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Plus jamais ça...

"Une grande saloperie cette guerre..."

Le jeudi 30 octobre 2008, par Alain Morinais

Aujourd’hui, j’ai envie de crier ton exemple, celui de ces hommes dont plus de la moitié périrent dans la nuit, du 10 au 11 juillet 1916, sur la route de Verdun aux abords de Thiaumont, que d’autres hommes comme vous, bien qu’Allemands, attaquaient sur ordre.
« Tu trouveras peut-être un jour une citation pour une décoration. Dis-toi bien qu’il n’y a rien de grand à cela. La trouille, mon grand… la trouille seule est à l’origine des exploits dans ces cas-là… »

François, Joseph, Marie, MORINAIS, dit "Françis"

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François, Marie, Joseph, MORINAIS, dit "Françis" (1887-1967)
Maréchal des Logis, 21è Batterie du 7è Régiment d’Artillerie Croix de guerre 1914-1918 cité à l’Ordre du Régiment, le 14 juillet 1916

Cette photographie de toi, posant en tenue de soldat, je ne l’avais pas revue depuis plus de quarante ans, déjà ! C’est Roger qui la conservait précieusement, pour être certain qu’elle traverserait le temps. Ton fils est un très bon gardien de ce que fut l’histoire des tiens.

J’essaie, à mon tour, de retrouver notre passé, car je suis certain que mes petits-enfants, tes arrières-arrières petits-enfants, en auront bien besoin, un jour prochain.

La dernière fois que j’ai prêté attention à cette photo, je n’avais pas vingt ans, nous venions de passer quelques instants au jardin, devant la maison du 39 rue Faidherbe. Je l’ai toujours appelée comme ça ta petite maison de Sartrouville.

Il faisait bon en cette fin d’après-midi de juillet, tous les deux assis sur des chaises pliantes, à l’ombre de la haute haie vive qui nous cachait la rue, et l’entrée de chez la mère Breton la charbonnière d’en face.

Est-ce parce que j’attendais mon ordre de conscription pour la fin de l’année que tu abordas la question ?

« Une grande saloperie cette guerre. Des hommes de rien, elle en fait la chair à canon des puissants, et après avoir ôté la vie des plus vaillants, elle pourrit celle des survivants. »

Je transcris sans doute à ma façon, mais est-ce possible autrement après tant de temps, ce qui me reste des mots qui m’ont accompagné ma vie durant, forgeant cette aversion de tout ce qui commande à ces boucheries.

« Tu trouveras peut-être un jour une citation pour une décoration. Dis-toi bien qu’il n’y a rien de grand à cela. La trouille, mon grand… la trouille seule est à l’origine des exploits dans ces cas-là… »

C’était la première fois que je t’entendais en parler, et ce fut la dernière.

Aujourd’hui, j’ai envie de crier ton exemple, celui de ces hommes, dont plus de la moitié périrent dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, sur la route de Verdun aux abords de Thiaumont, que d’autres hommes comme vous, bien qu’Allemands, attaquaient sur ordre.

J’ai envie de crier pour qu’enfin « plus jamais ça » prenne sens, quelle que soit la couleur de la peau de ceux qu’on assassine, toujours au nom d’une vertu. Une vertu propre à cacher les véritables mobiles de ceux qui nourrissent leur pouvoir, et les marchands, du sang de « ceux qui croyaient au ciel », quel soit-il, comme de « ceux qui n’y croyaient pas ».

Ton petit-fils, Alain, le 19 décembre 2007, après avoir retrouvé, restauré et sauvegardé ces photographies par traitement numérique.

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La 21è Batterie du 7è Régiment d’Artillerie sous les ordres de françis MORINAIS
Citation à l’Ordre du Corps d’Armée, pour avoir fait preuve d’une énergie remarquable et du plus bel entrain pour son organisation et son installation dans un terrain difficile à proximité des lignes ennemies et sous un feu continu. (Extrait de l’Ordre Général n°40 du 9 septembre 1915)
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Françis MORINAIS

Extrait de l’Ordre n° 430 du 14 juillet 1916 : "... MORINAIS François, Maréchal des Logis, n° Mle 3152, du 7è Régiment d’Artillerie... Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, sous un violent bombardement d’obus de gros calibre et d’obus asphyxiants, son canon ne rentrant plus complètement en batterie, a su obtenir de ses hommes une grande dépense d’énergie et a pu continuer un tir lent pendant toute la nuit." Le Lieutenant Colonel MOURRUAU Comdt l’A.D.60.

