Préambule :
Cette petite recherche, je la dédie à mon ami Jean JULIEN (1942-2019) avec qui nous avions formé l’idée d’écrire ces quelques pages en s’appuyant sur un mémoire [1] qu’il avait rédigé lors d’un stage [2] à Sainte-Garde lorsqu’elle était une Maison Départementale de l’Enfance. Il consacra la suite de sa carrière à la Maison d’Enfants de L’Isle-sur-la-Sorgue [3].
Situation :
C’est au cœur de la Provence, au pied sud du Mont Ventoux, que se dresse ce site remarquable, inscrit depuis 1981, au titre des monuments historiques. Il faut s’attarder sur la façade de cet édifice qui est certainement une des plus belles façades architecturales du département.
Le domaine est entouré d’un grand parc, d’espaces de détente dans une nature reposante, à proximité du village typiquement provençal de Saint-Didier [4]. Notre-Dame de Sainte-Garde est un lieu dédié, dès son origine, au service de l’homme et de la société.
- Vue depuis le village
- Photo Jean Julien
- Corps de bâtiment
- Photo Jean Julien
- Façade et Aile ouest
- Photo Jean Julien
Ce bel ensemble surplombe le village de Saint-Didier, et constitue le point d’aboutissement du Chemin des Oratoires [5]. Ce dernier part du village et emprunte un bout du chemin de la Garenne pour aboutir au chemin de Sainte-Garde qui conduit au Domaine de Sainte-Garde.
Ce lieu de recueillement et d’études est désormais fermé aux visites du public.
Historique :
On peut dire que tout commence dès 1632. En effet, cette année-là fut fondée à Saint-Didier la confrérie du Rosaire.
Mais pour ne pas tomber dans les redites, je n’irai pas plus loin dans cette voie car :
La bibliographie qui suit fournira au lecteur les détails de cette construction, les différents propriétaires qui l’ont occupé, les diverses affectations de ce site, les restaurations, les réhabilitations successives qui ont conduit au bel ensemble que l’on peut admirer aujourd’hui.
Cependant, à la base de ce domaine il me faut citer Alexandre MARTIN :
- Copie de l’acte de naissance d’Alexandre MARTIN daté du 17 juin 1630, à Robion. Il est le fils de Guillaume et de Jeanne FRANCES…
Alexandre est nommé abbé de la paroisse de Saint-Didier, en 1657. C’est lui qui est à l’origine des Oratoires (Voir 5). Le curé MARTIN prévoyait d’en bâtir 15, comme les 15 mystères du Rosaire [6]. Arrivé à la fin de la construction du dernier, une voix lui aurait dit de bâtir une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Sainte-Garde [7]…Ce qu’il fit !
Ce précurseur, ce bâtisseur, ce fédérateur, ce visionnaire s’éteint à Saint-Didier le 14 juillet 1703. Il a 73 ans, son œuvre est achevée mais cependant, elle ne fait que commencer.
- Copie de l’acte de décès du Vicaire perpétuel de Saint-Didier
Maison Départementale de l’Enfance
Après avoir été une École de Plein-Air, Notre-Dame de Sainte-Garde fonctionne sous ce nouveau vocable à partir de 1945 jusqu’en 1972 [8]. Et c’est durant ce laps de temps que Jean JULIEN a effectué sa formation. Que nous apprend-t-il de son séjour ?
• Il fait l’historique des lieux,
• Il détaille l’administration,
• Il décrit le service médical,
• Il inventorie les services généraux,
• Il nous parle de l’internat,
• Il énumère les principes d’éducation des enfants,
• Il expose les principes de l’enseignement,
• Il aborde le recrutement du personnel.
A cela il ajoute une série de 15 photos dont les 4 présentées en tête de ce texte, font partie.
Il nous a également transmis des documents relatant :
- Les activités de l’école au cours du mois de février 1969,
- Les statuts de l’Association du Cheval Blanc [9],
- L’exemplaire n° 2 du journal des enfants de Sainte-Garde,
- Un petit document intitulé CONVOCATION [10] reproduit ci-après.
- Et enfin 4 fiches d’observation du comportement de l’enfant en collectivité, face à l’adulte, face au travail et face à ses camarades. Une notice de 5 pages accompagne ces fiches [11].
Et aujourd’hui ?
La palette qu’offre aujourd’hui Sainte-Garde est extrêmement riche et variée :
- Cours publics ouverts à tous
- Sessions et journées d’études, de recollection, de réflexion
- Colloques et conférences
- Expositions, Art & Foi
- Concerts, rencontres artistiques
S’ajoute à cela l’accueil d’individus et/ou de groupes (de 5 et jusqu’à 200 personnes), la location de salle de travail, et bien entendu la restauration et l’hébergement.
Est-il besoin de souligner que cette institution reçoit, avec la plus grande reconnaissance, dons et legs.
Remerciements :
Jacqueline BRAJOUX
Martine REYNAUD
Archives départementale de Vaucluse
Archives diocésaines d’Avignon
Mairie de Saint-Didier
Notre Dame de Vie de Venasque
Notre-Dame de Sainte-Garde à Saint-Didier
Bibliographie :
Henri CHOISSELET : Saint-Didier, Sainte-Garde, Le Beaucet, Le Valsaint et le pèlerinage de Saint-Gens – Ed. Barthélémy – Avignon – 1995.
Marie-Madeleine COMPÈRE et Dominique JULIA : Les collèges français, 16e-18e siècles.
Gérard OVARLEZ : Notre-Dame de Sainte-Garde à Saint-Didier – Études Comtadines – Folio n° 23 d’octobre 2015.
Martine REYNAUD : Notre-Dame de Sainte-Garde – Un lieu, une histoire – MG Imprimerie – Pernes-les-Fontaines – 2017.
Postface :
Rares sont les lecteurs qui auront, un jour ou l’autre, poussé la porte de cet endroit pourtant bien près de chez nous. Moi-même je ne le connaissais pas. Ces lignes, sans prétention, auront malgré tout le mérite de le faire découvrir tout en évoquant un bout du parcours de mon ami Jean.