Le petit cimetière de Lurcy Lévis (Allier) comporte au centre d’une place d’une dizaine de mètres de diamètre une croix érigée au 19e siècle dans l’ancien cimetière.
- Croix de cimetière de Lurcy-Lévis (Allier)
Cette croix a une bien curieuse histoire : dans l’ancien cimetière, sous cette croix reposaient le corps de l’abbé Labaume et une urne contenant le cœur d’André-Louis-Marie-Théogène de Sinéty, « dernier substitué au marquisat de Lévy » (comme indiqué dans son testament) décédé en 1846.
Conformément aux dernières volontés du défunt qui ne s’était jamais consolé de la vente par son père du domaine de Lévis, les parents de l’abbé Labaume recueillirent la dépouille de Monsieur de Lévis à Aix en Provence (d’où cette famille est originaire) et la ramenèrent en Bourbonnais. Par ailleurs, le cœur fut embaumé et enfermé dans une urne avant d’être placé sous la croix du cimetière.
L’histoire ne s’arrête pas là puisque la municipalité obtint du pouvoir impérial en 1861 un décret déclarant la translation du cimetière d’utilité publique après 20 ans de délibérations municipales. Lors des travaux de translation du cimetière à la sortie de la ville, la famille de l’abbé Labaume rapatria les ossements de Monsieur de Sinety en Provence, toutefois, le cœur devait rester à Lurcy Lévis.
Les archives paroissiales et communales montrent le caractère délétère des relations entre l’Eglise et le Conseil municipal à cette époque, aussi par un accord secret entre la famille Labaume et l’abbé Delhomel, nouvel officiant de la paroisse, c’est dans le tombeau familial des Delhomel que l’urne trouva le repos tant espéré.
La croix de pierre originelle quant à elle fut remplacée pour cause de vétusté par une croix de béton dans le courant du 20e siècle.