Entre 2014 et 2018, la ville d’Avrillé commémore le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Les soldats avrillais « Morts pour la France » sont donc mis en avant. Chacun ayant été étudié, une petite biographie fut écrite, mais certains n’avaient pas d’histoire, comme Laurent Suteau : aucuns papiers, aucuns renseignements n’étaient en possession de la ville et plus de descendants sur place pour témoigner.
- Inscrit sur le monument aux morts d’Avrillé
Son nom, absent des Recensements de 1911 n’était même pas inscrit sur le Livre d’Or de la commune, donc pas de point de départ pour une nouvelle recherche. Ce n’était qu’un nom gravé dans la pierre. Mais qui était-il ?
La recherche
En octobre 2019 une nouvelle stratégie est envisagée : la généalogie, par Internet.
Consultant le site geneanet.org, je découvris sur l’arbre d’un généalogiste [1] un « Laurent, Louis Suteau », décédé au Canada… en 1967. Cela devait être une erreur, celui d’Avrillé ayant disparu pendant la guerre. Et si pourtant c’était le même.
Utilisant les informations essentielles fournies par cet internaute, à savoir, la naissance de ce Suteau à Bouchemaine le 17 novembre 1891, fils de Laurent et de Joséphine Bélier, je me rendis sur le site des Archives départementales du Maine-et-Loire. Non seulement je trouvais l’acte de naissance mais aussi la Fiche matricule qui me confirmait, malgré une erreur de prénom, que j’avais bien là le Suteau que je recherchais. Journalier, il habitait au Canada en 1912, et ses parents à Avrillé. Absent au Conseil de révision – et pour cause – il fut déclaré « Bon pour le service ».
- Fiche matricule de Laurent Henri Suteau
- Extraits de sa fiche matricule (©AD49)
Mais comment était-ce possible qu’il fut décédé en 1967 alors que son nom figurait sur le Monument aux morts d’Avrillé ? Il me fallait plus d’informations.
Je retournais donc sur Geneanet et constatais que des liens étaient indiqués, en particulier vers le site généalogique geni.com (MyHeritage) situé aux Etats-Unis. J’y accédais et découvrais mon Laurent Suteau qui avait donc bien émigré en juillet 1911 au Canada ; il avait 19 ans. Mais le Service Militaire le rattrapa et il dut malgré tout rentrer en France pour l’effectuer.
Sa Fiche matricule quoique laconique indique qu’il fut incorporé le 30 avril 1913, d’abord au 117e Régiment d’infanterie du Mans (Sarthe), puis le 30 septembre passa au 1er Régiment de Zouaves (RZ) avec lequel il partit en 1914 pour la guerre. Mais après, plus rien, seulement qu’il fut signalé « présumé prisonnier ou disparu depuis commencement de 1915 ».
Une mutation dans les Zouaves n’étant pas anodine, est-ce à sa demande ou par sanction disciplinaire ? Ce corps d’élite était réputé pour avoir les meilleurs combattants du monde, ce qui voulait dire aussi des hommes endurcis et pas toujours des saints…
Afin de comprendre la situation, il fallait, en simplifiant au maximum, définir la position dudit régiment avant la guerre. Je consultais donc les Journaux de Marches et d’Opérations (JMO) sur le site internet « Mémoires des Hommes » et divers Historiques sur les Zouaves.
Caserné à Alger, le 1er régiment de Zouaves est constitué à la mobilisation de 7 bataillons en Afrique du nord, plus un (le 5e) à Saint-Denis près de Paris. Débarqué le 8 août à Sète puis dirigé sur St-Denis, son 4e bataillon augmenté du 5e et du 11e (de réserve) formeront le 1er Régiment de marche de Zouaves (RMZ) qui sera rattaché à la 38e Division d’infanterie. Les 7e, 8e et 9e RMZ seront créés de la sorte avec des bataillons du 1er RZ.
Constitué également avec 2 autres bataillons du 1er RZ, le Régiment de marche du 1er RZ sera lui, rattaché à la 45e Division d’infanterie. Les 2e, 3e et 4e RMZ seront ainsi formés. Hormis certains bataillons restés en Afrique du nord pour le maintien de l’ordre, voire pour la Campagne d’Orient, tous ces régiments participeront au conflit en France et en Belgique.
