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Ma généalogie par le petit bout de la lorgnette : comment répartir le franc symbolique de la Société Générale ?

Le jeudi 27 avril 2017, par Michel Baumgarth

La pratique de la généalogie procure bien des plaisirs, génère quelques fantasmes et en conséquence induit parfois des désillusions.
A l’instar des poupées russes, l’affichette quasi-centenaire « Vidons nos tirelires » que je vous ai présentée dans un précédent article cachait en son sein d’autres documents encore bien plus anciens : en mettant à plat le papier soigneusement plié en huit par Grand-père Adrien, j’avais vu apparaître deux coupons numérotés « un franc » émis en 1871.

Sidéré, je pris soudain conscience que depuis cent quarante cinq ans la Société Générale était débitrice de ma famille ... Le vieux fantasme de l’héritage inopiné d’un oncle inconnu d’Amérique me tombait dessus sous une forme quelque peu inhabituelle !

Ma petite vie tranquille venait donc d’être fortement perturbée pour quelques mois car j’avais désormais trois problèmes à résoudre : d’abord déterminer l’origine de ce pactole, ensuite évaluer le montant de cette fortune inespérée, puis enfin procéder à la répartition de la manne entre les ayant-droits.

Le problème de l’origine fut promptement résolu :

1871 … Grand-père Adrien ne naitra que vingt ans plus tard ; l’origine de cette thésaurisation familiale devait donc être recherchée à la génération précédente : son père Eugène BAUMGARTH est né en 1842 à Strasbourg, tourneur sur bois, orphelin de père puis de mère et donc exempté du service militaire comme soutien de famille, il échappa à la guerre de 1870, mais pas à ses conséquences : il lui fallu choisir entre devenir teuton ou rester français. J’ignore quelle fut sa motivation profonde, mais il opta pour l’exil, quitta Metz avec un ami et collègue tourneur sur bois, devint parisien et exerça son métier au faubourg Saint-Antoine, haut-lieu de l’ébénisterie et des métiers du bois ; son ami ayant eu la bonne idée de décéder à 27 ans, il épousa sa veuve deux ans plus tard et réussi pleinement là où son prédécesseur avait échoué pendant 5 ans en lui faisant 8 enfants.

Fort de mon expérience de l’affichette de l’emprunt 1920, je me suis convaincu que ces coupons de la Société Générale relevaient du même mécanisme, à savoir permettre à la France éternelle, rendue exsangue par le conflit de 1870, de se refaire une santé grâce à la bonne volonté populaire.

En 1871, Eugène avait 29 ans ; il était parisien, encore célibataire, n’avait plus en charge sa fratrie et il était alsacien, donc forcément patriote … À l’évidence, cela suffisait à expliquer l’existence des coupons.

La répartition du pactole : je m’improvise généalogiste successoral…

D’emblée j’écartais la tentation de me prétendre l’inventeur du magot qui me permettrait de m’en réserver la moitié : d’une part parce que ma pratique de la généalogie m’a fait tisser les liens affectifs trop étroits avec ma parentèle pour me laisser aller à une telle bassesse et d’autre part parce que force m’est de constater que seul le hasard m’a fait détenteur de la valise en carton de grand-père Adrien (d’ailleurs je ne pourrais même pas invoquer le peu républicain droit d’aînesse car Adrien était le 8 éme et dernier rejeton d’Eugène, Serge, mon père était le second d’Adrien et moi le second de Papa)…
Va donc pour la répartition équitable …

Des huit héritiers initiaux d’Eugène (héritiers évidemment tous décédés), deux sont sans postérité et celle d’un troisième est éteinte. Restent donc 5 branches qu’il me faut remonter jusqu’à dénicher les survivants les plus proches.

Elles totalisent 22 petits-enfants d’Eugène (dont une seule est encore vivante) et 16 d’entre eux totalisent 34 arrière-petits-enfants qui figurent dans mon arbre ; mais, à ce jour, j’ignore tout de la descendance potentielle des 6 derniers.

Il me reste donc encore bien des recherches à effectuer pour mener à bien mon projet ; évidemment la tâche sera rude du fait des retards de mise en ligne des archives et des règles de non-communicabilité des actes (ces foutus 75 ans ! … qui ne s’appliquent d’ailleurs pas aux généalogistes successoraux ; hélas je ne suis qu‘un amateur…).

