nommez-les et dites moi dans votre réponse ceux que vous désireriez lire. Je me ferai toujours une vraie jouissance de vous obliger toutes les fois que l’occasion s’en présentera ; et puisque mon étoile ne veut pas que je puisse vous voir souvent, il faut se conformer aux ordres de celui qui règle tout.

Prenez garde à ne pas perdre n’y faire voir mes lettres à qui que ce soit, je serais fâchée contre vous et je pense que vous n’êtes pas capable de faire une chose qui pût me désobliger.

II faut que je vous demande une chose : est-ce qu’en lisant et en écrivant tous les jours, je pourrais continuer d’apprendre l’allemand sans le secours de personne ?
Vous savez où j’en suis et vous savez aussi que je réussi assez bien quand je veux m’en donner la peine.

Répondez-moi sur cela et sur tout ce que je vous demande dans le reste de ma lettre. J’ay l’honneur d’être. Clarice. »

Clarice et les cours d’allemand

Madame HEIMBROCK ne doit pas venir de quelques jours chez les BOISSAT non "pour éviter de prendre leçon" mais parce qu’elle "a tiré les cartes à Marianne". C’est ce que la "très obéissante mais paresseuse écolière" Clarice conseille à son professeur Marie-Thérèse. Elle lui confie la crainte de voir son père la gronder vu le peu de progrès faits dans la langue allemande.

C’est vrai que, parfois, le professeur et son élève s’occupent plus d’ésotérisme que de "donner leçon". Néanmoins Clarice s’inquiète de savoir si "en lisant et écrivant tous les jours" elle pourra continuer d’apprendre l’allemand "sans le secours de personne" ... Est ce à dire que les cours sont terminés, que Marie-Thérèse part pour un autre endroit et ne peut plus enseigner sa langue maternelle à Clarice (elle la prie de donner de ses nouvelles, a-telle des écoliers ?)

Est ce le départ de Clarice "pour la campagne" qui interrompt les leçons ? En 1799, date probable des courriers ; Clarice a, nous le verrons, entre 16 et 17 ans. C’est bien l’impression d’une adolescente écrivant à son professeur qui se dégage de leur lecture.
Elle parle souvent d’Auguste, "agent de liaison" avec Madame HEIMBROCK : paquet de tabac, livres, messages sont apportés par ses soins. Marie-Thérèse lui offre d’ailleurs, en remerciement de ses bons services, un moineau dont il est ravi et enchanté. Il semble que cet Auguste soit un garçon de son âge, voire plus jeune, au service des BOISSAT.

Clarice parle aussi de Marianne (à qui Marie-Thérèse a tiré les cartes) de "Monsieur de MONCHAU" à qui Mme HEIMBROCK doit écrire ... De qui s’agit-il ? Ce doit être un personnage influent, ami des BOISSAT, pouvant intervenir en faveur de Marie-Thérèse, mais pour quelles raisons ?

Il est également question de F…, personne qui n’a pas l’air commode. Il s’agit d’une femme ("le ressentiment qu’elle avait contre vous") qui doit résider également chez les BOISSAT... Mais qui, pourquoi taire son nom ? Enfin qui est "Mimy" une autre enfant ? Un membre de la famille DONNAT ?

Après "l’épisode lyonnais" [2], voilà donc Mme HEIMBROCK ; alors âgée de 60 ans ; professeur particulier d’une jeune fille, Clarice BOISSAT, d’une famille de notables viennois.

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Exercice de calligraphie

Il existe dans les papiers de Marie-Thérèse un texte "bilingue" où les mots allemands ; écrits de façon appliquée sont suivis de la traduction en français, mais avec quelques fautes !
« ... Bonjour Mr comant (va) la santé ... avez-vous oublié la langue allemand ... pourquoi n’avez vous pas écrit ... parce que j’ai perdu mon alphabet allemand ... cela n’est pas joli » Au dos de ce feuillet, la correspondance entre les lettres de l’alphabet en français et en gothique, de la main de Marie-Thérèse.