Compte tenu de cet imbroglio, des lacunes des JMO, et ignorant le bataillon de Suteau avant 1914, il est impossible de situer son nouveau régiment au début du conflit. Alors, est-il parti vers la France ou est-il resté en Afrique du Nord ? Cela reste à prouver.
Après la fin de la guerre, « la disparition ou la captivité » présumées du Zouave Suteau suscitant des doutes, les autorités militaires entreprirent des recherches dans différentes directions. Elles se soldèrent par un échec, et au final, en 1923 par les réponses négatives d’Avrillé et de Bouchemaine résumées en un mot : « inconnu ».
Dès lors son dossier fut définitivement classé. Laurent Suteau avait bel et bien disparu. Mais où, en France ou en Afrique ? D’après le paragraphe mis en exergue un peu plus bas, la seconde destination pourrait, toutefois avec prudence, être envisagée, mais la désertion semble se confirmer.
L’émigrant
Retournant sur Geni, je m’intéressais au parcours de notre émigrant. Grâce au lien vers le site family.search.org, je trouvais des documents intéressants : une liste de passagers vers le Canada et un manifeste d’enregistrement des étrangers. Laurent Suteau avait ainsi embarqué le 13 juillet 1911 au Havre sur le « Corinthian », vapeur venant de Londres et destination du Canada. Le 23 juillet il débarque à Québec, se déclarant jardinier.
- Le vapeur "Corinthian"
Resté plus d’un mois dans ce secteur, il repart en train par le G.T.R [2] et le 19 septembre il est à Montréal, signalé en transit pour Chicago. Le manifeste indique sa dernière adresse permanente à Lochiel en Ontario – à une centaine de kilomètres de Montréal – où il put travailler. Puis, toujours en train il rejoint Port Huron dans le Michigan le 20 du même mois. Une fois aux Etats-Unis on perd sa trace.
Alors qu’a-t’il fait après ? Chicago étant sa destination, il a pu rejoindre cette ville, s’y faire embaucher puis remonter ensuite vers le Canada et la Saskatchewan. Sur Geni, était également noté qu’il travailla dans l’ouest pour les chemins de fer, fut trappeur, berger, fermier, jardinier..., en fait une vie d’émigrant. Ce qui est avéré, est qu’il repartit en 1913 pour la France et la guerre.
- Manifeste d’enregistrement des étrangers
- (© familysearch.org)
- Trajet ferroviaire Québec-Port Huron de L. Suteau
- (carte G.T.R. ©Musée McCord Museum)
Sur ce site s’offrait également à mes yeux une partie de la généalogie de Laurent Suteau. Ses parents et sa descendance canadienne étaient là, même en photos. Et en prime, un petit résumé de son parcours rédigé évidement en Anglais. En voici la traduction :
« C’était la Première Guerre mondiale en Afrique, Laurent se retrouva dans une fusillade féroce avec les Allemands. Les Français manquèrent de munitions. Au lieu de battre en retraite, le commandant a ordonné à ses hommes de mettre leurs baïonnettes et de charger. C’était un bain de sang et Laurent s’est réveillé un peu plus tard sur un soldat allemand mort. Personne n’était en vie. Il a erré pendant quelques jours et a finalement décidé de se diriger vers l’ouest jusqu’à la côte, puis vers l’Europe. Il s’est caché sur un navire qui se dirigeait dans la mauvaise direction, l’Amérique. Laurent a été trouvé quelques jours plus tard par l’équipage. Ils l‘ont fait travailler sur le bateau et ils allaient le dénoncer une fois à New-York. Une fois au port, il a échappé aux autorités en sautant dans le port et en nageant sous les jetées. Il s’est emparé d’une paire de vêtements neufs et s’est dirigé vers le nord, vers la frontière canadienne. Il avait des contacts là-bas, car il y avait travaillé quelques années avant la guerre. Il a travaillé dans l’ouest sur le chemin de fer. Laurent a acheté une propriété à Saint-Albert, mais il n’est pas resté. La Saskatchewan appelait et il s’est installé dans la région de Spiritwood. » [3]
Après la lecture de ce témoignage, on a du mal à y accorder quelque crédit car le passage concernant la guerre en Afrique diffère quelque peu de la réalité. Quant à la partie concernant la fuite, bien que rocambolesque, elle peut être possible.
