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Une histoire de « Préauchat » ou le morlaisien qui ne voulait pas être Maire

Le jeudi 25 janvier 2018, par Jean-Christophe Guéguen

La période qui a suivi la guerre de 1870 est marquée par un basculement du pays qui passe du régime monarchique et impérial à la République qui s’installe durablement en France. Mais l’influence républicaine est farouchement combattue en Bretagne par la noblesse, le corps ecclésiastique et le cléricalisme latent de la population.
L’année 1885 se terminera par des élections législatives et présidentielles.
Les Monarchistes, Bonapartistes ou Conservateurs devront céder la place à une coalition de Radicaux, de Radicaux-socialistes, de Républicains modérés et d’Opportunistes qui sont les plus nombreux !

En janvier, le Sénat à majorité républicaine se renouvelle. Cela provoque des débats qui ne manquent pas de sel.
Mr Soubigou, qui représente la droite légitimiste et catholique, est élu dans le canton de Landivisiau, mais il y a un recours de la minorité locale qui conteste cette élection.

Au Sénat on s’étripe… avec courtoisie…
(Sénat, débats parlementaires, propos du rapporteur)

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Mr Soubigou

« En effet, l’honorable M. Soubigou, celui des candidats élus qui a réuni le plus de suffrages, a obtenu 602 voix ; la majorité absolue étant de 586 voix, il n’y a eu que 16 voix de différence entre le nombre des suffrages obtenus par l’honorable M. Soubigou et le chiffre de la majorité absolue. »
(Le rapporteur insinue que l’action du clergé n’est pas étrangère à ce succès)
« Eh bien, évidemment, si l’action du clergé, dans la mesure que j’ai indiquée, n’a pas abouti à un déplacement de voix plus considérable, ce n’était vraiment pas la peine qu’il se donnât tant de mouvement, ni tant de peine, et qu’au Conquet, par exemple, on s’exposât à briser la chaire, tant on mettait de violence à prêcher contre la République et les institutions laïques. »
(Le rapporteur continue par des propos plus pertinents et circonstanciés car ils portent sur des faits incontestables.)
« Pourtant, il y a, en dehors de l’action du clergé certains faits. (Exclamations à droite.) Messieurs, je veux parler des faits d’une gravité extrême, qui ont une importance exceptionnelle, eu égard à la répartition des suffrages.
M. Nerzic raconte que le 25 janvier, au moment où il arrivait à la gare de Quimper, un individu en blouse bleue, lui offrit trois billets de cent francs et un bulletin portant les noms de M. Soubigou et des autres candidats conservateurs. M. Nerzic repoussa naturellement cette offre, et il ajoute : on m’aurait offert 6000 fr. que j’aurais refusé de la même manière…
Si on lui a offert trois billets de cent francs… (c’est) … pour voter pour la liste de M. Soubigou.
M. Paris (conservateur) : Pour prendre le bulletin.
M. le rapporteur (républicain) Oh ! Pour prendre le bulletin ! J’entends l’honorable M. Paris faire cette distinction.
A propos de l’élection de Pontivy on a dénoncé à la Chambre les libéralités de 50 centimes répandues sur un très grand nombre d’électeurs. Mon Dieu Je suis tenté de croire que c’était aussi dans la pensée qu’ils se serviraient du bulletin.
Ah ! Si vous trouvez que l’on pouvait lui offrir 300 francs pour ses menus plaisirs, pour qu’il pût charmer sa journée passée à Quimper, c’est possible ; mais je ne crois pas que ce fait puisse être sérieusement envisagé autrement que comme un acte de corruption au premier chef, aussi caractérisé qu’il puisse l’être.
Ceci, messieurs, nous amène à vous parler d’un acte qui est encore extrêmement délicat et qui a été traité par M. Paris avec beaucoup, j’allais dire, de sans-façon.
C’est le fait reproché à M. le comte de Legge.
M. Préauchat, conseiller municipal de Morlaix, juge au tribunal de commerce, de Morlaix, qui n’est pas non plus, par conséquent, le premier venu, et qui n’est pas un homme de rien, M. Préauchat faisait partie du 28e bureau et voici ce qu’il dépose :
« Je faisais partie du 28e bureau, comme assesseur, et, vers onze heures et demie, M. de Legge s’est présenté à mon bureau, présidé par M. de Kervasdoué.
« M. de Legge, après avoir déposé son bulletin, est resté à causer avec M. de Kervasdoué et lui dit :
Dans ma contrée, je croyais pouvoir compter sur quatre républicains convaincus ; je ne suis pas certain d’avoir gagné tous les quatre, mais pour deux j’en suis certain, mais ils m’ont coûté cher... »
Et le témoin ajoute : « Dans ma conviction, ce n’était pas qu’ils lui avaient coûté cher comme efforts, mais bien en argent. C’est ce que m’avait fait comprendre le langage qu’il tenait, souligné d’un geste très significatif. »
(Il s’agit vraisemblablement d’un frottement entre le pouce et l’index !)
Voilà, messieurs, ce que dit M. Préauchat ; je n’ai pas besoin de vous dire que M. de Legge le dément de la manière la plus absolue ; mais je dois faire observer qu’il était onze heures et demie et, en effet, M. de Legge nous déclare qu’il n’est arrivé de Quimper que vers onze heures ».
Qui est donc ce Monsieur Préauchat qui, « pour n’être pas comte Préauchat (Murmures à droite) n’en est pas moins un très galant homme, juge au tribunal de commerce d’une ville aussi importante que Morlaix »… ?