Autre témoignage émouvant : ce fragment de quelques lignes d’un ouvrage imprimé en gothique allemand ; dont Madame HEIMBROCK fait des "découpages" avec une fine lame de rasoir ! [3]

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Fragment de page en lettres gothiques

Toujours est-il qu’il existe une complicité entre Clarice BOISSAT et notre héroïne, complicité liée à des mystérieuses pratiques.

Tarot et Cabale

Madame HEIMBROCK a tiré les cartes à Marianne, mais lui a-telle dit toute la vérité ? Elle sait donc pratiquer le tarot, jeu de cartes divinatoire d’origine hébraïque, avec ses "arcanes majeurs" et leur symbolisme.

Marie-Thérèse pratique également l’interprétation de la Cabale. Clarice s’interroge : « si j’avais été sûre que votre cabale ne fut pas quelquefois trompeuse... » « Prenez garde que la C.B. (cabale) ne se trouve un peu menteuse... », elle doute !
Pourtant elle veut savoir son avenir : « regardez temps en temps votre cabale... » afin de savoir si elle "va aller à la campagne" « Voyez vous du bonheur dans votre CB ? » « Voyez-vous quelquefois dans la cabale ce que le sort me destine ... » Est ce que "en jetant les yeux sur votre miroir mystérieux et au travers de vos fumées cabalistiques, vous ne m’avez point aperçu. »  ?

Clarice s’en remet à l’art de Marie-Thérèse et "aux ordres de celui qui règle tout". Elle insiste à plusieurs reprises : "prenez garde à ne pas perdre mes lettres. Je serais très fâchée que votre hôtesse (Mme DONNAT) les trouva. Brulez les ou fermez les soigneusement afin que je n’en aie aucune inquiétude..." Pourtant elle sait bien "que votre hôtesse ne pourrait pas les lires ..." mais elles pourraient tomber entre les mains de personnes mal intentionnées qui "rapporteront les choses qu’elles contiennent. »

C’est que l’art de la cabale est mystérieux et suspect. Kabale est un terme d’origine hébraïque. Il dérive de "kabbel" qui veut dire "recevoir-accueillir". Ce que l’on reçoit, c’est la "Sagesse d’En-Haut" d’après la tradition mystique du judaïsme.
Le cabaliste connait "l’arbre de vie" symbole de toute connaissance. Il est composé de 10 sphères disposées en trois colonnes : les piliers. Cet arbre de vie, aussi connu sous le nom de "vingt deux chemins" est souvent associé aux arcanes majeurs du tarot, également au nombre de 22 (considéré comme nombre magique).
Le cabale le nomme "livre de la rota" (ou de la route). Chaque arcane correspond à une lettre de l’alphabet hébraïque. Le tirage cabalistique du tarot se prête bien, selon les initiés, à la recherche philosophique et à l’interprétation de l’avenir.
Chaque lettre représente également un nombre, et le savant cabaliste peut jouer avec les nombres et le sens des mots : chaque lettre de l’alphabet est porteuse d’une force, puissance qui oriente l’individu dans une direction déterminée.
Cette tradition ésotérique nous entraîne vers "le carré magique" la valeur numérique de chaque lettre (connue sous le nom de "numérologie") elle aussi ayant un pouvoir divinatoire.

La famille Boissat

Abel BOISSAT, notaire et maire de Vienne
BOISSAT, notaire, est élu officier municipal de Vienne par 90 voix le mercredi 19 décembre 1792. Le nouveau conseil général de la Commune entre en fonction le 22 décembre.
CAVARD explique : "une autre élection a lieu le 21 avril (1793). Il s’agit de pourvoir au remplacement du Maire REVOLAT, qui a donné sa démission pour raison de santé. LEFEBVRE procureur de la commune est élu ; mais il décline cet honneur. On recommence donc le lendemain (22 avril 1793) et cette fois c’est le nom de BOISSAT qui sort de l’urne avec 315 voix sur 459 votants." [4]

Il va rester en place à peine un an. Il est remplacé par THEVENIN DU LAC le 25 frimaire an II (15 décembre 1793). Les registres entre 1793 et 1797 relèvent souvent le nom d’Abel BOISSAT dans les municipalités viennoises [5] :

