Mon arrière-arrière-grand-père Aurélien GAUTHIER est né à Pray (41) le 18 juillet 1861. Il est le fils de Thomas François GAUTHIER, originaire de St Hilaire-la-Gravelle (41), et de Marie Madeleine SARADIN (souvent prénommée par erreur Marie Julie Adrienne), originaire de Pray où le couple s’est marié.
Aurélien est le deuxième-né d’une fratrie de 8 enfants, dont 2 décéderont en bas âge. La famille déménage quelque temps pour la commune voisine de Landes (dite aujourd’hui Landes-le-Gaulois), vers 1863-64, avant de revenir s’installer à Pray où on la retrouve à partir de 1865. C’est à cette date que le père d’Aurélien, auparavant journalier, devient marneur (comme son beau-père Jean Paul SARADIN) ; la mère d’Aurélien est couturière ou ménagère selon les recensements.
- Extrait du recensement de Pray en 1866 : Aurélien avec sa famille - source : AD41, registre 2 MILN R202, vue 71/123
C’est d’abord sa mère, Marie, qui décède le 1er mai 1873 à Pray, à l’âge de 34 ans ; puis son père François, l’année suivante, le 22 octobre 1874 à 44 ans, dans la même commune. J’ignore la cause de leurs décès.
Le couple GAUTHIER-SARADIN laisse alors 6 orphelins :
- Lucie Marie (dite Lucie), 14 ans ;
- Aurélien François (dit Aurélien), 13 ans, mon ascendant ;
- Marie Irène (dite Irène), 11 ans ;
- Léocadie Armandine Eudoxie (dite Armandine), 7 ans ;
- Victor Hyacinthe (dit Victor), 5 ans ;
- Lucie Blanche Aglaé (dite « Marie »), 2 ans.
Pour tenter de suivre leurs parcours, je les ai cherchés dans les recensements, en commençant bien sûr par la commune de Pray. Pas de recensement disponible pour l’année 1876 ; au recensement suivant en 1881, je retrouve les deux plus jeunes sœurs, Armandine et « Marie », chez leurs grands-parents maternels SARADIN au hameau de la Motte. En revanche, les autres enfants n’apparaissent pas chez eux, ni dans cette commune.
- Extrait du recensement de Pray en 1881 : Armandine et "Marie" chez leurs grands-parents maternels - source : AD41, registre 2 MILN R202, vue 80/123
Ils auraient pu être accueillis dans la famille de leur père, à St Hilaire-la-Gravelle, où demeurait leur grand-mère paternelle Marie MELINET veuve GAUTHIER avec un de ses fils, leur oncle Adrien ; après vérification, ce n’est pas le cas (pourtant, cet oncle Adrien sera présent au mariage d’Aurélien en 1886, ce qui montre qu’ils étaient en contact.)
Je retrouve leurs traces respectivement aux dates et lieux suivants :
- Le 16 août 1882, Aurélien est présent au décès de sa grand-mère maternelle, Justine CHARRON épouse SARADIN. Il est domestique à Villemardy (41) (mais n’y est pas recensé en 1881). En 1886, il habite de nouveau à Pray ; il se marie le 29 juin à Gombergean (41) avec Louise Joséphine (dite « Irène ») NOULIN. Ils s’installeront rapidement à St Gourgon (41), puis des années plus tard à Auzouer (37), puis sur la fin de leurs vies, à Villedômer (37) et enfin Neuillé-le-Lierre (37) où ils décéderont tous deux en avril 1939, après avoir eu 13 enfants.
- Témoignage d’Aurélien GAUTHIER lors du décès de sa grand-mère maternelle à Pray en 1882 - source : AD41, registre 1 MIEC 182 R3, vue 212/311
- Le 9 décembre 1882, Irène accouche à Château-Renault (37) d’une fille naturelle ; elle est journalière dans cette commune (mais n’y est pas recensée en 1881). Mariée l’année suivante avec le père de son enfant, elle passera tout le reste de sa vie à Château-Renault.
- Le 30 septembre 1883, Lucie (l’aînée) accouche à Lancé (41) d’un enfant de père inconnu ; elle est domestique dans cette commune (mais n’y est pas recensée en 1881). Le déclarant est son oncle par alliance, Louis MAINGOUR, époux de sa tante maternelle Admérine SARADIN, qui habite également à Lancé. Trois mois plus tard, on apprend au décès de cet enfant que Lucie est partie pour Paris ; suivra pour elle une vie très nomade entre l’Yonne, la Côte d’Or, l’Oise et différents lieux en région parisienne.
