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Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés

Le jeudi 16 octobre 2008, par Didier Pillon

Une des grandes causes de la guerre de 14/18 est la reconquête de l’Alsace-Lorraine. La peur de l’espionnage était partout. Le fait seulement d’avoir un nom alsacien était suspect. Pour « mourir au champ d’honneur », sans avoir à se justifier sur leurs origines, mes deux grands oncles Albert et Charles Muckensturm ont été obligés de se « Dissimuler » sous les noms de MARON pour l’un et de FRANÇOIS pour l’autre, avec l’accord de leurs chefs.

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Le sous-lieutenant Charles Muckensturm

En 1876, à Niederbraun en Alsace, Ignace Muckensturm et Thérèse Schaub se juraient fidélité, de leur union naissaient :

  • Albertine, mon arrière-grand-mère
  • Eugénie
  • Albert, le 4 octobre 1881
  • Marie
  • Jeanne
  • Charles, le 24 avril 1889

Mais à cette époque une grande partie de l’Alsace-Lorraine était allemande, anticipant le bruit des bottes toute la famille fuit à Nancy. C’est là qu’Albertine rencontrera son mari Édouard Bouque, de Bernes dans l’Oise, mon arrière-grand-père qui était venu garder la frontière pendant son service militaire.

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Portrait d’Albert

Albert travaille très tôt, cela permet de payer des études au petit dernier.

En 1914, à la déclaration de la guerre, Albert qui est resté célibataire, est réincorporé au 26e régiment d’infanterie, 11e Division appelée la « Division de fer ». Il participe à la bataille de Grand Couronné (à côté de Nancy), le 1er octobre 1914. Pendant la Course à la mer le 26e RI perd son 3e chef de corps. Fin octobre le 26e RI anéantit complètement le 17e Bavarois, il ne reste de ce régiment que 3 officiers et 25 hommes qui brûlent leur drapeau plutôt que de le laisser comme trophée. Le premier semestre 1915 voit le 26e engagé dans la bataille de l’Artois, où la pluie et la boue s’ajoutent à la mitraille pour faire souffrir un peu plus les « poilus ». Le 3 octobre 1915, Albert, blessé pendant l’attaque de la Butte-du-Mesnil en Champagne, écrit à sa sœur Albertine depuis l’hôpital auxiliaire 108, Paris 16e.

« Le 3-10-15
Chère soeur et enfants
Je viens de recevoir ta
lettre qui m’a fait
plaisire,et de vous voire
en bonne santé,maintenant
tu m’demande si je
pourrai avoir un convalaisance
sa je ne peux pas dire
pour le momment mais
en attandant, je sera
toujours la pour un
petit momment tu me
parle de venir me voir et
les enfants,qui c’est qui
te les surveillé, si tu peux
venir, tu me fera une
grande plaisire puisque
on se voi une foi tous les 10
ans xx embrasser de ton frère
embrasse les petit pour moi Albert »

en travers de la carte : « Tu peux venir le jeudi et le dimanche »

Je n’ai aucun moyen de savoir si Albertine est allée voir son frère ni si celui-ci a eu une convalescence.

Mi-décembre 1915, Albert est au camp de Saffais pour repos et instruction, puis il est à Verdun et dans la Somme, vers Maurepas (août 1916). En 1917, au Chemin des Dames, le 26e reçoit sa 3e citation à l’ordre de l’armée. Début 1918, c’est devant Verdun que le régiment de mon grand-oncle monte la faction. Il subit, du 1er février au 17 mars, un bombardement intense à l’ypérite et, le 17 mars, une grosse attaque est repoussée. Albert a-t-il été gazé ou mitraillé ? Nul ne le saura jamais, mais le résultat est le même « tué à l’ennemi à Louvemont », le 17 mars 1918, sept mois avant la fin du conflit.

Première question : Sur sa fiche militaire (cf. le site mémoire des hommes) son nom est marqué MARON alias muckensturm. POURQUOI ? Je ne pense pas que l’ambiance dans l’armée permettait d’intégrer un sobriquet à un document officiel ?