  • officier municipal en l’an III (1794-95),
  • administrateur de l’administration municipale du canton de Vienne en l’an IV [6]

Abel Jean-Baptiste BOISSAT remplace GUILLERMIN, suspendu par le directoire exécutif le 10 ventôse an IV (29 février 1796). Il est élu président de l’administration municipale le 4 Germinal An V (24 mars 1797). Il sera destitué le 12 frimaire an VI (2 décembre 1797).
Sur ces périodes troublées de la Terreur et du Directoire, on consultera avec profit ; outre les deux ouvrages du Chanoine CAVARD ; le dossier catalogue de l’exposition organisée par les Musées de Vienne : "Les Viennois dans la Révolution" (1989)

Abel Jean-Baptiste BOISSAT habite la grande et belle maison, construite au bord du Rhône, le long du nouveau quai, non loin du confluent de la Gère, rivière torrentueuse dont le courant anime un grand nombre d’usines. La famille DONNAT est leur voisin à quelques mètres de l’église Saint André le Bas [7]

Familles BOISSAT, GOY et alliés
Abel Jean Baptiste est l’héritier d’une grande famille de notaires viennois [8] .
Pierre BOISSAT, notaire royal à Vienne (1652 ?-1737) donne naissance à Abel Joseph en 1693. Celui-ci lui succède à l’étude à partir de 1733. Le 12 janvier 1744 il épouse Marie Claire BONIN, fille d’un marchand drapier de Vienne.

De leur union nait Jean Baptiste Abel BOISSAT (le futur Maire de Vienne) le 23 décembre 1744. Il prend la relève de son père (décédé en 1774) dès 1771 et jusqu’en 1809. Les archives de l’Isère conservent les minutes de ces trois "notaires royaux" et de leur successeur Alexandre BOISSAT (notaire entre 1809 et 1839).

Jean Baptiste Abel BOISSAT se marie le 6 février 1776, paroisse Saint Sévère, avec Hélène GOY "habitante de Vienne, fille de Joseph Désiré GOY, ingénieur du Roy, résidant à Vienne et de Benoite DUVERNET." Dans son acte de mariage, il est qualifié de "conseiller du Roy, notaire à Vienne".

Hélène GOY, née vers 1753, a une sœur Louise Marie qui épousera en 1779 Etienne FAURE "avocat au parlement du Dauphiné". Leur père, « l’ingénieur GOY » est responsable dès septembre 1766 du suivi des dossiers d’expropriations, pour cause d’utilité publique, des maisons à démolir pour la construction du quai du Rhône.
C’est également lui, comme ingénieur en chef des Ponts et Chaussées qui en établit les plans, pour la partie adjugée entre la Porte de Lyon et la Gère. Les travaux de voirie, commencés dès 1766, sont exécutés par Etienne BRUYAS, un des plus habiles entrepreneurs viennois de l’époque.
Les travaux, destinés à améliorer le trafic en bordure du fleuve, durent plus de 15 ans et perturbent la traversée de la ville de Vienne (déjà !).

Ce n’est que le 1er mars 1790 que le certificat d’achèvement des travaux est délivré à l’entrepreneur par l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Dauphiné. « Au nord de la rivière (de Gère) le problème de la circulation urbaine était résolu. Mais la deuxième partie du projet ne fut pas réalisée » [9].
Ce quai s’appelle alors « quai Pajot » : il porte le nom de l’intendant du Dauphiné sous l’administration duquel il fut construit : Christophe PAJOT de MARCHEVAL (1761-1784). En 1794, la municipalité lui donne le nom de « quai du Rhône ».

En 1858, la partie sud du quai (construite de 1838 à 1840) prend ce nom. La partie nord prend alors le nom de « quai Pajot » [10]

De l’union Jean-Baptiste Abel BOISSAT & Hélène GOY naissent six enfants, tous nés à Vienne et baptisés à la Paroisse Saint André le Bas :

  • 1) Joseph Désiré, né le 4 avril 1777, baptisé le 6
  • 2) Jules, né le 17 février 1779, baptisé le 19
  • 3) Jules César né le 25 avril 1780, baptisé le 26
  • 4) Louis Etienne Alexandre Marie, né le 1er juin 1781, baptisé le 2
  • 5) Antoinette Claire Joséphine, née le 3 septembre 1783, baptisée le 4.
  • 6) Charlotte Eugénie, née le 30 janvier 1787, baptisée le 4 février

Hélène GOY décède "âgée d’environ trente cinq ans" et est enterrée le 9 février 1788 à la paroisse Saint André le Bas. Jean Baptiste Abel BOISSAT décède, âgé de 75 ans à Vienne le 11 avril 1820.

