La réponse est rapidement trouvée : le graveur de la plaque, en 1919, s’est trompé ! La fiche de "Mémoire des Hommes", nous apprend que Joseph Charrin est natif de Clonas sur Varèze (Isère), village tout à côté de Saint Clair.
Son acte de naissance nous dit que né le 11 novembre 1894, à 9 heures du soir, Joseph-Antonin Charrin est le fils de Jean Charrin, 40 ans, cultivateur, et de Marie Antoinette Colombet, 37 ans. Jean et Marie-Antoinette ont du se marier vers 1876.
La famille est au hameau de La Reynie, depuis au moins 1879 [1].
Les Charrin habitent déjà à Saint Clair du Rhône, sur le plateau de Glay, en 1900 : Marcelle y est née. Anna manque dans le recensement de 1901 : est-elle déjà partie en région parisienne ? [2]. En 1906, le père est décédé et il manque aussi Jean-Louis.
Joseph a vingt ans en 1914 : le 1er septembre, il est incorporé au 99e RI où il ne reste que 7 mois. Le 1er avril 1915, il passe 6 mois au 414e RI jusqu’au 2 octobre 1915, date de son affectation au 415e RI. C’est dans ce régiment qu’il fera la majeure partie de la guerre. Joseph se bat sur plusieurs fronts.
- Extrait du site "Le Chtimiste"
Ce régiment est rattachée, à partir de novembre 1915, à la 163e Division d’Infanterie. En mars 1918, elle part de Mourmelon en Champagne pour rejoindre la Somme. Le 1er bataillon du 415e, dont fait partie Joseph Charrin, monte en ligne dès le soir du 29 mars 1918.
Extrait de l’historique du 415e Régiment d’Infanterie
"Le 27 mars (1918), le Régiment était embarqué en auto et dirigé sur la Somme. ...Après 48 heures de trajet, coupé par de nombreux incidents, dont un débarquement en cours de route, les premiers éléments furent dirigés sur Moreuil et mis à la disposition du Groupement Mesple.
La situation était la suivante : l’ennemi pressait la 133e D. I. qui se battait depuis plusieurs jours et disputait pied à pied le terrain avec des éléments de l’armée anglaise. Le Colonel Commandant le 415e R. I. reçut l’ordre de pousser immédiatement un bataillon et si possible deux sur Plessier-Rozainvillers et de reprendre ce village.
Le 1er Bataillon à peine débarqué était jeté sur la rive droite de l’Avre où il se buttait immédiatement aux troupes ennemies poursuivant les éléments du 32e Bataillon de Chasseurs se repliant sur l’Avre. Le combat s’engage immédiat et très vif. L’ennemi, arrêté net dans sa poursuite, dut se terrer pour la nuit, ce qui permit une rapide réorganisation des forces françaises sur la rive gauche de l’Avre.
Le 30 à 10 heures, le 1er Bataillon reçoit l’ordre de se replier sur la rive de l’Avre que l’ennemi avait franchi en amont de notre front."
La Bataille de l’Avre
- JMO de la 163e Division d’Infanterie
- La journée du 30 mars 1918
- Les positions des régiments autour de Moreuil
- JMO de la 163e DI (26 N 455/4)
L’an 1918, le 8 avril, à 7 h 15, « étant à Ailly sur Noye (Somme) Acte de décès de Joseph Antoine Charrin, soldat de 2e classe au 415e Régiment d’Infanterie, 2e Compagnie, matricule 504… domicilié à Glay par Saint Clair , tué à l’ennemi » le 30 mars 1918, à 13 heures, à Moreuil (Somme) « Mort pour la France ».
Acte rédigé par Pierre Berthet, Lieutenant au 415e RI sur la déclaration de René Thiebaud et de Charles Sanoy, soldats au 415e RI. L’acte n’est transcrit en mairie de Saint Clair que le 7 octobre 1921 par le maire Joseph Perret. [3]
Moreuil est à une quinzaine de kilomètres au sud-est d’Amiens ; sur la route de Montdidier. Ailly sur Noye est à 10 kms de Moreuil, en arrière des premières lignes du front.
Signalé à tort comme décédé
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