Dans les faits, si l’on consulte les JMO des troupes françaises en Afrique, on constate que les seuls combats menés au début de la 1re Guerre Mondiale se sont déroulés contre les colonies allemandes de l’Afrique de l’ouest, au Togo et au Cameroun. Et ce ne sont apparemment pas les Zouaves qui y ont participé, mais essentiellement des troupes indigènes, en l’occurrence les Tirailleurs.
On peut toutefois accorder à Laurent Suteau le bénéfice du doute car il est possible que son bataillon ait été oublié dans les JMO, et qu’il ait pu, tout compte fait, participer à une de ces opérations en Afrique. Ou alors, notre Zouave a bien vécu le combat raconté ci-dessus mais il aurait plutôt eu lieu sur le sol français ou belge… mais n’exclut pas la thèse de sa désertion.
En effet, à l’interprétation des lignes écrites plus haut on peut en conclure que : soit les souvenirs racontés par Laurent à ses descendants furent déformés avec le temps, soit avait-il un peu affabulé…pour minimiser ou excuser sa désertion. Car il est évident, comme il est raconté, à mots couverts, qu’il a bien déserté : « …a erré quelques jours…, a marché vers l’ouest jusqu’à la côte…, vers l’Europe…, caché sur un navire…, échappé aux autorités…, dirigé vers la frontière canadienne… ».
Pour en savoir plus, je décidais, sans trop de conviction de contacter, sur Geni l’administrateur de la page consacrée à Laurent Suteau. En espérant qu’il me réponde !
Ainsi, après sa courte campagne d’où il « s’en tira », apparemment indemne [4], Laurent atteignit donc le Canada par ses propres moyens où il reprit sa vie d’aventurier. Grâce à l’acquisition d’une petite propriété dans la Saskatchewan, il s’installa à Spiritwood. Ses parents et sa sœur Berthe, restés aux Pépinières à Avrillé durant la guerre, le rejoignirent en décembre 1919 (liste des passagers du « Grampian ») et s’installèrent avec lui, prouvant ainsi qu’ils connaissaient la désertion de leur fils. Le 6 juin 1922 Laurent se maria à Debden avec Marie, Henria Valette, française née en Ardèche.
Leur descendance fit souche et vit désormais au Canada. Après une vie bien remplie, Laurent Suteau décèdera d’un cancer à l’estomac le 29 juin 1967 à Spiritwood. On aurait pu en rester là. Sauf que !...
Le descendant
Fin janvier 2020, je reçois un courriel de Marcel Suteau, petit fils de Laurent à qui j’avais, en octobre dernier, envoyé un message. Sa réponse me confirmait bien que son grand-père n’était pas mort pendant la Première Guerre, qu’il avait combattu en Afrique du Nord dans une ou près d’une des colonies françaises. Il déclarait aussi que lui-même était venu en 2000 en France, à Bouchemaine, lieu de naissance de son grand-père et à Avrillé où il avait vu le Monument aux Morts où figurait le nom de Suteau.
Les histoires que mon correspondant avait entendues quand il était enfant, c’était qu’après sa fuite, « Laurent Suteau avait pris un bateau clandestinement à destination de New-York. De là il s’était rendu au Québec et y avait passé au moins un hiver avant de se diriger vers l’ouest ». Précédemment, peut-être en 1912 ou 1913, Laurent avait demandé sa première propriété (un quart de section de terre gratuite donnée pour ceux qui voulaient l’exploiter). Il ne s’en occupa pas et alla dans l’ouest œuvrer sur le chemin de fer. Au retour de « sa guerre » il demanda et obtint entre 1915 et 1918 une seconde propriété dans la Saskatchewan à Laventure, petite communauté francophone proche de Spiritwood. Ses parents et sa sœur l’ayant rejoint en 1919, ils acquirent eux-mêmes des terres jouxtant celles de leur fils. Cette réunion de biens deviendra la ferme familiale de la famille Suteau.