Son frère Charles avec son niveau d’étude a été élève officier. Dès le début du conflit, il est réincorporé comme sous lieutenant au 11e Bataillon de chasseur à pied, bataillon alpin depuis 1888. Début Novembre, alors qu’il se bat dans les Vosges, Charles obtient une permission spéciale pour se marier avec Marie Imbert, car un bébé est en route.

Jusqu’ici la vie de Charles a été plutôt douce. Il était choyé dans sa famille comme étant le petit qui a réussi, il est instruit, officier de l’armée française. Il aide tout son petit monde financièrement et il a fait un mariage d’amour fleuri par l’arrivée d’une descendance.

La suite va être brutale.

Courant juin 1915, le 11e BCA est engagé dans l’opération du Linge. Le 31 août, le 51e (bataillon de réserve du 11e) et le 12e BCA sont complètement anéantis.

De Juin à fin octobre, on dénombre : officiers : 42 tués, 11 blessés et 5 disparus. Hommes de troupes : 1 115 tués, 7 500 blessés et 94 disparus, soit 9 morts et 50 blessés de moyenne par jour pendant 5 mois : effrayant !

Le 11 décembre 1915, Charles est au front avant de partir pour Corcieux au sud de Saint-Dié des Vosges afin de prendre un repos bien mérité. Il écrit à sa sœur Albertine : on remarque qu’il continue à aider financièrement sa famille. Albertine et Édouard ont 5 enfants. Édouard est journalier et disons pudiquement que les travaux des champs donnent soif !

« le 11 décembre 2015
ma chére Albertine, je suis assez tardif cette fois pour t’écrire, sois sans inquiétude, tout va bien. Nous sommes changés de parages, ce qui m’a tardé un peu pour écrire. Nous avons été depuis ma rentrée de permission, dans l’eau tous les jours, la pluie ne cesse de tomber, dans nos abris même, il y a de l’eau en abondance, que veux tu il faut prendre tout cela du bon côté, nous resterons toujours des poilus. Merci pour le bonjour d’Édouard. Chére Albertine, tu attendras encore quelques jours pour recevoir quelque argent, ici nous sommes trop loin, enfoncés dans les montagnes et il y a tellement de complications pour envoyer de l’argent, que j’attends que nous soyons à l’arrière. Albert m’a envoyé de ses nouvelles du dépôt. Embrasse les enfants pour moi. Ton frère Charles »

Le 3 janvier 1916, à Nancy, Marie Imbert Muckensturm met au monde une petite fille, Marguerite. Elle meurt en couche. 222 jours après la naissance de sa fille, le 16 août 1916, le sous-lieutenant Charles Muckensturm rencontre son destin à Maurepas dans la Somme. Il n’a jamais vu sa fille. La petite Marguerite, pupille de la nation, est confiée à l’assistance publique. Après 4 ans de très pénibles tracasseries administratives sa tante Marie pourra l’adopter, elle restera célibataire et consacrera sa vie à l’aide aux femmes en difficulté. Elle sera faite chevalier de l’ordre de la santé publique.

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Margueritte

On remarquera que les deux frères étaient à Maurepas à la même date. Je souhaite qu’ils aient pu se rencontrer.

Sur l’envers de la lettre de Charles à Albertine, celui-ci donne son adresse : « Sous lieutenant François 52e Alpin 8e compagnie secteur 97. » Le 52e Alpin est le bataillon de réserve du 12e, Charles y a servi quelques mois avant de revenir au 11e Bataillon de Chasseur Alpin.

Mais pourquoi François et non Muckensturm ?

Je suis sûr de cette lettre. Elle a été conservée par ma famille : la formule « Ma chère Albertine » correspond bien à mon arrière-grand-mère. « Édouard » correspond bien à mon arrière-grand-père. L’expression « ton frère Charles » prouve la provenance.

Sur sa fiche militaire (cf. Le site Mémoire des hommes) son nom a été « rectifié », cela cache-t-il des ratures rendant le nom difficilement lisible ?

Deuxième question : Pourquoi le sous-lieutenant Charles Muckensturm se faisait-il adresser du courrier au nom de François ?

Cette lettre je l’ai tournée et retournée tous les soirs pendant un mois tout en lisant beaucoup, cherchant, dépouillant sur internet tout ce qui a trait au conflit 14/18… et il y a beaucoup de documents.