Au moment des faits Jean-Marie Préauchat a 49 ans, et en partie grâce à son témoignage, l’élection de Mr Soubigou est invalidée.

Originaire du département des Côtes du Nord près de Rouillac, Eréac et Sévignac la famille Préauchat porte le nom du lieu-dit où ils vivaient.
De nos jours (2015) c’est encore un Préauchat qui tient la ferme du hameau.
Le patronyme est attesté depuis la moitié du 16e siècle, au moment où une dame Gaubert épouse un certain Gilles Préauchat ancêtre de notre morlaisien.
D’origine paysanne, ce ne sont pas des notables. Très vite on constate que certains quittent la terre. Ils se déplacent sur Quintin et St Brieuc.
Guillaume Préauchat, né en 1764, est tisserand à Eréac ; son fils Jean François épouse une dame Pleven. (La famille Pleven donnera un ministre à la 5e république). Jean François Préauchat, plus tard huissier de justice à St Brieuc, réside à Quintin où son fils Jean Marie Esprit Désiré nait en 1836.
Celui-ci se lance dans le commerce. Il est représentant comme ses trois frères et s’établit à Morlaix après son mariage.
Pourquoi Morlaix ? Probablement parce qu’il y a de la famille sur place. « La famille Pleven s’enorgueillit de compter parmi ses ancêtres, Liberal Préauchat qui fut maire de Morlaix sous la Convention »
(Vérification faite, Libéral Préauchat ne figure pas dans la liste des maires de Morlaix. Peut-être était-il maire d’une commune voisine, ou simplement conseiller communal ? L’un de nos lecteurs pourrait peut-être nous éclairer sur ce point.) 

Sa jeune épouse, Rose Marie Penther fille de coiffeur et orpheline de mère, décède en 1873 à 28 ans.
Jean Marie, anti bonapartiste, ne voit pas d’un mauvais œil la chute de l’empire. Cultivé, il a fait de Victor Hugo son auteur préféré. Comme lui son cœur penche plutôt du côté de la Commune que de celui des Versaillais. Victor Hugo incarne à la fois la lutte contre l’empire et un certain souci de justice sociale.

La communauté morlaisienne s’est préoccupée depuis l’ancien régime de secourir les indigents et aliénés ; son hôpital communal, civil et militaire, jouit d’un renom certain. Jean Marie s’inscrit dans cet état d’esprit d’assistance à autrui.
Pour lui, si la chute de l’empire est plutôt une bonne chose, l’invasion prussienne est une calamité. D’accord avec Gambetta, qu’il a choisi comme mentor politique, il est partisan d’une résistance à outrance.
L’armée impériale est anéantie et la nouvelle république lance une levée en masse de conscrits, de francs-tireurs et gardes mobiles pour lutter contre l’invasion. 11 corps d’armée, soit environ 600.000 hommes, sont mobilisés. Dans le registre spécial de l’Union des Combattants, on trouve 6 engagés à Morlaix et Ploujean. Jean Marie Préauchat, franc-tireur, et les 5 autres obtiennent, en 1877 « un brevet de la médaille de 1870-1871 »

