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Ma "vraie" naissance (2e épisode)

Le samedi 1er décembre 2001, par Josiane Laurençon-Kuprys

Je suis née à Lyon, le 14 août 1943 à l’hôpital Edouard Herriot, appelé communément Grange-Blanche. Nous étions en pleine occupation.

Je vis le jour à 17 heures, dans cette bonne ville arrosée par trois grands fleuves, comme dit si bien Guignol : le Rhône, la Saône et le Beaujolais.

La Basilique de Fourvière, point culminant de Lyon, domine toujours la ville du haut de sa colline. Notre bonne Sainte Vierge ayant sauvé Lyon de la peste en des temps reculés, les Lyonnais ont édifié, en reconnaissance, cette imposante et majestueuse église.

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Façade de la Basilique de Fourvière à Lyon

A travers ses jardins, elle nous entraîne, par de petits chemins sinueux, jusqu’au vieux Lyon pittoresque, aux rues étroites, et, juste aux pieds de la colline, à la cathédrale Saint-Jean.

Dès sa sortie de l’hôpital, Maman, son bébé dans les bras, remonta à Curis, joli petit pays baigné par la Saône, où Grand-père était lui-même né, il y avait quelque 60 ans.

Il avait dû racheter une maison pour ma grand-mère gravement malade car sa maison natale, située juste en face, à vol d’oiseau, appartenait désormais à sa cousine germaine.

C’est là que commence ma vraie naissance, car c’est dans cette maison très humble au jardin grand comme "un mouchoir de Chollet", que pour la première fois mes yeux ont apprivoisé la lumière. Ils ont appris à reconnaître des objets familiers et des visages chers dont les traits se faisaient de plus en plus nets et précis chaque jour.

Ma grand-mère hélas, je n’en ai aucun souvenir. Lorsqu’elle est morte le 21 février 1944, je n’avais que 6 mois.

Mais tous et tout me parlait d’elle, tellement, qu’il me semblait l’avoir connu. Souvent, seule, j’allais faire une prière sur sa tombe en lui portant un bouquet du jardin ou de fleurs des champs ramassées au bord des chemins. Maman m’a très souvent répété, qu’elle les aimait beaucoup. Je l’imaginais grande, mince, belle, et souriante.

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Pépé dans son jardin - août 1961

Je lui parlais en enlevant les mauvaises herbes poussées entre les petits cailloux, et pendant de longues années, j’ai été fascinée par cette morte à qui, parait-il, je ressemblais. Peut-être que le goût des fleurs me vient d’elle, qui sait !

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