La réponse aux deux questions, je la trouverai en lisant l’historique du 11e chasseur. Cet historique, comme tous les autres, est écrit dans un style que je trouve presque insolent, la mort peut-elle être « glorieuse » ? Comment peut-on écrire « les vagues tombent ainsi qu’à la parade en rang alignés chefs en tête, d’autres surgissent à leur place ». Ces lignes m’affligent, mais sans son aversion pour les Alsaciens, l’auteur ne m’aurait pas permis de résoudre l’énigme qui entoure l’identité des miens dans « la grande guerre ». Je le remercie donc quand même d’avoir rédigé ce texte.

Page 11/43. Le 11e BCA est engagé dans la bataille de la Somme au sud de Maurepas. Le 16 août 1916, il monte en ligne et se bat contre la garde impériale. Récit : « Pourtant au cours de ces combats, les pertes sont cruelles. Le capitaine adjudant-major PICARD est tué en reconnaissance, ainsi que le capitaine ODDE, accouru pour le remplacer, le lieutenant DE MALBERG et les sous-lieutenants GROS et FRANÇOIS, dont le nom d’emprunt dissimulait un Alsacien. Cent cinquante chasseurs tombent aussi. »

Tout est dans le verbe DISSIMULAIT. Une des grandes causes de la guerre de 14/18 est la reconquête de l’alsace lorraine. La peur de l’espionnage était partout. Le fait seulement d’avoir un nom alsacien était suspect. Pour « mourir au champ d’honneur », sans avoir à se justifier sur leurs origines, mes deux grands oncles Albert et Charles Muckensturm ont été obligés de se « Dissimuler » sous les noms de MARON pour l’un et de FRANÇOIS pour l’autre, avec l’accord de leurs chefs. Je pense que Charles étant officier, l’état-major a aussi dissimulé son lieu de naissance. Tout ceci en dit long sur l’état d’esprit des troupes concernant ceux qui avaient approché, de près ou de loin, « l’ennemi germanique » sans se poser plus de question.

Tous deux reposent dans le carré des corps restitués aux familles, au cimetière Foucharupt, à Saint-Dié des Vosges, où Ignace et Thérèse se sont installés après la guerre.

Ignace Muckensturm

« On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qui l’aimait tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois » (Roland Dorgelés, Les croix de bois).

J’ai écrit cet article pour donner tort à Dorgelés.

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14 Messages

  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 24 octobre 2008 13:15, par SIBILLE Patrick

    Récit émouvant. Je ne peux m’empêcher de penser à mon arrière-grand-père qui a modifié son nom KREMER en CREMER. Et ma grand-mère ne pouvait jamais dire son nom sans préciser "CREMER avec un C". Elle était née en 1873, en Moselle Allemande, et a subi toutes les brimades d’alors, comme l’interdiction de causer Français à l’école. J’ai beaucoup de sympathie pour les Alsaciens-Mosellans qui ont beaucoup souffert dans ces années où les Politiques se foutaient pas mal du peuple...

    Répondre à ce message

    • bonjour ,

      J ai pu me procurer grace au fil d ariane dont je suis benevole le dossier militaire de Charles Muckensturm .Il s’est engagé pour 4 ans en septembre 1908 au 5 eme Hussard , il a ete nommé brigadier en 1909 puis brigadier fourrier debut 1910 , marechal des logis ( sergent ) en aout 1911 puis marechal des logis chef fin 1911 il est libere de son engagement le 12 juin 1912 .

      Il est mobilisé le 1er aout 1914 au 2e chasseur ou il est promu adjudant . Il passe rapidement au 12 eme dragon puis le 26 avril 1915 au 15 eme dragon .
      Enfin il est sous lieutenant a titre temporaire le temps de la guerre au 52 eme chasseur et reçoit la direction d’une section au 11 eme chasseur à la tete de laquelle il trouvera la mort en 1916

      Etant né a niederbronn en alsace et que son nom a une consonance trop germanique pour cette epoque troublée il est appelé François Cyprien et il est declaré né a Paris ce qui entraine dans son dossier une grande confusion, muckensturm cyprien , muckensturm françois , françois charles ect tout est lisible

      .Pour declarer sa mort on peut trouver un nombreux courrier pour paris , nancy, strasbourg,epinal et saint die des vosges pour etablir un etat civil fiable veritable nom , date et surtout veritable lieu de naissance .
      Il reçoit deux citations , une au titre du bataillon et une autre au titre du corps d’armée puis la croix de guerre avec etoile de bronze et palme .

      cordialement

      Didier

      Répondre à ce message

  • Bonsoir à tous

    Je vous remercie de l’intêret que vous avez porté à cet article .