Mais je dispose maintenant d’un atout majeur dans ma quête : la collaboration de notre parentèle éloignée est bien souvent très difficile à obtenir ; la perspective d’un héritage est motivante…

L’évaluation de la fortune :

Là, le problème me fut bien plus ardu à résoudre : en citoyen civilisé et compte-tenu de la mention « remboursable en billets de banque aux caisses de la Société Générale » inscrite sur les coupons, je me disposais à exécuter cette directive quand un scrupule me prit : avais-je le droit de paniquer un pauvre caissier d’agence sans défense qui, à l’évidence, n’avait pas été formé au remboursement d’effets bancaires plus que centenaires ? Je décidais donc de faire un détour préalable par le siège parisien de la banque … Mais, bien que mon apparence extérieure soit fort éloignée du portrait-robot classique du terroriste, je n’ai pas pu pénétrer dans la forteresse pour exposer mon desideratum.

Force m’était donc de me rabattre sur une agence locale.
Ce que je fis dans une succursale du Val de Marne : j’abordais le guichetier, lui montrais mon coupon en insistant sur la date d’émission ; celui-ci ne lui inspira pas plus de curiosité que si l’encre en avait été encore fraiche ; sa réponse - hautement prévisible - m’assura que son responsable était indisponible pour quelques jours ; pour palier cette fin de non-recevoir, j’avais pris la précaution de me munir d’une lettre à l’adresse du siège dans laquelle je demandais qu’on m’explicite la procédure de remboursement. Je la lui remis et j’attendis en vain pendant 4 mois …

Devant ce manque de considération de la Société Générale pour un très, très vieux client (145 ans, ce n’est pas rien !), mon naturel têtu, borné et obstiné me poussa à récidiver dans la succursale de ma résidence de vacances vendéenne.

C’était un après-midi, période plus propice au farniente et à la plage qu’à la spéculation boursière et en conséquence l’agence était déserte ; le jeune guichetier, quelque peu désœuvré, s’intéressa un peu au vénérable coupon que je lui ai présenté en explicitant ma démarche et ma demande d’être reçu par la responsable. Comme la vitre du bureau de celle-ci la montrait manifestement seule et peu affairée quand il lui présenta ma requête, elle condescendit à me recevoir après le purgatoire d’attente d’usage destiné à me faire comprendre l’importance de son statut social. Elle m’écouta d’une oreille distraite, posa un œil inexpressif sur l’héritage d’Eugène et n’émis aucun commentaire… Je lui remis ma seconde lettre à destination du service relation avec la clientèle du siège … C’était il y a plus de 5 mois ; mais, là encore, rien de vint.

Que faire pour me sortir de cette impasse ? Une troisième tentative en agence après l’achat d’un pistolet en plastique me parût trop suicidaire ; peut-être pourrais-je procéder à un sitting protestataire devant l’agence ? Voire commencer une grève de la faim ostentatoire sur le trottoir de la succursale ? Ou bien saisir 60 millions de consommateurs ? …

Dans l’expectative, je me résolus à demander conseil : l’ami Pierre Boiton, lecteur assidu de la Gazette et ancien cadre supérieur blanchi sous le harnais dans plusieurs banques prestigieuses était l’expert idéal pour me fournir le sésame recherché.
Je lui ai donc adressé un mail expliquant ma démarche et mes déboires avec en pièce jointe les coupons scannés.
Sa réponse fut rapide, explicite et déconcertante :

Le terme « bon de monnaie » est tout à fait parlant. Au début je n’avais pas noté le terme et je m’étais imaginé qu’il s’agissait d’un emprunt placé par la Générale auprès de ses clients. Que nenni !
En 1871, c’était le boxon en France et l’État avait du mal à assurer des liquidités suffisantes. Bien sûr, c’était la faute des boches, d’abord appelés les alboches. Les banques ont été autorisées à battre monnaie localement. Cette autorisation a été renouvelée après la guerre de 1914-1918. Les chambres de commerce ont aussi émis des pièces. Cela s’appelle également « monnaie de nécessité ». Ces monnaies de dépannage ont été converties ensuite et ton aïeul en a gardé un souvenir !
Quant aux arcandiers de la Gégène, très régulièrement, ils doivent faire le point de leurs actions. Plus le temps de discuter avec les clients de choses et d’autres. Ou alors faut avoir un conseiller qui a connu la Gégène avant !! Ce qui est mon cas ! On parle de tout et de rien, ça nous prend une après-midi !