Clarice BOISSAT
Antoinette Claire Joséphine, 5e enfant de la famille BOISSAT, est très certainement "notre" Clarice. Cela pour trois raisons :

  • souvent à l’époque, le 2e prénom est celui qui est en usage : Claire plutôt qu’Antoinette pour elle-même et pour ses proches,
  • Clarice est une variante de Claire : Sainte Claire d’Assise, fêtée le 11 août, fonde en 1211 les moniales qui prendront son nom et s’appelleront les Clarisses.
  • Enfin, preuve indéniable, le jour de son mariage Antoinette signe "Clarice BOISSAT" et cette signature est identique à celle des courriers adressés à Madame HEIMBROCK.
Cliquez sur le document ci-dessous pour comparer les signature de Clarice en 1799 avec celle de son mariage en 1802.
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Signatures

Le jour de son baptême à Saint André le Bas (4 septembre 1783) "le parrain (est) Messire Antoine GOY, abbé commendataire de l’Abbaye de Fouillé, représenté par Sieur Joseph Désiré GOY son père et ayeul de la baptisée, ingénieur et chef des Ponts et Chaussée, & marraine Dame Marie-Claire BONIN, veuve BOISSAT, son ayeule maternelle. Ont signé BONIN, BOISSAT, GOY, BOISSAT, CHARVET Curé".

Clarice est donc très jeune (5 ans) au décès de sa mère. Elle est élevée avec ses frères et sœurs dans la grande maison du quai du Rhône.

Les époux BOISSAT - ROGNIAT et leur famille
A l’âge de 18 ans, le 19 nivôse an X (9 janvier 1802) elle épouse à Vienne Jean-Baptiste ROGNIAT. Il est né à Saint Priest le 7 mai 1771. Négociant à Vienne, il a presque 31 ans ; fils de Jean Baptiste ROGNIAT "propriétaire en législature à Chanas" et d’Antoinette PAYET.

Celui-ci au début du XIXe siècle est propriétaire de la verrerie du Champ de Mars à Vienne. A l’époque de la Révolution, il est notaire à Chanas (Isère). Administrateur du département et député à l’Assemblée Législative en 1791, il se cache à Paris sous la Terreur. Après le 9 thermidor, il revient dans son département. Il est nommé membre du conseil général. Il meurt en 1825.

Leurs témoins de mariage sont : "Louis Etienne Marie Alexandre BOISSAT, étudiant en pratique" ; le frère de Clarice âgé de 20 ans, et Joseph ROGNIAT "chef de bataillon du génie", dont nous reparlerons.

De cette union nait le 7 prairial an XI Jean Baptiste Charles ROGNIAT (27 mai 1803 à Vienne). Le 8 nivôse an XIII (29 décembre 1804) nait un deuxième garçon, prénommé également Jean Baptiste. Malheureusement il décède âgé de 6 mois le 23 juin 1805. Trois mois plus tard, à peine, l’ainé des garçons meurt à son tour à deux ans le 9 septembre.
Par deux fois, Jean Baptiste Abel BOISSAT, grand-père maternel des enfants, en tant qu’officier de l’Etat-Civil de Vienne doit consigner ces décès dans les registres.

Sous l’Empire et la Restauration, Clarice doit quitter Vienne, pour suivre les affectations de son mari, Jean-Baptiste ROGNIAT. Après ses études au collège de Tournon tenu par les Oratoriens, il est reçu à l’Ecole Polytechnique d’où il sort en 1811.

