La Cour d’assise de l’Eure condamne la femme Chargelègue, qui empoisonna son mari en juin, à 20 ans de travaux forcés.
La Cour d’assise de la Drôme acquitte le cultivateur Paul Lagier, 41 ans, qui tua sa femme de trois coups de révolver.
En approfondissant ces affaires dans d’autres journaux, je trouve celui du petit Dauphinois qui relate celui du Drômois acquitté.
Je vais creuser l’affaire de Jean Sylvain Paul.
Au premier abord c’est une banale affaire d’adultère mais surtout le mépris du désir de l’autre de couper les liens. Cette histoire a une résonance particulière de nos jours.
Je trouve un autre article de journal ci -dessus mentionnant un avis de dettes qui va me mettre sur la voie. Chalancon n’est pas très loin de Poyols. Je cherche sur Généanet le couple, je le trouve et je vérifie les données. Son nom complet est Jean Cyprien (non Sylvain) Paul Lagier né à Chalancon le 16 juillet 1881, en marge son mariage avec Monnier Lydie Eugénie le 3 novembre 1906.
Au vu des articles de journaux, cet homme a combattu pour la France. Je retrouve ses états de service grâce à son matricule, classe 1901. Reformé une première fois pour un hydrocèle, puis bon pour le service actif en 1917, puis définitivement reformé pour épididymite (maladie des testicules). C’est une maladie infectieuse éradiquée par des antibiotiques aujourd’hui mais à l’époque cela devait être plus problématique (cette maladie est peut-être à l’origine du départ de sa femme). Il est démobilisé en 1919. Ce document barré nous indique qu’il est décédé avant la date de libération du service militaire.
Décédé à Die (Drôme) : décès paraissant remonter à 24 heures et constaté le 17 juillet 1924 (avis de la mairie de Die du 21 juillet 1924).
Mort naturelle ?
Au vu de l’article du journal de Montélimar l’avocat a bien plaidé et a obtenu l’acquittement mais le prévenu n’a pas joui longtemps de cette liberté.
La deuxième affaire attise ma curiosité et me transporte dans une région que je ne connais pas.
Quel est donc le parcours de vie de cette femme ? Octavie Isabelle Victoria Gaullière née à Bois Arnault comme l’indique le recensement de cette commune en 1911 ainsi que la composition du foyer.
- En 1921, L’Est Républicain.
Les deux assassinats avec préméditation n’ont pas eu la même issue. Il serait intéressant de consulter les plaidoiries. Le Drômois a bénéficié de son statut d’ancien combattant je présume et l’empoisonneuse comme l’a dénommée les différents journaux a eu des circonstances aggravantes comme le démontre les différents articles (le poison c’est sournois, abandonner ses enfants c’est inconcevable.).
Lagier Jean Cyprien Paul s’est remarié peu de temps après son procès et a eu une descendance. Il est décédé dans des circonstances troubles. Quant à Gaullière Octavie Isabelle Victoria veuve Charlelègue elle aussi s’est remariée en 1943 après sa libération je suppose… et est décédée en 1975.