"Je soussigné LE NOTRE Émile, Capitaine commandant la 8è Batterie du 39è R.A.D., certifie avoir eu sous ses ordres à la 21è Batterie du 207è Régiment d’Artillerie, le Maréchal des Logis réserviste MORINAIS F. en qualité de chef de la 2è pièce.

Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1916, la 21è Batterie en position près du "Cabaret Rouge", route de Verdun à Étain, en dépit d’un bombardement très meurtrier, tira sans arrêt sur les abords de l’ouvrage de Thiaumont que les Allemands attaquaient.

Le Maréchal des Logis MORINAIS qui avait perdu la moitié de ses hommes et dont le canon présentait des défectuosités graves de fonctionnement, assura cependant l’exécution du tir de sa pièce, en se dépensant sans compter. Cette action lui valut une citation à l’ordre.

À partir de ce jour, le Maréchal des Logis se plaignit d’une douleur intéressant la colonne cervicale, mais il ne voulut pas se faire soigner et se contenta de se faire faire des massages journaliers, au poste de secours du Groupe. Il s’était fait, disait-il, un effort en abattant sa pièce, avec le concours d’un personnel insuffisant." Signé : LE NOTRE.


Avec le 7è Régiment d’Artillerie de Campagne (du 7/9/1914 au 15/4/1915), puis le 207è Régiment d’Artillerie de Campagne (du 15/4/1915 au 6/10/1916), Françis MORINAIS aura fait :

  • Offensive d’Artois, batailles du "Point du Jour", "Bailleul Sir Berthoult (mai et juin 1915).
  • Bataille de Verdun (1916) "Bois d’Avocourt", "Mort-Homme" et "Cumières (février-avril 1916).
  • Reprise des forts de Douaumont et Vaux, "Froide Terre" et "Thiaumont" (juillet-octobre 1916).

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23 Messages

  • Plus jamais ça... 9 novembre 2008 09:51, par Sébastien Morinais

    "Il ne voulait pas en parler"

    Hier je décide de rendre visite à ma grand-mère maternelle (86 ans) pour lui demander si elle n’avait pas préservé des photos de son papa en uniforme allemand afin de les conserver dans un souci de devoir de mémoire (Je rappelle que mon arrière grand-père maternel était lorrain en 1914, voir plus haut).

    Alors "Ninnin" me raconte qu’un jour, pris d’un coup de folie (ou de colère), il avait décidé de creuser un trou au fond de son jardin et de jeter puis d’y brûler toutes les photos et ses souvenirs d’ancien combattant. Sa femme et sa fille n’avaient pu l’en empêcher. Une sorte d’exorcisme me dira ma grand-mère.

    Ninnin m’apprend également que son père ne s’appelait pas Maurice, comme je l’ai toujours cru depuis 39 ans, mais Emile. Etrange destin de mes deux arrières grand-pères qui ne portaient pas leur prénom déclaré à l’état civil et dont l’un, Francis, a combattu dans l’armée française et l’autre, Maurice, dans l’armée allemande.

    En ces jours de commémoration j’ai une grosse pensée pour tous les deux.

    Sébastien Morinais

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 9 novembre 2008 06:56, par Jean-Claude Morinais

    Bonjour Alain,

    Je relis souvent ce texte émouvant. Chaque fois, et à jamais, les larmes me montent aux yeux. Et le doute s’installe, toujours aussi présent... Qu’aurais-je fais en pareilles circonstances ? Aurais-je cherché à sauver ma peau ? Aurais-je fraternisé avec les boches ? Aurais-je tout raconté à mon retour, en admettant que je sois revenu de cet enfer ? Quelle serait ma considération envers le peuple allemand, envers les politiques et les gouvernants français ? Je ne sais pas.