La vie continue. Un an après son veuvage, Jean Marie épouse à 37 ans Marie Jacquette Cotty de dix ans son aînée. C’est la 2e épouse du père de sa première femme, Rose. Elle est commerçante, lui se déclare négociant.
Entre 1874 et 1885 Jean Marie Préauchat s’installe dans le paysage commercial et politique de Morlaix. Il est républicain, il le revendique, il en est fier. Elu au conseil municipal, jamais adjoint, sans doute par choix, il restera pendant 40 ans jusqu’à la fin de sa vie avec seulement une interruption d’un mandat dans l’équipe municipale. Son engagement politique est sans doute familial. Son père, Jean François Préauchat huissier au tribunal d’instance de St Brieuc a été destitué, par décret impérial en 1858, pour avoir participé à une manifestation
Il s’installe, sur la route de la gare, dans une maison assez simple sur trois étages. Actuellement, avec ses ouvertures, peintes d’un rouge éclatant, cette maison fait un clin d’œil au passant qui se souvient des engagements de Jean Marie.
Républicain radical, mais très apprécié de ses concitoyens, il accède à la présidence du tribunal de commerce. Il s’investit aussi comme administrateur de « l’Hospice », ainsi qu’on nomme l’hôpital de Morlaix.
Les suites de la guerre de 70 laissent des traces. Bien qu’il ait été précédemment invalidé le Sénateur Soubigou est néanmoins réélu. Minoritaire, il se présente sous les quolibets de l’assemblée « en pittoresque costume de paysan bas-breton ».
Jean Marie est furieux. Pugnace il poursuit le combat politique, comme il l’a toujours fait.
Il est vrai que la vie municipale, très compliquée de Morlaix, le pousse à agir. Entre 1881 et 1888 il y aura 5 élections de maires, dont Jean Marie !!!
Elu en 1881 le maire, Armand Cloarec, tente de nommer à la tête de l’hôpital un médecin dont la famille est connue pour ses convictions « réactionnaires ». Pour Jean Marie il n’est pas question de faire des concessions à la droite ! Il fomente une rébellion des conseillers municipaux et, bien qu’il ne soit pas adjoint, son influence est telle qu’elle aboutit à la mise en minorité du maire. Armand Cloarec, désavoué, est poussé à la démission en 1883. Il est réélu en 1888. Six mois plus tard il jette l’éponge une nouvelle fois : Jean Marie a gagné car il n’y est pas pour rien.
Entre temps César Roussel est devenu maire, mais il démissionne suite aux événements de 1885. Le conseil doit procéder à l’élection d’un nouveau magistrat en son sein. Personne ne se sent capable d’assumer cette fonction, les conseillers choisissent Jean Marie Préauchat dont tout le monde apprécie les compétences et la rectitude… Mais ce 18 novembre 1885, Jean Marie, sans doute occupé par ses multiples activités, n’est pas là ! Il est élu à son insu, et certainement pas de son plein gré puisque le lendemain « il s’empresse de faire savoir à ses collègues et au Préfet qu’il n’accepte pas de pourvoir le poste »
Il perd sa 2e épouse le 6 août 1890. Il est domicilié rue Gambetta du non de son maître en politique. Il est amusant de penser qu’il n’est pas étranger au baptême de cette rue qui monte à la gare de Morlaix.

A 55 ans il convole, une troisième fois en 1891, avec Marie Francine Tournemine, 27 ans qui lui donne quatre enfants.
Ses différents mariages et son activité professionnelle ont probablement conforté sa situation économique. Il est aussi directeur de la Caisse d’épargne.
Il fait bâtir à Carantec ce qu’on appelle de nos jours une résidence secondaire. Elle est située dans le nouveau quartier des villas près de la grève Blanche.

Carantec devient une station balnéaire appréciée par la bourgeoisie morlaisienne. Jusqu’à très récemment les carantecois appelaient la grève Blanche la plage des morlaisiens. Jean Marie n’est pas richissime. Sa villa est une maison modeste : quatre pièces et deux mansardes bien orientées avec vue sur Saint Pol de Léon et un jardin d’agrément face à la mer. Il appelle sa villa « Les Jardies » comme celle où Gambetta s’est retiré à la fin de sa vie.

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Les Jardies

Il y réside suffisamment souvent pour être mêlé à la vie communale lors des troubles liés à la question scolaire. La loi de juillet 1901 impose aux congrégations religieuses une déclaration d’exercice sous peine d’être dissoutes. C’est le cas pour l’école des filles de Carantec. Les gendarmes vont intervenir pour expulser les religieuses.
Appuyées par une partie de la population, par le clergé et les propriétaires, elles se sont barricadées face à une contre-manifestation socialiste, où devait se trouver Jean Marie, pendant que le maire a posté des guetteurs dans le clocher pour surveiller l’arrivée des forces l’ordre.
Le préfet note parmi ceux qui pourront témoigner sur les graves incidents de Carantec : Mr Préauchat, ancien président du tribunal de Commerce.
Ce n’est pas un homme sectaire et certains de ses « amis » de la Lanterne à Paris regrettent ce qu’ils considèrent comme des compromissions.
L’influence politique de La Lanterne est considérable dans les années 1880. Lors des élections de 1885, une trentaine de députés est élue grâce à son soutien.
Mais en 1904 Jean Marie est mis au pilori par ce journal. La mairie de Morlaix est majoritairement radicale mais, comme dans toutes les coalitions des divergences apparaissent. Il s’agit du budget :
« Le rapporteur Mr Préauchat, radical socialiste, anti clérical militant, en qui nous avions la plus entière confiance, nous a rudement trompé ».
Il vient en effet de laisser passer une subvention à un curé dans le besoin en disant « d’une voix affaiblie par l’émotion, laissons à l’abbé (…) ses 600frs, c’est un enfant du pays ; cette allocation personnelle finira avec lui »
Son anticléricalisme ne s’applique pas aux individus mais à l’institution religieuse quand elle devient factieuse comme à Carantec.
La villa des Jardies est suffisamment connue et son propriétaire suffisamment apprécié pour qu’on en fasse un argument de location !!!