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées…

Je me suis jeté avec inquiétude dans la lecture des liens que Pierre m’avait joints. Wikipédia confirma sa brillante expertise et je dénichais même des cousins de mes coupons en plus ou moins bon état sur des sites d’officines numismatiques.

Il m’a fallu me rendre à l’évidence : je m’étais donc complétement fourvoyé ; les coupons n’étaient pas les justificatifs d’un emprunt bancaire, mais de simples billets de monnaie transitoire qui furent remboursés dès 1873 et les survivants sont devenus de facto monnaie de singe. En ne demandant pas la restitution en monnaie sonnante et trébuchante à cette époque, Eugène s’est transformé en généreux mécène de la Société Générale depuis 146 ans.

La valeur du billet est donc désespérément bloquée depuis 1871 sur le franc initial soit, depuis l’avènement de l’euro, sur environ quinze centimes de cette nouvelle monnaie… Deux coupons… trente centimes… probablement une cinquantaine d’ayants-droits… ma situation est désespérée.

Objectivement je ne peux faire aucun reproche à la Société Générale quant à la dévaluation colossale de notre bien familial car la faute en incombe à Eugène ; mais savoir qu’une banque a profité de la manne me hérisse le poil au plus haut point et surtout mon ego a pris une sérieuse claque : je digère mal d’avoir été traité avec autant de désinvolture ; mais, hélas, la goujaterie n’est pas juridiquement répréhensible.

J’avoue que j’ai eu la tentation très forte de soulager ma déconvenue et mon ressentiment en m’amusant un peu : il me suffirait de jouer l’emmerdeur en continuant à exiger le remboursement … Mais je me heurte là à une ultime difficulté : sur les sites numismatiques des exemplaires de mes coupons ont été vendus entre 15 et 60 euros ces dernières années et donc probablement achetés par ces mêmes officines entre 4 et 15 euros. La Société Générale ferait encore un large bénéfice en leur revendant mes coupons…

Certes je pourrais tenter de les vendre moi-même à des collectionneurs, mais le marchandage n’est pas inscrit dans mes gênes et il resterait un problème insoluble : le montant de la cagnotte obtenue mettrait la quote-part des ayants-droits au dessous du nouveau prix du timbre de l’envoi…

Mon odyssée se termine donc en eau de boudin : je vais lâchement refiler le problème à mes héritiers en réinsérant les coupons dans l’affichette « Vidons nos tirelires » et en remettant l’ensemble à dormir dans la valise en carton de Grand-père Adrien avec ses autres souvenirs.

Le seul enrichissement que je tire de cette aventure est d’ordre culturel grâce à l’érudition de Pierre Boiton : je connais maintenant presque tout sur les bons de monnaie et la monnaie de nécessité des temps de crise. En prime, Pierre a enrichi mon vocabulaire : les mots arcandier et alboche m’étaient inconnus.

La désinvolture de la Société Générale à mon égard a fortement amplifié le sentiment de méfiance spontané frisant l’aversion que m’ont toujours inspiré les institutions bancaires. Je n’aurai pas besoin d’être attaché au mat du navire comme Ulysse pour rester stoïquement sourd aux chants de sirène de son slogan « ne vivez pas en marge de la Société Générale ».

Je ne serais jamais son client ; je crois même qu’après mes tentatives avortées de relations courtoises, et nonobstant ses victimes prolétaires, ma fascination pour la bande à Bonnot s’en est trouvé renforcée. Quant à Jérôme Kerviel, je le trouve bien sympathique…

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15 Messages

  • Cher Mr.Baumgarth
    Je découvre aujourd´ui votre récit sur vos déboires à essayer de retrouver la valeur de vos coupons.
    C´est très drôle et très instructif.

    Vous avez un don pour raconter. Vous devriez écrire des livres, je suis sûr qu´ils auraient beaucoup de succés !
    Votre histoire m´a fait rappeler que j´ai aussi dans une petite boite, des coupons dans le genre, et quelques uns où des villes sont nomées. Mais avec mon intuition j´ai toujours pensé qu´ils ne valaient plus rien, comme vous l´avez certifié.