« Nommé à cette époque sous-préfet de Bonneville (département du Léman) il remplit ces fonctions jusqu’au moment où la Savoie fut rendue au Roi de Sardaigne. Il passa alors à la sous-préfecture de Vienne puis aux sous - préfectures du Puy-de-Dôme (30 mars 1815) et des Ardennes (14 juillet).

L’année suivante, s’étant trouvé en dissidence avec le Ministre, dont il ne voulait pas suivre la ligne politique avec assez de docilité, il fut mis à la retraite. Le crédit de son frère le fit rentrer en grâce en 1819. Il fut alors nommé Préfet de la Vendée (9 janvier) et successivement de l’Ain (19 juillet 1820) et du Puy-de-Dôme (10 août 1830). Deux ans après, lors des événements des 5 et 6 juin 1832, il fut brutalement destitué pour s’être prononcé avec fermeté contre la mise en état de siège de la capitale. Il se retira alors à Fontainebleau où il mourut le 31 août 1845 » [11] Jean Baptiste ROGNIAT a laissé quelques ouvrages philosophiques et d’enseignement.

Son frère Joseph (né à Saint Priest le 13 novembre 1776) fera toute sa carrière dans l’armée : capitaine dans la division du Général DELMAS (en 1795 pour la campagne de Bavière) celui-ci lui confie les fonctions de commandant du Génie, d’aide de camp et de chef d’Etat Major. Il se distingue à la défense de Kehl, aux combats de Neubourg. Il est nommé Chef de Bataillon en 1800.

Joseph ROGNIAT fait la campagne en 1805 en qualité de commandant en chef du Génie du 7è corps de la Grande Armée. Nommé Général de Brigade par le Maréchal LANNES, il est Général de Division le 9 juillet 1811 après les Campagnes d’Espagne.
En 1815, avant les Cent Jours, il fait sa soumission à Louis XVIII qui le crée Chevalier de Saint Louis, grand officier de la Légion d’Honneur. Cependant, il suit la Grande Armée de Napoléon jusqu’à Waterloo. Sous la Restauration, il est nommé membre du comité de la Guerre. Il meurt à Paris le 10 mai 1840.

Clarice, veuve à 62 ans, retourne auprès des siens à Vienne, quai du Rhône, à peu de distance de la maison paternelle. Elle meurt à plus de 81 ans, le 23 avril 1865. Elle habite alors "Rue du Bac à Vienne" (actuelle rue du Rhône) qualifiée de "rentière" dans son acte de décès, elle est dite "Veuve Jean Baptiste ROGNIAT (dit "Auguste").

Il serait étonnant qu’il s’agisse du même Auguste dont parle Clarice dans ses courriers à Marie Thérèse HEIMBROCK.
Clarice est âgée, à l’époque des courriers à Marie-Thérèse, de 16 à 17 ans. En 1799 Jean Baptiste (alias "Auguste") a 28 ans. Peut-on à cet âge, être si heureux de recevoir d’une vieille dame un petit oiseau "qu’en sautant dans ses transports d’allégresse, il en a cassé une vitre" ?

"La Citoyenne Donnat"

Dans les papiers personnels de Marie-Thérèse HEIMBROCK est conservée une lettre adressée de "Lyon le 2 floréal an 7" (21 avril 1799) " A la citoyenne d’HIMBROCK, chez la citoyenne DONNARD, quay du Rhône N°64, à VIENNE" :

"J’ai reçu en l’absence de mon frère, citoyenne, la lettre que vous luy écrivez de Vienne, pour le porter à s’attendrir sur la situation d’une mère, qui depuis quelques mois, non contente de dépenses énormes qu’elle (occasionne) à ses enfants, ne cesse de leur donner des chagrins et des ennuis ; ce qui contrarie en tout ce qu’elle peut leurs vues de bienfaisance.
Il est étonnant que vous qui faites la bonne apôtre auprès d’elle, au lieu de nous ennuyer de vos jérémiades et de vos lamentations, ne preniez pas au contraire des moyens de faire revenir cette femme de ses erreurs.

