Au temps de la guerre de Cent-Ans, des habitants de Rouen quittèrent cette ville pour fuir la domination anglaise et se retirèrent en Guyenne ; mais les Anglais ayant occupé cette province, la colonie rouennaise s’enfuit dans le Languedoc et recule peu à peu devant l’envahisseur qui vient assiéger Anglès, alors place forte assez importante, mais ne put s’en emparer.Ces Rouennais s’installèrent à Anglès, d’où l’origine du nom Rouanet. (Rouen à cette époque s’écrivait ROUAN) (D’après M. Blanquet curé doyen d’Anglès).
Dans cette grande famille on cite un personnage particulièrement original, c’est : Rouanet le Prussien.
J-P. Barthélémy Rouanet naquit à Sept-Faux, commune d’Anglès aux confins du Tarn et de l’Hérault, le 31 mars 1747. Il était le plus jeune de onze enfants. Son père Alexis ROUANET était fabricant de draps à Toulouse.
Barthélémy, destiné au sacerdoce, fut placé au séminaire de Toulouse dirigé par des Jésuites. Mais il n’avait pas la vocation ecclésiastique, pas de goût non plus pour la carrière d’armes qu’on lui avait imposée.
Après de nombreuses péripéties qu’il conte lui-même dans ses "Mémoires" : désertion, vol de 25 Louis à son père, etc..., il passe en Suisse où il est enrôlé de force dans l’armée du Grand Frédéric de Prusse.
Distingué par belle prestance, 1,82 m (le plus petit de la famille), par sa fine culture, Rouanet gagne les bonnes grâces de Frédéric et devint professeur de l’école des pages. Ses leçons de français aux grands de la Cour le mettent en relief.
Libéré du service militaire, il est fonctionnaire municipal de Beeskow (District de Francfort sur Oder).
Pendant les campagnes de Napoléon, il joue le rôle de médiateur entre les Français et les concitoyens d’adoption. Il le raconte avec forts détails le long de ses "Mémoires".
Rouanet mourut à Beeskow le 8 octobre 1837, comblé d’honneurs.
Marié trois fois, il laissait deux fils et une fille qui firent souches illustres, l’ainé des fils eut une brillante carrière, en qualité de chirurgien et de conseiller à la cour de l’Empereur de Russie.
Le grand écrivain allemand Théodore Fontane avait épousé la fille du second fils. Celle-ci retrouva et publia les mémoires de son grand-père en allemand, sous le titre " VON TOULOUSE BIS BEESKOW " (De Toulouse à Beeskow), d’après Alex Courtft, rédacteur à la dépêche de Toulouse.