    Je les garde en souvenir.
    Merci encore pour votre délicieux récit.
    Michelle (Brésil)

    Répondre à ce message

  • bonjour et bravo pour l’enquète minutieuse que vous avez menée au sujet de ces bons de monnaie. Je me permet toutefois de corriger la conversion de ce Franc de 1871 en Euro.
    En effet nous parlons là d’anciens francs, donc 1 F de 1871, représente 1 centime de franc de 2001, donc 0,15 centimes d’Euro en théorie, puisque cette valeur n’existe pas.
    Leur valeur auprès d’un collectionneur serait donc non négligeable au regard de leur valeur théorique, si toutefois ce billet était encore échangeable en 2017.
    cordialement

    PHL

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    Après une soirée terminée par d’angoissantes lectures sur la campagne présidentielle, la lecture matinale (ou presque !) de votre texte et celle de la réponse de Pierre BOITON ont été un vrai moment de bonheur ! Merci.
    Cordialement.
    Jacqueline Guérin

    Répondre à ce message

  • J’avais dit à Michel que sa vénération pour la bande à Bonnot faisait un peu anarcho-syndicaliste (ce qu’il est, mais tout le monde n’a pas à le savoir) mais il n’a pas voulu en démordre. Je lui laissais volontiers KERVIEL qui n’a coûté que de l’argent ! Mais, avec la bande à Bonnot, on circule dans le sang !

    En marge de sa chronique monétaire, je voudrais célébrer un héros ordinaire, Ernest CABY, né le 28 juin 1879 à La-Croix-en-Touraine (37). Fils de meunier, ouvrier meunier lui-même, le service militaire accompli, il épouse à La-Croix une payse. Comme beaucoup de gens de sa génération, il vient vivre à Paris. Il habite rue Rambuteau dans le 1er arrondissement avec son épouse. Ils auront un seul enfant, une fille, qui malheureusement décédera très jeune.

    Nous sommes le 21 décembre 1911. Depuis quelques jours, il fait un remplacement dans une succursale de son employeur. Ce matin-là, il a peut être pris le métro à la station Etienne Marcel (ouverte en 1908 sur la ligne 4) pour remonter vers le siège de l’entreprise qui l’emploie, siège qui se trouve sur le boulevard Haussmann. Là, il retrouve son collègue de travail, Alfred PEEMANS, qui lui servira de garde du corps. Garde du corps et oui mais non armé. Ernest CABY est garçon de recette à la Société Générale. Il passe tous les jours au siège, reçoit une ou plusieurs sacoches dans lesquelles il y a des valeurs pour la clientèle : des titres, des bons de caisse, quelques espèces, billets et pièces. Après le siège de la SG, ils partent tous les deux pour rejoindre l’agence de la rue Ordener et terminent leur trajet à pieds, peut être depuis la station Simplon.

    Une limousine DELAUNAY-BELLEVILLE verte et noire stationne à proximité de la Banque. Quand l’encaisseur dans son uniforme chatoyant s’approche accompagné de son garde, un des "bandits" sort de la voiture et abat Ernest qui s’effondre touché de deux balles à la poitrine. Le bandit ramasse la sacoche. Bonnot démarre. Le premier hold-up motorisé vient d’avoir lieu.

    Ernest CABY survivra à ses graves blessures. Il témoignera au procès des survivants de la bande à Bonnot. Mobilisé en 1914, il sera, dès le mois de novembre 1914, réformé n°2 pour "lésions pulmonaires par projectiles". La guerre fauchant de plus en plus d’hommes, il sera rappelé à l’activité en 1915 en service auxiliaire d’abord à l’Etat-Major puis en 1917 dans l’aviation. Nommé Caporal, il terminera la guerre avec les chevrons de sergent.

    Bien plus tard, retraité, il viendra passer entre ses parents le reste de son âge, comme disait Joachim. Puis quand son heure sera venue, il quittera cette terre pour reposer à La-Croix-en-Touraine.

    Bonnot venant de créer le premier hold-up motorisé, la SG créera le premier service de transport de fonds motorisé dans les mois qui suivirent.

    Je me devais de faire le contrepoids à la "SG-phobie" de Michel !

    Bonne fin de semaine à toutes et tous et à chacune et chacun.

    Pierre BOITON

    PS : quand je lis teuton, je pense à la chanson de Brassens "les deux oncles", celui qui aimait les Tommies, celui qui aimait les Teutons. Mon impression aurait été tout autre si Michel avait écrit, au lieu de Teuton (nom d’un peuple germanique qui a donné tedesco en italien, tudesque en français et les chevaliers teutoniques), boche ou chleuh.

    Répondre à ce message

  • Bonjour Michel,
    La Société Générale a un service d’archives historiques (et emploie même des historiens). Peut-être pouvez vous les contacter.