    Devant les questions posées je ne sais que répondre n’étant pas historien , juste un généalogiste amateur ayant rétrouvé des grands oncles au fil de ses recherches
    Comme vous avez pu le ressentir le verbe "dissimulait " m’a beaucoup choqué , il a été écrit par un français sur un journal de marche d’un régiment français , le nom de mes grands oncles à bien été rectifié pour que leurs fréres d’arme ne sachent pas qu’ils étaient alsaciens (assimilé à des " BOCHES" comme le dit Le rédacteur d’un message .

    Que se serait-il passé s’ils avaient été fait prisonniers ? je ne peux vous répondre , je pense que cela à du arriver , des internautes pourront peut être nous répondre .
    J’ai fait beaucoup de recherches sur le site " mémoire des hommes " , j’ai une cinquantaine de fiches rectifiées de soldats ayant un nom de l’est et nés en alsace lorraine mais je n’ai pas regardé les 45000 noms , il y a surement une piste à creuser.

    Je pense obtenir courant Novembre les livrets militaires de mes grands oncles , j’aurai peut être des reponses dont je vous ferai part.

    Didier

    Répondre à ce message

  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 19 octobre 2008 19:23, par Michèle Groult

    Merci pour votre témoignage émouvant : j’ignorais cet aspect de la guerre 14/18 mais je suis surtout "ravie" que vous ayez donné tort à Roland Dorgelès ....

    Répondre à ce message

  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 19 octobre 2008 17:57, par Jean DESCHEPPER

    Je suis très sensible à la lecture de votre article : j’y retrouve le parcours d’un grand oncle, Emile BERTRAND, qui a participé à tous les engagements du 26e RI jusqu’à ce jour du 2 mai 1917 où un obus le surprit avec quelques camarades en train de couper des barbelés du côté de Braye en Laonnois. Il est enterré au cimetière national de Cerny dans un carré d’inconnus car les corps trop abîmés n’étaient plus identifiables.
    J. DESCHEPPER
    deschepperj chez yahoo.fr

    Répondre à ce message

  • Votre récit m’a d’autant plus ému que j’ai fait une "bonne" partie de mon service militaire au 26°,alors cantonné en Algérie,sur la frontière tunisienne.
    J’ai appris depuis que le 26° avait été dissous.

    Répondre à ce message

  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 18 octobre 2008 08:25, par Rafinon-Grison Grégory

    Phénomène hélas courant dans ces années troubles. Mon arrière-grand-oncle René Hansmetzger, lors du conseil de révision, à dû être sorti par une porte dérobée pour lui éviter le "lynchage" de ses futurs frères d’armes, qui le prenait pour un "boch". Les noms alsaciens n’avaient plus la côte à un moment donné.

    Répondre à ce message

  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 18 octobre 2008 07:06, par Pierre BOITON

    Ce sujet des noms d’emprunt pour "certains" alsaciens lorrains est souvent évoqué par un contributeur sur fr.rec.genealogie
    Des membres de la famille de mon épouse, née Bichelberger, sont décédés pendant cette guerre sous leur nom, aussi loin que je puisse le savoir (leur fiche sur Mémoires des Hommes n’a été ni corrigée ni établie à un nom d’emprunt).
    Sur quelles bases, certains alsaciens lorrains ont ils connu ce changement ? nos deux parents n’étaient pas nés en Alsace-Lorraine, peut être le début de la réponse.
    Question subsidiaire : quel aurait été le sort du soldat ou de l’officier MUCKENSTURM fait prisonnier par les allemands ? s’agissait il de mettre à l’abri des soupçons des français de l’intérieur un alsacien ou de protéger un alsacien d’éventuelles représailles allemandes en cas de capture (contre lui ou contre sa famille restée en Alsace) ? je n’ai pas la réponse. Et vous ?