    En revanche, ce que je sais, c’est que j’aurais probablement eu peur, moi aussi. Peur de me tromper.

    Merci à toi Grand Frère de perpétuer cette mémoire.

    Jean-Claude MORINAIS

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 8 novembre 2008 00:13, par Elga

    Après la mort du dernier poilu, je voudrais rendre hommage à tous ces hommes qui sont morts pour que nous soyons libres. Mon grand-père maternel a fait cette "drôle de guerre" qui n’était pas si drôle d’ailleurs et il en est revenu. Dommage que je ne l’aie pas connu,... mais peut-être ne m’en aurait-il pas parlé par pudeur.
    C’est dans ces moments-là qu’un homme se révèle, et il ne fait aucun doute que votre grand-père a montré sa valeur.
    En cette veille de commémoration de l’Armistice de 1918, il est sensé de vouloir qu’une telle horreur ne se reproduise plus jamais !
    Tous ces hommes resteront toujours vivants dans nos coeurs tant que nous en perpétueront la mémoire.
    Merci pour ce bel hommage !

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 7 novembre 2008 19:31, par Elsa

    Merci Papa,

    Merci Papa de nous laisser, à chacun de tes écrits, les traces de l’Histoire, notre Histoire…

    Et je te fais la promesse que ton petit fils te lira, saura qui étaient ses ancêtres et apprendra combien il est important de faire vivre et revivre l’Histoire pour qu’à son tour… il raconte.

    "Plus jamais ça…"

    Elsa

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 3 novembre 2008 18:15, par danièlehugues

    Merci pour ton témoignage, cela fait du bien.
    Danièle

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  • Plus jamais ça... 3 novembre 2008 11:50, par Delfine

    Cher Alain

    Je suis une jeune femme de 37 ans dont les 4 arrières grand-pères ont fait la guerre de 14-18.J’en ai connu 1 sur les 4 mais bien sûr, à l’époque ( j’avais 7 ans ) je ne m’interressais pas encore à l’histoire de ma famille.
    Aujourd’hui, je suis passionnée de généalogie et de l’histoire de tous ces gens qui ont contribué à ma venue sur terre...Malheureusement, dans ma famille, je pense bien être la seule et je me sens souvent bien seule et surtout personne avec qui partager...Alors, comprenez que votre article me touche, vous qui voulez laisser une trace pour que vos descendants puissent savoir ce qui c’est passer et en discuter avec vous....Que j’aimerais avoir un père ou un grand-père comme vous.....
    Merci
    Delfine

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 3 novembre 2008 06:37, par BAILLY 5

    merci Alain pour ce témoignage sur votre grand père
    moi aussi je suis petite fille d’un combattant de cette horreur

    mon grand père Bailly Louis marcel était au 76°RI 9°Cie,
    lorsque lors d’une contre attaque allemande,au chemin des dames , il fut bléssé le 25 novembre 1917 et mourut le lendemain malgré un transport rapide pour être soigné à Guyancourt.

    Il laissait un enfant de 2ans mon père.
    la guerre ne nous a laissé que nos larmes pour pleurer ces malheureux partis trop jeunes.

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... et pourtant ... 2 novembre 2008 09:16, par Alain Saustier

    Bonjour Alain (j’en suis un autre)

    C’est bien de transmettre aux autres générations les témoignages des horreurs vécues par nos aînés lors de la prétendue "der des der", des deux côtés (il faut avoir lu et relire "Les croix de bois" du Français Roland Dorgelès et "A l’ouest rien de nouveau" de l’Allemand Erich Maria Remarque).

    Hélas la leçon "Plus jamais ça" n’a pas été entendue : bien que mon grand-père Fénelon Saustier soit mort à Verdun à l’âge de 31 ans, son fils Raymond (5 ans en 1917), mon père, a subi les horreurs de Dunkerque en 1940 (le "Week-end à Zuydcoote"), les centaines de kilomètres à pied, en péniche, en wagon à bestiaux pour rejoindre un stalag en Silésie...
    Un oncle s’était engagé à 18 ans en 1914, il est mort en 1915 ... "Morts pour la France", avec médailles et citations, ça fait de belles photos qui ont jauni au-dessus des cheminées, mais quel gâchis !

