Voici une vieille photographie, des années 1950 :
- Année 1951-1952
- Photo Cours St. Charles -Orléans (Cliché appartenant à l’auteur).
Une autre époque !
Regardez tous ces enfants... ils ont tous à présent la soixantaine.
Combien sont encore vivants ? Que sont-ils devenus ?
Les garçons, à cette époque, ne portaient pas de pantalons, mais des culottes courtes. Chez moi, j’en possédais un, seulement, que je mettais le dimanche et que je devais retirer en rentrant de la messe.
Pour la photo, nous avions retiré nos blouses grises que nous devions obligatoirement porter en classe.
Détail insolite : la religieuse qui était notre maîtresse ne figure pas sur la photo, comme cela se pratique habituellement.
Beaucoup plus de filles (21) que de garçons (9) ce qui représentait toutefois une grande classe de 30 élèves.
La petite fille assise sur une chaise, au bout du second rang à gauche, avec son nœud dans les cheveux et son joli sourire, était ma préférée. Je ne me souviens plus de son nom...
Par rapport à l’enseignement laïc, la mixité était habituellement de règle dans les établissements privés, du moins dans le primaire.
Depuis cette photo, je n’ai revu que deux ou trois de ces personnes, et il y a longtemps !
Vous remarquerez, en haut à droite, les deux petites filles avec la croix d’honneur, récompense attribuée aux meilleurs de la classe, et que je n’ai pas eu si souvent, surtout à cause de la discipline.
On me donnerait néanmoins "le Bon Dieu sans confession", avec ma frimousse ! (je suis tout en bas, à droite, assis par terre).
Celui qui est debout, au troisième rang à gauche, est mon copain René. Nous nous sommes fréquentés pas mal de temps, et sa famille connaissait la mienne.
Nous nous sommes revus par après, car il est entré dans la Marine Nationale une année avant moi.
C’était le temps où nous respections nos maîtres et où nous leur obéissions. C’était le temps des plumiers, des ardoises, et du bol de lait (obligatoire) que l’on nous dispensait chaque matin, à la récré, décidé par le gouvernement pour suppléer à nos soi-disant carences.
C’était le temps de la "4 chevaux" première automobile achetée par mon père, qui nous permettait de passer de merveilleuses vacances au bord de la mer.
C’était le temps de la messe en latin, des parties de billes disputées en parties folles avec les autres garnements.
C’était le temps où il y avait du travail, car tout n’était pas encore reconstruit dans la ville d’Orléans, qui avait subi des bombardements conséquents durant la guerre 39-45.
C’était le temps où n’existait pas les consoles de jeux, où la télévision débutait seulement à s’installer dans les foyers. Nous en avons acheté une, assez tôt, et certains soirs, quand les parents le permettaient, nous regardions les émissions, en noir et blanc, sur la seule chaîne disponible.
C’était le temps où il fallait se mettre en rang, avoir les bras croisés, et attendre devant son pupitre l’autorisation de s’asseoir.
Il est loin ce temps-là, ce temps de notre enfance où tout nous paraissait beau, où nous n’avions pas de soucis.
Mon souhait serait que nous posions tous, pour une nouvelle photo, après un bon repas en commun où nous nous raconterions nos vies, notre parcours...
J’ai quitté la région de mon enfance assez jeune, et j’ai peu d’espoir que cela arrive un jour.
Mais sait-on jamais ?
Peut-être que quelqu’un, voyant cette photographie, se reconnaîtra et aura la même nostalgie que moi de cette époque et de ces lieux.
Ce temps où nous étions petits, purs et naïfs devant la vie que nous avions devant nous.
Qu’en avons-nous fait ?