Dans le journal en 1907 une annonce est ainsi rédigée : A louer à Carantec, à partir d’avril, une maison close de murs avec vue sur mer, à proximité de la villa Les Jardies »

Cette même année le Journal Officiel signale la nomination de « Mr Préauchat Jean Marie Vice-président de la Société de secours mutuel de Morlaix »
En 1910, Ouest-Eclair signale : Nous apprenons avec plaisir que Mr Préauchat est nommé Officier de l’Instruction publique.
Il décède « en son domicile 41 rue Gambetta » le 12 novembre 1915.
« Dans toutes ses fonctions, il avait témoigné d’une haute intelligence et d’une activité inlassable. Ajoutons que sa disparition est une perte pour le parti Républicain, dont il était chez nous un des représentants les plus autorisés »
Dans l’avis de convoi on note la présence de ses enfants, de ses petits-enfants de son arrière-petit-fils. Ceci nous incite à penser qu’il a eu d’autres enfants que les quatre issus de son dernier mariage.
Maître Serrurier, notaire à Morlaix, disperse le 20 septembre 1920 ce qu’il y a dans la villa de Carantec. Outre le mobilier habituel, la batterie de cuisine et un piano, le notaire met en avant la bibliothèque richement dotée, en particulier des œuvres de Victor Hugo.
Quand vous vous promenez dans le vieux Carantec en remontant de Castel Bihan, vers le bourg, vous passez devant Les Jardies au 10 de la rue de Kermenguy.

Similitude amusante, en exceptant la fraude, l’histoire se répète !
120 ans plus tard dans la première décennie du 21e siècle, Mr Victor Préauchat, lointain petit cousin de Jean Marie, devient maire socialiste de Montfort sur Meu pendant que le Sénateur d’Ille et Vilaine Mr de Legge est élu dans l’opposion de droite.

Sources : www.senat.fr ; René Pleven par Christian Bougeard ; L’éclaireur du Finistère ; Ouest-Eclair ; La lanterne ; JO 5/8/1907 ; Union des combattants de 1870-1871 ; Ginette Luce-Lozac’h, Carantec ; Dictionnaire des notabilités morlaisiennes.

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4 Messages

  • Cet article est paru dans le LIEN du Centre Généalogique du Finistère, n° 140 de décembre 2016. Il contient en outre une descendance de Jean François Préauchat sur plusieurs générations.

    Répondre à ce message

  • Bonjour ,Jean Christophe .
    Toujours animée la vie politique en Bretagne !
    En ce qui concerne les descendants de Jean Marie ,de son premier mariage il a eu trois filles ,Jeanne Marie ,Marie Julie et Eliza. Seule Jeanne Marie est parvenue à l’âge adulte ,elle s’est mariée trés jeune avec Paul Henri Rumen et est décédée à 20 ans .Elle avait eu auparavant un fils Robert Pierre Rumen qui se marie en 1911.Je n’ai pu le vérifier mais ce dernier pouvait donc avoir un (ou plusieurs)enfant lors du décés de Jean Marie .ce serait donc l’arrière petit-fils que vous avez noté dans le convoi .
    Bien cordialement,
    Martine

    Répondre à ce message

    • Bonsoir Martine,
      C’est avec beaucoup de plaisir que je vous lis.
      Je vais incorporer vos informations dans sa généalogie.
      mais il me faudrait des infos "sourcées" et je ne sais pas comment vous contacter en privé.
      Merci de me contacter au ; jchgueguen chez gamail.com

      Répondre à ce message

      • Bonjour ,
        Vous trouverez tous les actes correspondants en consultant les archives départementales du Finistère qui sont en ligne,commune de Morlaix , aux dates suivantes :

        Jeanne Marie Adrienne Preauchat 21 Mai 1865/8 Mars 1886
        Mariée à Paul Henri Rumen le 4 Septembre 1883 ,a eu un fils Robert Rumen le 25 Janvier 1885
        Sur l’acte de naissance de Robert Rumen ,en mention marginale ,il est indiqué qu’il s’est marié à Paris V ,le 19 Xbre 1911 .

        Maria Julie Georgette Preauchat 30 Octobre 1868/22février 1870

        Eliza Eugénie Charlotte Preauchat 18 Août 1871 /3 Février 1872
        En espérant avoir répondu à votre attente
        Bien cordialement,
        Martine

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