- En 1889 au moment de son service militaire, Victor est laboureur à Auzouer (37), où il est domicilié de fait ; son domicile « légal » est à St Gourgon, où s’est installé son frère aîné Aurélien. Victor partira ensuite s’installer à Marcoussis (Seine-et-Oise, aujourd’hui dans l’Essonne), où il passera tout le reste de sa vie.
- Extrait de la fiche matricule de Victor GAUTHIER - source : AD41, registre 2 MI 48/R35, vue 423/1482
Il me restait à trouver la fiche matricule d’Aurélien, pour pouvoir compléter son parcours. Pour cela, j’ai d’abord cherché au bureau de recrutement de Blois (41), sans résultat ; puis dans l’Indre-et-Loire, sans succès ; j’ai aussi vérifié l’Eure-et-Loir (autre département limitrophe), l’ancienne Seine-et-Oise, et même Paris : en vain.
Il est possible qu’il ait été exempté de service militaire, étant l’aîné d’une fratrie d’orphelins ; j’ignore s’il est possible de trouver la trace de cette éventuelle exemption.
Une autre piste valait le coup d’être explorée : celle des deux plus jeunes sœurs, après le décès de leurs grands-parents SARADIN en 1882 et 1883.
- Armandine : au recensement de 1886, elle vit à Pray chez sa cousine germaine Irma MANE épouse MAURY, fille de sa tante Rosalie SARADIN. En 1889, elle est domestique à Lancé, et y accouche d’une fille de père inconnu ; le déclarant est son oncle par alliance Louis MAINGOUR (le même qui avait déjà déclaré la naissance de l’enfant naturel de Lucie, six ans plus tôt, dans la même commune).
- Extrait du recensement de Pray en 1886 : Armandine chez sa cousine Irma MANE épouse MAURY - source : AD41, registre 2 MILN R202, vue 91/123
En 1890, on la retrouve à Paris où elle donne le jour à une deuxième fille de père inconnu. L’année suivante, elle s’installe à Marcoussis (actuelle Essonne) où elle se mariera et terminera ses jours. Victor est venu la rejoindre vers 1895, ce qui montre qu’ils étaient restés en contact ; au mariage de ce dernier se sont d’ailleurs déplacés deux parents du Loir-et-Cher, à savoir Léon MAURY cousin germain par alliance chez qui Armandine avait vécu quelque temps, et René GOUGAULT mari de « Marie » (voir ci-après). Mais aucune trace d’Aurélien.
- « Marie », la petite dernière : au recensement de 1886, on la retrouve à Lancé, chez sa tante Admérine SARADIN et son mari Louis MAINGOUR. Une impasse à nouveau en ce qui concerne Aurélien, car il n’a jamais été recensé chez eux. Sa petite sœur se marie dans cette commune en 1893 avec René GOUGAULT (Aurélien en a été témoin), et elle semble y avoir passé le reste de sa vie.
- Extrait du recensement de Lancé en 1886 : "Marie" chez sa tante Admérine SARADIN épouse MAINGOUR - source : AD41, registre 2 MILN R120, vue 151/197
Ainsi, j’ignore totalement ce qu’est devenu Aurélien à l’âge de 13 ans, après le décès de ses parents. A-t-il été recueilli par quelqu’un que je n’ai pas réussi à identifier ? A-t-il été placé comme domestique dans une commune voisine (j’y ai compulsé aussi les recensements de 1881, en vain) ?
Où était-il entre 1874, date du décès de son père, et 1882, année du décès de sa grand-mère maternelle ? En tout cas sa présence comme témoin à ce dernier événement semble indiquer qu’il était resté proche de ses grands-parents maternels.
A-t-il fait son service militaire ? Si oui, où était-il ?
Mêmes questions à peu près pour sa sœur aînée Lucie, qui était en âge elle aussi d’être placée, et dont je ne trouve pas trace entre 1874 et 1883.
Quant à Irène et Victor, plus jeunes, qui les a recueillis ? Pour Victor, le « trou » est même de 15 années, puisque je ne le retrouve pas avant 1889. Comment se sont-ils retrouvés respectivement à Château-Renault et à Auzouer ? Mystère …
Le recensement de 1881 est sans doute clé – j’ai cherché dans toutes les communes où je leur ai trouvé un lien familial, et dans villages voisins de Pray, en vain. Aurais-je manqué quelque chose d’essentiel ?
Merci beaucoup à ceux qui pourront m’apporter leur aide !
- Aurélien vers 1930