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Un portrait au daguerréotype, système Derussy, dans mes photos de famille

Le jeudi 15 décembre 2011, par Michel Egot

Notre trisaïeul, Charles Joseph Egot, est né le 29 mars 1824 à La Capelle-en-Thiérache.

Il était le plus jeune d’une fratrie de trois filles et trois garçons, héritiers de quatre générations de laboureurs et de marchands à La Capelle depuis la fin du XVIIe siècle.

Sur le daguerréotype ci-dessus, il n’a guère plus de vingt ans, il est probable qu’elle fut prise dans les années 1845-1848.

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Le verso du daguerréotype.
Le texte au verso du daguerréotype :

Portraits au daguerréotype, système Derussy, procédé connu de lui seul.

Après de longues recherches, le sieur Derussy est parvenu a donner à l’admirable découverte de M. Daguerre une perfection à laquelle on n’était pas encore arrivé. Grâce à lui, on pourra désormais, pour une somme bien modique, avoir son portait d’après nature et de parfaite ressemblance, chose qui jusqu’à ce jour avait coûté fort cher tout en atteignant très rarement le but désiré.

M. Derussy ne livre les portraits qu’après l’entière satisfaction des personnes qui veulent bien l’honorer de leur confiance aux prix de 4, 6, 10 fr. et au-dessus, à l’ombre et en quelques secondes.

Portraits de personnes décédées.

On se transporte au domicile des personnes qui le désirent.

Reproduction de tableaux, monuments, maisons de campagne, etc.

Tous les portraits sont garantis fixés au chlorure d’or, ce qui les rend inaltérables et pleins de vigueur.

Son salon est ouvert tout les j(illisible), du jour jusqu’à la nuit. On donne des leçons (illisible).
Daguerréotypes à des prix modérés.
On opère en toutes saisons et en tous les temps.

Sans doute Charles Joseph se rend-il régulièrement à Paris puisqu’il s’y fait des amis et aussi des associés.

La famille Laugrain gère une entreprise dans laquelle il a des intérêts.
Charles Joseph épouse la fille de la maison, Éléonore Clémentine, le 6 mai 1848 à la mairie du 2e arrondissement puis à l’église Bonne-Nouvelle toute proche, 25 rue de la Lune.

Le couple vit indifféremment à Paris, 2 rue Bourbon-Villeneuve [1] ou à la Capelle.

Le 19 juin 1851 nait Charles Auguste Octave Egot.

De toute évidence, la photo ci-dessous est prise très peu de temps après le décès de mon trisaïeul Charles Joseph Egot, époux d’Éléonore Clémentine Laugrain, le 26 janvier 1860 à La Capelle [2].

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Au premier plan à droite, en deuil, ma trisaïeule Éléonore Clémentine.
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Sa sœur cadette, Élisabeth Éléonore est à gauche.
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Entre les deux sœurs, se trouvent leurs grands-parents (j’ignore si ce sont les grands-parents Laugrains ou Dubois).
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Les mains noueuses du grand-père, sans doute déformées par les rhumatismes.
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Au second plan, les parents d’Éléonore Clémentine et d’Élisabeth Éléonore : Jean Guillaume Christophe Laugrain et Éléonore Scholastique Dubois.

Éléonore Clémentine Laugrain est née le 13 septembre 1829 à Clichy-la-Garenne (92). L’acte de naissance nous dit qu’à cette date les parents sont domiciliés à Clichy rue de Neuilly, ils ont tous les deux 27 ans (naissance en 1801-1802) [3].

Pour les grands-parents Laugrain ou Dubois, on peut estimer une naissance dans la fourchette 1770-1780, ce qui donne, entre ces dates et fin 2009, date de naissance de mon arrière-petit-fils, environ 240 ans et dix générations !

De passage à Bourges, j’ai pu faire une visite rapide aux archives. Il y a effectivement des Laugrain et Laugrin depuis le XVIIe siècle. Il y en aurait aussi dans l’Orléanais. Aujourd’hui, ce patronyme semble disparu.

Peut-être que ces vieilles photos inspireront des collègues généalogistes...


[1La rue Bouorbon-Villeneuve qui existait à la fin du XVIe siècle (actuellement rue d’Aboukir) a été dénommée successivement : rue Saint Côme, rue du Milieu du Fossé, rue Bourbon, rue Bourbon-Villeneuve, rue Neuve-Égalité, rue d’Aboukir, rue Bourbon-Villeneuve, rue de Villeneuve, rue d’Aboukir, rue de Bourbon-Villeneuve.

[2Le jeudi 26 janvier 1860, à trois heures du matin, Charles Joseph Egot est décédé en sa demeure, à La Capelle.

[3Éléonore Clémentine Laugrain est décédée le six décembre 1896, sept heure du soir, en sa maison rue Massez à Courtislols (Marne), elle avait soixante sept ans.

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5 Messages

  • Bonjour à vous, bonjour à tous

    Il est très agréable de lire la généalogie à travers un récit authentique et des photos pour l’illustrer ; je me permets de donner mon idée sur les photos des grands parents (ayant personnellement travaillé sur les physionomies de ma famille) en observant l’implantation des cheveux et les paupières du grand père avec ceux de la fille, je retrouve la même expression
    Ce n’est qu’une supposition bien sûr
    Cordialement et bonnes fêtes.

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  • Derussy était photographe à Paris au 3 rue des Prouvères, il a débuté son activité en 1845. Référence : Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle de F. Boisjoly Edition de l’amateur

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  • Superbe histoire !
    Je suis moi-même généalogiste professionnel et historien ;
    Votre article est d’une qualité remarquable dans l’analyse !
    J’ai "joué" avec mes proches au jeu des ressemblances, car vous ne savez pas si ce sont les grands-parents Dubois ou Laugrain, nous sommes en accord de présumer que se sont les parents Laugrain (toutefois à "vérifier") faites des recoupements de dates de décès chez les grands-parents Laugrain et Dubois, Les rhumatismes de Monsieur sont sans doute le résultat de nombreuses années passées à travailler de ses mains (une piste ?), sinon il doit très probablement exister des logiciels ou des sites sur internet traitant de la physionomie ..ou des professionnels.. en tout les cas , chapeau pour l’article !

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  • Tout généalogiste sait combien il est émouvant de faire revivre ses ancêtres à partir de trois dates principales que sont la naissance , le mariage et le décès mais pouvoir mettre des visages nous les rend vraiment plus familiers et plus proches.

    Merci pour cette belle tranche de vie

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  • Merci pour cette belle histoire de famille qui part d’une photo.

    Je connais très bien la rue de Neuilly à Clichy-la-Garenne où ont vécu mes grands-parents durant 50 ans. J’imagine très bien le logement de votre trisaïeul puisque toute la rue était faite de porches donnant sur des cours pavées avec des appartements sur 3 niveaux et desservis par deux escaliers.
    Mon grand-père était boucher chevalin dans cette rue.

    Merci pour ce bons souvenir

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