Je vous prie, citoyenne, de vous mêler dorénavant de vos affaires et de nous faire grâce de votre bavardage.
Il est bien singulier que dans toutes vos lettres, vous, vous osiez vous plaindre des maux que vous a fait la république, lorsqu’elle vous a hébergé pendant quatre à cinq ans sans aucune rétribution, et que vous osiez faire part de vos plaintes à un de ses agents qui a eu l’honnêteté d’oublier ses devoirs qui l’obligeaient à vous faire des frais, pour n’écouter que la voix de l’humaine souffrance. Je vous salue. Blachier."

On ne peut pas dire que le ton soit amical !

C’est le frère de Pierre BLACHIER, Receveur des domaines à Lyon, qui répond à Marie-Thérèse. Celle-ci est intervenue en faveur de la mère des frères BLACHIER. Mais son soutien est mal reçu car ce serait, de sa part, faire peu de cas de l’aide dont elle a bénéficié de la part du receveur.
Celui-ci, " n’écoutant que la voix de l’humaine souffrance" a " oublié ses devoirs". Pierre BLACHIER a dû souvent renoncer à exercer des contraintes contre Marie-Thérèse alors logée dans l’ancien couvent des Jacobins de Lyon, entre 1797 et 1799 [12] . Peut-être même a-t-il avancé l’argent en attendant le règlement d’autres locataires : la veuve FOROBERT ou Jean Pierre BORIN ?

Une deuxième lettre ; également adressée de Lyon ; le 1er Thermidor an VII (19 juillet 1799) à " la Citoyenne DONNAT quai du Rhône, pour remettre à la citoyenne HUMBROT à Vienne " nous rassure :
"J’espère que la présente vous trouvera en bonne santé, ce que je suis impatiente d’apprendre de vous même. Quand à moi je me porte parfaitement bien ainsi que mes enfants que je vois tous les jours.
Ma demeure, quand vous voudrez m’écrire est rue Bellecordière N° 59. Je compte que vous voudrez bientôt en faire usage. II me tarde de recevoir de vos nouvelles.
En attendant ce plaisir, je vous embrasse de tout mon cœur et suis avec un sincère attachement votre concitoyenne. Veuve BLACHIER.
Bien des choses à la Citoyenne DONNAT et à tous ceux qui se rappelleront de moi ".

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La Veuve Blachier signe avec difficulté

A noter que la signature est celle d’une femme âgée qui signe avec difficulté alors que le texte est très bien écrit. L’adresse comporte d’ailleurs une erreur :" Pour remettre à la citoyenne HUMBROT". Cela dénote une rédaction "phonétique", la veuve BLACHIER utilisant les services d’un écrivain public.
Il s’agit certainement de la mère dépensière et "enquiquineuse" du premier courrier ; amie de Marie-Thérèse et de la citoyenne DONNAT ; la mère de Pierre BLACHIER chargé de la gestion des bâtiments de l’ancien couvent des Jacobins à Lyon. Il faut croire que ses relations avec ses enfants se sont améliorées ; peut-être grâce aux interventions de Marie-Thérèse.

Marie-Thérèse est donc à Vienne début 1799. Elle loge au 64 Quai du Rhône, non loin de l’église Saint André le Bas.
A cette époque, il y a de nombreux couples DONNAT (ou DONNA) à Vienne [13], entre autres :

  • Joseph DONNAT « négociant » et Henriette REYMOND
  • François DONNA, « marchand drapier » ou « négociant » selon les actes, et Delphine ROCHER, rue Marchande. Il signe « Donna, Cadet »
  • Jean Baptiste DONNAT, « voiturier par eau » et Marie LOUP, rue Cuvière
  • François DONNA et Marie VERNAY. L’indication de « batellier domicilié à Vienne, quay du Rhone » dans l’acte de naissance de leur fils François, le 22 pluviôse An V (10 février 1797) nous laisse penser que Marie VERNAY est « la citoyenne DONNAT » qui héberge Marie-Thérèse.

[1« Les veillées du château, cours de morale destiné aux enfants » est un ouvrage écrit par la comtesse de Genlis, en trois volumes, publié en 1784. Ce livre, alors très populaire, connaît plusieurs éditions au long du XIXe siècle.

