Bonsoir Ivan,
Bonjour, soir, nuit, à toutes et à tous,
Heureuse de vous croiser à nouveau.
Il est très rare que j’intervienne mais devant cette très jolie photo et votre histoire surprenante bien des souvenirs, remontent en ma mémoire. Il doit en être de même pour bon nombre d’entre nous, nos ancêtres étant en grande majorité des paysans.
Cette fermière devait être riche, à moins que dans sa région cela ne soit coutumier. En effet, elle semble porter une chemise sur une jupe à plis qui sont en toile fine ainsi que le tablier. Dans notre région costarmoricaine, où il y a également quelque FERON, les fermières étaient plutôt pauvres et portaient par-dessus une chemise de toile, plus ou moins grossière, souvent en lin, un sarreau de toile forte, pour bien résister dans le temps. Le tout était protégé par le devantier en toile bien serrée et lisse, le plus souvent de couleur noire, pour que rien ne puisse s’y accrocher. Le tout était assorti de manchon en même toile, élastiqué aux deux bouts qui s’enfilaient par-dessus les manches.
Un jour, une "cousamie" m’a fait parvenir ce très joli texte, plein de tendresse :
L’histoire du TABLIER de grand-mère
Nos enfants ignorent ce qu’est un tablier. L’utilisation principale du tablier de nos grands-mères était de protéger leur robe parce qu’elles n’en avaient que quelques-unes seulement et qu’il était plus facile de laver le tablier que la robe. Mais aussi, il servait comme mitaine pour enlever les plats chauds du four.
Le coin du tablier était idéal pour sécher les larmes des enfants. Et à l’occasion, il était même utilisé pour nettoyer les oreilles sales.
Dans le poulailler, le tablier était utilisé pour recueillir les œufs, les poussins difficiles et parfois pour transporter délicatement les œufs mi-éclos afin de terminer l’éclosion dans le four à basse température.
Lors de la venue d’étrangers dans la maison, ce tablier était une cachette idéale pour les enfants timides ...
Et quand le temps se refroidissait, grand-mère l’enroulait autour de ses bras.
Ces anciens tabliers ont essuyé plus d’un front en sueur, qui se penchait sur le poêle à bois chaud.
Il servait aussi à transporter dans sa nappe le bois d’allumage et les bûches jusqu’à la cuisine.
Dans le jardin, il a essuyé et transporté toutes sortes de légumes. Grand-mère s’en servait aussi pour casser les noix et séparer les petits pois de leur chambre verte.
À l’automne, le tablier était utilisé pour transporter les pommes tombées des arbres.
Quand le dîner était prêt, grand-mère sortait sur le porche, agitait son tablier haut la main afin que les hommes comprennent du champ qu’il était temps de rentrer pour le dîner.
Jamais autre chose n’a remplacé ce bon vieux « tablier » qui a servi à de nombreuses fins.
Mais ce que mes souvenirs me laissent de plus précieux, c’est l’amour qui émanait de ce tablier lorsque je serrais grand-mère avec force dans mes bras et qu’elle me caressait les cheveux en souriant. À cet instant, je n’avais aucun souci quant à la saleté du tablier.
C’est pourquoi je crois n’avoir jamais rien appris de plus important de ce tablier que l’amour qu’il enveloppait.
Traduit et adapté de "Faucon chercheur de vérité"
C’est l’occasion de vous le transmettre à mon tour
Bien cordialement
Michèle
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