Lors de mes recherches sur les collatéraux de mon arbre, j’ai pu trouver quatre Frères venant des Ecoles Chrétiennes dans ma famille aussi bien paternelle que maternelle. C’est pourquoi, je m’y suis intéressée de plus près en contactant les Archives Lassaliennes afin d’y obtenir plus de précisions les concernant.
Voici donc la vie religieuse de mon premier Frère : Louis Euphémie DAMOUR naquit le 16/8/1839 à Saint-Joseph à l’île Bourbon, oncle, de mon arrière-grand-mère paternelle Marie Appoline PICARD.
De l’union de ses parents, Jacques Désiré DAMOUR et de Victime PICARD naissent dix enfants :
- Théodore en 1830
- Marie Anaclette en 1831
- Marie Prudence en 1833
- Louise Fanélie en 1835 (mère de Marie Appoline),
- Jacques Désiré en 1837
- Louis Euphémie en 1839
- Louis Prosper en 1841
- Louis Augustin en 1843
- Marie Azeline en 1847
- Marie Félicité en 1848
Leur grand-mère maternelle Geneviève SMITH est toujours en vie au moment de leur naissance. Elle décédera la même année et le même mois que sa fille Victime en 1867.
En 1855, choquée par la grande misère de la majeure partie de la population de l’île, Madame Hubert DELISLE, femme du gouverneur, multiplie les œuvres de charité.
La même année, le jour de ses 16 ans, Louis Euphémie fit son noviciat chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Saint-Denis. Là-bas, il aura la garantie du gîte et du couvert et d’apprendre à lire et à écrire. Au moment de sa prise d’habit le 23/03/1856, il reçut comme nom religieux Isaïe d’Égypte, fit ses premiers vœux le 10/09/1863, puis les renouvela en 1864, 1865, 1866, 1867, 1868 et 1869.
Sorti du noviciat en 1856, Frère Isaïe d’Égypte exerça dans diverses villes de la colonie (Saint-André, Saint-Paul, Champs-Borne, Saint-Louis, Saint-Denis) les fonctions de l’enseignement, soit auprès d’enfants, soit auprès d’adultes.
Son père décédera en mars de la même année de l’obtention du brevet élémentaire de son fils, le 10/06/1872 à Saint-Denis.
C’est dans la communauté de la même ville qu’il a fait son plus long séjour : il y est resté une dizaine d’années, et y a rempli, entre autres, les fonctions de sacristain et de chef de maîtrise. Le zèle et l’intelligence avec lesquels il s’en est acquitté lui ont valu les éloges les mieux mérités. Son bonheur est de décorer la maison du Seigneur, et former les jeunes lévites qui devaient assister le prêtre à l’autel.
Appelé le 14 septembre 1877 en France, avec quelques autres frères créoles comme lui, il fut employé le 18 octobre 1877 au dépôt de Saint-Joseph à Paris, puis le 9 novembre 1877 à Saint-Augustin, puis dans les maîtrises de Saint-Nicolas des Champs, et ensuite dans la communauté de Saint-Laurent.
En novembre 1880, sa santé fut éprouvée d’une atteinte grave, il fit un premier séjour à l’infirmerie de la maison mère. Il y revint à nouveau en 1883, c’est là qu’il achèvera son pèlerinage sur terre. Toute sa vie, il a conservé une vive reconnaissance pour la grâce de sa vocation.
Après 29 ans de religion, Frère Isaïe d’Égypte est décédé le 19 janvier 1884 à Paris à l’âge de 65 ans, au 27 rue Oudinot Paris 7ᵉ, qui fut à l’époque de sa mort la maison mère des frères de l’école chrétienne. Il est inhumé le 21/01/1884 à Ivry-sur-Seine.
Plus tard, ce bâtiment a été le siège du Ministère des Colonies, devenu à ce jour, devinez quoi ? : le Ministère de l’Outre-Mer.
Petit clin d’œil à son île natale : La Réunion.