Jean Louis Deroubaix est le premier de mes ancêtres wallons à venir sur Lille, l’histoire familiale n’en donne pas les raisons mais on peut penser que poussé par l’exode rural il ait été attiré par une agglomération où les débuts de l’industrialisation offraient plus de possibilités d’emplois. Il est né en 1811 dans la commune d’Herquegies, située à environ 30 km à l’Est de Lille, dans l’ancien département français de Jemmapes. Son père Jean-Baptiste, son grand-père Gérard et son arrière grand-père Emmanuel Joseph sont tous trois originaires de Montroeul au Bois, dans cette magnifique région du Pays des collines.
- Eglise St Martin de Montroeul-au-bois
La généalogie est toujours l’occasion de rencontres assez extraordinaires, c’est ce qui s’est passé en Belgique où j’ai eu de nombreux contacts avec Guy Deroubaix [1] qui m’ont permis de remonter plusieurs générations de Deroubaix.
Emmanuel Deroubaix, l’ancêtre commun
J’ai aussi eu la chance de rencontrer en 1983 un certain Paul Deroubaix, imprimeur à Frasnes-lez-Anvaing, descendant en ligne directe d’Emmanuel Joseph père d’Emmanuel Joseph Deroubaix de Montroeul-au-Bois. Dans une lettre qu’il m’avait adressé en 1986, il m’indiquait que notre ancêtre commun Emmanuel exerçait la profession de couvreur (en chaume) qu’ont pratiquée ses descendants jusqu’à son arrière grand-père Ferdinand Joseph décédé en 1886 à Montroeul-au-bois.
Mais revenons à Jean-Louis Deroubaix qui est ouvrier boulanger, il se marie à Fives [2] le 26 juin 1838 avec Joséphine François, couturière, née à Leuze-en-Hainaut. Jean-Louis Deroubaix est tour à tour mentionné comme batteur de coton (1845), boulanger (1853), surveillant de filature (1861 et 1872), contremaître de filature (1880). Quant à Joséphine François, on la signale comme cabaretière en 1872).
- Florine Deroubaix, marraine de Victor
Florine voit le jour un peu plus de 4 mois après leur union. Il se passe ensuite 7 ans avant la naissance d’Oscar Dominique (en 1845). Puis c’est au tour d’Adolphine en 1848. Victor Jean Baptiste, mon arrière grand-père, né le 29 juin 1853, au 19 de la rue des Meuniers, à Wazemmes, est le petit dernier. Il est baptisé le 3 juillet suivant dans l’église St Pierre et St Paul : son parrain prénommé Victor est marchand de lin, sa marraine n’est autre que sa soeur aînée Florine.
- Victor Deroubaix
Chez les Deroubaix il y a des moments de joie dans leur faubourg de Wazemmes, notamment le 5 août 1861 lors du mariage de Florine avec Augustin Haquet, fabricant de chicorée [3]. Mais les bonheurs sont de courte durée, car en août 1866 Dominique décède à l’âge de 21 ans, suivi 8 ans plus tard par sa mère Joséphine François, qui a 56 ans. En décembre 1879, on enterre Florine, l’aînée des Deroubaix, âgée de 41 ans.
Sur Victor Jean Baptiste, je sais peu de choses quant à sa période lilloise, sinon qu’il était voyageur de commerce et qu’il habitait 213 boulevard Vallon lors de son mariage avec Emma Marie Loof. Représentant de la chicorée Raverdy, on l’aperçoit dans l’amusante publicité ci-dessous.
Avec sa tête d’artiste, un peu original
Je voudrai toutefois vous livrer quelques extraits de lettres qui parlent de Victor jean Baptiste et de son père Jean-Louis.
... je possède les photos de Marraine Haquet [4] et celle de mère [5], les deux sœurs de ton père, si cela te faisait plaisir je puis te les envoyer, il paraît que mon regard, ma façon de parler, de marcher, tout est de Marraine et de l’oncle Victor ton père, les photos sont de 1876. [6]
.... En t’écrivant je suis en esprit près de grand-père Deroubaix [7] avec son regard noir et sévère, je le revois dans la chambre des oiseaux écoutant leur ramage, puis c’est ton père l’oncle Deroubaix avec sa tête d’artiste, un peu original cela va te faire rire, c’est la réalité !! ... [8]
Une carte de visite originale
- Publicité pour la chicorée Raverdy (avec le portrait de Victor Deroubaix, son représentant)
A propos de chicorée
Je me rappelle, étant enfant, que l’on mettait quelques grains de chicorée au fond du filtre de la cafetière, mais je n’étais pas allé plus loin dans ma curiosité. Il a fallu que j’entreprenne la généalogie de mon arrière grand-père Victor Deroubaix pour que je réalise l’importance économique qu’avait eu la chicorée dans le Nord de la France.
La maison Raverdy, dont l’activité essentielle était la torréfaction de café, a été fondée en 1876 ; c’est seulement en complément du café qu’elle s’est lancé dans la fabrication de chicorée.
- 1-Chromo chicorée Raverdy (recto déplié)
- Encore une tasse Gertrude : il est bien vrai que la chicorée Raverdy est la meilleure.
- 2-Chromo chicorée Raverdy (recto plié)
- J’ai gâté mon café avec de la mauvaise chicorée c’est impardonnable : il est si bon quand tu emploies la chicorée "A la France" de Raverdy § Cie. Fais donc attention à la marque et non à des chromos.
- Chromo chicorée Raverdy (verso)
Liens
Sources
- Guy Deroubaix
- Collection personnelle et archives familiales (photos et chromos)
- Archives municipales de Lille
- Paroisse St Pierre et St Paul de Wazemmes
- Archives départementales du Nord
- Archives de l’état à Tournai (Belgique)
- Administrations communales de Frasnes-lez-Anvaing et Leuze-en-Haunaut
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