Le petit-fils terminait son courriel en disant « qu’il ne croyait pas que son grand-père avait été libéré de l’Armée car il se rappelait, enfant, avoir vu un pistolet de service lui appartenant et qu’il ne l’aurait plus s’il avait été démobilisé ». L’arme du Zouave étant plutôt un fusil, je pense que ce pistolet, disons un révolver, fut peut-être récupéré par Laurent Suteau sur un officier tué au combat, afin de se protéger de l’ennemi pendant sa fuite.
Le courriel suivant de Marcel Suteau m’apportait des informations encore plus surprenantes permettant d’envisager une autre piste. Celui-ci se rappelait que dans sa famille on racontait « que son grand-père, était monté à bord d’un navire, coiffé d’un chapeau de paille et porté par des amis, en faisant croire qu’il était ivre. ». Il expliquait aussi que ce navire aurait eu à bord des membres du « Wild West Show » retournant aux Etats-Unis. Pourquoi un tel chapeau, une telle mise en scène, si ce n’était pour ressembler à un cow-boy ?
- « 101 Ranch Real Wild West Show »
Le périple
Ainsi Marcel Suteau mettait-il en parallèle un évènement de l’été 1914 : la tournée de 6 mois à Londres du « 101 Ranch Real Wild West Show » des frères Miller. Venu d’Oklahoma, ce spectacle itinérant sur l’Ouest sauvage présentait un programme extraordinaire : cow-boys à grands chapeaux, Indiens emplumés, et autres cavaliers étrangers avec démonstrations diverses, etc.
En mai cette troupe participa à l’exposition Anglo-américaine de Londres et fin juin se produisit devant les royautés anglaise et russe. Une partie de la revue se produisit également en Allemagne devant le Kaiser Guillaume II. Mais là, des problèmes survinrent : les cavaliers Cosaques du show, Russes pour certains, furent pris pour des espions Serbes et placés en garde-à-vue. Des Indiens Oglala, interprètes Sioux subirent le même sort et plusieurs disparurent.
De ce fait, Zach Miller, le manager du show se démena pour évacuer ces personnels vers Londres. Les Cosaques ayant pu sortir d’Allemagne rentrèrent en Russie et les Amérindiens, aidés par un Allemand, rejoignirent la Grande-Bretagne par la Scandinavie (Danemark, Norvège ?).
La guerre déclarée, le 7 août le gouvernement britannique réquisitionna, en payant, le bétail et le matériel roulant du spectacle. Bien que neutres, les Américains voulaient tout de même rentrer aux Etats-Unis. Après bien des soucis pour réserver les passages de sa troupe sur un navire, Miller put enfin, en septembre, bénéficier des services du SS St-Paul, vapeur de la compagnie American Line : New-York-Southampton direct pour l’aller, et au retour une courte escale à Cherbourg. Mais vu la guerre, y en eut-il réellement une ?
Il n’est pas non plus certain que notre Zouave se soit embarqué dans ce dernier port [5] mais il a pu prendre une navette pour rejoindre celui de Southampton ? Dès lors, assistant à l’embarquement de la troupe américaine, l’idée du chapeau lui serait venue. Ce qui implique qu’il était déjà là, dans l’attente d’une opportunité, et bien sûr d’admettre sa disparition, non pas au commencement de 1915 comme indiqué sur sa fiche matricule, mais plutôt fin août, début septembre [6].
Fort de ces dernières informations, on peut imaginer, sans certitude, la désertion de notre Zouave et la façon dont il a quitté la France. Mais revenons d’abord au conflit.
Du 22 au 24 août, les 1er, 2e et 3e RMZ participèrent aux combats de Charleroi en Belgique puis retraitèrent vers la Marne ou l’Oise jusqu’au 6 septembre, moment où l’offensive reprit. Ils vécurent tous des combats très violents avec de sanglants corps à corps rappelant celui relaté plus haut. Plusieurs milliers de morts et disparus ayant été recensés pendant cette période, il est impossible de savoir le moment et le lieu où Laurent Suteau choisit de disparaître.