    Encore bravo et merci. Ce n’est peut-être qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais il fallait la verser (comme aurait dit sœur Emmanuelle).

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 2 novembre 2008 07:14, par canva

    Bonjour Monsieur,

    J’ai beaucoup apprécié votre travail, mon Père HECTOR CANVA

    né en 1888 était à VERDUN, pourquoi n’ai je pas écrit tous ce

    qu’il me racontait ?! j’en ai encore du regret !! par contre j’ai

    visité DOUOMONT, la tranchée des bayonettes etc. quelles

    émotions !! encore merci

    Voir en ligne : http://tijanerolande@orange.fr

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 1er novembre 2008 19:28, par latour nadine

    Bravo pour cet article émouvant.
    Mon arrière grand père est mort le 24/5/1916 à Douamont.Il faisait parti du 34e régiment d’infanterie. Il s’appelait DUFAU JEAN et laissa un enfant qui n’avait pas encore 7 ans, mon grand père.Mon arrière grand mère qui est décédée lorsque j’avais 14 ans, n’a jamais parlé de cette épreuve et a élévé son fils seule toute sa vie en travaillant trés dur.
    Ayant cherché sur plusieurs sites internet, je n’ai pas trouvé de photos de ce régiment.
    Je fais donc appel à toute personne pouvant m’aider dans cette recherche.
    Merci (latour.nadine chez wanadoo.fr)

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 1er novembre 2008 14:41, par Myrrhine Grossi

    Bonjour,
    J’ai été très touchée par votre article. Mon grand-père, qui n’en parla jamais à ses petits-enfants, a fait toutes les batailles que vous citez : Verdun, Douaumont, le chemin des Dames. Il en garda une jambe "folle".
    Grièvement blessé par un obus,au milieu des blessés sur le champ de bataille,il ne dut sa survie qu’au passage d’un brancardier de son village, qui le reconnut. Remis sur pied, il fut renvoyé sur le front. Il a combattu de 1914 à 1918.
    Empreint d’une immense humanité qu’il conserva toute sa vie malgré sa condition modeste, il avait toutefois gardé sa capote militaire, ses bandes molletières,sa baïonnette. Enfants, nous respections ses "reliques" que ma grand-mère conservait avec soin. Ma mère a gardé son livret militaire et je mesure aujourd’hui plus que jamais le sacrifice qui fut demandé à ces jeunes comme aux générations sacrifiées dans les conflits qui ont suivi.
    Il s’appelait Innocent Cervoni, et avait quitté sa Corse natale pour partir sous les drapeaux au front. Merci pour votre article qui rend hommage à tous ces jeunes gens.
    Je regrette de n’avoir pas su en parler avec lui.
    Peut-être avait-il combattu sous les ordres de votre grand-père ?
    Myrrhine

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 1er novembre 2008 12:23, par cpoulmane

    Ce témoignage me touche , car mon grand-père paternel a vécu les mêmes épreuves à la bataille de la Marne . Blessé grièvement, il est resté de longues heures sur le champ de bataille, se vidant de son sang. Entouré de morts et de blessés,il eut la force de lever le bras au passage d’une patrouille française. Il garda un handicap tout le reste de sa vie.
    Je garde également des souvenirs de ce grand-père que je n’ai pas connu : photos de guerre , la même photo de militaire avec sa décoration de caporal ; des photos de bataillon , de blessés , de courriers qu’il envoyait alors à sa femme.
    Par cet article, c’est un peu de cette histoire familiale qui ressurgit.
    Merci de se souvenir

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 1er novembre 2008 10:12, par Joel Bonneville