    Cordialement

    Répondre à ce message

  • Bonjour Monsieur Baumgarth

    Quel article génial, drôle à souhait et tellement bien écrit.
    Quel humour !

    Merci à vous et en espérant vous relire avec joie et curiosité.

    Cordialement

    Isabelle

    Répondre à ce message

  • Quelle belle histoire, racontée avec talent et humour !
    Au temps des francs, mon fils vidait la petite monnaie jaune de ses poches dans un bocal en verre, retrouvé alors qu’il avait quitté la maison, et bien sûr après le passage à l’euro ! Je crois que je vais enterrer ce bocal dans le jardin, et imaginer avec délices les remous provoqués par sa découverte dans des temps que j’espère fort lointains...Pensez-vous que de là-haut on puisse y assister ?

    Répondre à ce message

  • Merci pour cette prose, un vrai régal
    Et merci aussi à ceux qui permettent que nous en profitions ...

    Répondre à ce message

  • "devenir teuton"

    Pourquoi tant de haine !

    Mon ARGM serait je pense assez déçue par votre mot. Elle qui a changé de nationalité cinq fois dans sa vie sans jamais quitter son village, et sans rien demander :

    • née française avant 1870,
    • allemande en 1871
    • française en 1918
    • allemande en 1940
    • et française en 1945 avant de mourir quelques années plus tard.

    Je suis assez fier d’elle et ma mère qui l’a bien connue ne me l’a jamais décrite comme teutonne.

    Vive l’Alsace Moselle.

    Gilbert

    Répondre à ce message

    • Gilbert, bonjour,
      Votre commentaire me laisse perplexe et me rend très mal à l’aise : l’écriture est pour moi plus qu’un simple loisir et après avoir longtemps écrit des articles dans des revues médicales, la retraite venue, j’ai entrepris d’écrire des textes sur mon histoire familiale destinés à mes proches, puis sur mes trouvailles généalogiques. J’ai eu la chance de découvrir la Gazette et que Thierry Sabot héberge mes écrits.

      Sans avoir eu besoin de me forcer, je crois avoir toujours respecté mes lecteurs et leur sensibilité.

      Alors votre "pourquoi tant de haine ? " me blesse ...
      Et puis il manque un complément : la haine envers qui ? Dois-je comprendre qu’il s’agit de la haine des allemands ?
      Je ne comprends pas comment cette idée vous est venue de la seule présence du terme "teuton" ( auriez-vous pensé à une haine des français si j’avais utilisé pour eux le terme "gaulois" ?).
      Je n’ai pas du tout le tempérament latin, je suis germanophile ( mais hélas piètre germanophone) et je suis très attaché à mes racines alsaciennes.

      Mon Grand-père Adrien ( blessé en 1914 et prisonnier pendant 4 ans ), mon père Serge (STO pendant 2 ans 1/2 ) n’ont jamais exprimé la moindre animosité envers les allemands.

      Dernier détail : Eugène BAUMGARTH, mon arrière-grand-père - l’acheteur des billets de la Société Générale - a épousé Marie Muller. Les deux parents de celle-ci sont nés à Differten et à Bischmischeim ( deux villages de Sarre ) ; Ils étaient donc ... allemands.

      Cordialement,
      Michel BAUMGARTH

      Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Je ne vais pas arranger votre situation (humour), mais il s’agissait de franc « germinal », donc antérieur au « nouveau franc », si bien que la valeur faciale de votre bon n’est pas de 15 centimes d’euro mais de 0,15 centime !
    Mon conseil : si vos cohéritiers ne réclament pas leur part, alors gardez-les et encadrez-les pour bien les conserver longtemps, c’est unique !

    Dans ma famille, on a retrouvé un carnet de caisse d’épargne (dans une institution qui ne portait pas ce nom et qui s’est sûrement fondue dans une autre par la suite) au nom de mon grand-père quand il était encore jeune homme célibataire, soit dans les dernières années du XIXe siècle avec à son crédit la coquette somme de 300 et quelques francs. Peut-être qu’avec ça on pouvait s’acheter un cheval à l’époque et qu’avec cette somme revalorisée par les intérêts au fil du temps, ça ferait la valeur d’une voiture actuellement....
    Mais bon, en valeur courante, ça fait environ 50 centimes d’euro...!
    Bon, je vais peut-être ré-examiner cette question l’été prochain....

    Cordialement.