Resté sur le terrain après un combat, il a pu, après avoir récupéré un pistolet, se cacher dans une maison abandonnée, y prendre des vêtements et de la nourriture, puis se diriger de nuit vers l’ouest et vers la côte. Son expérience de trappeur l’ayant sûrement avantagé pour son périple. Il est possible qu’il ait rallié d’abord le Havre, connu de lui en 1911, puis Cherbourg, à la recherche d’un bateau.
Retour à Spiritwood
Southampton, vers le 10 septembre. La troupe du Wild West Show se prépare à embarquer sur le SS St-Paul. On peut penser que Laurent Suteau, alors présent sur le port, voyant les grands chapeaux des cow-boys décida de tenter sa chance en se faisant passer pour l’un d’entre eux. Se liant avec certains membres qu’il avait peut-être sciemment rencontrés, il mit en œuvre sa stratégie et monta à bord comme on le sait.
Vers le 15 le SS St-Paul appareilla, peut-être d’abord vers Cherbourg, fila ensuite vers les Etats-Unis et arriva à New-York le 21 septembre avec tous ses passagers dont notre clandestin. La suite de son épopée, déjà racontée, semble possible : après sa découverte, la peur d’être dénoncé, l’arrivée au port, la fuite du navire, la remontée vers le nord, le Canada… et le recommencement d’une nouvelle vie bien remplie. Pour preuve : homme de la terre il travailla à l’exploitation forestière, aux chemins de fer, piégea des animaux à fourrure qu’il négociait après les avoir écorchés, fit l’élevage de rares moutons noirs, puis dans ses dernières années, jardinier passionné il gagna de nombreuses compétitions annuelles de fleurs et de légumes dans son district. Devenu Canadien d’adoption, puis naturalisé en 1925, il eut une vie d’émigrant, d’aventurier. Vie qui, à cause de la maladie, s’achèvera au cimetière de Spiritwood, dans une terre loin de celle qui l’a vu naître, mais qu’il a aimée et travaillée.
- Tombe de Laurent Suteau à Spiritwood
(© famille Suteau, Canada)
Ce récit n’est peut-être pas d’une vérité absolue. Si des zones d’ombre subsistent du fait des contradictions entre « les souvenirs » de notre Zouave et les témoignages et documents ci-dessus, il faut tout de même reconnaître que certains points convergent.
Ainsi, disparu et déserteur mais sans preuves, sans témoins et grâce a un secret bien gardé, son nom fut naturellement inscrit sur le Monument aux Morts d’Avrillé. Et pendant plus d’un siècle, personne ne sut où était passé Laurent Suteau.
Sans évidemment approuver, ni d’ailleurs condamner son comportement pendant ce terrible conflit, on peut comprendre son envie d’échapper à l’enfer qu’il a pu ou aurait pu connaître. Et comme l’atteste son petit-fils : « sans cela il n’aurait pas eu toute cette descendance ».
Il faut tout de même souligner, que pour un soi disant « mort, et de surcroit pour la France », ce sacré Zouave… a sacrément vécu.
En guise d’épilogue, on peut ajouter que son jeune frère Henri, resté en France, s’engagea en septembre 1918 pour 4 ans dans les Equipages de la Flotte et servit en Orient de 1919 à 1921. Démobilisé, il blâma la conduite de Laurent et découvrit avec stupeur la « fuite » de ses parents et de sa sœur au Canada pour rejoindre son frère ainé. Henri sera rappelé à l’activité en septembre 1939, pas pour longtemps… Mais l’honneur était sauf.
- Le Canada
- Spiritwood, lieu de résidence de Laurent Suteau après 1915
(© nzhistory.govt..nz)
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Remerciements particuliers à Marcel, Lawrence Suteau, petit fils de Laurent Suteau pour son aide spontanée et précieuse. |
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Sources
- geneanet.org (Nicolas Blatier, généalogiste amateur) ;
- archives49.fr ; geni.com ; familysearch.org ;
- memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr ;
- discovery.nationalarchives.gov.uk/details/r/C9391233 ;
- showmenmuseum.org/wild-west-shows-2 ;
- frontiersmenhistorian.info ;
- Archives municipales d’Avrillé (recensements).