« Vu à la loupe, le cachet de La Poste indique Versailles et l’année 1909. Le lieu d’arrivée de la carte postale est à Paris. Le garçon au premier rang est mon grand-père, Maurice Job...
C’est tout ce que je sais sur cette photographie ancienne, extraite des papiers de mon grand-père... Impossible pour moi d’identifier les autres personnages... Mais il s’agit sans doute de parents ou d’amis de la famille... Visages et identités peut-être à jamais oubliés. »
Dans la période qui va du tournant du siècle à la Grande Guerre, les modes de vie changent et l’on assiste au début de la civilisation des loisirs... Le 13 juillet 1906, une revendication ancienne est enfin acquise : le repos hebdomadaire de 24 heures, obligatoire et dominical, pour les ouvriers et les employés (mais cette loi aura du mal à s’imposer avant 1914). Dans le même temps, la pratique de « la semaine anglaise », avec le samedi après-midi libre, commence à se généraliser.
Le dimanche, l’heure est à la promenade, au pique-nique et aux activités de plein air, ludiques ou sportives... Après une semaine de travail, il faut bien s’aérer le corps et l’esprit ! Profitant du train et de la bicyclette, les familles populaires viennent passer la journée à la campagne, ou au bord de l’eau, ou dans les parcs municipaux, afin de goûter la fraîcheur à l’ombre des arbres. Pour beaucoup de ménages, le dimanche constitue alors un jour de jeux et de fête en famille... Comme on le voit sur ce document, par nécessité, la silhouette des femmes se fait plus souple, la taille est moins marquée et les vêtements deviennent plus confortables.
Avec ces rassemblements champêtres, les photographes explorent un nouveau sujet d’étude. Ils immortalisent des scènes qui seront très vite reproduites en cartes postales... pour notre plus grand plaisir.
Bibliographie :
- Robert Beck, Histoire du dimanche de 1700 à nos jours, Paris, Les Editions de l’Atelier, 1997.