    Répondre à ce message

    • Orson, bonjour,

      Le livret d’épargne de votre grand-père est une formidable potentialité que je ne peux que vous inciter à saisir pour deux raisons :

      1- d’abord parce que ce livret existe toujours et la disparition de l’organisme émetteur ne change en rien sa validité : une bonne dizaine d’institutions différentes se sont certainement succédées dans sa gestion, mais vos droits demeurent et l’ultime et actuel gérant du compte a depuis quelques années l’obligation légale de rechercher les héritiers ( mais il est probable que son enthousiasme en la matière est très limité...)
      Permettez-moi une anecdote personnelle : au décès de ma belle-mère en 2012, nous avons déniché un" livret de retraite " que mon beau-père avait souscrit en 1946 pour sa fille unique et qu’il avait alimenté par des versements mensuels pendant 7 ans, puis interrompu sans raison connue.
      Evidemment, 66 ans plus tard, l’organisme n’existait plus... Sur les conseils d’un ami inspecteur des impôts, j’ai contacté "La Mutualité Française" organisme fédérateur des mutuelles et autres. Le dossier a été promptement retrouvé et mon épouse bénéficie depuis d’une rente annuelle de 102 euro...
      À l’évidence, il existe un organisme similaire de coordination et suivi des organismes bancaires...

      2- mais aussi parce que vous tenez-là une formidable opportunité de rendre votre généalogie beaucoup plus concrète en passant à la loupe la descendance de votre grand-père car il vous faudra retrouver tous les ayants droits et cette démarche est tout à fait propice à créer ou recréer du lien familial.
      Et pourquoi pas envisager une cousinade que les fonds du livret du grand-père pourraient financer ?
      Et pourquoi pas nous conter ensuite cette aventure dans la Gazette ?

      Cordialement,
      Michel BAUMGARTH

      Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Je ne vais pas arranger votre situation (humour), mais il s’agissait de franc "germinal", donc antérieur au "nouveau franc", si bien que la valeur faciale de votre bon n’est pas de 15 centimes d’euro mais de 0,15 centime !
    Mon conseil : si vos cohéritiers ne réclament pas leur part, alors gardez-les et encadrez-les pour bien les conserver longtemps, c’est unique !

    Dans ma famille, on a retrouvé un carnet de caisse d’épargne (dans une institution qui ne portait pas ce nom et qui s’est sûrement fondue dans une autre par la suite) au nom de mon grand-père quand il était encore jeune homme célibataire, soit dans les dernières années du XIXe siècle avec à son crédit la coquette somme de 300 et quelques francs. Peut-être qu’avec ça on pouvait s’acheter un cheval à l’époque et qu’avec cette somme revalorisée par les intérêts au fil du temps, ça ferait la valeur d’une voiture actuellement....
    Mais bon, en valeur courante, ça fait environ 50 centimes d’euro...!
    Bon, je vais peut-être ré-examiner cette question l’été prochain....

    Cordialement.

    Répondre à ce message

  • Bonjour Michel
    votre article est excellent, bien écrit, facile à lire et plein d’humour.
    Il m’a fait penser aussi aux emprunts russes :

    Les emprunts russes, émis entre 1888 et 1914 pour financer le développement de la Russie tsariste et non reconnus par le pouvoir bolchévique issu de la révolution de 1917, ne sont plus cotés à la Bourse de Paris depuis 1996. Difficile, donc, d’en connaître la valeur actuelle, alors que, selon l’AFIPER, quelques 316.000 Français réclament toujours à être remboursés

    Et plus près de nous un beau gain pour l’état :Tous ceux qui ont choisi de garder des francs ou qui les ont retrouvés trop tard au fond d’une poche ou d’un bas de laine !

    Selon la loi de Finances votée pour 2012, le gouvernement devrait en effet encaisser quelque 500 millions d’euros cette année, grâce aux anciens billets libellés en francs et non convertis en euros (près de 4 milliards de francs).

    Cordialement
    JBE

    Répondre à ce message

    • Les emprunts Russes ont été REMBOURSES !!! 10 mai 2017 09:16, par DURAND

      Monsieur ,
      Votre commentaire est inexact , les emprunts Russes émis par l’état Tsariste ont été remboursés par l’état Russe actuel (via l’état Français) dans les années 2000 , il suffisait de les déposer à la Perception de son domicile , ceux qui avaient été assez astucieux pour les conserver ou les acheter au prix du papier ont touché un pactole !... Toutefois, les emprunts Russes émis par des sociétés privées demeurent non remboursables hélas pour moi !...
      Cordialement .

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