Regnaud (Regnault, Renaud ou Reginald) THIERRY, était le 1er Chirurgien du Roi, en l’occurrence Charles VII.
Certaines études généalogiques soulèvent l’hypothèse que Renaud THIERRY soit l’aïeul de Robert Thiery de Saint-Thomas, lui-même grand père du célèbre Jean Thiery dont l’héritage reste une épopée anecdotique connue des notaires et autres généalogistes (cf. l’article du 1/10/2001 « Un Acte Notarié, 1781 » par Gérard Goglin). L’étude la plus connue faisant état de cette filiation étant celle de Monsieur Thierry-Miegt parue en 1894 (tirée à 500 exemplaires) et qui s’appuie sur d’anciens manuscrits.
Cité dès 1422 comme Chirurgien du Roi, on peut estimer contrairement à ce qu’on peut lire parfois, qu’il n’est pas né en 1410 mais plutôt vers 1400 : s’il était né vers 1410, il eut été un chirurgien en culotte courte alors âgé de seulement 12 ans en 1422.
On le sait aussi Doyen d’Église en 1429, donc religieux comme nombre de médecins de l’époque.
Dans l’histoire de l’Église, décanat désigne la dignité de doyen. La fonction de doyen n’était pas seulement administrative ; elle avait aussi des fondements corporatifs. Le chapitre rural (ensemble des curés du décanat) pouvait élire le doyen ou proposer un candidat à l’évêque. La centralisation du pouvoir épiscopal entraîna au XIIIe Siècle un affaiblissement des compétences du doyen, qui furent redéfinies de façon plus précise par les chapitres diocésains ou ruraux. Le doyen exerçait, sans pouvoir juridique, une surveillance du clergé, contrôlait la distribution des prébendes, convoquait et présidait les chapitres ruraux, informait le clergé des décisions synodales et dirigeait la confrérie des clercs de sa paroisse. Lors de la Réforme catholique, les doyens se virent chargés des visites pastorales, plus nombreuses qu’auparavant pour contrôler plus étroitement le clergé paroissial au nom de l’évêque.
En 1430, un prêtre (ou un doyen) peut être marié, malgré qu’en 1123, sous le pontificat de Calixte II, le 1er concile du Latran déclare nuls les mariages de prêtres et qu’en 1139, le 2e concile du Latran, sous le pontificat d’Innocent II, confirme le décret du concile précédent. À savoir qu’au au XVe, encore 50 % des religieux sont mariés et acceptés du peuple comme tel. C’est une époque de transition quant à la condition des religieux catholiques.
Il apparaît donc possible que Regnaud THIERRY ait eu une descendance et qu’il soit l’arrière-arrière grand père de Jean Thiery.
Regnaud THIERRY est aussi dit châtelain et seigneur de « Tréchy-le-bas », ou il serait mort en 1455. Il est possible qu’il s’agisse d’un hameau disparu au profit d’un actuel village nommé Etréchy de la paroisse de Mehun-sur-Yèvre ou encore du hameau actuel de Tréchy en Seine et marne, proche de Montereau-Fault-Yonne.
- L’hôtel Charles VII Mehun-sur-Yvre
Le 29 décembre 1429, il fut présent lors de la venue de Jeanne d’Arc à Mehun, cette dernière venant chercher ses lettres d’anoblissement, et ce fut lui qui la logea dans la demeure qu’il possédait dans cette royale cité. La légende raconte que la maison existe toujours et serait l’actuel hôtel Charles VII à Mehun.
Enfin Regnaud THIERRY est décédé en effet après 1452, puisqu’il témoigne au procès en révision de la Pucelle, puisqu’il la connut, au cours de l’enquête faite à Orléans en 1452. Il témoigna en sa faveur.
Dans les archives, le greffier rapporte de lui la déposition suivante : « Audivit ab ea illud quod dicebat, videlicet quod erat missa a Deo ad nobilem Dalphinum pro levando obsidionem Aurelianensem, et pro ducendo regem Remis ad sacrandum et coronandum » (Déposition de Regnault Thierry, Procès, t. III, p. 25).
Soit en français : Un témoin rapporte qu’à Chinon, il entendit dire à la Pucelle qu’elle était envoyée de Dieu vers le noble Dauphin pour faire lever le siège d’Orléans et pour conduire le roi à Reims pour son sacre et son couronnement.
Un autre extrait de la déposition de Regnaud THIERRY :
"...Voici une chose dont j’ai été témoin. Jeanne était au siège de Saint-Pierre-le-Moustier. Quand la ville fut prise d’assaut, les hommes d’armes s’apprêtèrent à piller l’église et à enlever les vases et autres objets précieux ; mais Jeanne s’y opposa avec une virile énergie, et par ses défenses elle réussit à empêcher qu’on ne touchât à rien."
"Déposition de Maître Regnaud Thierry, chirurgien du roi, au procès de Jeanne d’Arc, abbaye de Saint-Benoît".
Si l’étude de Monsieur THIERRY-MIEGT reste discutable sur certains points (il prête à Regnaud une étonnante ascendance remontant à Clovis...) on peut toutefois croire possible que ce chirurgien soit bel et bien le grand-père de Robert THIERRY de Saint-Thomas, Gendarme du Roy et Archer de la Cie de Gratien d’Aguerre, anoblit en 1510 à Bar par le duc Antoine dit-on...