    Bien cordialement

    Pierre BOITON

    Répondre à ce message

    • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 28 septembre 2009 09:32, par chaussadas marie-anne

      Je suis moi aussi née Bichelberger et mon grand père Charles a fait la guerre 14_18 et en est revenu vivant.
      Cependant, il nous est impossible de savoir pourquoi il avait la légion d’honneur et la croix de guerre.
      Dans tous les sites il est introuvable. La réponse est peut-être le changement de nom lorrain, d’autant qu’il était parfaitement bilingue.
      Marie-anne Chaussadas

      Répondre à ce message

    • Effectivement il est difficile de trouver des membres de notre famille dans les médailles militaires même connues de nous .
      Deux hypothèses ils ne sont pas morts il y a assez lontemps, ou parlant l’allemand ils ont servi dans des services particuliers de l’Armée et de fait ne sont pas inscrits à l’heure actuelle.
      Je suis une Bichelberger de naissance et mon propre grand’père mort en 1972 est introuvable.

      Répondre à ce message

    • Mon père faisait partie de ces alsaciens. Seul son lieu de naissance a été modifié. Je crois savoir que si ces alsaciens étaient faits prisoniers par les allemands ils étaient fusillés en tant que déserteurs.

      C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ont été envoyés à partir de 1916 en Algérie ou des troubles se faisent déjà sentir dans ce pays.

      Répondre à ce message

      • Pourriez-vous me donner des renseignements supplémentaires ? Mon grand-oncle luxembourgeois, mais né en Sarre, a eu son lieu de naissance modifié lorsqu’il s’est engagé dans la Légion Etrangère en août 1914.Il a alors quitté la France métropolitaine pour l’Algérie, a fait le débarquement des Dardanelles et a été tué en à la frontière gréco-macédonienne en mars 1917.Il a passé beaucoup de temps en Algérie de 1914 à 1915. Je n’ai rien retrouvé sur cette période.

        Répondre à ce message

        • Mon père n’a été en Algérie qu’à partir de 1916.Auparavant il avait fait la guerre en France.Il me parlait surtout de Notre dame de Lorette et de la cathédrale de Reims qu’il avait vu en flammes.
          En Algérie il a surtout été à des opérations de police (raids dans le désert etc.)car il y avait déjà des troubles.Je ne peux pas vous en dire davantage.
          Cordialement

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  • Même bien « dissimulés », la faucheuse les a trouvés 17 octobre 2008 15:03, par Mansuy Rosée

    Mon gd-père Paul MANSUY, lorrain avait épousé Mathilde Schumpf dont la famille était originaire de Kaiserlautern ; par les tribulations de l’Alsace-Lorraine que l’on connaît, Mathilde était née française à Mulhouse.
    fin 1943, leur fils aîné Georges, mon Père, se trouve engagé en Italie au Nord de Naples, avec l’Armée d’Afrique dans les premiers combats contre les Allemands.
    Il va "disparaître" immédiatement mais dans une de ses dernières lettres il écrit que ses origines ont été modifiées à cause de la consonance germanique du nom de sa mère.
    Je suis donc Orpheline de Guerre, 39/45, Pupille de la Nation.
    Je me dois de signaler que c’est grâce aux Orphelins de Guerre 14/18 que la Fédération des Orphelins de Guerre a vu le jour en 1927. Rien n’avait été fait pour leurs mères mêritantes, veuves chargées d’enfants. Ils avaient donc endossé le lourd fardeau d’essayer de pallier le manque d’engagement de l’Etat.
    La seconde Guerre Mondiale amena hélas sa cohorte d’Orphelins, dont je fus. Si nous n’eûmes pas beaucoup plus de reconnaissance de la Nation, en dehors des médailles et des grands discours, les O.G. 14/18 nous servirent de "grands frères" et de guides dans la vie. C’était déjà beaucoup. Nous leur devons beaucoup de reconnaissance ainsi qu’à leurs Pères.C’est ce dont je veux témoigner.

    Répondre à ce message

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