[3En voici la traduction ... "voyageurs ne font que suivre, ou prennent le chemin du retour, et n’ont aucunement l’idée d’aider à atteindre le but, et moins encore en cas de crimes ou délits. Au contraire c’est à nous seuls que cela appartient, et les nôtres doivent toujours avoir la haute main en ce qui concerne l’autorité sur l’escorte, non seulement sur nos terres mais encore sur le territoire épiscopal de Spire. Mais quand il s’agit d’escorte dans la principauté de Spire, de sa cathédrale, et des lieux adjacents de ce côté ci du Rhin, c’est-à-dire du côté d’Heidelberg, nous voulons nous en tenir, bien entendu, à ce qui est dit plus haut, touchant la libre allée et venue sans entraves de Juifs accompagnés, ou de convoi de matériel portable, et l’on doit avant tout notifier cela à temps. D’autres exemples de tels convois sont donnés par LIMNAEUS ..."
Une note concernant un passage du texte non conservé apporte des références servant à justifier certaines affirmations. Elle indique les titres de trois recueils de textes, et cite les noms de trois empereurs romains germaniques qui doivent être Frédéric Barberousse (empereur de 1152 à 1190) Maximilien 1er (empereur de 1493 à 1519) et Charles Quint (empereur de 1519 à 1556). Traduction et commentaires transmis par le regretté Jean Gouzy.

[4"Pierre CAVARD : "Vienne la Patriote" page 45. En fait, d’après J.FALK "notes chronologiques sur les délibérations municipales de 1789 à 1906" (A-12.282 Bibliothèque de Vienne) ; Abel BOISSAT remplace M. BOISSONNET élu le 13 avril, qui lui-même à remplacé REVOLAT élu le 1er avril.

[5Pierre CAVARD "Vienne au temps du Directoire" - Appendice pages 151 à 153.

[6Elections des 12 et 13 brumaire - 3 et 4 novembre 1795.

[7Sur l’industrialisation de la Gère après 1700, voir mon ouvrage "Pont-Evêque, industrie et naissance d’une commune (1700-1900)" sur la topographie de Vienne au XVIIIe siècle et son développement, voir l’article de René FAVIER dans le Bulletin des Amis de Vienne n° 72 - fascicule 4 bis-1977.

[8Je tiens à remercier tout particulièrement Roger DUFROID infatigable chercheur sur les familles et lieux de Vienne, pour la communication des précieux renseignements généalogiques et biographiques sans lesquels ce chapitre n’aurait pu être écrit.

[9René FAVIER op.cit

[10Renseignements extraits de « Description et histoire des places et voies publiques des quartiers nord-ouest de Vienne » par Roger DUFROID dans le Bulletin des Amis de Vienne n° 82 – fascicules 3 et 4-1987 .

[11Extrait de sa notice page 358 dans la "Biographie du Dauphiné" par A.ROCHAS - Tome II (1860)

[13Dépouillement des registres paroissiaux de Vienne (paroisses Saint Sévère et Saint André le Bas de 1778 à 1800) aux archives municipales de Vienne fait en septembre 1988, vérifié sur les actes en ligne des archives départementales 28 ans plus tard !

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2 Messages

  • Clarice Boissat, l’allemand... et la Cabale 6 mars 2020 10:28, par Franck Juin

    Bonjour,

    Une petite question/remarque : je n’ai pas accès au document original, mais au début de la lettre n° 3 de Clarice, seconde phrase, ne faudrait-il pas lire plutôt "âme" que "aine" : "Je ne pouvais me lasser de lire et de relire votre lettre qui m’a remis un peu de tranquilité dans l’aine âme, (...)" ?

    En tout cas votre article était très intéressant à lire, et quel travail de recherches effectué !

    Cordialement,

    Franck Juin

    Répondre à ce message

    • Clarice Boissat, l’allemand... et la Cabale 6 mars 2020 14:05, par Michel Guironnet

      Bonjour Franck,

      Merci pour votre sympathique commentaire et la lecture attentive des courriers de Clarice.
      Vous avez parfaitement raison : c’est l’OCR qui a "fait des siennes" et la faute a échappé à ma relecture.
      Je viens de la corriger.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

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