Voici une photo du mariage de mes grands-parents dans la montagne bourbonnaise.
- Un mariage en montagne bourbonnaise
La photo a été prise à Saint-Clément dans l’Allier le 14 février 1920.
La mariée s’appelle Annette MARIDET et son mari Joseph MARIDET était son cousin germain (d’après mes recherches ceci semble assez fréquent, dans mon arbre en tous cas.). Ils étaient métayers au lieu-dit Puravel de la commune de Ferrières.
- Les mariés
Toutes les personnes présentes sont de la même famille MARIDET, à titres divers, mais assez proches : sœurs, oncles, tantes, parents, grands-parents.
Ce n’est pas une noce riche : on le voit aux habits, aux bottines, au lieu où est prise la photo [1].
- Les bottines
Mes recherches confirment cette origine sociale : ils sont tous métayers ou très petits agriculteurs.
Toutes les personnes présentes ont un air grave. Sans le voile de la mariée, on pourrait croire qu’il s’agit d’un enterrement [2] ! Les mariés ne sourient pas... mais on ne souriait pas comme maintenant de façon presque obligée sur les photos ! Et pourtant, à ma connaissance, ce n’était pas un mariage arrangé.
Je ne sais pas pourquoi la mariée est en noir. Est-ce une coutume ? Je ne crois pas qu’elle était en deuil. Elle est orpheline de sa mère mais depuis beaucoup trop longtemps, puisque sa mère Marie BARGE est morte à 29 ans en 1904 à Lachaux (Puy de Dôme). Ceci dit, j’ai toujours vu ma grand-mère en noir [3].
La mariée a 22 ans. Sa plus jeune sœur Clotilde MARIDET est assise à droite du marié.
- Clotilde Maridet
Elle se mariera avec un VERNASSIERE de Laprugne et elle ira vivre et travailler dans le secteur médical et thermal à Vichy.
La sœur aînée Francine est en blouse noire derrière la mariée.
- Francine Maridet
Elle a été placée dans des fermes comme servante dès la mort de sa mère vers l’âge de 8 ans. Elle vivra dans la pauvreté à Ferrières sur Sichon.
Le marié a 30 ans. Il vient d’effectuer 3 ans de service militaire juste avant que la guerre de 14 ne se déclenche.
- Joseph Maridet dans sa tenue de soldat
Il est parti dans la foulée et est resté 4 ans au front, matricule 1438. Soit 7 ans en tout ! Médaille militaire. Titulaire de trois citations : une à l’ordre du 13e corps d’armée N° 169 le 3 septembre 1917, une autre à l’ordre du régiment 98 : RI N°215 du 26-9-1918 et l’autre, à l’ordre du régiment 98 : RI N° 42 du 10 juin 1917. Blessé le 9 septembre 1914 à Saint-Maurice dans les Vosges : éclats à la tête et au cou. Je possède les attestations des citations, le bulletin d’hospitalisation à l’Hôtel-Dieu de Lyon, son "carnet de la victoire", et une sorte de diplôme émanant du général commandant Gratier adressé aux différents corps de Verdun.
Les cinq hommes du haut (à partir de la droite) sont frères : tous MARIDET.
- Les cinq frères Maridet
Le nom MARIDET semble très localisé dans cette région de la montagne bourbonnaise : Ferrières sur Sichon, Le Mayet de Montagne, Saint-Nicolas des Biefs. L’origine semble être "petit mari". Quelques générations au-dessus, les MARIDET étaient pour la plupart charbonniers dans les Bois Noirs, ou sur le plateau de la Verrerie à Saint-Nicolas des Biefs (où une verrerie s’était installée).
Le 4e MARIDET du dernier rang (en partant de la droite) est Pierre-Séraphin MARIDET, veuf de Marie BARGE et père de la mariée.
- Pierre-Séraphin Maridet
Il travaillait "au chemin de fer", il posait les traverses sur la ligne de Vichy au Mayet. Il gagnait 1 franc par jour et donnait deux sous par jour à ma grand-mère pour manger. Il faisait aussi les vendanges. Il partait de Ferrières à Roanne à pied, et couchait dans les fossés.
La veille dame qui porte une coiffe [4] sur la droite est sa belle-mère Antoinette BIGAY (de Lachaux), propriétaire au hameau Puyravel près du château de Chappes à Ferrières sur Sichon. Elle est morte à 75 ans à Ferrières sur Sichon en 1938.
- Antoinette Bigay
Le 5e MARIDET du dernier rang (en partant de la droite) est Jean MARIDET, marié à la femme devant portant la coiffe blanche : Marie LACROIX de Ferrières.
- Jean Maridet & Marie Lacroix
Ils sont les parents du marié ainsi que de la jeune femme brune à droite de la mariée : Françoise MARIDET.
- Françoise Maridet
Cette Françoise a eu une vie difficile : elle est veuve de guerre. Son mari est parti au front dans le même régiment que mon grand-père le marié. Il avait une très grande peur de la guerre. Il s’est fait blesser presque immédiatement en se jetant paniqué sur l’ennemi. Il a été transporté à l’hôpital militaire de Dijon. Sa femme a été avertie et a fait le voyage pour le retrouver, trop tard, mort d’épuisement. Les deux petites filles sur le côté droit sont, je pense, ses deux filles.
- Les deux filles
Un complément à l’article ci-dessus : Très intéressante analyse photographique, concernant la coiffe, ma trisaieule qui était de la Sologne Bourbonnaise, donc pas très loin de votre secteur, avait à peu près la même avec peut-être un nœud en plus à l’arrière (cf. photo ci-après).
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