Acte 4 - Comment faire revivre les lieux avant même l’action...
Scène 2 - La transposition visuelle.
C’est seulement deux mois après avoir écrit le premier épisode que je pourrai me rendre à Vezin pour vérifier l’exactitude de mon texte, ou mesurer sa probabilité. Ce sera pour moi une découverte, avec le sentiment bizarre d’être déjà venu, d’en connaître même certains « recoins » et leurs évolutions, comme un Vezinois du XXIè siècle n’en a peut-être pas l’idée.
Et ce sera le choc, le choc de l’apparition du domaine : "Le Grand Caradeuc", dont je déciderai d’en faire le « personnage » principal de mon second épisode, le lieu de vie de mes ancêtres ; il est encore simple, aujourd’hui, d’imaginer la réalité d’alors. "… dans le paysage de cultures en pente douce, à cent perches ordinaires d’ici. Pour m’y rendre, j’emprunte la sente bordée de fossés, de charmes marescents et de quelques chênes immensément grands. "
"Nous sommes sur les terres des sieurs de la Baluchère, domaine congéable de Caradeuc qui s’étend de chaque côté du chemin…" "Les terres du Grand Caradeuc s’étalent au flanc du coteau qui les protège des vents dominants, en s’abaissant doucement jusqu’au ruisseau du Lagot, au fond du val…" "Aussi loin que porte le regard, jusqu’où la Flamis rejoint la Vilaine, tout n’est que terres de cultures plus ou moins grises et noires, égayées de quelques taches de prairies, sous un ciel bleu, ensoleillé, sans nuages."
- La fabrication des crêpes d’après un dessin d’Olivier Perrin dessinateur breton né à Rostrenen en 1761
Et Fulbert, mon guide vezinois, me permettra de rencontrer les propriétaires actuels du « Grand Caradeuc », qui, après leur avoir raconté la scène sur laquelle j’étais entrain de travailler, me conduiront dans une remise, vestige du manoir de Caradeuc, avec ce qui reste d’une cheminée presque tricentenaire où j’imaginais :
« Pendant ce temps, Marie a préparé la galettière posée sur un trépied placé dans l’âtre, et mis le feu aux brindilles de fagots qu’il faut uniformément répartir pour bien réussir les crêpes. Rose nous les portera aux champs, tout à l’heure, avec deux pots-de-vin de la vigne du haut, une horrible piquette largement coupée d’eau pour la rendre buvable. »
ou « Les langes de Pierre sèchent dans la cheminée, comme à l’accoutumée. Une forte odeur d’urine imprègne l’atmosphère humide. »
ou « —Ah ! ça ira p’tit Jan, lance Gilles, debout, adossé à la cheminée dont la flambée éclaire la pièce. Une écuelle à la main, il mange sa bouillie trempée de lait doux fraîchement tiré, à l’aide d’une cuiller de bois. »
Le Jeu des questions du grand Jacques
Question de l’acte 4 - Scène 2 : Qu’est-ce qu’un laboureur au XVIIIe siècle ? Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 5. Réponse à la question de l’acte 4 - Scène 1 : Qu’est-ce qu’une paroisse en l’an 1789 ? Par qui et comment est-elle administrée " ? Revoir l’acte 4 scène 1 "En 1789, le territoire de la paroisse, celui du village, du bourg et ses lieux-dits se confondent. C’est encore la seule manière de désigner ce qui va devenir la commune, un an plus tard." Laboureurs d’espoirs, page 250 L’assemblée des hommes de la paroisse qui payaient au moins dix livres d’impôts par an, autour du seigneur représenté par son bailli, et le curé, membres de droit, assemblée dite "le général" de la paroisse, vote pour élire les membres de la "fabrique" qui représentera le général et gérera les biens communs. Les marguilliers (syndic, trésorier, secrétaire) sont désignés au sein de la fabrique, ils sont responsables du temporel et le curé du spirituel de la paroisse. Laboureurs d’espoirs page 220 et 221. Voir L’Histoire des Fabriques paroissiales. Textes et documents rédigés et colligés par l’abbé Yvon Marcoux, ptre, canoniste. |
À suivre… Acte 5 - La ponctuation de la couleur d’un ciel en révolution