Molière (1622-1673), auteur de théâtre, comédien et directeur de troupe, a exercé son art en deux périodes, l’une, provinciale, de 1645 à 1658, l’autre, parisienne de 1658 à sa mort en 1673.
Des travaux universitaires récents retracent et analysent la période provinciale. Ils permettent de faire le point sur les débuts de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.
Molière serait le Masque de fer prétendait Anatole Loquin sous le pseudonyme Ubalde dans « Le Secret du masque de fer » en 1883. Cette thèse n’a pas vraiment convaincu mais elle n’est pas enterrée. Une autre thèse fait de Corneille le véritable auteur des pièces de Molière et elle mobilise encore les chercheurs.
« Molière et les Pays d’Oc », actes d’un colloque universitaire tenu fin 2004 [1], sous la direction de Claude Alranq [2], permet de faire une pause dans ces débats en s’intéressant à la période provinciale de Molière, plutôt délaissée au profit de la période parisienne.
Les treize années provinciales de Molière (1645-1658), dont neuf passées en Langedoc, sont difficiles à reconstituer. Quelques traces ont été retrouvées au milieu du XIXe siècle mais il n’était pas facile de déméler vérités et légendes.
Pas à pas, dans les livres de comptes, les archives des mairies ayant fourni une salle, donné une autorisation de monter un chapiteau, la vie de la troupe apparaît. On y retrouvera aussi la succession des protecteurs mécènes, les créations de pièces mais aussi les aléas dus aux changements de religion et à la bonne comme à la mauvaise volonté des autorités administratives.
Note : Claude Alranq, qui a dirigé la publication de cet ouvrage, maître de conférences à l’université de Nice-Sophia Antipolis, est aussi acteur, auteur et metteur en scène de théâtre et de cinéma. Le lecteur peut donc être assuré de l’oeil expert sur ces travaux qui permettent de découvrir une face méconnue du grand Molière.
L’ouvrage est paru dans la collection Etudes aux Presses Universitaires de Perpignan en juillet 2005. ISBN : 2-914518-72. |