Dans l’article " La corvée de patates ", sur ce même site, nous avons relaté le destin d’un "poilu", mort à Zuydcoote (Nord) le 5 octobre 1917. C’était mon grand-père.
Son souvenir est encore bien vivace dans notre famille, et, aujourd’hui, la publication de ces quelques photographies permettra de le faire un peu revivre.
Les voici :
Voici Pierre Auguste BERNARD, bien campé sur son cheval. Ne dirait-on pas un peu un soldat américain de la Guerre de Sécession, aux Etats-Unis ? Il a en tous cas un air "auguste" !
Pierre Auguste se trouve dans la rangée du milieu, debout, le deuxième à gauche. On lit sur la pancarte qu’il s’agit d’hommes du 6e escadron, 3e compagnie, 1er peloton.
On ne sait pas s’il s’agit du 29e R.A., régiment dans lequel il se trouvait quand il fut tué sur le front Belge, à Zuydcoote.
Pierre Auguste (à droite) pratiquait sans doute la lutte. On le voit ici avec un camarade.
Cela faisait-il partie d’un entraînement qu’on leur dispensait ? Pensait-on que cela leur serait utile en cas de "corps à corps" ? Ou bien était-il lui-même adepte de l’adage : mens sana in corpore sano !
On voit Pierre Auguste, derrière, au milieu, appuyé sur son balai ou sa pelle. Il fallait bien sûr nettoyer les écuries, pour que les chevaux vivent dans des stalles propres.
Le sourire aux lèvres, il ne devait pas trouver cette tâche si désagréable !
Pierre Auguste se trouve au second rang, à droite. La pancarte indique qu’il s’agit d’un groupe de réservistes. En effet, né en 1885, il avait déjà effectué son service militaire légal. Mobilisé en 1914, comme réserviste, il avait déjà 29 ans. Il mourra à 32 ans.
Combien de réservistes, comme lui, qui figurent sur cette photo reviendront chez eux après la guerre ?
Pierre Auguste, debout à droite, posant avec quelques copains... Détail touchant : celui qui est à sa droite tient un chat dans son bras. Sans doute la mascotte de la compagnie !
Pierre Auguste est sur la gauche. Une belle image de ces trois copains de guerre, posant ensemble pour la postérité. En ont-ils eu au moins une ? Pour Pierre Auguste, ce sera un fils unique et posthume.
Pierre Auguste est sur la gauche, appuyé sur son sabre. Le groupe pose devant une grosse pièce d’artillerie.
Pierre Auguste (assis), durant son court séjour à Orléans, en attendant de remonter au front. Il pose à côté de mon grand-oncle, Marceau, et de la mère de celui-ci, Maria CHERON, qui fait l’objet de l’article La mère Jacquelin, une femme de caractère (voir sur ce site), dont Pierre Auguste épousera l’une des filles : Madeleine Henriette Hélène Jacquelin. Ils ne vivront que quelques semaines ensemble...
Voilà, avec ces quelques documents, une sorte de renaissance pour ce grand-père, que je n’ai pas connu, mais qui m’a manqué.
Mais son image subsiste, et son souvenir restera ainsi marqué dans les éthers.
En hommage à tous ces hommes, qui n’avaient rien demandé, et qu’on obligea à faire une guerre fratricide, et dont beaucoup y laisseront leur vie.