"On écrit de Grenoble..."
Déniché dans "Le Journal des débats et des décrets" du 27 nivôse An XI (17 janvier 1803) ce tragique - et beau - fait divers arrivé dans un petit village au sud de Vienne, en Isère :
- Son dernier billet
Dans "La Gazette nationale ou le Moniteur universel" du 19 janvier 1803, un article plus complet m’apprend ; grâce cette fois à "une lettre de Chonas" ; que son suicide a eu lieu le 9 nivôse (30 décembre 1802). Le malheureux A.B a été trouvé le lendemain de son geste fatal, le canon du pistolet encore fumant !
- Dans "La Gazette" de janvier
- Le passeport est daté de Dijon du 29 germinal An X (19 avril 1802).
Même avec cette précision sur la date, je n’ai pas trouvé ce natif de Lyon dans le registre des décès de Chonas. Il n’y a sans doute pas eu d’acte rédigé pour ce pauvre A.B...mais est-ce bien possible ? Il y a bien dû avoir un procès-verbal d’établi.
Dans un autre article de journal, quasi identique au précédent mais publié dès le 22 nivôse An XI (12 janvier 1803) dans le "Bulletin de Lyon" N° 32, il est précisé ; au sujet du passeport déchiré ; que c’est "le fonctionnaire qui rend compte de ces détails" qui l’a trouvé sur le corps.
Les "on a distingué néanmoins..." et "on a écrit au maire de Dijon" deviennent dans cet article "j’ai distingué néanmoins" et "j’ai écrit au maire" : le "journaliste" semble bien recopier les mots d’une lettre (ou de sa copie) qu’il a sous les yeux !
Indice en faveur d’un constat rédigé lors de la découverte du cadavre : le "fonctionnaire" écrit "en faisant la levée du corps, la curiosité me porta et devait me porter à voir le collier qu’il avait désigné. Je trouvai autour de son cou un cordonnet auquel était suspendu un bijoux (sic) renfermant des cheveux ; c’étaient sans doute ceux de son épouse ou de sa maîtresse. Conformément à ses intentions, j’ai ordonné qu’il fut enterré avec le collier"
Ce même article est repris mot pour mot une semaine plus tard dans "La Clef du cabinet des Souverains" du 19 janvier 1803 !
Qui est ce "fonctionnaire" qui écrit à Grenoble, probablement au Préfet de l’Isère ; et qui "ordonne" ? Le Maire de Chonas, le Juge de Paix ?
Qui réussira identifier ce pauvre A.B (en espérant que les initiales soient exactes) ?
Une mèche de cheveux Qu’elle m’avait donnée Une mèche des cheveux Qu’un jour j’ai caressés Une mèche de cheveux Qui venait ressusciter Le souvenir d’un temps heureux Le doux mirage d’un été Salvatore Adamo |
« Une mèche de cheveux, qu’elle m’avait donné... » Pour lire la suite