    Bonjour Alain,
    Je ne vous connais pas, je n’ai aucune attache avec votre famille, mais votre témoignage m’a touché au coeur...
    "Quelle connerie, la guerre !" a dit le poéte... Je suis de ceux qui éprouvé à la fois une grande humilité devant tous ces anonymes qui ont perdu leur vie pour préserver celle des autres, lesquels ne leur ont pas toujours exprimé ensuite le respect qu’ils méritaient pourtant.
    Je suis de ceux qui sont ébranlé par tous les témoignage de ces soldats de l’ombre, se trouvant où ils n’avaient pas demandé à être, subissant les choix stratégiques d’hommes de pouvoir dont les objectifs inavoués n’étaient pas toujours très honorables, mais ne se dérobant néanmoins pas devant le sacrifice qu’on leur demandant....
    Je suis de ceux qui ne jettent pas la pierre à ceux qui, refusant d’obéir à une logique déraisonnée, choisirent de déserter et qui payèrent ce choix de leur vie...
    Je suis de ceux qui trouvent qu’on ne crie jamais assez fort "plus jamais ça" et qui constate que malgré ces exemples de l’Histoire, la folie guerrière est malheureusement toujours d’actualité...
    merci pour votre beau texte... Un texte fort !
    Il faut que toutes ces morts imbéciles servent au moins à éviter que ces boucheries perdurent...
    Il ne faut pas les oublier.
    Joel

    Répondre à ce message

    • Plus jamais ça... 1er novembre 2008 13:08, par Alain Morinais

      Bonjour Joel,

      Que l’évocation de leur mémoire génère des sentiments partagés d’affection fraternelle entre des hommes qui ne se connaissent pas, n’est-il pas le plus bel hommage que nous puissions leur rendre.

      Cordialement.

      Alain MORINAIS

      Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 30 octobre 2008 13:38, par André VESSOT

    Bonjour Alain,

    J’ai toujours plaisir à vous lire, et là votre texte est vraiment fort, n’est-ce pas le meilleur hommage que vous puissiez rendre à votre grand-père.

    Très marqué par cette expérience de la guerre de 14-18, même s’il n’en avait vécu que les derniers mois, mon père a toujours eu un souci de paix et d’amitié entre les peuples, qui rejoint votre "Plus jamais ça". La trouille il l’avait aussi éprouvé.

    Merci Alain pour ce beau témoignage.

    Bien cordialement.

    André

    Répondre à ce message

  • Plus jamais ça... 30 octobre 2008 10:58, par Sébastien Morinais

    Quelle émotion de découvrir ces photos de Francis Morinais que je ne connaissais pas.
    Je savais qu’il avait fait la "guerre 14" et comme souvent, ces hommes ne se vantaient pas de leurs décorations acquisent sous le feu de l’ennemi.
    La fonction des artilleurs était importante car elle permettait de "casser" la ligne de défense allemande et de préparer les offensives. L’artillerie avait également un rôle rassurant auprès des fantassins.

    Verdun fût gagné de justesse mais coûta la vie à 163 000 soldats français et 143 000 allemands.

    Paradoxalement à la même époque mon arrière grand-père maternel, Maurice Thomas, servait dans l’armée allemande, à contre cœur car il était lorrain. Les alsaciens et les lorrains furent envoyés sur le front russe car au début de la guerre ils désertaient les lignes "boch" pour rejoindre leurs camarades français. Je sais que lui aussi vécu l’enfer du froid, la fièvre et la faim.

    "Plus jamais ça..."

    Sébastien Morinais

    Répondre à ce message

    • Plus jamais ça... 30 octobre 2008 15:55, par Alain Morinais

      Bonsoir Sébastien,
      Bien que ce témoignage des propos directement exprimés par ton arrière-Grand-Père soit le seul connu dans la famille (il n’avait jamais raconté avant cet après-midi de juillet 1965, se taira tout aussi brutalement qu’il avait commencé à parler, comme à regret, et n’en reparlera plus jamais), il n’eut de cesse de nous faire découvrir le bonheur de la fraternité, rejetant tout ce qui est susceptible d’opposer les hommes entre eux et condamnant la guerre et ceux qui s’en nourrissent.
      Alain

      Répondre à ce message

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